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Crise à la grande mosquée de Banfora : la trêve des jeûneurs
- Classe de ressource
- Article
- Collections
- L'Observateur Paalga
- Titre
- Crise à la grande mosquée de Banfora : la trêve des jeûneurs
- Créateur
- Luc Ouattara
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 4 juin 2017
- Résumé
- Le gouverneur des Cascades, Léontine Zagré, a procédé à 16h 21 mn le 25 mai 2017 à la réouverture de la grande mosquée de Banfora fermée suite à une crise entre fidèles musulmans et liée à une affaire de succession. Fermée afin de préserver la paix sociale, cette réouverture intervient après un accord entre les protagonistes qui ont accepté une trêve à cause du mois de jeûne. C'est après cela que pourra intervenir la mise en place des différentes structures.
- Sujet
- Moussa Semdé
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Mouvement Sunnite du Burkina Faso
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000537
- contenu
-
Le gouverneur des Cascades, Léontine Zagré, a procédé à 16h 21 mn le 25 mai 2017 à la réouverture de la grande mosquée de Banfora fermée suite à une crise entre fidèles musulmans et liée à une affaire de succession. Fermée afin de préserver la paix sociale, cette réouverture intervient après un accord entre les protagonistes qui ont accepté une trêve à cause du mois de jeûne. C'est après cela que pourra intervenir la mise en place des différentes structures.
Cet accord a été arraché après une rencontre marathon tenue d'abord sous la houlette des opérateurs économiques de Banfora qui ont rencontré les deux parties chez le chef de canton de Banfora, puis avec la délégation du bureau national de la communauté musulmane à laquelle s'était jointe celle de Bobo.
Ensuite, les concertations se sont poursuivies sous la présidence du haut-commissaire de la Comoé, Salimata Dabal, assisté du 1er adjoint au maire de Banfora, Fulgence Koné. « Nous sommes parvenus à un accord selon lequel c'est le statu quo qui prévaut, c'est-à-dire que depuis le décès du président de la communauté musulmane, il y a le reste des membres du bureau qui assurait l'intérim, la gestion des affaires courantes.
Donc, nous sommes revenus à ce niveau là pour que les choses se poursuivent en attendant l'aboutissement des concertations et après, le renouvellement éventuel du bureau », a annoncé Léontine Zagré, gouverneur des Cascades, qui est allée elle-même procédé à l'ouverture de la mosquée aux environs de 16h 21 mn. Cette réouverture a été immédiatement suivie par la prière de 16h devant les protagonistes et dirigée par l'imam intérimaire, El hadj Ahmed Sanogo.
C'est sous des cris de joie des fidèles postés à l'entrée de la mosquée que la réouverture a été effectuée. Preuve, si besoin en était que la question est sensible et préoccupait les fidèles. Mais les autorités ont su anticiper. « Ce n'était pas de gaieté de cœur que cette décision a été prise, mais c'était pour des raisons sécuritaires », a tenu à souligner le gouverneur, pour qui, à l'issue des concertations, ils sont parvenus à une solution transitoire avec des garanties nécessaires pour la préservation de la paix et de la sécurité.
En effet, pour le suivi des accords, un comité de 10 membres a été mis en place et est composé de 3 membres du groupe des opérateurs économiques qui ont joué un rôle très prépondérant dans la résolution de la crise ; deux membres issus de chacune des parties belligérantes ; un représentant du CERFI ; un membre du mouvement Sunnite et un du mouvement Tidiania. « Ce comité est chargé de suivre les recommandations qui ont été formulées, notamment de permettre à ce qu'on sorte du mois de jeûne avant de songer à un renouvellement éventuel et permettre aussi à ce que l'actuel bureau puisse continuer de fonctionner », a expliqué Salimata Dabal, qui a ajouté que ce comité devra également, au besoin, s'il y a des cas à gérer, d'essayer d'interpeller les différentes parties afin qu'elles se rappellent qu'elles ont toutes accepté un consensus.
En attendant, c'est la satisfaction de part et d'autre et les acteurs de ces concertations n'ont pas manqué de se féliciter entre eux. Les autorités ont félicités les opérateurs économiques et les délégations venues de Bobo et de la capitale. De même, ceux-ci ont remercié les autorités pour leur accompagnement qui a permis d'éviter d'ailleurs le pire. « Je vous avoue que la joie m'envahie », dira El hadj Moussa Semdé, vice-président de la communauté musulmane du Burkina, qui a conduit la délégation nationale. « Nous sommes aussi des fils de la région, nous nous sommes mis dedans comme tout le monde pour qu'il y ait une fin heureuse et les acteurs de la crise nous ont bien compris, nous sommes tous contents », affirmera Adama Tiendrébéogo, P-DG de la société de transport RAKIETA et porte-parole des opérateurs économiques, qui reconnaît toutefois que la médiation n'a pas été facile.
Du côté des protagonistes, c'est la même satisfaction. « Nous sommes d'accord avec le consensus trouvé », affirme El hadj Ahmed Sanogo, 1er imam adjoint au défunt Bah Ouattara, que l'on avait voulu remplacer. Après la prière qu'il venait de diriger à l'issue de la réouverture, c'est sous une forte escorte de vieux, de jeunes, de femmes et même d'enfants, tous très contents qu'il a été conduit chez lui. Il y avait une foule à son domicile et il a fallu du tact à la presse pour lui accéder. El hadj Karim Lallé Traoré, vice-président du bureau provincial, se dit également satisfait de l'accord. « Nécessairement, il fallait ouvrir la mosquée pour le mois de carême. Ça nous gênait tous », a-t-il dit.
Au-delà de ce satisfecit général, une grande inconnue demeure : Après le jeûne, quelles sont les règles qui vont être appliquées ? En rappel, cette crise trouve sa source dans le fait que certains veulent changer les règles, en occurrence les autochtones affichant clairement leur volonté de jouer les premiers rôles désormais. Sur la question, « les concertations vont se poursuivre pendant le mois de jeune. Ça ne veut pas dire qu'on va rester les bras croisés », a déclaré Salimata Dabal. « La communauté musulmane a des règles établies en la matière pour le renouvellement des bureaux. Ce n'est pas fait au hasard. Je crois qu'on va toujours se laisser guider par la grâce de Dieu, afin qu'Il trouve des solutions », a soutenu El hadj Moussa Semdé.
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