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Intégrisme religieux ? Vite, il faut circonscrire ce cancer !
- Classe de ressource
- Article
- Collections
- L'Observateur Paalga
- Titre
- Intégrisme religieux ? Vite, il faut circonscrire ce cancer !
- Créateur
- Moumouni Simporé
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 27 janvier 2013
- Résumé
- Qu'est-ce qu'on entend ? Parce que, fin décembre, le grand imam de Ouagadougou, Aboubacar Sana, est allé rendre une visite de courtoisie à l'archevêque de la capitale, Monseigneur Philippe Ouédraogo, un groupuscule dit «Jeunesse des associations islamiques» a osé se rendre chez lui pour protester car, disent-ils, les chrétiens ont leur religion, et les musulmans, la leur.
- Sujet
- Aboubacar Sana
- Charia
- Pluralisme religieux
- Laïcité
- Philippe Ouédraogo
- Aïd al-Adha (Tabaski)
- Aïd el-Fitr
- Intégrisme
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000590
- contenu
-
Qu'est-ce qu'on entend ? Parce que, fin décembre, le grand imam de Ouagadougou, Aboubacar Sana, est allé rendre une visite de courtoisie à l'archevêque de la capitale, Monseigneur Philippe Ouédraogo, un groupuscule dit «Jeunesse des associations islamiques» a osé se rendre chez lui pour protester car, disent-ils, les chrétiens ont leur religion, et les musulmans, la leur.
On croit rêver dans ce Burkina laïc, où les différentes confessions religieuses vivent en bonne intelligence depuis toujours ; tant et si bien d'ailleurs que depuis quelques années, c'est devenu un rituel : les chefs religieux des communautés musulmane et catholique se rendent mutuellement visite à leurs fêtes respectives dans un esprit oecuménique bien compris.
Peut-on, en effet, imaginer meilleur dialogue des religions qu'entre un prélat assistant en observateur à la grande prière du Ramadan ou de la Tabaski et un Mollah allant à Noël communier avec un dignitaire de l'Eglise ? En réalité, ces scènes qui commencent à être une tradition au sommet ont toujours été observées à la base, où les fidèles n'ont pas attendu ces signaux de leurs hiérarchies respectives pour se fréquenter et contribuer ainsi à faire tomber les barrières susceptibles de les séparer. Existe-t-il d'ailleurs seulement dans ce Burkina, où les relations sociales sont si imbriquées, une seule famille monoconfessionnelle ?
Que donc des apprentis-salafistes veuillent porter un coup de canif à ce contrat cultuel, voilà qui est lourd de menace pour la paix sociale, et il ne faut pas s'amuser avec cela. L'exemple du Mali voisin est suffisamment illustratif à cet égard pour qu'on prenne au sérieux ces illuminés qui, insidieusement, distillent leurs venins dans la société. C'est sans doute pour avoir négligé ces phénomènes, jugés marginaux au départ, qu'ailleurs on s'est retrouvé pris au piège, car quand bien même ces intégristes seraient minoritaires, on n'a pas besoin d'être un million pour subvertir un pays.
Déjà, il faut se féliciter de la réaction vigoureuse de la Oumma, qui refuse de céder à ce chantage religieux, cela, d'autant que si aujourd'hui la Jeunesse des associations islamiques réclame la démarcation physique avec nos frères chrétiens, demain, c'est peut-être aux musulmans du juste milieu qu'ils s'en prendront voire même revendiquer la charia sur cette terre des hommes.
Mais au-delà de la Communauté musulmane, c'est d'abord l'Etat qui est interpellé, et il doit faire preuve de la plus grande fermeté pour vaincre ce cancer. Il importe donc d'identifier clairement ces fous de Dieu et de les surveiller comme du lait sur le feu si on ne veut pas qu'un jour on se retrouve avec un monstre qu'on ne pourra plus maîtriser.
Au fait, cette «Jeunesse des associations islamiques» a-t-elle une existence légale, c'est-à-dire dûment reconnue par les services compétents ? Si tel n'est pas cas, c'est peut-être déjà par là qu'il faut commencer à agir.
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