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Hadj 2011 : triste sort pour 144 pèlerins recalés
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Burkina Faso
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- Titre
- Hadj 2011 : triste sort pour 144 pèlerins recalés
- Créateur
- Rv Honla
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 25 octobre 2011
- Résumé
- Le pèlerinage du Hadj de l'année 2011 ne cesse de faire couler beaucoup d'encre et de salive au Burkina Faso. Après plusieurs reports du vol des pèlerins, le premier voyage a été effectué le 19 octobre 2011.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000558
- contenu
-
Le pèlerinage du Hadj de l'année 2011 ne cesse de faire couler beaucoup d'encre et de salive au Burkina Faso. Après plusieurs reports du vol des pèlerins, le premier voyage a été effectué le 19 octobre 2011.
L'on pensait que tout était alors rentré dans l'ordre. Eh bien, rien du tout ! En effet, une grande partie des pèlerins n'auraient pas obtenu de visas et, par conséquent, devraient être remboursés, ou attendre le prochain Hadj.
Tout a commencé par une réunion spontanée organisée le lundi 24 octobre sur le coup de 11h par le chef d'agence d'Africa Voyages et Tourisme, El Hadj Ouédraogo Issoufou. Il venait d'annoncer à une trentaine de pèlerins que ses services sont dans l'incapacité de les faire voyager car ils n'ont pas pu obtenir des visas.
Alors l'agence leur a proposé soit de leur rembourser leur frais de voyage qui s'élèvent à 1 885 000 FCFA, soit de prendre leur mal en patience, pour attendre le Hadj 2012.
Une décision qui, on l'imagine, a rendu immédiatement furieux les pèlerins qui ont crié au scandale. «Je suis venu de très loin pour avoir le privilège de participer au Hadj de cette année, j'ai eu et le soutien financier, et le soutien moral de tous mes enfants et ma famille et toutes nos économies ont été injectées dans cette expédition.
Depuis deux semaines, je dors soit dans les mosquées soit devant l'agence de voyage pour espérer voyager et voilà que l'on me dit que je n'ai pas de visa», s'indigne désespérément Barry, un candidat au voyage des lieux saints.
On se souvient que sept agences de voyages avaient été retenues pour assurer la prise en charge des pèlerins de Ouagadougou vers Médine en Arabie Saoudite aller/retour.
Et selon El Hadj Ouédraogo Issoufou, qui a bien voulu répondre à nos questions, sur cette situation alambiquée, la caution que l'Etat leur demande est exorbitante.
«Jamais aucun pays n'organise le Hadj comme le nôtre ! rendez-vous compte, chaque agence avait environ 400 pèlerins à sa charge et l'Etat nous avait imposé de verser une caution de 74 millions pour 400 personnes. Une caution qui ne sera remboursée qu'en février 2012.
Quelle agence au Burkina peut réunir une telle somme ? C'est parce que nous avons une grande expérience en matière d'organisation de ce genre d'événement que les banques nous font confiance», analyse le chef d'agence d'Africa Voyages.
Pour ne pas engager les responsabilités de son agence dans cette grogne des pèlerins, El Hadj Issoufou Ouédraogo nous fait état des dépenses que les organisateurs effectuent pour assurer la bonne prise en charge des pèlerins.
«Sur les 1 885 000 FCFA que chaque pèlerin nous verse, l'Etat prélève 20%, comment voulez-vous que nous fonctionnons bien dans une telle situation?».
Le dernier vol qui a eu lieu le 22 octobre 2011 avait enregistré 518 passagers et 315 pèlerins attendent encore dans les différentes agences pour embarquer. Mais quels sont ceux qui auront la chance de faire partir de cet ultime vol prévu pour décoller avant le 29 octobre ?
A entendre les responsables des agences, le transporteur habituel "Ethiopian Airlines" ne pourra plus effectuer ce dernier vol, il va donc falloir avoir recours à un autre transporteur.
Pendant que l'on s'entretenait avec le chef d'agence d'Africa Voyages, les pèlerins s'introduisaient à tour de rôle pour exposer chacun son cas. «Ils ne connaissent que notre agences de voyages, s'ils ne trouvent pas d'issue, nous allons les rassembler pour qu'ils aillent au ministère de l'Administration territoriale», explique El Hadj Issoufou à un plaignant venu s'enquérir de la situation.
Bref, avant notre départ de l'agence, les pèlerins ne savaient pas à quel saint se vouer. Ce d'autant plus que jusqu'à 18h, ils n'avaient pas pu, même pour ceux qui le désiraient, récupérer leur mise qui est de 1 885 000 FCFA.
Certains restent encore campés devant les agences respectives pour espérer que tout rentrera dans l'ordre puisque les voies du Seigneur sont insondables.
«Ils disent qu'ils vont nous rembourser nos frais de transport et toutes les dépenses que nous avons effectuées ? Mais le passeport, les frais de transports interurbain, nos repas par jour depuis un mois que nous sommes à Ouagadougou, qui s'en chargera ?
Ils disent que nous sommes venus en retard pourtant cela fait un mois que je suis à Ouagadougou pour le visa. Par ailleurs, j'en connais certains qui viennent d'arriver et en deux jours, ils ont obtenu leur visa», s'exaspère un pèlerin.
Quant au chef d'agence d'Africa Voyage, il pointe d'un doigt accusateur les autorités qui, jusque-là, ne semblent rien dire, ce qui leur donne du fil à retordre.
«Ils devraient demander aux agences de souscrire à une assurance pour l'accompagnement des pèlerins. En nous demandant de verser des cautions faramineuses, cela nous pénalise».
En attendant, les 144 pèlerins qui restent encore sur le tarmac ne connaissent pas encore le sort qui leur est réservé. Et véritablement, même si l'Etat doit affréter Air Burkina pour les conduire au lieu saint de l'Islam, il se doit de le faire vite, car attendre deux, trois ou dix jours à se concerter et à supputer, ce serait bien tard pour nos futurs El Hadj et Hadja.
Comment comprendre qu'on paie 1 885 000 FCFA pour aller en pèlerinage, qu'on dise au revoir à ses proches, qu'on fasse le doua de circonstance et qu'on soit bloqué à l'aéroport de Ouaga sous le fallacieux prétexte de manque de visas !
Sauf erreur ou omission de notre part, c'est une première. Certes les 144 pèlerins ne doivent aucunement rester à quai à Ouagadougou. L'Etat doit prendre ses responsabilités quitte à répercuter les frais y afférents à STMB-Tour. La paix sociale en dépend aussi.