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Indépendance politique : AN XXII. Hier, 27 avril, la Fête nationale a été célébrée sur toute l'étendue du territoire : le Général Eyadéma a assisté aux offices religieux à la Maison du RPT à Lomé
- Classe de ressource
- Article
- Collections
- La Nouvelle Marche
- Titre
- Indépendance politique : AN XXII. Hier, 27 avril, la Fête nationale a été célébrée sur toute l'étendue du territoire : le Général Eyadéma a assisté aux offices religieux à la Maison du RPT à Lomé
- Créateur
- Dadja Adabi
- Editeur
- La Nouvelle Marche
- Date
- 28 avril 1982
- Résumé
- Le 22e anniversaire de l'accession de notre pays à la souveraineté internationale a été célébré hier sur toute l’étendue du territoire national.
- Page(s)
- 1
- 3
- 8
- nombre de pages
- 3
- Sujet
- Maison du RPT
- Indépendance (anniversaire)
- Gnassingbé Eyadéma
- Boukari Bassabi Bonfoh
- Robert-Casimir Dosseh-Anyron
- Yao Kunalé Eklo
- Eli Koffi Ayivi
- Catholiques
- Protestants
- Rassemblement du Peuple Togolais
- Union Musulmane du Togo
- Église évangélique du Togo
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0005471
- contenu
-
Le 22e anniversaire de l'accession de notre pays à la souveraineté internationale a été célébré hier sur toute l’étendue du territoire national.
A Lomé, la journée a été essentiellement marquée par des offices religieux : prière musulmane, culte protestant et messe catholique, qui ont eu lieu dans la matinée à la Maison du RPT.
Le président-fondateur du RPT, président de la République, le général Gnassingbé Eyadéma, comme chaque année, a assisté à ces offices parmi des milliers de fidèles venus implorer la bénédiction de Dieu sur notre pays et sur son chef, le général Eyadéma.
C'est sous une pluie fine que le président de la République est arrivé hier matin à la Maison du Rassemblement du Peuple Togolais pour assister à ces offices religieux. Il a été accueilli à sa descente de voiture sur l'esplanade de la Maison du RPT, par le membre du Comité central, secrétaire administratif du RPT M. Yao Kunalè Eklo, et le maire de la ville de Lomé M. Elom Kokou Fourn.
Le chef de l'Etat s’est ensuite immobilisé devant le drapeau pour écouter l'hymne national, avant de passer en revue un détachement des Forces armées togolaises qui rendait les honneurs militaires sous les ordres du capitaine Sassaka. Il a enfin salué les membres du Bureau politique et du Comité central ainsi que les officiers supérieurs des FAT.
A Centrée de la salle des congrès l'attendaient les dignitaires religieux qui vont l'accompagner dans la salle où avaient déjà pris place plusieurs personnalités politiques, militaires, administratives et traditionnelles, ainsi que les membres du corps diplomatique.
Les cérémonies religieuses, entrecoupées de cantiques à la gloire de Dieu, ont commencé avec la prière musulmane conduite par l'Imam Alassane Anem.
Dans sa prédication, El Hadj Boukari Bonfoh, président de l'Union Musulmane, s'appuyant sur les versets 1 à 6 de la Sourate 57 du Saint Coran, a affirmé : « Ce qui est dans les deux et sur la Terre célèbre les louanges de Dieu. Il est Tout-Puissant, le Sage. La Royauté des deux et de la Terre lui appartient... Il fait pénétrer la nuit dans le jour. Il fait pénétrer le jour dans la nuit. Il connaît parfaitement le contenu des cœurs». M. Bonfoh a souligné que l'indépendance est un don de Dieu et que Dieu fait ce qu'Il veut.
Depuis des siècles, a-t-il notamment rappelé, les velléités d'indépendance se sont fait jour partout dans le monde. Mais plus particulièrement en Afrique, c'est dans les années 60 que le vent de la libération a soufflé. Que d’hommes sont morts pour ces indépendances... Au Togo nous avons nos martyrs, auxquels le président de la République a. à juste titre, rendu hommage en leur édifiant un mausolée. Tant que Dieu n'avait pas encore décidé de tendre vers nous sa main secourable, le dominateur avait paru invincible. Mais dès que notre Seigneur a bien voulu entendre nos cris, nos pleurs et nos prières, l'indépendance nous est venue.
Le miracle fut tel, a indiqué El Hadj Boukari Bonfoh, que les Togolais furent surpris. Luttant pour leur libération, ils ne s'étaient pas préparés pour en jouir dans l’Union et la paix.
Les dirigeants d'alors de notre pays, impréparés qu’ils étaient, a dit le prédicateur, ne pouvaient pas assumer pleinement la mission qui était la leur, « Au lieu de prêcher l'Union, ils encourageaient la division... ».
Evoquant la grandeur et la bonté d'Allah, El Hadj Boukari a ajouté : « C’est ainsi qu’il décida de transformer l’amertume en joie, la désunion en Union, la haine en amour. Et pour ce faire, il offrit au peuple togolais le meilleur des présents... Pour accomplir sa volonté au Togo, Allah ne s’est pas du tout embarrassé. Son élu du jour, il l’a choisi parmi les humbles serviteurs de Dieu. Oui, l'élu du jour est bel et bien le générai Eyadéma. Il n’est donc pas surprenant, a-t-il dit, d’assister d’une part aux changements spectaculaires qui s’opèrent partout dans le pays et d'autre part à l’adhésion massive et enthousiaste du peuple togolais à la politique du Rassemblement du Peuple Togolais. Tout cela est conforme à la volonté d’Allah ».
Dans son sermon, le Pasteur Ayivi, modérateur de l’Eglise Evangélique du Togo, s’inspirant de St Jean, chapitre 13, versets 34 à 35, a surtout Insisté sur l’amour « le ciment te plus sûr qui scelle les cœurs et consolide tes murs de l'édifice ou de la construction d’une communauté puis d'une nation a pour nom amour ».
«Le monde païen, comme le monde israélite avaient, a-t-il dit, pour divers motifs, prôné l’amitié et le service mutuel. Le commandement de Jésus, est nouveau d’abord parce qu’il pose l’exigence essentielle d’entrée dans la communauté eschatologique ; il l’est aussi dans la mesure où il requiert une humilité et une volonté de service qui mènent à prendre la dernière place et à mourir pour les autres. Il est nouveau dans la mesure où il exige de nous l’amour, pas seulement de ceux qui nous aiment mais aussi et surtout de l’ennemi, de celui qui nous hait.
Jésus nous apprend que l’Amour atteint son plein épanouissement dans une communauté où il y a échange, don et accueil. Il nous apprend aussi, a-t-il dit, que l’amour fraternel vécu est le signe par excellence de la présence de l’amour de Dieu dans la vie des hommes, ce Dieu qui est lui-même Amour » Citant alors un poète chrétien Wilham Busch, qui a écrit que « la haine est une réalité négative », un « moins », le Pasteur Ayivi a Indiqué que dans te bilan de notre vie, la haine ne rapporte rien, elle est une dépense insensée. Elle détruit à la fois celui qui hait et celui qui est haï.
Le Pasteur a donc prêché la tolérance. « La résurrection du Christ qui doit opérer un changement dans notre vie, a-t-il affirmé, nous demande d’abandonner l’ancienne vie, celle du péché et de la haine, pour une vie nouvelle une vie faite d'amour.
« Je vous souhaite aujourd'hui un « plus » d'amour. Que le Seigneur Dieu-Père, Fils et Saint-Esprit — nous donne d'aimer de son amour pour la joie, l'Union, la paix et le progrès de notre peuple ».
Au cours de la messe catholique, Mgr Dosseh Anyron, archevêque de Lomé a souligné la « correspondance remarquable entre la montée du peuple togolais vers son avenir dans l'histoire de son indépendance et la réalisation historique du dessein rédempteur de notre Dieu et Sauveur, Jésus-Christ: celle-ci s'opère dans la fête de Pâque que prépare Noël, la fête de l'Incarnation du Fils de Dieu: celle-là s'accomplit dans le même temps de la Pâque, tandis qu'autour d'elle gravitent des événements dramatiques, des Jours de deuil que le Seigneur a changés pour nous en des jours de joie. »
L’harmonie est telle, a notamment ajouté Mgr Dosseh, que la Joie de Noël prélude à nos fêtes nationales du mois de janvier, et que l'Alleluia de Pâques accueille et salue la fête nationale de la Victoire et celle de l'Indépendance.
Harmonie transformante qui assure l'unité de notre vie de citoyen de la Terre et de citoyen du Royaume».
Rappelant les paroles du Président-fondateur du RPT qui, samedi dernier exhortait l'armée à «combattre pour vaincre et vaincre pour vivre», Mgr Dosseh a notamment poursuivi: «C'est la paix la stabilité, le bonheur que nous implorons as la divine Bonté.
Cette paix n'est pas ici-bas l'exemption de la lutte elle est la garantie de la victoire »...
Il est une lutte, a-t-il dit, qui exclut la paix, c'est celte qu'on soutient contre Dieu.
Mais lutter contre le mal quand on a Dieu pour soi, c’est le commencement de la paix. »
Mgr Dosseh a ensuite évoqué, à travers la Sainte Ecriture, l'évolution de l'humanité depuis le péché originel à l'arrivée de Jésus-Christ. « Il vient combattre le péché et vaincre l'enfer: il vient nous libérer il vient nous délivrer de l'esclavage du péché et de la mort ; il vient désarmer la haine et refaire les ponts... Il vient promouvoir en l'homme, par la victoire sur le péché, le don merveilleux, original et originel que Dieu nous a fait de « la Libre disposition de nous-mêmes ».
Mgr Dosseh a exhorté tous les fidèles à suivre Jésus-Christ dans l'âpre chemin du sacrifice, pour entrer avec lui, par la porte étroite, dans le repos de la terre Promise.
« Combattre pour vaincre, vaincre pour vivre 1 C'est votre message, Monsieur le Président de la République, pour les heures graves que nous vivons devant Dieu et devant les hommes: il s’harmonise parfaitement avec celui du Seigneur que proclame la foi chrétienne en la Fête de Pâques », a ajouté Mgr Dosseh qui a conclu: « Que l’un et l’autre trouvent les cœurs togolais au diapason de leur harmonie et apportent à vous-même. Monsieur le Président, et au Togo Nouveau la grâce copieuse de la surabondante bénédiction de Dieu » !
Après les cérémonies qui ont pris fin à 9 h 45, le chef de l'Etat a été raccompagné par les autorités religieuses à la sortie de la Maison du RPT qu’il a quittée pour regagner sa résidence au camp du RIT.
DADJA ADABl