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Pèlerinage a la Mecque : le Hadj privatisé
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- Titre
- Pèlerinage a la Mecque : le Hadj privatisé
- Créateur
- Mahorou Kanazoé
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 28 avril 2008
- Résumé
- Désormais, l'organisation du pèlerinage aux lieux saints de l'Islam est confiée aux prestataires privés. Ainsi en a décidé le gouvernement, après les bilans mitigés des formules précédentes.
- Sujet
- Clément Sawadogo
- Oumarou Kanazoé
- Hadj
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Fédération des Associations Islamiques du Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000187
- contenu
-
Désormais, l'organisation du pèlerinage aux lieux saints de l'Islam est confiée aux prestataires privés. Ainsi en a décidé le gouvernement, après les bilans mitigés des formules précédentes.
Le ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation, Clément Sawadogo, a rencontré les responsables d'associations islamiques du Burkina le 26 avril dernier à la CGP. Il leur a livré la teneur d'un projet de décret qui sera signé dans les prochains jours et confiant désormais l'organisation du Hadj au secteur privé. Le Burkina, après l'échec des formules précédentes d'organisation de ce rite, 5e pilier de l'Islam, a décidé d'emboîter le pas à des pays voisins. A partir de cette année, le Hadj sera l'affaire des agences privées. De façon pratique, chaque agence postulante doit faire la demande d'un agrément auprès du MATD. Cet agrément est délivré sur avis d'un comité interministériel, après étude du dossier du soumissionnaire. Tout professionnel candidat à l'organisation du Hadj doit être régulièrement inscrit au Registre du commerce, fournir un dossier qui atteste de la capacité à organiser le Hadj (expertise, moyens financiers, etc.) et disposer de l'agrément. Le MATD a accéléré les procédures de délivrance de l'agrément et chaque professionnel a jusqu'au 15 mai pour déposer sa demande. Tous les agréments seront délivrés d'ici fin mai.
Un cahier de charges sera soumis aux prestataires, qui les oblige à recruter dans les délais les candidats au Hadj, à organiser le transport des pèlerins aller, retour et sur les lieux saints, à identifier les sites d'hébergement, à effectuer la visite médicale des pèlerins, à assurer leur sécurité et leur encadrement, à fournir les passeports et les visas. Le prestataire doit aussi coordonner ses activités avec les organisations saoudiennes du Hadj, disposer d'une équipe médicale, et fournir un rapport d'activités au MATD après le Hadj. Parmi les conditions d'obtention de l'agrément figure une attestation prouvant que l'agence prendra en charge au moins 300 pèlerins. Mais cette clause sera assouplie cette année.
Des sanctions sont prévues en cas de défaillance. Elles vont de la suspension pour une ou plusieurs éditions du Hadj à l'exclusion définitive, en passant par les poursuites judiciaires.
Ces nouvelles modalités organisationnelles du Hadj semblent rencontrer l'assentiment des musulmans. La salle a applaudi à l'annonce des nouvelles mesures. Parmi les réactions, on a entendu quelqu'un dire : "Les associations pourront maintenant s'occuper de leurs vraies tâches." En tout cas, le président de la Fédération des associations islamiques du Burkina, El Hadj Oumarou Kanazoé, a souhaité que le nouveau dispositif soit couronné de succès. Il a demandé aux agences privées de faire en sorte pour mériter la confiance de l'Etat.
ENCADRE
Réactions de satisfaction
Ibrahim Ouédraogo, directeur d'agence : Mon agence existe depuis six ans. Elle est spécialisée dans l'organisation du pèlerinage à la Mecque et de la Oumra. Nous sommes satisfaits de la décision du gouvernement car depuis plus de 20 ans, nous y avons pensé. Dans la sous-région, ce sont les agences qui organisent le Hadj. A présent, chez nous, finies les mésententes entre associations islamiques et les organisations défectueuses. Sans la concurrence, il n'y a pas de travail de qualité. Notre agence est fin prête pour relever le défi. Depuis deux ans, je demande en vain un agrément. Je suis le premier à envoyer les gens à la Oumra et au pèlerinage. Mais je les confiais aux associations, avec tous les désagréments que l'on observait. Mais, si nous prenons nous-mêmes les choses en main, tout va bien se passer, s'il plaît à Dieu.
Saïd Ahmed Tapsoba, représentant du CERFI : Nous venons d'assister à une déclaration du ministre par rapport à ce que je peux appeler la libéralisation de l'organisation du Hadj au Burkina Faso. Je pense que cette mesure permettra de décrisper l'atmosphère au niveau des associations islamiques parce que, chaque fois, il y avait des tensions. Nous allons nous y conformer pour le meilleur du Hadj. C'est une bonne chose pour la Oumma islamique.
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