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Des délégations de journalistes européens, de pèlerins et de professeurs de l'UB à Pya
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Togo
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- Titre
- Des délégations de journalistes européens, de pèlerins et de professeurs de l'UB à Pya
- Créateur
- Agence Togolaise de Presse
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 25 novembre 1996
- Résumé
- Le président de la République Gnassingbé Eyadèma a reçu samedi dernier à sa résidence de Pya une délégation de 35 professeurs enseignant dans plusieurs facultés de Université du Bénin (U.B.) et une autre de tous les pèlerins togolais ayant effectué cette année le pèlerinage à la Mecque. Jeudi déjà, le chef de l’Etat avait reçu un collectif de journalistes français, allemands, luxembourgeois et belges venus s'informer de l’état d’avancement de notre processus démocratique.
- Page(s)
- 3
- 4
- nombre de pages
- 2
- Sujet
- OCI (Organisation de la Coopération Islamique)
- Gnassingbé Eyadéma
- Conférence nationale souveraine (Togo)
- SEST (Syndicat de l'Enseignement Supérieur du Togo)
- Hadj
- Pluralisme religieux
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006164
- contenu
-
Le président de la République Gnassingbé Eyadèma a reçu samedi dernier à sa résidence de Pya une délégation de 35 professeurs enseignant dans plusieurs facultés de Université du Bénin (U.B.) et une autre de tous les pèlerins togolais ayant effectué cette année le pèlerinage à la Mecque.
Jeudi déjà, le chef de l’Etat avait reçu un collectif de journalistes français, allemands, luxembourgeois et belges venus s'informer de l’état d’avancement de notre processus démocratique.
Les pèlerins étaient venus au nom de leurs diverses associations exprimer de vise voix au chef de l’Etat, leur sincère gratitude pour les efforts qu’il n'a cessé de consentir, pour faciliter et rendre meilleurs leurs voyages aux lieux saints.
Prenant la parole, le président de la République a, au nom de ses collaborateurs et en son nom propre, félicité les pèlerins pour leur attachement à leur religion et a indiqué qu’il ne ménagera aucun effort pour stimuler et renforcer les relations entre les musulmans togolais et les organisations musulmanes qui œuvrent pacifiquement pour la sauvegarde des valeurs de l’Islam. D’ores et déjà, a poursuivi le chef de l’Etat, les démarches ont abouti dans ce sens, à la participation cette année, du Togo, en tant qu’observateur, à la réunion de l’Organisation de la Conférence islamique, institution dont sera membre à part entière notre pays à partir de l’an prochain.
Parlant de la contribution des religions dans l’édification d’une nation, le chef de l’Etat a fait remarquer que les croyants, quelle que soit leur appartenance politique, doivent prêcher l’amour, le pardon et l’acceptation de l’autre. Un bon croyant a souligné le chef de l’Etat, n’est pas celui qui prêche la haine, la vengeance et la division, mais qui prône l’union, la justice et qui prie pour que les souffrances des malades soient soulagées.
Il a par ailleurs abordé la question de l’insécurité, ce fait nouveau qui mine la vie quotidienne des Togolais. Le président de la République a à cet effet, fait remarquer que cette insécurité est l’œuvre des jeunes que certains Togolais avaient, au cours de notre violent processus démocratique, recruté, armés, formés militairement et dressés contre la population, les forces armées et de sécurité.
Ce sont ces jeunes qui, a-t-il relevé, laissés aujourd’hui à eux-mêmes, viennent, tuent, volent, pillent les biens de la paisible population et repartent.
Le président de la République n’a pas passé sous silence les difficultés économiques actuelles de notre pays. Aussi, a-t-il déploré l’attitude de quelques-uns de nos concitoyens qui parcourent les capitales et les chancelleries étrangères pour demander à la communauté internationale la rupture des relations économiques avec leur pays qu’ils disent aimer tant.
Nous n’avons pourtant pas perdu confiance, a dit le chef de l’Etat, car le Togo est un pays riche, que nous pouvons, ensemble, sortir de son état de sous-développement.
Il a à cet égard précisé, qu’aucun pays, quelles que soient ses potentialités économiques ne peut se développer s’il ne connaît la paix, la stabilité politique et la sécurité, conditions qui ont jadis fait du Togo la Suisse africaine.
Enfin, pour conclure, le chef de l’Etat a invité les pèlerins à l’unité, unité entre les musulmans, unité entre les chrétiens, unité entre tous les Togolais. Car ayant les mêmes intérêts, ils doivent proscrire de leurs comportements la haine, la vengeance, et les règlements de compte et tout ce qui est contraire à l'édification d’une nation unie et prospère.
Quant aux professeurs de l’Université du Bénin, la délégation est venue exprimer au président de la République, leurs remerciements pour les efforts consentis par le chef de l'Etat pour doter le Togo de moyens et de structures pour assurer la formation supérieure de la jeunesse togolaise.
Le porte-parole des professeurs au nom de ses collègues a lu un message dont la teneur suit :
Permettez-nous avant toute chose de vous remercier pour l'honneur que vous nous faites en nous accordant, grâce au collègue Gaba cette audience malgré votre emploi du temps bien chargé.
Excellence,
Vous avez toujours accordé une attention toute particulière à l’Université du Bénin.
A sa création, vous avez déployé tous les efforts possibles notamment le rapatriement de cadres togolais pour relever le défi que représente l’existence d'une université nationale.
Afin d’améliorer les conditions de vie des universitaires en 1991, vous avez soutenu moralement et matériellement le jeune Syndicat des Enseignants du Supérieur (SEST). Des membres de ce syndicat ont eu à poser à la conférence nationale dite souveraine, des actes qui étaient de nature à semer le trouble dans les esprits.
A cette époque, nous nous étions franchement désolidarisés de cette prise de position unilatérale. Nous réaffirmons ici et maintenant la même position. De même au début de la grève générale dite illimitée, vous accordiez une audience et vous prodiguiez d’utiles conseils à un groupe d’enseignants qui étaient contre la grève, mais qui n’ont pas pu se faire entendre à cause de la confusion du moment.
Aujourd’hui, nous sommes tous grévistes et non grévistes obligés de constater les dégâts : économie nationale durement éprouvée, condition de vie sociale précaire et incertaine.
Vous avez par ailleurs dit souvent, nous citons : “aucun sacrifice n 'est trop grand lorsqu'il s'agit de la jeunesse" ; conscients de notre rôle dans la formation des futurs cadres de ce pays et dans la recherche pour le développement socio-économique, nous nous devons en ce qui nous concerne d'œuvrer, en accord avec les pouvoirs publics, à la prise en charge des problèmes spécifiques qui se posent à la nation et d’aider à leur trouver des solutions adaptées.
Un des problèmes spécifiques que nous devons avoir présent à l’esprit est l'adéquation formation - emploi ainsi que la recherche - développement.
En ce qui concerne le premier problème - formation -emploi, vous avez appuyé au début des années 90, la création de filières techniques et professionnelles à l’université en vue de fournir des cadres nécessaires notamment à la zone franche qui, bien maîtrisée permettra d’asseoir un tissu industriel national à la base d’un développement économique durable.
Aussi bien à l'université qu'à l’extérieur de celle-ci, des cellules de recherche appliquée ont été soutenues dans la mesure de nos moyens limités pour un développement basé sur nos ressources nationales.
La crise économique et mondiale ; aussi les moyens de nos pays dits sous - développés sont de plus en plus limités ; c'est pourquoi, vos efforts inlassables pour un développement humain durable doivent être compris, soutenus, que chaque Togolais soit conscient de ses devoirs et de ses droits, que chacun comprenne les sacrifices obligatoires à consentir ; notre présence ici, toutes tendances confondues, participe de cette volonté de mieux comprendre la politique du gouvernement, de lui apporter si c'était possible, par nos réflexions, un support scientifique. Nous tenons à vous remercier pour la confiance que vous nous avez faite en nommant à des postes de haute responsabilité des collègues. Nous pensons que cela se poursuivra et vous remercions. Excellence, d’avance.
En réponse, le chef de l’Etat a remercié la délégation de l’initiative qu’elle a prise de faire le déplacement de Pya pour ce contact direct. Il s'est félicité de ce dialogue qu'il souhaite voir se poursuivre entre lui et les professeurs.
Il a fait un tour d’horizon de la situation politique et économique du Togo avant les événements des années 90 et après la crise qui a secoué notre pays.
Le Président de la République a rappelé la notion de la souveraineté de la nation qui n'est possible sans l’indépendance économique.
Il a à cet effet, souligné la nécessité de décoloniser les esprits afin que chaque citoyen prenne conscience du fait que le Togo est un et indivisible et que c'est dans l’unité que nous pouvons le construire et le développer.
Il a déploré les événements qui ont fait reculer notre pays qui était un havre de paix et le porte-flambeau de l’économie dans la sous-région.
Il est regrettable, a souligné le président Eyadèma que certains Togolais se soient laissés trompés par quelques-uns de leurs compatriotes qui ont promis de tout transformer, d'apporter des solutions à tous les problèmes, d’améliorer les conditions de vie de tous les Togolais, s’ils venaient au pouvoir.
Le chef de l’Etat a brossé l'atmosphère qui a présidé à la conférence nationale dite souveraine qui a amené au pouvoir des Togolais qui ont, en quelques mois dilapidé des réserves de l’Etat placées en devises fortes, à l’intérieur et détruit le parc automobile national et se sont partagés les recettes devant alimenter les caisses publiques.
A la crise financière ainsi créée qui ne permettait plus de payer régulièrement les salaires, les pensions et les bourses sont venus s’ajouter les effets néfastes d’une grève générale de près d’un an.
Les conséquences conjuguées de la mauvaise gestion et de la grève présente encore sur la vie des Togolais qui comprennent l’escroquerie dont ils ont été victimes, c'est à vous les professeurs, a conclu le président de la République qu’il appartient de sensibiliser les jeunes que vous formez en leur apprenant à aimer leur pays, à accepter l’autre, à comprendre qu’il n’y a pas de Togolais du Nord, du Sud, de l’Ouest et de l'Est, mais des citoyens d’une même nation qui sont appelés à vivre ensemble et à apporter leurs contributions au développement de leur pays.
Le Togo possède d’énormes potentialités. Nous pouvons relancer son essor si nous nous mettons résolument au travail et si nous ne sommes guidés que par l’intérêt supérieur de la nation.
Les professeurs ont tour à tour souligné la pertinence des propos du chef de l’Etat. Ils l'ont remercié de sa sollicitude, de sa grande disponibilité et ont prié pour que Dieu le protège afin qu’il continue à présider aux destinées du Togo.
Nous reviendrons dans notre prochaine édition sur l'audience accordée au collectif des journalistes européens.
(ATOP)