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Ferveur religieuse dans un temple du football : Mouloud au stade du 4-août
- Titre
- Ferveur religieuse dans un temple du football : Mouloud au stade du 4-août
- Créateur
- Séni Dabo
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 21 mai 2008
- Résumé
- Le guide spirituel Cheick El hadj Mahamoudou Bandé a commémoré l'anniversaire de la naissance du prophète de l'islam, Mahomet (Paix et salut sur lui), le Mouloud, dans la nuit du 16 au 17 mai 2008 à Ouagadougou. L'événement a eu lieu au Stade du 4-Août qui a été pris d'assaut par des fidèles.
- Sujet
- Mahamoudou Bandé
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000130
- contenu
-
Le guide spirituel Cheick El hadj Mahamoudou Bandé a commémoré l'anniversaire de la naissance du prophète de l'islam, Mahomet (Paix et salut sur lui), le Mouloud, dans la nuit du 16 au 17 mai 2008 à Ouagadougou. L'événement a eu lieu au Stade du 4-Août qui a été pris d'assaut par des fidèles.
Plus d'une personne non au courant de l'événement qui se déroulait au stade du 4-Août a dû se dire qu'il y avait un grand match en cette nuit du 16 mai. Effectivement, le stade présentait ce visage avec les parkings de part et d'autre, des voitures, des bus et des cars garés ou débarquant des passagers, sans oublier les taxis qui en faisaient autant. C'est une fois dans la cour que l'on commence à percevoir que l'événement nocturne qui suscite toute cette mobilisation est loin d'être un match de football.
La preuve irréfutable est la lecture du Coran diffusée par des hauts-parleurs depuis l'intérieur du stade mais qui est audible de l'extérieur. Il y a aussi ces femmes, couvertes de pied en cape, priant en groupes çà et là dans la cour. Puis des vendeurs de tapis de prière, de toutes sortes de Coran, de chapelets et même des produits de la pharmacopée se disputaient la cour également avec des vendeurs et vendeuses de sandwiches, d'eau fraîche, de lotus, etc. D'autres personnes étaient occupées à prendre place dans le stade pour être témoins de l'événement prévu pour 20 h.
Le blanc, couleur dominante
A l'intérieur, le décor tranche avec ce que l'on a l'habitude de voir lorsqu'il s'agit d'un match de football. Au milieu du terrain, une estrade, faisant office de tribune officielle, est dressée. De part et d'autre, des fauteuils rembourrés et des chaises de jardin sont installés. Au fur et à mesure, des invités triés sur le volet venant tant du Burkina que de l'extérieur prenaient place. Le stade se remplissait petit à petit avec les femmes d'une part, et les hommes de l'autre. Les tribunes situées de part et d'autre du tableau électronique ont été les premières à être prises d'assaut, donc à se remplir. A voir les foulards blancs, la couleur dominante, tant dans les tribunes que sur la pelouse surtout du côté de la tribune officielle, on peut affirmer sans risque de se tromper que les femmes étaient majoritaires.
De temps en temps, une bousculade provoquée par la distribution de l'eau minérale en sachets a lieu dans une des partie des gradins occupée par des jeunes hommes. Ce qui met sur la dent les éléments de la police municipale commis à la sécurité. En attendant l'arrivée de celui qui a rassemblé ce monde en ces lieux, à savoir le guide spirituel de l'appel islamique, Cheick El hadj Mahamoudou Bandé, une chorale de filles, puis d'hommes et enfin des prêcheurs rendaient hommage au prophète de l'islam. Il était 22h passées lorsque l'on interrompit le prêche pour demander au gardien d'ouvrir la porte n°15 du stade parce que le guide spirituel était arrivé.
A 22h 30 mn sonnantes, une Land Cruiser noire fit irruption dans le stade, escortée dans sa course par des jeunes habillés en treillis militaire avec des tee-shirts sur lesquels on pouvait lire : "Sécurité Grande mosquée" sur le dos. Une haie d'honneur se forme à l'immobilisation de la voiture au niveau de la tribune officielle ; Cheick Mahamoudou descend, vêtu d'un boubou vert olive avec un turban vert foncé au cou et coiffé d'un bonnet rouge. Le stade est debout et se met à l'ovationner. En compagnie d'un de son fils, également en boubou vert olive avec un bonnet rouge, le guide spirituel entreprit un tour du stade pour saluer la foule de fidèles. Le service d'ordre n'arrive pas à contenir le public qui commence à déferler sur la pelouse avec la ferme volonté de serrer la main à El hadj Mahamoudou Bandé dans son bain de foule. "Sa main est glacée", lâche, tout heureux, un occupant des chaises blanches après l'avoir salué. Ceux qui n'ont pas eu la même chance d'être confortablement installés ont étalé leur tapis qui sur le gazon, qui sur l'asphalte pour vivre de plus près la cérémonie.
Une flopée d'invités prestigieux
Le guide installé sur l'estrade, la cérémonie peut enfin commencer. Il était 23h 25 mn quand la maîtresse de cérémonie donnait le programme à l'issue de l'hymne national en arabe chanté à l'unisson. Une lecture du Coran, des discours dont celui de l'invité d'honneur libyen ont précédé la commémoration proprement dite de la naissance du prophète de l'Islam, Mahomet (PSL), faite par le guide spirituel burkinabè jusqu'au petit matin. La venue au monde du prophète de l'islam, les péripéties de sa vie, son combat pour faire accepter l'islam comme religion monothéiste, etc. ont été évoqués de long en large.
Des chefs religieux et leurs suites venus de pays comme le Mali, le Niger, le Ghana, le Sénégal ont assisté à cette deuxième commémoration successive et en différé du Mouloud (la plupart des musulmans ont célébré l'événement en mars dernier) au stade du 4-Août. Avant ce temple du football, la commémoration avait lieu dans un autre temple du ballon rond, le stade municipal de Ouagadougou qui s'est révélé exigu pour contenir le monde qui s'y déplaçait.
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