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Dossier : le vrai visage de l'Islam
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- Titre
- Dossier : le vrai visage de l'Islam
- Créateur
- Djodji A. Nyatépé-Coo
- Editeur
- La Nouvelle Marche
- Date
- 8 septembre 1982
- Résumé
- Le Problème de bien être matériel et moral, l’exigence de justice sociale, le souci de paix mais aussi la foi religieuse sont aujourd’hui le lot des préoccupations primordiales des hommes de notre temps. La planète sur laquelle nous évoluons tendra toujours à s’amenuiser tant que les technologiques avanceront à ce rythme en résolvant au passage, les équations distances et communications. En conséquence tous les humains de notre système solaire sont condamnés à vivre ensemble et pour cette fin nous devons chercher à mieux nous connaître. La récente tournée du Pape Jean Paul II dans différents pays du continent noir et surtout au Nigeria considéré comme la plus importante congrégation islamique de l’Afrique Noire témoigne du réel souci de compréhension vers une unicité religieuse universelle. Le monde entier ces dernières années reste décontenancé par les actions politiques spectaculaires de certains éléments extrémistes musulmans, peut être les comprendrions-nous mieux si nous nous donnons la peine d’acquérir quelques notions de base de l'Islam afin de connaître leurs mobiles et leurs finalités. C’est pourquoi nous publions « Le Vrai visage de l’Islam », une étude de notre compatriote Djodji Akoly Nyatépé-Coo, sociologue, chef du département de Sociologie Religieuse et Traditions Orales à l’INRS
- Page(s)
- 3
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0005477
- contenu
-
Le Problème de bien être matériel et moral, l’exigence de justice sociale, le souci de paix mais aussi la foi religieuse sont aujourd’hui le lot des préoccupations primordiales des hommes de notre temps.
La planète sur laquelle nous évoluons tendra toujours à s’amenuiser tant que les technologiques avanceront à ce rythme en résolvant au passage, les équations distances et communications. En conséquence tous les humains de notre système solaire sont condamnés à vivre ensemble et pour cette fin nous devons chercher à mieux nous connaître. La récente tournée du Pape Jean Paul II dans différents pays du continent noir et surtout au Nigeria considéré comme la plus importante congrégation islamique de l’Afrique Noire témoigne du réel souci de compréhension vers une unicité religieuse universelle.
Le monde entier ces dernières années reste décontenancé par les actions politiques spectaculaires de certains éléments extrémistes musulmans, peut être les comprendrions-nous mieux si nous nous donnons la peine d’acquérir quelques notions de base de l'Islam afin de connaître leurs mobiles et leurs finalités.
C’est pourquoi nous publions « Le Vrai visage de l’Islam », une étude de notre compatriote Djodji Akoly Nyatépé-Coo, sociologue, chef du département de Sociologie Religieuse et Traditions Orales à l’INRS
Les grandes religions monothéistes reposent chacune sur ces trois vertus théologales à savoir la Foi, l’Espérance et la Charité. Si le christianisme a pour soubassement la charité en privilégiant la loi de l'Amour, le Judaïsme en attendant toujours la venue du A/essie correspond à l’Espérance. Quant à l’Islam, c’est la Foi qui domine ses perspectives et apparaît comme son exigence essentielle.
La foi est en effet la caractéristique majeure des fidèles de l’Islam, elle est solidement ancrée dans ses mœurs, elle subsiste toujours même si la pratique s’effrite de nos jours sous la poussée d’une nouvelle génération de croyants. On naît dans l’Islam comme dans une famille ou une patrie : l’enfant qui voit le jour dans la famille musulmane est, en quelque sorte, musulman de naissance ; il n’a besoin d’aucune cérémonie pour acquérir ce caractéristique, la circoncision n’est qu’un rite de passage propre aux religions sémitiques et l’enfant est déjà musulman avant d’être circoncié. Le fidèle qui garde la foi trouve en elle sa justification suprême ; il sera sauvé, même s’il a négligé les obligations prescrites à condition qu’il n’ait pas cessé de croire.
La croyance ou l’unicité divine est au centre de l’Islam ; elle s’exprime dans une « attestation » d’une grande force et d’une simplicité frappante, « Il n’y a pas d’autre divinité hormis Allah et Mohammed est l’envoyé de Allah ». C’est en énonçant ce témoignage, avec l’intention de lui donner effet, qu’un adulte païen ou provenant d’une autre religion adhère à l’Islam.
Le Prophète Mohammed est en effet un homme, et seulement un homme : cette formule le rappelle expressément, et rien ne serait plus erroné que d’attribuer à Mohammed, dans l'islam, le rôle que joue Jésus dans le christianisme, c'est-à-dire Dieu incarné aux yeux des chrétiens. Mohammed a reçu de Dieu une mission, celle précisément, de rendre toute sa rigueur première au monothéisme jadis révélé à Abraham, (Ibrahim pour les musulmans).
Appelé à restaurer le culte de Dieu unique, l’Islam a pour tâche d’extirper toutes les idoles. Non seulement Mohammed a débarrassé la Qaaba, sanctuaire de la Mecque considéré par les musulmans comme bâti par Abraham, de tous les simulacres que les païens y avaient placés mais encore, l’organisation même de l’Islam entend exprimer sa volonté de lutte contre toutes les formes d’idolâtrie, depuis le culte abusif des saints jusqu’aux idéologies matérialistes et à l’excessif attachement aux biens de ce monde ; et si les musulmans de nos jours — et les exemples désopilants sont nombreux — selon les vicissitudes de l’histoire, n’ont pas toujours rempli ce dessein de façon fidèle et complète, du moins leur esprit et leurs actions en demeurent-ils marqués.
— L’Islam et les autres religions
Pour les musulmans, l’Islam n’est donc pas un système religieux fondé par un certain Mohammed en Arabie, au VIIe siècle ; c’est la reconstruction, la confirmation et l’achèvement du monothéisme primitif, que la Révélation divine avait enseigné à Abraham. Cette croyance initiale était caractérisée par la fidèle soumission de la créature à la volonté du Créateur ; en acceptant de sacrifier son fils, Abraham s'était montré le premier « soumis », c’est-à-dire le premier « muslim » ou musulman. Mais Dieu se contentera de l’obéissance ainsi consentie et dispensa Abraham de l’exécution, en faisant paraître à ses yeux un agneau, qu’il sacrifia ; aussi, chaque année, l’abattage rituel d’un jeune animal commémore-t-il lors des cérémonies terminales du pèlerinage de la Mecque, et dans chaque foyer musulman au Togo comme ailleurs, cet évènement.
Ayant Abraham pour commun ancêtre spirituel, lies trois grandes religions monothéistes, l’Islam, le Judaïsme et le Christianisme sont donc très exactement des religions sœurs. Pour l’Islam, tous les prophètes de notre «ancien testament» sont donc valables »; de même, Jésus — appelé Issa au Aïssa —, apporte selon lui un enseignement spirituel authentique et incontestable, mais l’Islam le tient pour seulement un prophète et lui dénie tout caractère divin. Ainsi l’humanité reçoit-elle, graduellement, une série de révélations incomplètes en quelque sorte préparatoires en attendant que Mohammed vienne lui apporter la révélation complète, le Coran, pensée de Dieu, conçue avant toute création et hors de toute Création mais proclamés en dernier lieu.
Les musulmans estiment donc, selon leur logique propre, que les juifs et chrétiens ne détiennent de la sorte, qu’une fraction de la vérité, et qu’ils la comprennent mal. Ils reprochent entre autres, aux Juifs de ne pas reconnaître le rôle spirituel de Jésus, aux chrétiens de voir en celui-ci le Fils de Dieu fait homme : ce qui opinent-ils, revient à «associer à Dieu une créature» et donc imaginer en quelque sorte une nouvelle idole.
Mais reconnaissant que juifs et chrétiens, possesseurs de livres révélés authentiques, détiennent «ainsi une partie de la vérité», ils ont montré à leur égard, dès tes origines, une tolérance alors inusitée ; ils ne les ont jamais exclus totalement de la cité ; il ne leur ont pas témoigné aversion qu’ils éprouvent pour les «païens» ou les adeptes de systèmes tels que l’hindouisme ou te bouddhisme, dans lesquels ils ne veulent voir qu’un paganisme plus élaboré. Dans le monde actuel, il n’y a donc pas de difficulté de principe à ce qu’un Etat à majorité musulmane fasse des chrétiens et des juifs des citoyens à part entière.
— L’ISLAM, SYSTEME GLOBAL
A la différence du christianisme, au sein duquel l'Eglise apparaît, selon l'expression de Bossuet, comme «le christ continué» l'Islam n’a pas à commémorer le « sacrifice de Dieu» ; il n’a donc pas besoin de clercs consacrés à cette fin ; il ne ressent pas la nécessité d’une organisation ecclésiale. La communauté musulmane, dans l’Islam typique, et «tel qu’il devrait être», possède donc de manière indifférenciée les attributions de l'Eglise et celles de l’Etat. L’Islam est, ou du moins se propose d’être un système global.
Aussi dans l’Islam ; les catégories du spirituel et du temporel, du profané et du sacre, du liturgique et du juridique, loin de faire comme dans l'Occident à base chrétienne l'objet d’un effort de distinction, apparaissent-elles comme juxtaposées, voire confondues.
Il n'existe pas de véritable clergé : les «oulémas» (sages), sont des savants en matière religieuse, le «mufti» est un consultant canonique, l’« iman », un directeur de la prière et dans un autre sens, le chef de la communauté ou d’une fraction de celle-ci ; aucun d’entre des personnages n'est à proprement parler un clerc.
La mosquée n’est pas non plus, à proprement parler, un sanctuaire, il n'existe guère dans l’Islam qu’un seul sanctuaire ; la Qaaba de la Mecque, monument symbolique de la manifestation de Dieu à l’homme par la révélation faite à Abraham. La mosquée est, sans doute, une salle aménagée pour l'exécution commode et correcte de la prière rituelle ; mais c’est aussi, et surtout, le lieu de réunion de la communauté toute entière.
Les obligations rituelles et juridiques de l’Islam. On pourrait s’attendre à ce que l’Islam, fondé sur un principe simple et s’exprimant par une loi stricte, ait un caractère de sévère uniformité comme semble le clamer les médias occidentaux ces derniers temps.
La loi musulmane a été élaborée très tôt, à partir des sources islamiques : Coran. Paroles du Prophète, traditions » des actes du Prophète, etc. Elle régit tous les domaines de la vie : liturgie, droit, relations sociales. En matière de culte, la loi prescrit cinq obligations rituelles, qui sont tes « piliers de l'Islam ». Le Fidèle est ainsi légalement tenu de :
1 — Témoigner de l’unicité de Dieu, selon la formule oh ! combien incommensurable « Il n'est pas d’autre divinité que Allah, et Mohamnted est l’envoyé d’Allah ».
2 — Accomplir cinq prières rituelles par jour, en Se tournant dans la direction de la Mecque marquée par te « mihrah (absidiale) de la mosquée ; la prière peut être faite hors de celle-ci, sur l’espace rituellement pur déterminé par le tapis de prière correctement orienté ; dans tous les cas, elle est précédée d’ablutions liturgiques symbolisant la purification de l’âme.
3 — Jeûner par abstention totale, durant le jour de nourriture, boisson, tabac, rapports sexuels, pendant te mois lunaire du Ramadan et rompre ce jeûne après la nuit tombée par le repas sacré de l’«iftar» ; lié au cycle lunaire, ce jeûne se place donc à un montent variable de l’année civile solaire, cette année, il était fixé par un communiqué du président de l’Union Musulman du Togo, du mardi 22 juin au mercredi 21 juillet sur toute l’étendue du territoire national.
4 — Se rendre une fois dans sa vie, s’il possède la santé et les moyens financiers nécessaires, en pèlerinage aux lieux saints de l’Islam ; et après être sacralisé 'et «mis en présence de Dieu», et avoir revêtu une tenue rituelle égalitaire et très simple, commémorer le sacrifice d’Abraham et la mission prophétique de Mohammed, auquel le Coran a commencé d’être révélé près de la Mecque la nuit du 27 Ramadan dite « Nuit du Destin ».
5 — Verser une dime ou aumône rituelle, manifestant la renonciation symbolique du croyant à une partie des biens donnés par Dieu, procurant à la communauté des ressources destinées à des fins sociales, et esquissant une répartition moins inégale entre riches et pauvres. Chacune de ces obligations, dont l’accomplissement se place dans le cadre de la communauté et rend celle-ci manifeste, incombe personnellement à chaque croyant sauf cas strictement spécifiés de dispense ou report
à suivre
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