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Prise en charge du personnel des mosquées : des propositions concrètes
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- Titre
- Prise en charge du personnel des mosquées : des propositions concrètes
- Créateur
- Bouboucari Tamboura
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 6 décembre 2007
- Résumé
- Après avoir évoqué les difficultés que rencontrent les personnels de mosquée dans un article précédent, le Pr Bouboucari Tamboura propose ici des mesures concrètes pour la prise en charge financière de ces personnels.
- Sujet
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000370
- contenu
-
Après avoir évoqué les difficultés que rencontrent les personnels de mosquée dans un article précédent, le Pr Bouboucari Tamboura propose ici des mesures concrètes pour la prise en charge financière de ces personnels.
"Suite à la publication dans "Le Pays" n°3977 du jeudi 08/10/2007 de la lettre ouverte adressée aux musulmans sur la question de la prise en charge du personnel des mosquées, de nombreux lecteurs (musulmans et chrétiens) m'ont appelé, qui pour féliciter et encourager, qui pour faire des propositions, qui pour demander des éclaircissements sur les contours et les aspects pratiques d'une telle entreprise.
Nous voudrions, une fois de plus, solliciter les colonnes de votre journal pour répondre à ces préoccupations et interrogations de ces fidèles lecteurs.
Nous exprimons notre reconnaissance également aux lecteurs qui nous ont contacté (au numéro 76 67 29 40) pour traduire leurs préoccupations sur le problème que nous avons abordé, à savoir la situation matérielle et financière combien difficile, voire critique des mosquées et de leur personnel (imam, maître coranique, muezzin et gardien).
Les nombreuses questions que nous avons enregistrées tournent autour des points suivants: 1) Comment se fera la contribution de celui qui fréquente plusieurs mosquées?
2) Quel pourcentage accorder à chacun de ces personnels?
3) Pourrait-on éviter les querelles de clochers autour de cette manne?
4) Ne faut- il pas concevoir une prise en charge à l'échelle nationale?
Et si on convoquait un forum ou une conférence nationale des musulmans sur la question? Les réponses à ces interrogations sont évidentes, et pour cause!
"Quand on veut, on peut"
Lorsqu'on veut réellement réussir ou servir, on peut y arriver pour peu qu'on y mette les moyens dont on dispose et le sérieux que cela requiert. Ainsi, on retiendra:
1) celui qui fréquente 2 ou 3 mosquées (domicile, service), il lui suffit de fractionner (diviser) sa contribution mensuelle en fonction du nombre de mosquées (par exemple : 1 000 F CFA donnent environ 300F par mosquée, et cela sans honte, car, en matière de religion, il n'y a pas de honte, ni d'orgueil ni de peur).
2) Sur le pourcentage ou grille de répartition: un comité de gestion comprenant deux fonctionnaires, 2 commerçants et un vieux sage (comme conseillers) sera mis en place dans chaque mosquée pour la gestion matérielle et financière. Comme grille indicative, on peut proposer celle-ci : sur chaque billet de
5 000F, on attribuera 2 000F a l'imam, 1 500F au maître coranique, 1 000F au muezzin et 500F au gardien de la mosquée.
3) Sur les risques de dérapage, de querelles ou d'affrontements: le COGES y veillera en ouvrant un registre des contributions, un compte bancaire ou dans les caisses populaires, et prendra en main toutes les opérations financières et matérielles (perception, dépôt, retrait, paie ).
4) Organisation à l'échelle nationale: cette suggestion a été faite par un frère depuis Addis Abeba (en Ethiopie). Nous y souscrivons à travers le schéma suivant :
ouverture d'un compte trésor (pour les fonctionnaires) et d'un compte bancaire (à l'égard des commerçants et autres salariés). On demandera ainsi aux fonctionnaires d'accepter une souscription (une coupure) de 1 000 F dès la source (au trésor), et aux autres un versement mensuel du même montant ou plus.
Ainsi, selon nos calculs théoriques, si la moitié des fonctionnaires et des commerçants musulmans consentent un tel sacrifice (mineur, il faut le dire), on pourrait réunir chaque mois, au bas mot, 30 à 40 millions, soit autour de 300 à 400 millions par an, sinon même d'un demi-milliard (500 millions) par an. Avec un tel budget, on affectera les 2/3 (soit environ 20 millions) à la prise en charge de plus de 400 personnels de mosquées, soit près de 10 personnels par province, à savoir 3 de chaque congrégation religieuse : tidjaniya, communautés musulmanes et sunnites (wahabites).
Le 1/3 restant (près de 10 à 20 millions par mois) servira à la réalisation d'infrastructures et d'oeuvres socioéconomiques au profit de la communauté et de la nation: établissements primaire, secondaire (avec internat) islamiques, des établissements médicaux (dispensaires, maternités, orphelinat islamiques), appui budgétaire (financier et matériel) aux structures islamiques (CERFI, AEEMB, communautés musulmanes, wahabites, tidjaniya ...), aux médias (journaux, radio...), des bourses d'études pour les élèves et étudiants musulmans, inscription de jeunes diplômés musulmans aux écoles de formation (ENEP, Santé...), abonnement des mosquées aux différents journaux, installations téléphonique, électrique des mosquées en difficulté.
5) La convocation d'un forum ou d'une conférence nationale: c'est justement l'idéal, seulement, ce sera coûteux et source de tensions et de contradictions stériles. En attendant, en lieu et place, on pourrait convoquer une assemblée générale (AG) des fidèles musulmans intéressés (travailleurs, commerçants, sympathisants et bonnes volontés) au CBC, à Ouagadougou, ou à Bobo Dioulasso.
A l'issue des débats, un comité de pilotage sera élu avec pour mission d'ouvrir un local (un siège) dans les plus brefs délais à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso, et tracer le schéma d'application et de mise en oeuvre des décisions de ladite assemblée générale avec un compte rendu mensuel affiché au siège et publié dans les journaux.
Est-ce que cela est impossible aux musulmans? Que coûte un billet de 1 000 F par mois pour un fonctionnaire ou un commerçant? Enfin, à la place des P-DG des sociétés de transport STMB, STAF, SOGEBAF, TSR, etc., j'accorderais 10 à 20 places par jour gratuitement aux autorités religieuses (musulmanes et chrétiennes), aux journalistes pour parcourir le pays prêcher, sensibiliser, informer, éduquer les citoyens pour leur bien-être et pour «le progrès national ». De toute façon, le chemin est tracé, suivra celui qui voudra, et rendez-vous tôt ou tard devant l'Eternel Dieu."