Article
Ramadan à Tougan : les fidèles ont prié sous la pluie
- Titre
- Ramadan à Tougan : les fidèles ont prié sous la pluie
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 15 août 2013
- Résumé
- Depuis 7h, vêtus pour la plupart en blanc, tapis de prière en main, ils arrivent de tous les côtés, en voiture, à motocyclette, à vélo et à pied. Aux alentours de la mosquée, la sécurité veillait. Dans la mosquée, chacun se fraye un passage et se trouve une place, en attendant l'arrivée de l'imam.
- Couverture spatiale
- Tougan
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000300
- contenu
-
Depuis 7h, vêtus pour la plupart en blanc, tapis de prière en main, ils arrivent de tous les côtés, en voiture, à motocyclette, à vélo et à pied. Aux alentours de la mosquée, la sécurité veillait. Dans la mosquée, chacun se fraye un passage et se trouve une place, en attendant l'arrivée de l'imam.
C'est aux environs de 9h que celui-ci arriva à la mosquée, accompagné d'une suite nombreuse en faisant des louanges à Allah. Dès son arrivée, le muezzin fit l'appel de la prière et les fidèles se mirent débout.
C'est le début de la prière ponctuée par deux rakats, composées chacune de deux sourates. Cette prière qui marque la fin de 29 jours de jeûne s'est effectuée en présence des autorités administratives.
Le « salam » lancé par l'imam marque la fin de la prière. Les fidèles se serrent les mains et se souhaitent une bonne fête de Ramadan. Chacun regagne son domicile en empruntant un itinéraire autre que celui qu'il a emprunté à l'aller. Cette année, la particularité de la prière est que le ciel était sérieusement nuageux, si bien qu'à la fin de prière, les fidèles qui étaient dans la cour de la mosquée n'ont pas attendu la lecture du sermon du grand Imam. Et ce fut la débandade.
Après la prière, nous avons rencontré le grand Imam en la personne du Cheick Mounir Traoré. Il a accepté revenir sur les conditions du jeûne. Selon lui, l'Islam n'est pas compliqué. Il a pris l'exemple du jeûne où les malades, les personnes âgées, ceux qui voyagent, les femmes qui allaitent en sont dispensés.
Seulement, ces catégories de fidèles doivent jeûner après, à l'exception des personnes âgées qui doivent, chaque matin, donner la Zakat en guise de compensation. Il ajoute qu'être musulman demande beaucoup de courage. Il termine ses propos en souhaitant plus de paix au Burkina Faso. A la population de Tougan, il leur a souhaité bonne fête.
Nous avons ensuite tendu notre micro à quelques fidèles musulmans qui se sont prononcés.
Issouf Sawadogo, fidèle musulman
« Louanges à Allah, Seigneur des mondes. Maître du jour de la rétribution. Que sa paix soit sur le saint prophète, sa famille, ses compagnons ainsi que tous ceux qui emboîteront son pas jusqu'au jour du jugement dernier. Nous ne pouvons que louer Dieu d'avoir assister à cette prière marquant la fin du mois de Ramadan et nous ne pouvons que nous réjouir de cela, d'autant plus que le Ramadan s'est bien passé. On n'a pas eu de problème de santé et nous souhaitons qu'à partir de ce qui est réalisé cette année, que Dieu renforce encore les acquis et nous permette de réaliser plus de bonnes œuvres toujours dans le cadre de la promotion de l'Islam et surtout de la paix. Après cette prière, on se retrouve en famille, et on partage ce que l'on a avec les proches, les amis, les collègues et se souhaiter encore bonne fête et que l'année prochaine soit meilleure que cette année. Qu'il en soit ainsi les prochaines années. »
Ibrahim Zina, fidèle musulman
« Je souhaite une bonne fête à tous les musulmans. Paix, santé, prospérité. J'attends mes invités. Après, je ferai un tour chez mes amis, des parents, pour leur souhaiter également une bonne fête de Ramadan. »
Mahamadi Sawadogo, fidèle musulman
« Nous sommes tellement heureux de la fin du mois de Ramadan. On dit qu'il faut toujours regretter cette fin parce que c'est un mois béni et les bonnes actions sont démultipliées en fonction de ce que nous avons pu faire. Le peu qu'on a pu faire au cours du mois de Ramadan, qu'Allah nous accorde ses bénéfices ; qu'il augmente en nous cette foi et cultive en nous, la solidarité familiale et collégiale que nous avons depuis-là et que nos activités prospèrent inch'Allah. De retour à la maison, nous allons dire bonjour aux voisins, et inviter également les amis à partager le peu qu'on a. »
Dans les familles, les femmes s'activent. Elles préparent toutes sortes de mets. Aussitôt finis, elles procèdent au partage avec les voisins, amis, et parents. Les enfants, habillés de leurs plus beaux habits, ont pris la ville en otage pour leur traditionnel « sambè-sambè ». Les jeunes, par petits groupes, écoutent la musique devant les concessions. Ils y resteront jusqu'au petit matin.
Parler de la fête de Ramadan, c'est parler du marché. La veille de la fête, nous avons fait un tour au marché de bétail et de volaille de la ville. Les chèvres de petite taille se négocient entre 13 000 et 15 000 F CFA. Les autres vont au-delà. Quand aux poulets, les prix semblent uniques et non négociables : 3 000 F CFA. Devant la cherté des animaux, certaines personnes à Tougan ont opté pour un système D. Elles s'associent et cotisent chacune 5 000 F CFA pour acheter un bœuf. Là aussi, il faut côtiser au moins 135 000 F CFA. L'animal tué est ainsi dépécé et partagé entre tous ceux qui ont cotisé.
Fait partie de Ramadan à Tougan : les fidèles ont prié sous la pluie