Article
Situation nationale au Burkina : une journée de prière avec Cheick Mahamoudou Bandé pour exorciser les démons
- Titre
- Situation nationale au Burkina : une journée de prière avec Cheick Mahamoudou Bandé pour exorciser les démons
- Créateur
- Lonsani Sanogo
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 18 février 2019
- Résumé
- Le guide spirituel et fondateur de la Ligue nationale des femmes et jeunes musulmans du Burkina, le Cheick Mohamoudou Bandé, par ailleurs président du Conseil supérieur des Oulémas, chargé des affaires islamiques de la Communauté musulmane du Burkina, a organisé dans la matinée du 16 février 2019 une séance de prière musulmane pour la paix, en présence d'un grand public musulman constitué de femmes, jeunes et d'hommes dont une centaine de « sages » âgés d'au moins 80 ans. La cérémonie à laquelle ont assisté le ministre en charge de la Jeunesse, Salif Tiemtoré, en tant que représentant du gouvernement et une délégation de l'Eglise catholique, a eu lieu au domicile du Cheick dans le quartier Samandin de Ouagadougou.
- Sujet
- Catholiques
- Pluralisme religieux
- Ligue Nationale des Jeunes Musulmanes du Burkina
- Ligue Nationale des Musulmans du Burkina
- Mahamoudou Bandé
- Philippe Ouédraogo
- Protestants
- Salif Tiemtoré
- Terrorisme et radicalisation
- Communauté Musulmane du Burkina Faso
- Prière
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Langue
- Français
- Source
- Le Pays
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000420
- contenu
-
Le guide spirituel et fondateur de la Ligue nationale des femmes et jeunes musulmans du Burkina, le Cheick Mohamoudou Bandé, par ailleurs président du Conseil supérieur des Oulémas, chargé des affaires islamiques de la Communauté musulmane du Burkina, a organisé dans la matinée du 16 février 2019 une séance de prière musulmane pour la paix, en présence d'un grand public musulman constitué de femmes, jeunes et d'hommes dont une centaine de « sages » âgés d'au moins 80 ans. La cérémonie à laquelle ont assisté le ministre en charge de la Jeunesse, Salif Tiemtoré, en tant que représentant du gouvernement et une délégation de l'Eglise catholique, a eu lieu au domicile du Cheick dans le quartier Samandin de Ouagadougou.
Une cérémonie de lecture du coran, de prières, de bénédictions et de « douas » pour la sécurité, la paix et le vivre-ensemble dans la cohésion sociale et la stabilité, a été patronnée par le Cheick Mahamoudou Bandé. Etaient présents de nombreux musulmans, dont au moins une soixantaine d'imams, les représentants de la fédération des Associations islamiques du Burkina, les émissaires du cardinal Philippe Ouédraogo conduits par l'abbé Albert Kaboré, le ministre en charge de la Jeunesse pour assister à cette « supplication de la miséricorde divine » au profit de la sécurité et de la paix au Burkina. Près de 2h de lecture du coran, d'invocations, de douas dans l'objectif d'avoir le secours de Dieu. Plus de 60 sages ou imams ont, tour à tour, imploré la miséricorde divine au profit de la stabilité, la paix et la cohésion sociales. Des passages du saint coran ou des invocations (douas) ont été récités par chacun des sages, pour implorer instamment le secours de Dieu. La prière finale, faite de récitations du coran, d'invocations et d'évocations du nom de Dieu, a été prononcée par le guide Mahamoudou Bandé lui-même, pendant environ une demi-heure. Le Cheick Mahamoudou Bandé qui a jusque-là contribué à la formation des musulmans, les femmes notamment, à l'entendre, a fait observer que la paix est indispensable pour l'humanité entière, pour le peuple burkinabè qui traverse notamment une situation sécuritaire très éprouvante. Il fait observer que parmi les communautés religieuses au Burkina, les musulmans sont les plus nombreux et les appelle donc à œuvrer pour la préservation de la paix à travers beaucoup de prières. « Quand tout le monde se met à invoquer Dieu, celui-ci répond », a soutenu le guide spirituel Bandé. Le Burkina, jadis, était un havre de paix, se convainc-t-il, avant de se demander ce qu'on a fait pour que la situation se soit tant détériorée aujourd'hui, en matière de sécurité. Pour le retour à la stabilité, la sécurité et la paix, c'est imparable, de l'avis du guide Bandé : nous devons beaucoup prier. En outre, il demande aux autorités de la tenue, d'être correctes, justes. Même exigence à l'endroit des populations, les vieux et vieilles, les jeunes et chacun dans son occupation professionnelle doit se recommander la droiture et la justice pour que Dieu soit clément et réponde à nos appels au secours, de son point de vue. « Sans justice entre les gens, Dieu ne sera pas miséricordieux envers eux », a-t-il rappelé, avant d'appeler chacun des Burkinabè à l'absolue nécessité du pardon : que les autorités pardonnent ceux qui ont fauté et que ces derniers se repentent et qu'ensemble tous prient Dieu afin qu'il nous assiste, a-t-il conclu.
« L'union de tous dans la prière pour que Dieu nous protège »
Le ministre Salif Tiemtoré, a remercié le Cheick Mahamoudou Bandé pour l'initiative de la journée de prière et de bénédictions au profit de la paix, la cohésion sociale et la sécurité au Burkina. Pour lui, la présence des catholiques, protestants et coutumiers à cette prière traduit l'union de tous dans la prière afin que Dieu nous protège contre les attaques terroristes et que ce qui nous rassemble soit plus fort que ce qui nous désunit, selon ses mots. Une démarche qu'il a fortement appréciée, exprimant au passage sa conviction quant au retour de la paix, la sécurité pour le pays. Pour l'abbé Albert Etienne Kaboré, responsable de la commission pour le dialogue islamo-chrétien, représentant le Cardinal Philippe Ouédraogo, l'Eglise apporte son soutien au Cheick Bandé dans l'organisation d'une si grande assemblée de prière pour la paix au Burkina. « C'est un grand honneur pour nous catholiques de venir participer à cette assemblée de prière », a-t-il souligné, précisant au passage que « pour bâtir un pays de paix il faut passer par l'amour et le pardon ». Ce qui est clairement ressorti dans le discours des musulmans qu'il a écouté, dit-il. Pour lui, la bible et le coran, pour ceux qui le savent, prônent le pardon, la fraternité et les efforts pour la paix, l'union et la fraternité entre les fils et filles du Burkina, sans distinction ethnique et de religion, a-t-il relevé. A la fin, les musulmanes et musulmans, sortis très nombreux pour la circonstance, ont partagé un repas autour de 13h.
Lonsani SANOGO
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