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Transition politique : le CERFI et l'AEEMB appellent à la tolérance
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Burkina Faso
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- Titre
- Transition politique : le CERFI et l'AEEMB appellent à la tolérance
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 1 décembre 2014
- Résumé
- Ceci est une déclaration conjointe du Cercle d'études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) et de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB). Dans cette déclaration, ces deux associations saluent non seulement la mémoire des martyrs tombés les 30 et 31 octobre derniers, mais appellent aussi les premiers acteurs de la transition à faire prévaloir les prémices d'une éthique exemplaire dans la gestion des affaires publiques. Lisez !
- Sujet
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Conseil national de la transition
- Démocratie
- Issaka Sawadogo
- Moussa Nombo
- Pauvreté
- Révolution de 2014 au Burkina Faso
- Réconciliation
- Langue
- Français
- Source
- Le Pays
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000205
- contenu
-
Ceci est une déclaration conjointe du Cercle d'études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) et de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB). Dans cette déclaration, ces deux associations saluent non seulement la mémoire des martyrs tombés les 30 et 31 octobre derniers, mais appellent aussi les premiers acteurs de la transition à faire prévaloir les prémices d'une éthique exemplaire dans la gestion des affaires publiques. Lisez !
« Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux,
Peuple solidaire du Burkina Faso, Forces vives de la Nation,
Le haut fait historique réalisé par les filles et fils de notre très chère patrie, à travers l'insurrection populaire du 30 octobre 2014, est d'un retentissement qui interpelle désormais plus d'un sur les aspirations profondes du peuple burkinabè. Ce changement bien amorcé n'a pas été que l'expression du rejet et du désaveu d'un régime. Mais au-delà, c'est en réalité le procès de l'échec de tout un modèle politique qui n'a jamais su placer au centre de sa préoccupation l'intérêt du peuple par le dépassement de l'intérêt de certains individus. Fort heureusement, la mobilisation spontanée des dignes fils et filles du Burkina, qui a permis au pays de se doter d'une Charte consensuelle de transition apaisée, constitue, inch Allah, une perspective heureuse pour notre démocratie.
Aujourd'hui, plus que jamais, une opportunité inouïe de reconstruction d'un Burkina nouveau s'offre à tous les fils de ce pays. Il faut donc savoir la saisir de la meilleure des manières en jetant les amarres d'un Burkina plus solidaire où la pauvreté, les problématiques de l'éducation et de la formation de la jeunesse, l'emploi et bien d'autres questions de santé seront appréhendées par tous comme les véritables adversaires individuels et collectifs.
Au lendemain de la désignation du Président de la transition et la nomination des membres du gouvernement, suite à des tractations et conciliabules entre forces de défense, acteurs politiques et membres de la société civile, l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) et le Cercle d'études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) prient pour l'avènement d'une nouvelle ère d'espérance pour le peuple du Burkina Faso. Les deux associations saluent la mémoire des martyrs tombés lors de l'insurrection, expriment leur profonde compassion aux personnes physiquement affectées et aux familles durement éprouvées par la disparition de leurs proches au cours de ces évènements.
L'AEEMB et le CERFI tiennent à saluer de vive voix tous les acteurs de la vie nationale sans exclusive pour le patriotisme, le don de soi, l'esprit d'engagement et le sens élevé de responsabilité et du sacrifice dont chacun a fait preuve durant les différentes concertations relatives à la transition. Il implore de ce fait le Tout- Puissant de guider absolument les intentions et les actions des uns et des autres vers l'intérêt suprême du peuple tout entier, les ayants droit du changement. Ce qui exige l'implication de tout le Burkina dans toutes ses composantes dans le processus. Plus que jamais, aucune, aucun Burkinabè ne doit être laissé sur le bord du chemin.
La plus grande leçon qui s'impose désormais à tous ceux qui aspirent à un destin national au Burkina Faso, est de se convaincre du sens de l'éthique dans l'amélioration de la gouvernance dans notre pays. L'injustice, le clientélisme, la corruption, l'impunité érigés en mode de gouvernance, ne sauraient prospérer éternellement. La fin d'un tel système finit toujours brutalement. Seul le bien a de l'avenir. L'AEEMB et le CERFI voudraient donc en appeler au sens de l'éthique et de la morale de tous les acteurs publics. Allah ne dit-il pas dans son noble Coran « ... Vraiment, Nous ne laisserons pas se perdre le salaire de celui qui a bien agi ! « [Sourate 18 - verset 30]. « Bien agir en ayant en pensée l'intérêt de la nation », doit être le leitmotiv de l'engagement des acteurs de la transition politique avec bien entendu l'accompagnement républicain de l'Armée et des forces de sécurité.
L'AEEMB et le CERFI voudraient ainsi interpeller les premiers acteurs de la transition à faire prévaloir les prémices d'une éthique exemplaire dans la gestion des affaires publiques. Les prémices d'un changement à valeur pédagogique pour toutes celles et tous ceux qui seront plus tard appelés à exercer tout type de responsabilité publique ou politique dans notre pays. Ils les interpellent à travailler pour la préservation de la cohésion et de l'équilibre de la société qui font la fierté du Burkina en évitant tout favoritisme régionaliste, religieux, corporatiste.
Le plus important est la prise de conscience du peuple burkinabè eu égard à son rôle majeur dans le processus du jeu démocratique en cours en ce moment dans notre pays. Le peuple, conscient de son poids, doit demeurer vigilant, surtout intègre et digne en se démarquant de tous les abus. Notre prière est que le processus de transition sache garder intacts les espoirs du peuple nés du soulèvement populaire, sans aucune compromission.
Nous implorons, avec ferveur, le Très-Haut, d'apaiser les cœurs meurtris et d'aider à leur réconciliation pour un avenir empreint de justice, de solidarité et de spiritualité, au profit d'un Burkina prospère.
Puisse Allah guider notre pays, le Burkina Faso, dans le meilleur des sentiers !
Amîne !
Ont signé :
Issaka SAWADOGO,
Président de l'AEEMB
Moussa NOMBO
Fait partie de Transition politique : le CERFI et l'AEEMB appellent à la tolérance