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Hadj 2012 : des pèlerins remontés marchent sur le MATDS
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- Titre
- Hadj 2012 : des pèlerins remontés marchent sur le MATDS
- Créateur
- Christine Sawadogo
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 17 octobre 2012
- Résumé
- Les pèlerins en partance pour la Mecque dans le cadre du Hadj 2012, sont remontés contre les agences de voyage en charge de l'organisation du pèlerinage et contre la compagnie nationale Air Burkina. Et pour cause, les programmes de départ ne sont pas, selon eux, respectés et beaucoup de pèlerins sont toujours dans l'attente.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000206
- contenu
-
Les pèlerins en partance pour la Mecque dans le cadre du Hadj 2012, sont remontés contre les agences de voyage en charge de l'organisation du pèlerinage et contre la compagnie nationale Air Burkina. Et pour cause, les programmes de départ ne sont pas, selon eux, respectés et beaucoup de pèlerins sont toujours dans l'attente.
Pour exprimer leur ras-le-bol, ils ont entamé une marche depuis l'aéroport de Ouagadougou, le mercredi 17 octobre 2012, pour rallier le Premier ministère où ils étaient décidés à faire entendre leur voix au chef du gouvernement, Beyon Luc Adolphe Tiao. C'est finalement au ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS) qu'ils ont été reçus par le premier responsable de ce département, Jérôme Bougouma. Etaient également présents à cette rencontre, le directeur général, le Président du conseil d'administration (PCA) et d'autres responsables de Air Burkina.
Il est environ 10h 45, ce mercredi 17 octobre 2012, lorsque notre équipe de reportage, de retour du CENASA, croise des pèlerins furieux de la « désorganisation » qui règne dans le Hadj 2012. Ils mettent le cap sur le Premier ministère où ils tiennent coûte que coûte à rencontrer le maître des céans, Luc Adolphe Tiao, pour lui faire entendre leurs revendications. Interceptés devant le ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS), ils sont finalement reçus dans la salle de réunion dudit ministère par son premier responsable, Jérôme Bougouma. Ce dernier est accompagné des responsables de Air Burkina et, par la suite, des représentants d'agences de voyage se joignent à eux. Trois revendications essentielles sont faites par les pèlerins au ministre. Il s'agit, primo, du fait qu'à l'avenir, ils ne veulent plus être « parqués » à l'UCOBAM comme des marchandises, mais dans des hôtels ou à l'intérieur de l'aéroport en attendant leur vol. « Que la compagnie qui a convoqué les gens et n'a pas pu les faire partir sache que ces derniers sont à sa charge et méritent d'être bien logés et nourris pour ne pas arriver malades à la Mecque », lance Adja Kadi Tiendrébéogo, porte-parole des marcheurs. « Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas attendre à l'intérieur de l'aéroport ? Ne sommes-nous pas dignes de son confort ou est-ce seulement pour les étrangers qu'il a été réfectionné ? », s'étrangle-t-elle. Secundo, les pèlerins déplorent le fait que deux avions étaient prévus pour la journée du mardi 16 octobre et qu'il n'y a eu finalement qu'un seul qui n'a même pas pu embarquer le nombre de personnes prévu. « Trop c'est trop », martèlent les pèlerins. La troisième réclamation est qu'à partir du lendemain, tous les pèlerins de Ouagadougou soient partis et que des solutions soient trouvées pour ceux de Bobo car, disent-ils, « nous luttons pour tous les pèlerins du Burkina ». Et Mme Tiendrébéogo de préciser : « Le président Blaise Compaoré n'a jamais entendu parler de musulmans révoltés mais, cette fois-ci, nous allons nous révolter pour qu'une solution pérenne soit trouvée ». « Nous ne sommes pas venus faire la bagarre, ni vous offenser. Nous voulons seulement la vérité ».
« Rassurez-vous, tout le monde partira »
Dans cette ambiance surchauffée, personne n'est épargné, pas même la presse à qui Adja Kadi Tiendrébéogo reproche de n'être jamais venue s'enquérir des nouvelles des pèlerins. « Il a fallu que nous sortions marcher pour que vous accouriez », jette-t-elle à la face des journalistes. Puis, elle suggère au ministre qu'à l'avenir, les licences pour mettre en place des agences de voyage ne soient pas délivrées à n'importe qui, mais à des gens dont le degré d'instruction permet de faire le travail car le tout n'est pas d'avoir de l'argent pour ouvrir son agence ; encore faut-il maîtriser le travail. Un autre point de discorde : les frais d'établissement des passeports qui se faisaient auparavant, selon elle, gratuitement. « Cette fois-ci, on nous a demandé de débourser 50 200 F CFA chacun pour le passeport et nous n'avons pas hésité parce que nous tenons au pèlerinage ». Que trois ministères aient été désignés pour gérer le Hadj 2012 qui ne concerne que 4500 pèlerins et que les choses se passent ainsi, les plaignants ont du mal à le comprendre. « Nous ne sommes pas nombreux et même un seul ministère aurait pu gérer l'organisation. Cette désorganisation n'est pas seulement un échec des agences ou de Air Burkina, mais un échec de l'Etat burkinabè », fustigent-ils. Les responsables de Air Burkina se disent, pour leur part, surpris par ces agissements. « Nous sommes une compagnie régulière qui a toujours honoré ses engagements. Nous sommes une compagnie qui existe depuis 45 ans et depuis cette date, nous n'avons jamais laissé un passager sur un tarmac. Nous avons donné un programme qui consiste à faire partir un avion par jour et nous l'avons toujours respecté. Pour demain jeudi, nous avons prévu deux avions pour faire partir tous les pèlerins de Ouagadougou. Nous ne comprenons donc pas pourquoi, brusquement, il y a une inquiétude qui se lève. Cela est certainement dû à des personnes malveillantes qui font courir de fausses rumeurs », déclare le PCA Mahamadi Sanou. Selon le programme des vols, certains pèlerins doivent partir le 20 octobre et, pourtant, les frontières de l'Arabie Saoudite seront fermées le 19 du même mois. Le ministre a donc promis qu'une solution sera trouvée pour que tous partent avant le 20 octobre prochain. Il a aussi promis que des policiers musulmans seront déployés pour renforcer l'assistance des pèlerins. « Rassurez-vous, tout le monde ira à la Mecque », a-t-il déclaré. Les échanges étaient sans cesse interrompus par des coups de fil que recevait le ministre Bougouma, sans doute du Premier ministre.