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Kosyam : No-kaoré chez Roch (1)
- Classe de ressource
- Article
- Collections
- L'Observateur Paalga
- Titre
- Kosyam : No-kaoré chez Roch (1)
- Créateur
- Hugues Richard Sama
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 23 juin 2017
- Résumé
- Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a convié hier soir la communauté musulmane au palais de Kosyam pour la rupture du jeûne ou no-kaoré en mooré. Cet évènement inédit a eu lieu en présence des leaders d'autres confessions.
- Sujet
- Pluralisme religieux
- Fédération des Églises et Missions Évangéliques
- Philippe Ouédraogo
- Roch Marc Christian Kaboré
- Samuel Yaméogo
- Fédération des Associations Islamiques du Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000604
- contenu
-
Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a convié hier soir la communauté musulmane au palais de Kosyam pour la rupture du jeûne ou no-kaoré en mooré. Cet évènement inédit a eu lieu en présence des leaders d'autres confessions.
Jeudi 22 juin 2017. Il est 18h 20 au palais de Kosyam. Plus que 15 minutes avant la rupture du jeûne. Un fidèle musulman fait ses ablutions à proximité du carré d'armes, lieu où se tiennent quelques-unes des grandes cérémonies républicaines. Il rejoint ensuite sur la grande aire des centaines d'autres « frères en islam ». Beaucoup arborent des boubous, de préférence blancs, et sont coiffés de bonnets. Autour des cous, des poignets ou entre les doigts pendent de gros chapelets de prière. Le dress code du "musulman parfait" est respecté. Les ulémas, facilement reconnaissables à leur habillement, en retrait, sont plus tard rejoints par les ministres Alpha Barry, Tahirou Barry et Taïrou Bangré.
Le chef de l'Etat est, lui, assis à la même table que le Premier ministre et des leaders religieux : le cardinal Philippe Ouédraogo, Aboubacar Yougo de la Fédération des associations islamiques et le pasteur Samuel Yaméogo de la FEME. A leurs côtés, des « bonnets rouges » représentant le Mogh-Naaba.
Tout ce beau monde est installé à des tables sur lesquelles trônent du Zom-koom (Ndlr : boisson à base de farine de mil), du bissap, des dattes, des galettes, des bidons d'eau et des tasses vides de thé. Pour l'heure, personne ne touche à ce repas pour le moins frugal, comme conseillé. En effet, ils sont réunis ce soir dans le carré d'armes du palais de Kosyam pour l'iftar, le repas de rupture du jeûne.
C'est sur l'initiative du personnel musulman de la Présidence du Faso que le chef de l'Etat a convié en ce 27e jour du mois de jeûne les représentants de cette communauté à un moment de partage. L'occasion étant trop belle, les autres confessions ont été associées pour célébrer le dialogue interreligieux au Burkina. Et c'est une première.
Cette célébration œcuménique a débuté par la lecture du Coran. Se sont ensuivis un « doua » pour demander la bénédiction d'Allah puis un message sur le sens du mois du Ramadan.
18h35. Sur le lutrin devenu minaret, l'imam Arouna Tiendrébeogo lance l'appel à la prière. Sa voix mélodieuse qui résonne dans les haut-parleurs est suivie presque aussitôt d'un concert d'assiettes et de verres. Chacun rompt le jeûne à sa façon : de l'eau pour certains, du thé pour d'autres comme Roch Marc Christian Kaboré et toute sa table, des fruits et des dattes pour d'autres encore.
Si musulmans, chrétiens et animistes ont partagé ce repas, seuls les premiers ont participé au Maghrib (Ndlr :la prière du soir) qui a eu lieu sur le carré d'armes de Kosyam.
Les leadeurs religieux et coutumiers, qui ont après pris la parole, ont salué tour à tour cette initiative et livré un message de tolérance. Le chef de l'Etat, qui a clos la série d'interventions, a prêché le même évangile avant de louer le combat des musulmans du Burkina contre ceux qui commettent des actes de barbarie en leur nom.
Son départ peu avant 20h a ouvert le buffet.
Fait partie de Kosyam : No-kaoré chez Roch (1)