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El Hadj Barro Djanguinaba : « Je suis prêt à mourir pour Blaise Compaoré »
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- Titre
- El Hadj Barro Djanguinaba : « Je suis prêt à mourir pour Blaise Compaoré »
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 9 juillet 2014
- Résumé
- Il fait partie des inconditionnels du président du Faso, ceux qui voient en Blaise Compaoré un homme providentiel et irremplaçable ; une conviction que le président d'honneur de la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP/BC), région des Hauts-Bassins, a chevillée au corps.
- Sujet
- Aboubacar Sangoulé Lamizana
- Blaise Compaoré
- Congrès pour la Démocratie et le Progrès
- Mouvement du Peuple pour le Progrès
- Roch Marc Christian Kaboré
- Sénat et article 37
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000435
- contenu
-
Il fait partie des inconditionnels du président du Faso, ceux qui voient en Blaise Compaoré un homme providentiel et irremplaçable ; une conviction que le président d'honneur de la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP/BC), région des Hauts-Bassins, a chevillée au corps.
Fidèle parmi les fidèles, El Hadj Barro Djanguinaba, puisque c'est de lui qu'il s'agit, n'a visiblement d'yeux que pour Blaise Compaoré, son candidat en 2015.
Ni ces démissions en cascades du CDP, ni cette opposition farouche qui continue de réclamer à cor et à cri l'alternance en 2015, ni ces mouvements d'humeur ou ces manifestations de protestation contre le Sénat, la modification de l'article 37 et le référendum n'ont pu éroder le culte que cet octogénaire voue à celui qu'il considère comme son ami et le seul capable de diriger le Burkina.
Malgré le poids de l'âge et les secousses politiques que connaît actuellement le Burkina, sa position n'a donc pas varié d'un iota, lui qui se dit prêt à mourir pour son idole.
Nous l'avons rencontré mardi à son domicile. Cette interview, précisons-le, a été réalisée en dioula et retranscrite en français. Nous nous excusons de ce fait par avance auprès de l'intéressé et de nos lecteurs pour les éventuelles «trahisons» dans la traduction.
Les musulmans du Burkina à l'instar de leurs coreligionnaires du monde entier observent depuis une dizaine de jours déjà le jeûne. A votre âge, vous arrivez à respecter ce 5e pilier de l'islam ?
Pourquoi pas ? Je jeûne comme tout le monde, et cela ne me fait absolument rien. Vous savez, quand on a foi en Dieu, on peut tout se permettre, c'est de là que vient ma force.
Dans la journée, je vais au bureau et je peux vous dire que le jeûne n'a rien changé dans mes habitudes quotidiennes et mes obligations professionnelles.
Je passe pratiquement une bonne partie de la journée au service, et les après-midis, je rentre me reposer et attendre l'heure de la rupture. Et jusque-là tout se passe bien pour moi. Je reçois parfois des visiteurs.
Pourtant on vous disait sérieusement malade ces derniers temps. Qu'en est-il exactement ?
C'est vrai que j'étais malade, mais par la grâce de Dieu je me sens beaucoup mieux aujourd'hui. Comme je l'ai dit plus haut, je mène mes activités quotidiennes comme je veux. Il est vrai que je vais souvent en France pour des visites médicales.
Mais rassurez-vous, ce n'est pas parce que je souffre d'un mal particulier, mais c'est tout simplement pour des visites de routine. Et déjà je remercie tous ceux qui se préoccupent de ma santé.
J'ai reçu de nombreux amis venus de Ouagadougou pour me voir et me souhaiter une bonne guérison. Dieu merci, je me porte assez mieux aujourd'hui et je les remercie pour tout le soutien moral dont j'ai pu bénéficier.
La rumeur vous avait même donné pour mort à un certain moment. Avez-vous eu vent de cela ?
Il n'y a que Dieu qui donne la vie et il n'y a que Dieu qui la reprend. J'ai effectivement appris que les gens disaient en ville que j'étais mort.
Même que certains ont appelé mes proches pour savoir. Mais je suis encore là. Je n'attends que la décision divine qui peut tomber à tout moment sans préavis. Il en est de même pour chacun de nous sur cette terre.
Ce n'est pas les rumeurs qui vont m'emporter. Seul Dieu peut le faire. Les gens sont libres de dire ce qu'ils veulent, et moi à mon âge, je ne vais pas craindre la mort. Je continue de vivre par la grâce Dieu et je mène mes activités comme je peux.
Sauf qu'en politique on vous voit de moins en moins ces temps-ci.
Il est vrai que ces derniers temps, je suis un peu resté en arrière. Mais cela ne veut pas dire que j'ai abandonné la politique.
Je suis les évènements de près et rien ne m'échappe. J'ai souvent l'occasion d'échanger avec des visiteurs sur des sujets politiques.
Quand l'occasion se présentera de nouveau, vous me reverrez sur la scène. Je fais de la politique depuis des années et ce n'est pas par un coup de tête qu'on se décide à abandonner la politique. Surtout quand on est avec Blaise Compaoré.
Pourtant, il semble que vos enfants et vos proches parents vous ont conseillé de prendre du recul face à l'exacerbation de la tension politique au Burkina.
C'est vous qui me l'apprenez. Et pourquoi prendre du recul ? Je fais de la politique depuis des décennies et je sais ce que cela représente pour moi.
Dans ma famille, tout le monde est avec Blaise Compaoré et tout le monde sera toujours avec lui. Même après ma mort, ma famille restera avec Blaise Compaoré.
Personnellement je n'ai plus rien à craindre en politique parce que j'ai déjà tout vu et tout entendu. J'y suis et j'y resterai jusqu'à ma mort.
Vous étiez l'un des grands absents du meeting du Front républicain au stade Wobi en mars dernier. Des raisons ?
J'aurais été ce jour le premier militant au stade si ma santé me l'avait permis. Mais j'ai eu des échos de ce meeting et nous avons pu tenir le pari de faire le plein de ce stade. C'était aussi le cas récemment à Ouagadougou.
On a rempli le stade du 4-Août, laissant des militants dehors. A Bobo, les gens sont venus de tous les quatre coins de la province pour dire qu'ils sont avec Blaise Compaoré.
Pour moi, il n'y a pas quelqu'un d'autre qui puisse diriger ce pays comme Blaise Compaoré. Je crois qu'il faut le laisser tranquille. Il a beaucoup fait pour ce pays et il doit continuer.
Ce qui est sûr, nous sommes avec lui et nous resterons avec lui. En politique, il faut savoir ce qu'on veut et surtout rester sur sa position quelle que soit la situation. Blaise est celui qu'il faut pour ce pays et je suis prêt à mourir pour lui.
Que pensez-vous donc de ces Burkinabè qui réclament aujourd'hui son départ après 27 ans de pouvoir ?
Tous ceux qui demandent à Blaise Compaoré de partir ne pourront pas faire mieux que lui. Je crains d'ailleurs que ces derniers ne plongent ce pays dans l'abîme. Je connaissais Blaise avant qu'il ne soit président. Entre lui et moi, c'est une histoire de famille.
Je connais aussi son amour et ses ambitions pour ce pays. Il n'y a que des gens qui cherchent à lui nuire sous prétexte qu'ils veulent le pouvoir. Je vous le dis, Blaise ne partira pas. Il est notre président et il le restera tant qu'il le pourra.
Au nombre de ceux qui veulent le départ de Blaise Compaoré du pouvoir, il y a Roch Marc Christian Kaboré que l'on disait très proche de vous. Qu'en dites-vous ?
Roch n'est pas celui qui a créé le CDP. Il n'a fait qu'adhérer au parti. Maintenant qu'il est fatigué, il est libre de partir. Lui particulièrement, il a occupé les plus hautes fonctions dans ce pays, et c'est grâce à Blaise Compaoré.
Il a été Premier ministre et président de l'Assemblée pendant dix ans. Il ne lui restait plus que la fonction de chef d'Etat. Je pense que le président du Faso est payé en monnaie de singe. Mais vous verrez, ils vont échouer dans cette opposition. Roch, Salif et Simon vont échouer parce qu'ils ne sont rien sans Blaise Compaoré.
Que pensez-vous alors de l'opposition politique dans son ensemble ?
Je vous l'ai déjà dit, ces gens-là ne peuvent rien au Burkina. Ils s'agitent pour rien, parce que le peuple a choisi Blaise Compaoré. Ils n'ont même pas été capables de remplir le stade général Sangoulé-Lamizana qui ne fait que 30 000 places et ils veulent se comparer à nous.
Nous avons réussi à remplir un stade de 45 000 places. C'est la preuve que les Burkinabè aiment Blaise Compaoré. Personnellement, cette opposition ne peut rien apporter à ce pays que Blaise n'a pu faire.
Des Bobolais qui accusent le régime Compaoré d'avoir délaissé leur ville et la région ; qu'en dites-vous ?
- Ils sont peut-être sous-informés. Blaise a suffisamment fait pour cette ville et le Burkina tout entier. Il est l'un des rares chefs d'Etat à octroyer des crédits aux femmes et aux jeunes. Hormis Houphouët Boigny de la Côte d'Ivoire, je ne vois pas ce président dans la sous-région qui a été aussi généreux que Blaise Compaoré.
Je me souviens que lorsqu'il avait lancé le FAARF (Fonds d'appui aux activités rémunératrices des femmes), Madyna Sy du Collectif Dafra est venue me voir pour dire combien est la joie des femmes de Bobo (NDLR : se disant déçue du CDP, elle est passée au MPP).
Elle m'a aussi demandé d'intercéder auprès du chef de l'Etat pour une éventuelle augmentation du Fonds, tellement les demandeuses étaient nombreuses.
Des acteurs du secteur informel, jeunes comme femmes doivent aujourd'hui leur réussite à Blaise Compaoré. Il serait vraiment malhonnête aujourd'hui de dire que le chef de l'Etat n'a rien fait pour les populations de Bobo.
Au regard de tout ce qui précède, j'invite les Burkinabè à redoubler d'ardeur au travail et à accompagner le chef de l'Etat dans ses actions de développement. Notre avenir passe par Blaise Compaoré et rien ne sert de le freiner dans son élan.
Fait partie de El Hadj Barro Djanguinaba : « Je suis prêt à mourir pour Blaise Compaoré »