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Des opérateurs économiques du Togo et le président de la Banque Islamique de Développement le week-end à Lomé II
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Togo
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- Titre
- Des opérateurs économiques du Togo et le président de la Banque Islamique de Développement le week-end à Lomé II
- Créateur
- Kézié Blande
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 25 mai 1998
- Résumé
- Le chef de l’Etat, Gnassingbé Eyadèma a reçu samedi dans les jardins de sa résidence à Lomé II, une forte délégation d’hommes d'affaires composée de chefs d’entreprises, de directeurs généraux de sociétés et d’établissements privés opérant dans notre pays.
- Page(s)
- 1
- 3
- nombre de pages
- 2
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006275
- contenu
-
Le chef de l’Etat, Gnassingbé Eyadèma a reçu samedi dans les jardins de sa résidence à Lomé II, une forte délégation d’hommes d'affaires composée de chefs d’entreprises, de directeurs généraux de sociétés et d’établissements privés opérant dans notre pays.
Les opérateurs économiques entendaient par cette démarche, qui n’était rien d'autre qu’une visite de courtoisie, instaurer de concert avec le pouvoir exécutif un autre type de rapport basé sur le dialogue et donc susceptible d'aider à la recherche des solutions aux problèmes de développement et à la promotion du secteur privé.
Vendredi déjà, le chef de l’Etat a accordé une audience à une délégation de la Banque Islamique de Développement (BID). Celle-ci était conduite par le Dr Ali Mohammed Ahmed, président de cette institution bancaire. L’adhésion du Togo à la BID et la coopération entre le Togo et cette banque étaient au centre des discussions entre le chef de l’Etat et M. Ali M. Ahmed.
C’est M. Alexis Looky, président de la Chambre de Commerce, d’Agriculture et d'Industrie du Togo qui était le porte-parole de la délégation des hommes d’affaires. Ceux-ci par ce nouveau type de rapport avec le chef de l’Etat, voulaient obtenir de ce dernier des conseils pour la bonne marche de leurs activités. Il s'agissait donc, a dit M. Looky d’un entretien ouvert et libre dont le but est de mettre en confiance les hommes d’affaires à un moment où notre économie renoue avec sa croissance d'antan.
Après avoir souhaité la bienvenue aux opérateurs économiques, le président de la République s'est réjoui de cette initiative qui intervient à un moment où les pouvoirs publics sont plus que jamais soucieux du renforcement des capacités de production de nos entreprises, notamment par un effort entretenu dans le processus de privatisation des sociétés d’Etat.
Il a relevé le dynamisme et la conscience professionnelle qui caractérisent les travailleurs du secteur privé, dynamisme qui contraste avec l’absentéisme et le laxisme dont font malheureusement preuve certains agents de la Fonction publique.
Le président Eyadèma a saisi cette opportunité pour rendre un hommage mérité aux opérateurs économiques qui, pendant les moments de troubles des années 90, n’ont pas abandonné notre pays pour d’autres cieux plus cléments. Le chef de l’Etat a fustigé ces troubles qui n’ont fait que trop de tort à notre économie. Il a invité les hommes d’affaires à apporter leur contribution pour la reconstruction de notre pays, une reconstruction qui, devait-il conclure, n’est possible que dans l’union, la paix et la sécurité sans lesquelles aucune œuvre de développement n'est possible.
Au sujet justement du rôle moteur de la paix dans le développement d’une nation, les hommes d'affaires ont dit haut et fort merci au président Eyadèma qui a su faire preuve de patience et qui peu à peu a pu ramener la quiétude dans notre pays. Cette paix, ont estimé les opérateurs économiques, le chef de l'Etat qui en est l'exportateur au-delà des frontières du Togo, partout où elle est menacée, doit l'intensifier chez nous, afin de consolider la relance économique amorcée. C’était à travers leurs multiples interventions notamment celle de M. Stéphane Bruce, directeur général de la Société Internationale de Négoce, dont voici la teneur.
« Excellence Monsieur le président de la République. Monsieur le Premier ministre, Monsieur le ministre d'Etat, Messieurs les membres du gouvernement. Nous venons de suivre un exposé assez dense et assez éloquent de Monsieur le président de la République, exposé duquel nous percevons les préoccupations du chef de l'Etat. Ses préoccupations sont également les nôtres, nous les opérateurs économiques, nous les hommes d'affaires, nous les privés comme on nous appelle.
De votre exposé, j'ai retenu essentiellement votre souci permanent de la paix, de la sécurité. Vous voyez Monsieur le président, nous qui sommes ici, opérateurs économiques, quand nous arrivons dans un pays ou que nous voulons initier une affaire dans notre propre pays, nous sommes préoccupés par deux choses : affaire à réaliser et le capital qui doit nous permettre de réaliser cette affaire. Nous oublions le troisième pilier qui constitue à notre avis l'élément le plus essentiel qui est la paix et la sécurité. Si nous voulons être honnêtes, nous devrions tous ici, positionner dans nus bilans l'élément paix - sécurité en lui trouvant une valeur et en le mettant au haut du passif du bilan, c'est-à-dire dans les capitaux. Et la personne à qui l'on doit payer les frais qui résultent de cette constatation ce serait à vous, Monsieur le président de la République ».
Les hommes d'affaires ont par ailleurs exposé leurs préoccupations qui sont multiples et variées. Celles-ci vont du sort du franc CFA avec l’avènement de l’EURO, à la question de la mise sur pied d'une commission mixte paritaire au niveau de la zone franche industrielle en passant par l’épineux problème des prêts à long et moyen termes, prêts dont l’obtention est de plus en plus difficile.
Il faut noter que ces inquiétudes ont été apaisées par le Premier ministre Kwassi Klutsé et le ministre du Développement de la Zone franche et de la Promotion de l’Emploi, M. Payadowa Boukpessi qui ont montré que le gouvernement partage les mêmes préoccupations. Raisons pour lesquelles des négociations avec les institutions financières internationales sont en cours pour d’une part, permettre à nos banques de répondre aux attentes des opérateurs économiques et d’autre part, hâter la création de la commission mixte paritaire.
Une des étapes de cette rencontre a été le déjeuner offert par le chef de l'Etat à la délégation, déjeuner au cours duquel cette discussion à bâtons rompus a continué sur des questions telles que les tracasseries policières et douanières ainsi que les accidents de la route lors des transports des marchandises et des biens. Les opérateurs économiques ont saisi l’occasion pour remercier le président Eyadèma pour la diminution des prix des produits pétroliers intervenue il y a quelques jours.
Concernant les tracasseries douanières et policières, le chef de l’Etat a déploré cette situation incompatible avec la bonne marche des opérateurs économiques. Il a promis de veiller comme par le passé, à ce que les agents des douanes et de la police ne constituent pas un frein à la promotion de l’initiative privée.
Le ministre d’Etat, ministre des Finances et des Privatisations, M. Barry Moussa Barqué et M. Agbéyomé Kodjo, directeur général du Port Autonome de Lomé ont pour leur part rassuré les opérateurs économiques que les efforts sont déjà entrepris pour leur faciliter les transactions économiques et améliorer l’état de nos routes qui depuis les troubles socio-politiques du 5 octobre 1990 n’ont cessé de se dégrader.
Quant à M. Ali M. Ahmed, président de la BID, il a exprimé sa gratitude et ses remerciements au président Eyadèma pour lui avoir accordé cette audience qu'il a qualifiée de très chère avant de signaler que celle-ci lui a permis de discuter avec le président du désir de notre pays d’adhérer à la Banque Islamique de Développement. « Nous avons profilé de celle occasion pour discuter de la requête du Togo d'adhérer à la Banque Islamique de Développement, une adhésion qui est hautement appréciée et que la banque attend avec impatience. Nous avons exprimé la disponibilité de la banque d'accepter celle adhésion. Nous avons également discuté de la coopération Sud-Sud et vous savez que la Banque Islamique de Développement est une institution dont l'ensemble des pays membres sont des pays en voie de développement. Nous avons donc insisté sur l'importance de la coopération entre ces pays vis - à - vis des défis actuels », a-t-il indiqué.
Les secteurs prioritaires dans lesquels se fera la coopération entre la BID et le Togo sont ceux du développement des ressources humaines, de l'éducation, de la santé, de l'agriculture, des routes et transports, ainsi que de celui de l’énergie, a précisé M. Ali Ahmed qui a de nouveau exprimé son souhait de voir le Togo devenir membre à part entière de l’institution qu'il dirige.
Le Premier ministre, Kwassi Klutsé a assisté à cette audience.
Kézié BLANDE