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34e anniversaire de la fête nationale : sous le signe du pardon et de la réconciliation nationale
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Togo
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- Titre
- 34e anniversaire de la fête nationale : sous le signe du pardon et de la réconciliation nationale
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 28 avril 1994
- Résumé
- Le coup d’envoi des manifestations devant marquer le 34e anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale, a été donné par le chef de l’Etat, le mardi 26 avril 1994 par la ranimation de la flamme de l’indépendance
- Page(s)
- 1
- 4
- 5
- nombre de pages
- 3
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006135
- contenu
-
Le coup d’envoi des manifestations devant marquer le 34e anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale, a été donné par le chef de l’Etat, le mardi 26 avril 1994 par la ranimation de la flamme de l’indépendance
Il était 17 heures 50 lorsque le président de la République, le général Gnassingbé Eyadèma arriva à la place de l’indépendance qui, tout comme les principales rues et autres places de Lomé, était pavoisée aux couleurs nationales. A sa descente de voiture, il a été accueilli par le Premier ministre, M. Edem Kodjo, ensemble, ils se sont immobilisés devant le drapeau pour l’audition de l’hymne national “Terre de nos Aïeux” exécuté par la musique principale des FAT. Les deux hommes ont ensuite passé en revue un détachement des Forces Armées Togolaises placé sous le commandement du colonel Nabédé. Ils ont salué les officiers supérieurs des FAT et les membres du gouvernement sortant avant que le président de la République ne procède à la ranimation de la flamme de l’indépendance à 18 heures.
Après la sonnerie aux morts, le président Eyadèma et le Premier ministre, M. Kodjo ont eu droit à un bain de foule, se sont entretenus pendant quelques minutes avant de quitter les lieux aux environs de 18 h 15 sous les applaudissements du public.
La messe catholique
Hier 27 avril, le peuple togolais a observé cet anniversaire de manière symbolique et essentiellement marquée par le recueillement dans les différents lieux de prière : (églises, temples, mosquées). Des fidèles se sont ainsi retrouvés, tous en union pour “renouveler leurs forces, afin que Dieu continue de sauver le Togo”.
Le Premier ministre, M. Edem Kodjo qui a récemment pris ses fonctions, s’est pour la circonstance personnellement joint aux fidèles en la paroisse St Augustin d’Amoutivé où il était arrivé à 7 h 55. Il avait à ses côtés quelques collaborateurs, des membres du gouvernement sortant, des autorités politiques, civiles et militaires.
La messe a été dirigée par le Révérend-Père Pierre Seshie, vicaire général avec la participation de six autres prêtres. Elle a débuté à 8 heures après l’installation du Premier ministre et des autorités.
D’entrée le Révérend-Père Seshie a demandé la paix du Seigneur pour tous les fidèles et que leurs prières soient exaucées.
Commentant l’évangile de Jean 12: 44-50 dans son sermon, il a largement évoqué le mystère de la résurrection du Christ en cotre période de Pâques II a déclaré que la célébration de la fête de l’indépendance vient presque toujours en ces moments "du mystère de la mort et de la résurrection, mystère de la nouvelle création". C’est pourquoi le Révérend-Père a demandé aux Togolais de considérer cette fête comme un temps de sursaut et de réveil. Car, a-t-il souligné “notre pays a traversé et traverse encore une longue période douloureuse..." Et pour le sauver de la mort, les Togolais “doivent éviter de côtoyer l'abîme, car le pire n'est pas aussi loin comme on le pense”.
Reprenant les pensées du St Père à l’occasion de l’ouverture du synode africain qui se tient présentement à Rome, le Révérend-Père a dit “... Togo, réjouis-toi de tes fils, Togo, réjouis-toi de tes dirigeants... ” En cela le pays sera sous les projecteurs de la lumière du Christ, pour qu’enfin tes œuvres des ténèbres soient anéanties.
Les fidèles ont enfin intercédé pour que se créent progressivement l’unité africaine et l’unité entre les hommes. Pour que “ces hommes et ces femmes qui se mettent au service des autres par leurs œuvres puissent épanouir leurs personnalités". La messe a pris fin à 9 heures.
A Apégamé, le culte du 34e anniversaire de l’indépendance du Togo a été concélébré par quatre pasteurs. La prière d’intercession a été dite par le pasteur Touléassi Kokou Béné, modérateur de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo. Après avoir intercédé pour la rémission des péchés de toute l’humanité, il a imploré la bénédiction divine sur toutes les composantes de la société togolaise.
Il a prié le bon Dieu pour que le chef de l’Etat ait l’amour et la compassion, pour qu’il le soigne et l’éduque en lui insufflant son courage empreint de bonté et d’abnégation.
Pour le Premier ministre de la 4e République et à son gouvernement, il a demandé la faculté de maîtriser les problèmes et les solutions qui se présenteront. Pour tout le peuple togolais il a invoqué l’esprit de pardon et de considération mutuelle pour une entente cordiale et confiante : à oublier, non pas pour perdre la mémoire mais à pardonner le mal fait par son prochain. Il a prêché la force d’aimer et le souvenir du bonheur par la grâce de Jésus-Christ.
Enfin le pasteur Touléassi a demandé au Seigneur de nous instruire sur la réalité de la vie faite de peines et de joies, de nous enseigner que seul le positif est à prendre en considération, de nous faire choisir la vie, l’union, la prospérité et de nous combler de paix, la vraie et profonde paix pour que nous puissions vivre en harmonie.
Auparavant, le pasteur B. Delali Kokou, responsable de la paroisse de Lomé-Apégamé a, dans sa réflexion tirée de l'Apocalypse 3: 1 à 13 attiré l’attention des fidèles sur l’imminence de la venue du Christ : “Je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne”. Selon lui, le retour du Seigneur est proche et les signes qui annoncent la fin des temps se réalisent de plus en plus "vous allez entendre des guerres et des bruits de guerres, au verset 6”.
Encore, a-t-il révélé que dans une enquête américaine, en 1992, il y a eu au total 29 guerres, des conflits menés par la force des armes ; environ 6 millions de personnes ont perdu à vie. Alors poursuit-il, “nous devons prendre au sérieux ses paroles : Je viens bientôt". Le peuple de Dieu ou l’Eglise de Jésus-Christ qui attend le retour de son Seigneur bientôt s’oriente pour les choses de valeur éternelle et s’applique à la tâche que le Seigneur lui a confiée à savoir "liberté et justice". Cette liberté, cette justice sont l’indépendance que Dieu veut pour son peuple. Il a enfin conclu avec cette citation de J. Moltmann qui dit : "Dieu n ’est pas simplement au-dessus de nous, il est devant nous. Il est Dieu de l’Histoire avant d’être Dieu de la nature ". Donc tournons notre face à Dieu et il nous répondra.
Les ministres Franck Do-Fianyo, Aregba Polo, Michel Kudzu et Grégoire Lawani du gouvernement sortant ont assisté à ce culte animé par la fanfare et la Jeunesse en présence de quelques officiers des FAT.
La prière musulmane
A l’instar des catholiques et des protestants, les musulmans ont eux aussi prié hier matin à la grande mosquée de Lomé, commémorant ainsi le 34e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale. Un anniversaire placé cette année sous le signe de la méditation et de la réconciliation nationale.
Plusieurs fidèles tant civils que militaires tous corps confondus au rang desquels les ministres sortant, MM. Inoussa Bouraïma, Komlan Agbéka, Nomédji et les commandants Korodowou et Bonfo ont pris part à cette prière.
La cérémonie a débuté par la lecture de quelques passages coraniques suivie d’une intervention ponctuée d’une invocation circonstancielle faite par le secrétaire général adjoint de l’Union Musulmane du Togo, M. Memeko Menela. Celui-ci a fait la genèse des luttes du peuple togolais ayant abouti à l’indépendance. "La communauté musulmane du Togo, a-t-il poursuivi, invite à un sursaut de patriotisme de tous les responsables politiques car, c’est bien d’eux qu'il s’agit, afin qu’ils s’oublient un seul instant pour sauver le peuple de la souffrance, de la misère et du pire qui le guette”. Cet appel s’adresse également à "tous les compatriotes pour une réconciliation nationale sincère, dénuée de tout calcul politique, afin que soient suscitées des vertus auxquelles aspirent tous les croyants de par le monde à savoir : l’amour, le pardon, la tolérance, l’unité nationale, la liberté et la solidarité entre tous les fils et les filles de ce pays”. M. Memeko a mis un accent particulier sur le dialogue qui a-t-il fait comprendre "doit être entretenu, ménagé et promu au sein de la société togolaise”.
Faisant allusion à la situation socio-politique post-conférence nationale souveraine, le secrétaire général adjoint de l’Union Musulmane du Togo a tout simplement paraphrasé l’écrivain Alexis Carrel qui affirme dans son livre : “L’homme cet inconnu” que "pour grandir de nouveau, l’homme est obligé de se refaire. Et il ne peut pas se refaire sans douleur”. Aussi a-t-il demandé à tous les Togolais de faire table rase du passé pour se tourner résolument vers l’avenir. La seconde intervention plus brève a été celle du président de l’Union musulmane du Togo, M. Afoda Soufiane qui a abondé dans le même sens que son prédécesseur. Il a souhaité que les Togolais se départissent dans leurs cœurs des tâches épaisses de rancœur et de haine qui noircissent nos actions.
Enfin l’imam de la grande mosquée de Lomé El Hadj Lamiyou Ahmed a imploré la grâce totale, la constante protection, la miséricorde complète, la santé effective, la vie large, une existence heureuse, des bienfaits extrêmes, des faveurs dans tous les domaines, des marques de la plus délicate générosité et de la bonté la plus directe au cher de l’Etat le général Gnassingbé Eyadèma, au nouveau Premier ministre, M. Edem Kodjo, au futur gouvernement et à tous les Togolais.
Wéndana HOURGNAMBA
Améwogninin OBOUBE
Louise E. KUDZU
Mawuéna ADJIGNON
Fait partie de 34e anniversaire de la fête nationale : sous le signe du pardon et de la réconciliation nationale