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Nouvelles caricatures de Charlie Hebdo : si ce n'est pas jeter de l'huile sur le feu...
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- Titre
- Nouvelles caricatures de Charlie Hebdo : si ce n'est pas jeter de l'huile sur le feu...
- Créateur
- Hyacinthe Sanou
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 19 septembre 2012
- Résumé
- Le prophète Mahomet dans un fauteuil roulant, poussé par un juif orthodoxe ; tous deux prévenant : «Faut pas se moquer» comme affiche d'«Intouchables 2» (en référence au film Intouchable avec Omar Sy et François Cluset) ! Certes, la caricature à la une de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo du mercredi 19 septembre 2012 peut faire sourire plus d'un, mais force est de reconnaître qu'elle fait également bruyamment grincer des dents.
- Couverture spatiale
- Pakistan
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000603
- contenu
-
Le prophète Mahomet dans un fauteuil roulant, poussé par un juif orthodoxe ; tous deux prévenant : «Faut pas se moquer» comme affiche d'«Intouchables 2» (en référence au film Intouchable avec Omar Sy et François Cluset) ! Certes, la caricature à la une de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo du mercredi 19 septembre 2012 peut faire sourire plus d'un, mais force est de reconnaître qu'elle fait également bruyamment grincer des dents.
Le moins que l'on puisse en dire est que cette une est loin d'être innocente, car elle paraît à un moment où le brasier allumé par la diffusion sur internet du film islamophobe «L'Innocence des musulmans», réalisé aux Etats-Unis, brûle de tout bois, secouant de nombreux pays par des violences et des manifestations. Si ce n'est pas jeter de l'huile sur le feu... (Ce n'est pas en tout cas contribuer à l'éteindre)
«Le feu, on ne l'a pas allumé, et l'huile, on n'en a pas. Si on juge que la liberté d'expression, c'est de la provocation, on ne vit pas dans le même pays», a dit pour se défendre, devant des confrères français, le directeur de publication de Charlie Hebdo, le dessinateur Charb, pour qui la provocation est l'essence même de son journal.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que cet hebdomadaire, qui fait de l'irrévérence son fonds de commerce, crée la polémique et s'attire symétriquement la vindicte de ceux qui, de leur côté, n'entendent absolument rien à l'humour. En novembre 2011, en effet, après la sortie d'un numéro spécial baptisé «Charia Hebdo» avec Mahomet comme «rédacteur en chef», les locaux du journal satirique avaient été incendiés, et son site internet piraté.
Se pose alors la question de l'opportunité de cette nouvelle caricature, qui remue le crayon dans la plaie du monde musulman et met le gouvernement français en demeure de choisir entre liberté absolue d'expression et respect des sensibilités et surtout des sensibleries religieuses.
«Nous sommes dans un pays où la liberté d'expression est garantie, la liberté de caricature aussi. Chacun doit exercer cette liberté ...Si vraiment des personnes se sentent heurtées dans leurs convictions et pensent qu'il y a eu dépassement du droit, elles peuvent saisir les tribunaux. Ça s'est déjà produit concernant cet hebdomadaire», a relevé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
En prévision d'éventuelles représailles, le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, a d'ailleurs «envoyé des instructions pour que dans tous les pays où cela peut poser des problèmes, on prenne des précautions de sécurité particulières». Dans la foulée, le gouvernement a décidé de fermer, vendredi, les ambassades et les écoles françaises dans 20 pays.
C'est dire donc si cette nouvelle édition sulfureuse de Charlie Hebdo inquiète Paris compte tenu du contexte, et il y a lieu de se demander si pour une fois le canard de Charb n'aurait pas dû quand même se dire que liberté d'expression rime aussi avec limite à ne pas franchir. Il est vrai que, par cette caricature, l'hebdomadaire a voulu renvoyer dos à dos les extrémistes de deux camps (islamistes et juifs orthodoxes) mais enfin...
Reste à espérer que les esprits déjà suffisamment surchauffés par le navet «L'innocence des musulmans» n'atteignent pas l'incandescence, c'est-à-dire que les fondamentalistes islamistes sauront opposer le silence et le mépris à la provocation. Un exemple : le Pakistan a décrété un jour férié en hommage au prophète Mahomet, histoire d'exorciser pacifiquement les passions.