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Hausse du prix du sucre : les belles-familles vont trinquer
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- Titre
- Hausse du prix du sucre : les belles-familles vont trinquer
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 3 août 2011
- Résumé
- Le mois de Ramadan, mois de pénitence pour les musulmans a débuté le 1er août 2011 au Burkina. Pendant cette période, les habitudes alimentaires du fidèle changent. La rupture de jeûne est un moment de partage et de charité avec les plus démunis.
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000202
- contenu
-
Le mois de Ramadan, mois de pénitence pour les musulmans a débuté le 1er août 2011 au Burkina. Pendant cette période, les habitudes alimentaires du fidèle changent. La rupture de jeûne est un moment de partage et de charité avec les plus démunis.
Pendant les repas, on partage les boissons sucrées, la bouillie et bien d'autres aliments à base de sucre. Justement pour ce dernier, il est inaccessible pour beaucoup de consommateurs.
Au cours de la journée du 3 août 2011, certains consommateurs, musulmans pour la plupart, se sont exprimés dans nos colonnes. Pour eux, le sucre est cher. Par contre, des grossistes ont annoncé une baisse du prix du sucre, ce qui a accru les achats dans leurs commerces.
Bruno Saba est vendeur de café dans la zone commerciale de Ouagadougou. Aucun client sur sa table. "Depuis le début du jeûne nous payons le paquet de sucre en carreaux entre 900 et 925 F CFA mais bien avant cette période nous l'achetions à 800 FCFA." Malgré cette hausse du prix du sucre, celui de la tasse de café est resté le même comme l'a souligné Bruno Saba : "nous n'avons changé aucun prix."
Exerçant la même activité que Bruno Saba, Robert Oubda s'est indigné de la hausse des prix. Il a également précisé que des incompréhensions existent quelquefois entre lui et les clients qui aiment beaucoup le sucre.
Robert Oubda aurait souhaité qu'à la période de jeûne, des subventions soient accordées aux commerçants afin de permettre aux fidèles musulmans de supporter le coût du sucre, interpellant du même coup les premières autorités du pays.
Aux abords de la grande mosquée de Ouagadougou, l'Imam Abdoul Moumouni Kiendrébéogo est dans la même logique. "L'augmentation du prix du sucre ne nous plaît pas. Nous aurions préféré que pour la période, les prix baissent." C'est le jeu du commerce estime-t-il. Toujours selon lui, le gouvernement pouvait fournir des efforts pour que le sucre soit moins cher au Burkina comme dans d'autres pays de la sous-région.
"Aujourd'hui il faut débourser 1 000 F CFA"
Il est dix heures dans la cour de la grande mosquée, El Hadj Abdoulaye Nikiéma vient d'y entrer pour la lecture du Coran. Pour lui, l'augmentation du prix est survenue dès le début du jeûne. "Avant, nous payions le paquet de sucre à 700 ou 750 F CFA, aujourd'hui, il faut débourser 1 000 F CFA."
Il est donc difficile de s'offrir un paquet de sucre, encore moins faire un cadeau à un proche" a confié El Hadj Abdoulaye Nikiéma. Damata Lingani, première adjointe, responsable à la mobilisation et à la formation féminine de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB).
L'année 2011 est exceptionnelle pour le pays au regard de la crise qu'il traverse, a t-elle souligné. Les événements ont porté un coup dur aux commerces et le sucre est une denrée suffisamment demandée pendant le mois de ramadan.
II faut penser à offrir autre chose que le sucre
En effet, le sucre entre dans la préparation du "zom-kom" et d'autres aliments. Son inaccessibilité peut conduire au changement d'habitudes alimentaires comme l'a affirmé Damata Lingani : "la pénurie va conduire certainement le fidèle à changer son menu.
Aussi, il sera difficile pour les beaux-frères d'offrir du sucre aux belles-familles, il faut donc penser à offrir autre chose", a-t-elle dit. Elle conclut en affirmant que la trop grande demande de sucre pousse certains commerçants à augmenter le prix.
"A mon avis le prix du sucre à la SN-SOSUCO n'a pas augmenté." Sur le marché de gros, demi-gros, détaillants, il est constaté une fluctuation rapide des prix du sucre. Selon Gaston Kiendrébéogo, responsable de l'établissement Kiendrébéogo Gaston et frères, 120 tonnes avaient été commandées il y a de cela quelques temps, un stock lent à sortir.
Mais après une rencontre avec les acteurs de la chaîne du sucre qui a abouti à la baisse des prix, il a vendu 60 tonnes de sucre dans la seule journée du 2 août 2011. Pour le sucre en poudre, les prix sont pratiquement restés les mêmes.
A 575 000 F la tonne, soit 28 750 F le sac, le client peut acheter le kilogramme entre 600 et 650 F CFA a signifié Gaston Kiendrébéogo. Concernant le sucre Saint Louis en carreaux, Gaston Kiendrébéogo a précisé qu'avant la rencontre des acteurs, la tonne faisait 970 000 F CFA, le carton 24 250 F et le paquet 1000 F CFA. Maintenant, la tonne du même sucre coûte 750 000 F, le carton 18 750 F et le paquet entre 775 et 800 F.