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Jeûne du Ramadan : "Chacun répondra de ses spéculations"
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Burkina Faso
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- Titre
- Jeûne du Ramadan : "Chacun répondra de ses spéculations"
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 25 août 2011
- Résumé
- Ceci est un message du Cercle d'études, de recherches et de formation islamique (CERFI) à l'occasion du jeûne de Ramadan. Au-delà du sens du jeûne, le CERFI s'insurge contre les spéculations sur les prix de produits comme le sucre durant ce mois béni.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000269
- contenu
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Ceci est un message du Cercle d'études, de recherches et de formation islamique (CERFI) à l'occasion du jeûne de Ramadan. Au-delà du sens du jeûne, le CERFI s'insurge contre les spéculations sur les prix de produits comme le sucre durant ce mois béni.
Le mois béni de Ramadan tire inexorablement à sa fin. Il était de coutume chez le prophète Mohammed (paix et salut sur lui) et ses compagnons de regretter, même jusqu'à six mois après, que ce mois soit passé au regard de ses innombrables bienfaits spirituels. A la faveur de ce mois béni de Ramadan, l'opportunité nous est donnée de souhaiter à tous paix et sérénité. Que ce mois glorieux dont on est en train de tourner la page soit un mois d'introspection et d'interrogations sur la qualité de notre relation directe avec le Créateur, qui nous a distingués en nous permettant de nous adresser directement à Lui, sans intermédiaire ! Nous formulons le voeu que ce mois nous soit le plus profitable, en épargnant nos âmes de la sanction ultime. Le mois de Ramadan serait considéré à travers un prisme très réducteur, si nous ne le considérions que comme un mois de privation et nous arrêtions aux abstinences qu'il comporte. La privation n'est qu'une étape dans le processus d'éducation par le jeûne.
Elle nous indique d'une part la valeur de ce dont nous avons besoin comme aliments et nous inculque la nécessité d'aider ceux qui vivent des jeûnes de nécessité. D'autre part, cette privation nous débarrasse du superflu au profit d'une saine spiritualité dont Ramadan est le printemps. Mieux, en affaiblissant le corps, le jeûne nous pousse à brider les passions de nos âmes en nous ramenant à notre Seigneur. Or, trouvons-nous « plus égaré que celui qui suit sa passion sans une guidée d'Allah ? » C'est en cela que le jeûne remplit son office de nous faire accéder à la piété (Sourate 2, verset 183), à travers prières sincères, invocations ferventes, aumônes volontaires... Ainsi, le jeûne ne gouverne pas seulement la relation verticale au Divin, il doit impacter positivement nos relations avec autrui afin de nous donner les prémices de son agrément par Allah. C'est pourquoi le jeûne est une occasion supplémentaire pour nous interroger sur notre solidarité à l'égard du reste de la communauté des croyants, avec laquelle nous formons « un corps, solidaire dans les joies et dans les afflictions » (hadith).
A cet effet, nous voudrions en appeler particulièrement au devoir de solidarité de l'Etat et des musulmans du Burkina à l'égard de nos frères et soeurs de l'intérieur du pays, qui sont contraints au jeûne forcé toute l'année, faute de quoi assurer un repas quotidien. Par ailleurs, nous sommes interpelés par le sort des Djiboutiens, des Ethiopiens, des Somaliens, affamés par la cupidité des hommes, de tous les hommes. Comment ignorer la détresse des Palestiniens, emprisonnés chez eux par la dureté de certains coeurs et l'indifférence des autres ; comment rester silencieux face aux injustices et à l'inhumanité qui confinent des humains hors de leurs droits et de leur dignité. Nous nous indignons de ne pouvoir rien faire matériellement pour ces âmes souffrantes qui, loin de nos yeux, sont pourtant si proches de nos coeurs et pour celles-là qui, dans notre pays, souffrent de la cupidité de certains commerçants. Oui, si « le commerçant honnête et sincère sera en compagnie avec les Prophètes et les Messagers », il existe au Burkina des commerçants qui préfèrent être en compagnie de leurs biens.
A l'approche de ce mois de générosité et de partage, ces commerçants ont choisi de faire une spéculation indécente sur des produits de grande consommation (sucre, dattes, entre autres) durant ce mois de Dieu, en créant des pénuries fictives pour faire monter les enchères sur le prix de ces produits. L'Islam enseigne la sincérité et la justice dans les échanges commerciaux, mais interdit les interventions illicites dont le but est de fausser la libre règle du jeu de l'offre et de la demande. Le monde entier souffre de ces spéculations, qui affectent même le cours des produits alimentaires et alimentent la misère et la famine dans le monde. Nous devons tous prendre conscience de l'impact négatif de nos actions qui pourraient engendrer un engrenage incontrôlable et nous rappeler ceci : « Faites miséricorde à ceux qui sont sur terre afin que celui qui est là-haut, vous fasse miséricorde. » C'est d'ailleurs l'une des dimensions de l'Islam que de réveiller nos compassions endormies et de stimuler notre sens de la solidarité que nos égoïsmes menacent d'engloutir.
Puisse Allah nous faire profiter de tous les bienfaits de ce mois de Ramadan et qu'Il nous accorde ainsi les moyens de le réussir à travers prières, invocations, lecture coranique et solidarité avec les moins nantis ! Amine. Le gouvernement burkinabè a pris des mesures dans le sens de l'allègement du fardeau sous lequel nous ployons. Si ces mesures sont à saluer à leur juste valeur, la miséricorde consubstantielle au Jeûne aurait largement suffit. Certains d'entre nous se sont donc détournés de cette miséricorde pour s'attacher aux intérêts matériels. Nous pensons que si ce cercle infernal doit perdurer, la communauté des musulmans, toutes tendances confondues, devra, dans un élan solidaire, prendre ses responsabilités dans les années à venir.
Qu'il s'agisse de la création de boutiques témoins ou d'appel au boycott pur et simple des denrées objets de surenchère comme le sucre, il nous faudra trouver une réponse à cette dérive boulimique de certains des nôtres. Dieu nous a offert, à travers le mois de Ramadan, une occasion d'entrer en communion avec Lui, de nous ouvrir à son souffle en nous alimentant des valeurs premières qu'Il nous a enseignées à travers le coran et les enseignements de son prophète. Puisse la miséricorde du Tout-Puissant se déverser en abondance sur le Burkina Faso et les Burkinabè. Dans le mois de Ramadan et après...
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