Article
Maouloud : il faut modérer les festivités
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- Maouloud : il faut modérer les festivités
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 28 mai 2002
- Résumé
- Vendredi dernier, les musulmans du monde entier tout comme nos mahométans ont célébré le maouloud, la naissance du prophète. Comme on le sait, ce genre de manifestations donne souvent lieu à diverses réjouissances pour ne pas dire à trop de festivités. Là-dessus, l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina Faso (AEEMB) dans cet écrit qu'il nous avait adressé voulait attirer l'attention de leurs coreligionnaires sur la nécessite de «modérer les festivités» malgré la grandeur de l'événement. Avec un certain retard, nous vous proposons quand même ledit écrit en raison de sa valeur religieuse, car le maouloud, on le célèbre chaque année.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000505
- contenu
-
Vendredi dernier, les musulmans du monde entier tout comme nos mahométans ont célébré le maouloud, la naissance du prophète. Comme on le sait, ce genre de manifestations donne souvent lieu à diverses réjouissances pour ne pas dire à trop de festivités. Là-dessus, l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina Faso (AEEMB) dans cet écrit qu'il nous avait adressé voulait attirer l'attention de leurs coreligionnaires sur la nécessite de «modérer les festivités» malgré la grandeur de l'événement. Avec un certain retard, nous vous proposons quand même ledit écrit en raison de sa valeur religieuse, car le maouloud, on le célèbre chaque année.
En 571 de l'ère chrétienne, naissait dans le désert et l'adversité de l'Arabie un homme qui allait profondément marquer son temps et l'histoire de l'humanité. Fils d'Abdallah bin Al Mutallib et d'Amira, Mohammad (prière et salut sur lui) prenait sur lui la mission divine d'apporter à l'homme la réforme nécessaire à son tatal épanouissement.
Le 12 rabbil awal de l'an 51 avant l'hégire selon le calendrier musulman, ce fut pour l'humanité la naissance d'une aube nouvelle sur l'obscurantisme d'une Arabie devenue païenne et d'une humanité peu soucieuse des valeurs religieuses. Ce jour fut consacré par les musulmans, anniversaire de la naissance de ce grand homme sous le nom de Maouloud.
La célébration du Maouloud se veut une reconnaissance au prophète Mohammad dont le souci a été de mener l'humanité vers l'obéissance et la soumission totales à Dieu à travers l'islam. Cette religion qui enseigne à l'homme comment maintenir avec le créateur des relations privilégiées faites d'adoration, de méditations, de rappels..., comment être avec Dieu pour savoir être avec les hommes.
Les musulmans ne firent pas cependant de ce jour de naissance le point de départ de leur calendrier, pour ce conformer à l'injonction du prophète : «Ne me vénérez pas comme l'ont fait vos prédécesseurs de leurs guides». Il a lui-même donné vie à cet enseignement coranique stipulant qu'il «ne convient pas à un homme à qui Dieu a enseigné la sagesse et a accordé un livre de dire aux gens : «devenez mes adorateurs» à l'exclusion de Dieu. Il leur dira plutôt : «soyez de fervents adorateurs de Dieu puisque vous lisez le livre» (Sourate 3 verset 7).
Au-delà de la joie légitime que l'on pourrait éprouver à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de ce grand rédempteur, les musulmans n'ont aucune envie d'accorder au prophète une quelconque vénération d'autan plus que lui-même se plaisait a rappeler qu'il n'était «qu'un serviteur et un adorateur à qui Dieu a fait miséricorde». La célébration du Maouloud n'a donc d'autres finalités que celle de se souvenir du promoteur du dogme islamique à qui des non-musulmans ont reconnu des qualités. Bernard Shaw dira par exemple : «J'ai toujours eu une grande estime pour la religion prêchée par Mohammad parce qu'elle est remplie d'une vitalité merveilleuse. Elle est la seule qui me paraît contenir le pouvoir d'assimiler les phases changeantes de l'existence. Je l'ai étudié, cet homme merveilleux est à mon avis, loin d'être un antichrist. Il doit être appelé le sauveur de l'humanité «.
Lamartine, quant à lui s'écriera : «Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l'immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mohammed ? (...) Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d'idées, fondateur de vingt empires terrestres et un empire spirituel».
Au regard de la valeur de cet homme, les musulmans ont raison d'inviter, à l'occasion du Maouloud, à une source de sagesse intarissable. Cependant, l'émotion ne doit pas prendre le pas sur les convictions pour exagérer les festivités ou les qualités du prophète au point de friser la vénération ou l'adoration. Le Maouloud n'est pas une occasion pour se lancer dans une course aux galettes ou autre libation organisées pour fêter cet anniversaire. En se rappelant que le 12 rabbi awal fut aussi un jour de grande peine pour les musulmans contraint à l'exil à travers le désert implacable, et aussi le jour du décès de cet homme dont ils se réclament et revendiquent les enseignements, les musulmans devront modérer les festivités pour rester dans les justes normes de l'islam «religion du juste milieu, sans excès, ni exagération».
Le secrétaire à la Communication de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina Faso
Fait partie de Maouloud : il faut modérer les festivités