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3e anniversaire de l'agression du 23 septembre 1986 : offices religieux hier à la Maison du RPT
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- Titre
- 3e anniversaire de l'agression du 23 septembre 1986 : offices religieux hier à la Maison du RPT
- Editeur
- La Nouvelle Marche
- Date
- 23 septembre 1989
- Résumé
- C’est aujourd’hui que sera observé sur toute l’étendue du territoire national le 3e anniversaire de l’agression terroriste du 23 septembre. Dans la nuit du 23 au 24 septembre 1986 en effet, venu de l’étranger, un commando terroriste armé d’un véritable arsenal de guerre a agressé la paisible population de Lomé avec pour seul objectif de tuer et de déstabiliser le régime du président Eyadèma. Grâce à la mobilisation du peuple et à la détermination de notre vaillante armée, les agresseurs ont été repoussés.
- Page(s)
- 3
- 4
- 5
- nombre de pages
- 3
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0005559
- contenu
-
C’est aujourd’hui que sera observé sur toute l’étendue du territoire national le 3e anniversaire de l’agression terroriste du 23 septembre. Dans la nuit du 23 au 24 septembre 1986 en effet, venu de l’étranger, un commando terroriste armé d’un véritable arsenal de guerre a agressé la paisible population de Lomé avec pour seul objectif de tuer et de déstabiliser le régime du président Eyadèma. Grâce à la mobilisation du peuple et à la détermination de notre vaillante armée, les agresseurs ont été repoussés.
A Lomé, l’anniversaire sera marqué ce matin dès 6 h par un dépôt de gerbe au monument du 23 septembre. A 7 h, sont prévus une cérémonie de remise de décorations et un défilé militaire au camp du RIT.
Dans la soirée, un dîner de gala sera offert au camp du RIT par le président-fondateur du RPT, président de la République, le général Gnassingbé Eyadèma.
Dans le cadre de cet anniversaire de l’agression terroriste du 23 septembre, trois offices religieux ont été célébrés hier matin à la Maison du RPT à Lomé. Fidèles catholiques, musulmans et protestants sont allés dans le recueillement, prier pour le repos des âmes des victimes de l’agression et implorer la bénédiction divine sur tout le peuple togolais et tous ses dirigeants. C’était en présence du président-fondateur du RPT, président de la République, le général Gnassingbé Eyadèma.
C’est à 6 h 50 que le chef de l’Etat est arrivé hier matin sur les lieux. A sa descente de voiture, il a été accueilli par MM. Samon Kortho, Gbègnon Amégboh et le général Mawuliplimi Amégi, respectivement, directeur permanent du RPT, ministre délégué à la présidence de la République, chargé de l’Information et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. Sur le parvis de la Maison du Parti, le chef de l’Etat s’est immobilisé devant le drapeau pour l’audition de l’hymne national. Puis il a passé en revue un détachement des Forces Armées Togolaises (FAT) qui lui rendait les honneurs sous les ordres du commandant Edjéou, avant de serrer la main aux officiers supérieurs des FAT et aux membres du gouvernement. Le chef de l’Etat a été ensuite accueilli dans le hall de la Maison du Parti par les dignitaires des trois confessions devant officier. Ensemble, ils ont rejoint les centaines de fidèles qui attendaient déjà dans la grande salle des Congrès.
La messe catholique commencée à 7 heures, a été concélébrée par Mgr Tonyui Messan Dosseh-Anyron, archevêque de Lomé et une dizaine de prélats dont Mgrs Kété, et le RP Touvi. « Te Deum à Dieu pour sa constante protection, Repos éternel pour les victimes qui nous pleurons, paix et unité pour tous les chers fils du cher pays », est l’intitulé de cette messe du souvenir dont l’animation en cantiques et antiennes religieux a été entretenue par la Chorale Ste Cécile et St Grégoire de la Cathédrale de Lomé Les lectures bibliques ont été tirées du Livre de la Sagesse, chapitre 9 verset 13 à 18, du psaume 99 et de l’Evangile selon St Luc, chapitre 1 verset 39 à 55.
Mgr Anyron-Dosseh a situé le sermon sous l’éclairage du grand souvenir du 23 septembre 1986. Un souvenir qui nous commande de nous retrouver pour méditer sur son spectacle désolant dans les ténèbres de la violence. Mgr Dosseh a convié l’auditoire à comprendre que l’une des vertus essentielles de Dieu est la patience ; la sagesse recommandant qu’on ne provoque pas celui qui sait attendre et le chemin du bonheur pour un fidèle de Dieu réside dans l’obéissance au Seigneur et l’alliance à Lui.
« Tout le poids du grave souvenir qui nous rassemble l'homme sent le chemin de se recueillir dans le sentiment profond de la caducité des choses humaines, et dans l'attente à la fois craintive et joyeuse de l'avenir que chaque instant égrenne devant lui ».
Il a aussi indiqué dans son sermon que dans la vie quotidienne, l’homme se trouve constamment aux prises à une dualité qui oppose la liberté humaine à la liberté divine. « Si je suis libre, je peux en dire autant de chaque homme. Et d'où vient alors l'action modératrice du maître de nos destinées ? Si Dieu est libre, il fait de l'homme ce qui lui plaît. Et d'où vient alors qu'il n'en fait pas toujours ce que semble exiger la sainteté de son vouloir ? En d'autres termes, comment se fait-t-il que le mal subsiste en ce monde comme un perpétuel défi à la puissance de Dieu ? D'où vient-il que le juste est réduit trop souvent à rappeler au Seigneur le souci de sa propre gloire, en montrant le pécheur, l'impie triomphant de son impunité » ? Devant toutes ces contrariétés, Mgr Dosseh rappelle qu’il ne faut pas provoquer celui qui sait attendre et considérer pieusement que la foi en Dieu reste notre unique Salut. « Pour vous Monsieur le Président de la République, par nous chrétiens, le bonheur réside dans l'obéissance à Dieu dans l'alliance avec lui. C'est en étant juste que l'on est comblé de la bénédiction divine ».
La messe a été suivie de la prière musulmane commencée à 8 h 20.
Elle a été dite par El Hadj Rahim Abdul Salami, imam de la grande mosquée de Lomé. Dans son sermon, El Hadj Nassiki, président de l’Union Musulmane du Togo a d’abord rappelé à l’assistance que le 23 septembre demeurera pour tous les Togolais un jour de reconnaissance et de gratitude à l’égard de Dieu l’Eternel. Celui-là qui a bien voulu nous éviter le pire et nous préserver des forces du mal. Il a souligné que si les malfaiteurs ne sont pas parvenus à leur funeste dessein, c’est qu’ils étaient habités par un démon qui a ruiné leurs corps et leurs âmes. « En vérité il y a dans le corps humain un organe qui, en bon état, permet au corps tout entier de prospérer et qui, en mauvais état, le corrompt en entier : c'est le cœur ».
El Hadj Nassiki a montré que porteurs de cœurs viciés et malades, les comploteurs ne pourraient que perdre la foi, la foi en Dieu, la foi en eux-mêmes, la foi aux idéaux comme celle en la vie elle-même. Pour toutes ces raisons, a souligné le président de l’Union Musulmane du Togo, « Dieu a barré la route aux criminels sans foi. Il est donc normal que nous témoignions au Seigneur, notre foi en sa puissance illimitée...
Le 23 septembre doit rester pour nous, un jour d'espoir et d'aspiration à plus d'unité, de paix et de solidarité. Car l'échec cuisant de cette agression a galvanisé les efforts de tous les Togolais pour consolider le climat de paix et de stabilité politique ». El Hadj Nassiki a prié le Seigneur afin qu’il protège le peuple togolais de toutes les tentations et les déviations.
Il a imploré la bénédiction et la grâce divine pour que l’Homme du 13 Janvier aspire à davantage de justice, d’amour et de prospérité. Le président de l’Union Musulmane du Togo était assisté de plusieurs dignitaires musulmans.
Le culte protestant a clôturé la série des offices. Il a été célébré par les pasteurs Yawo Agbi-Awumé, Ayi Houénou Hunlédé, Yaovi Mensah et Kpatcha Alou, respectivement modérateur de l’Eglise Evangélique du Togo (EET), inspecteur général des Régions ecclésiastiques du Togo, président de l’Eglise méthodiste au Togo et directeur-adjoint du Collège protestant de Lomé. Les officiants étaient assistés par une dizaine de pasteurs venant des paroisses de la capitale. La chorale Hadzi-hagan, celle de l’Eglise méthodiste et la Fanfare du collège protestant ont interprété les cantiques prévus pour la circonstance. Les premières lectures bibliques ont été tirées de Mathieu chapitre 11, verset 25 à 30, et du livre I des Corinthiens chapitre 26 à 31. La prédication du modérateur Agbi-Awumé a été quant à elle inspirée par le psaume 46 « Dieu, un secours qui ne manque jamais dans la détresse ».
Justifiant le choix de l’extrait, le pasteur Agbi-Awumé a estimé qu’il comporte la volonté d’élever, en ce jour mémorable, nos cœurs reconnaissants à Dieu, pour le salut qu’il nous a accordé lorsque nous avons crié à lui, en cette triste nuit du 23 septembre 1986. « Le Dieu qui a jadis secouru plus d'une fois le peuple d'Israël demeure le même pour tout peuple qui sait recourir à Lui dans la détresse », a souligné l’officiant. Evoquant la paix, l’autre thème de sa prédication, le modérateur Agbi-Awumé a estimé qu’elle n’est juste quand elle est accordée par Jésus-Christ.
La paix de Dieu est durable, elle donne la stabilité qui permet le développement. Le prédicateur a ainsi saisi l’occasion pour rendre grâce au Seigneur pour toutes les grandes réalisations dont notre pays bénéficie depuis bientôt 23 ans. Au nombre de celles-ci la future zone franche industrielle dont le président Eyadèma, selon l’orateur, est un artisan par la grâce de Dieu, qui n’accorde sa grâce qu’à ceux qui font sa volonté.
« Votre attachement à Dieu, Monsieur le Président, explique cette grâce que vous avez reçue et que vous partagez si fraternellement avec vos compatriotes ». Il a enfin souhaité que la date du 23 septembre soit pour chaque togolais un jours d’action de grâces, pour le salut qu’il a reçu de Dieu et qui doit l’inciter à aimer davantage son Sauveur et son pays.
Dans sa prière d’intercession, le pasteur Yaovi Mensah a rendu grâce à Dieu pour tous les biens dont il nous comble, pour la paix et pour l’unité dont nous jouissons. Il a également remercié le Seigneur pour avoir opéré sous nos yeux son miracle en nous délivrant de l’agression terroriste du 23 septembre. Puis il a remis entre les mains du Seigneur, tous ceux qui sont affectés par cet événement malheureux, les destinées de notre pays et ceux qui ont la lourde responsabilité de le diriger.
Le culte a pris fin peu après 9 h 30. Les dignitaires des trois confessions sont allés saluer dans la loge officielle le chef de l’Etat qu’ils ont ensuite accompagné à sa voiture.
Banafey ASSIH
Tètè ATTIKOSSIE