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Imam Ibrahim Ousmane sur Maouloud : « C’est la commémoration d’un mystère et d’une grâce »
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- Titre
- Imam Ibrahim Ousmane sur Maouloud : « C’est la commémoration d’un mystère et d’une grâce »
- Créateur
- Anselme Pascal Aguehounde
- Editeur
- La Nation
- Date
- 21 novembre 2018
- Résumé
- Hier mardi 20 novembre, la communauté musulmane a commémoré, à travers le monde, la naissance du prophète Mahomet. Une célébration qui semble ne pas avoir le même éclat que les deux Aïds (Ramadan et Tabaski). Une impression ou une prescription? Que doit-on comprendre de la commémoration de Maouloud? Islamologue et professeur de culture islamique, l’imam de la mosquée centrale de Cotonou, Ibrahim Ousmane, président du collège des imams et premier vice-président de l’Union islamique du Bénin, apporte des réponses.
- Couverture spatiale
- Cotonou
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0005161
- contenu
-
Hier mardi 20 novembre, la communauté musulmane a commémoré, à travers le monde, la naissance du prophète Mahomet. Une célébration qui semble ne pas avoir le même éclat que les deux Aïds (Ramadan et Tabaski). Une impression ou une prescription? Que doit-on comprendre de la commémoration de Maouloud? Islamologue et professeur de culture islamique, l’imam de la mosquée centrale de Cotonou, Ibrahim Ousmane, président du collège des imams et premier vice-président de l’Union islamique du Bénin, apporte des réponses.
La Nation : Que doit-on comprendre de Maouloud ?
Imam Ibrahim Ousmane : Maouloud, dans son appellation, désigne le rappel de la date de naissance de notre prophète Mahomet. La communauté musulmane manifeste sa joie pour cette grande bénédiction qui lui est donnée par Allah. Nous nous rappelons, non seulement la date de naissance de Mahomet, mais aussi les miracles, les bienfaits qui ont accompagné cette naissance. Et, cela nous édifie et nous permet de réaliser que c’était une grande œuvre que Dieu a réalisée pour l’humanité. L’envoyé d’un prophète sur la terre est une bénédiction pour l’humanité. C’est à travers les prophètes, non seulement Mahomet, mais aussi tous les autres envoyés de Dieu, que nous avons pu connaître Dieu et les lois. Ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. A travers ceux-là, nous avons connu les prescriptions et nous savons ce qui nous attend dans l’au-delà, ce qu’il faut faire pour garantir la vie après la mort… Donc les prophètes de Dieu constituent pour l’humanité une grâce. C’est cette grâce que nous manifestons à la date où nous commémorons Maouloud. C’est comme le jour de la naissance de Jésus-Christ. Le coran en a parlé. Il y a eu des miracles. C’est aussi le cas du jour de la naissance de Moïse. Personne n’a remarqué la grossesse de sa maman jusqu’à ce qu’il est né. La naissance des prophètes est toujours une bénédiction. C’est ainsi que le jour de la naissance de Mahomet, il y a eu des merveilles.
Pour une date d’anniversaire, qu’est-ce qui explique le changement de jour chaque année et comment faites-vous pour identifier ce jour ?
La date de naissance du prophète Mahomet nous est parvenue par des sources authentiques, aussi bien dans les livres d’histoire que par le prophète lui-même. Il s’agit bien de la date, pas du jour. Il est clair qu’il est né dans le troisième mois de l’année lunaire plus précisément le douzième jour, et un lundi vers l’aube. Il n’y a pas de doute autour de la date. Lui-même, lorsqu’on lui a demandé quand-est-ce qu'il est né, il n’a pas donné la date mais il a dit le jour. Il a répondu qu’il est né un lundi, qu’il a reçu la prophétie un lundi et qu’il mourra un lundi. Et ça a été ainsi. C’est d’ailleurs pour cette raison que le lundi est pour nous un jour sacré. Le prophète nous a enseigné de jeûner les lundis et les jeudis. Quand on lui a demandé pourquoi jeûner le lundi et le jeudi, il a dit que le jeudi est un jour du bilan hebdomadaire de nos actes près de notre Seigneur et que lui il aimerait être en jeûne pendant que son bilan est en train d’être débattu près de son Seigneur. Puis il a dit que le lundi est un jour sacré pour lui. Il est né un lundi, il a reçu la prophétie un lundi et il mourra un lundi. Les juifs aussi avaient des renseignements sur la naissance du prophète Mahomet. Le jour où son père est né, ils l’ont su. Qui plus est, le jour où le prophète même est né.
Il y a visiblement moins de ferveur pour cette commémoration qui semble ne pas avoir la même affluence et influence que les deux Aïds. Est-ce une prescription ou une option ? Ce serait peut-être exagéré de parler de fête. Les fêtes chez nous sont des prescriptions. Il s’agit d’une commémoration, d’un jour que la communauté musulmane a consacré pour rendre grâce à Dieu qui nous a donné la bénédiction que représente son prophète. Tout le monde ne commémore pas Maouloud de la même manière. Il y en a qui le considère comme une innovation. Le prophète ne l’a pas célébré et ses compagnons n’ont plus, donc à nous même de ne pas le faire. Mais d’autres qui sont plus passionnés disent qu’il faut le faire surtout que d’autres religions qui nous entourent fêtent la Noël, la naissance de Jésus et pourquoi pas les musulmans…! C’est donc ce partage d’avis qui fait que vous ne remarquez pas l’influence et l’affluence dont vous parlez. Mais individuellement, chacun de nous et à l’intérieur de nos familles, on considère beaucoup ce grand jour qui est la naissance de notre prophète et nous le manifestons.
Quel est le comportement requis pour le musulman en cette commémoration ?
A l’occasion de cette commémoration, il ne s’agira pas seulement de manifester notre joie pour rendre grâce de la naissance du prophète. C’est l’occasion de se rappeler de ce grand homme, de ce qu’il nous a laissé. C’est le moment de faire aussi un bilan, de se demander si nous suivons ce qu’il nous a enseigné, si nous sommes sur la voie qu’il nous a tracée, si nous sommes sûrs que nous nous retrouverons demain (après la mort) auprès de ce grand homme. Il ne suffira donc pas de veiller en prière et de faire ses éloges. Lui-même ne s’occupait pas de ses éloges. Il disait qu’il est ce qu’il est de son Seigneur, qu’on lui fasse des éloges ou pas. C’est ce qu’il nous a donné comme enseignement qui le préoccupe et qui doit nous préoccuper. Nous devons être des musulmans d’œuvres, pas des musulmans de nom. Si quelqu’un est religieux, il faut qu’on le lise à travers ses actes. Catholique ou juif ou musulman, c’est le comportement qui est important.
Pour ce qui concerne les rassemblements, déjà la veille à la grande mosquée de Cotonou, nous veillons de 23 h à 4 h. Nous avons prié pour la nation, la communauté, le gouvernement et pour tout un chacun de nous pour que les bénédictions de la naissance de ce grand homme jaillissent sur nous. Nous allons ensuite nous rappeler sa naissance à travers ses enseignements et ses miracles. Et le plus grand miracle qui nous est laissé depuis 15 siècles, c’est le Coran. Un livre saint qui est descendu. Le Coran est un à travers le monde entier. C’est une source de sciences et de connaissances.