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Parakou : ces crises de leadership qui plombent le développement
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- Titre
- Parakou : ces crises de leadership qui plombent le développement
- Créateur
- Claude Urbain Plagbeto
- Editeur
- La Nation
- Date
- 23 septembre 2016
- Résumé
- Mésintelligence à la mairie, crise à la chefferie traditionnelle, brouille au Conseil des imams... La ville de Parakou est plongée dans une succession de situations conflictuelles qui emportent ces autorités morales, acteurs majeurs du développement à la base. Et pour cause !
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0005148
- contenu
- Mésintelligence à la mairie, crise à la chefferie traditionnelle, brouille au Conseil des imams... La ville de Parakou est plongée dans une succession de situations conflictuelles qui emportent ces autorités morales, acteurs majeurs du développement à la base. Et pour cause ! Si la quête et l’exercice du pouvoir ont toujours suscité convoitises et coups bas sous tous les cieux, les soubresauts y liés sont particulièrement plus prononcés dans la cité de Kobourou. Les crises se multiplient à tous les niveaux: administratif, traditionnel, religieux, organisationnel. En effet, Parakou est sans maire depuis lundi 19 septembre dernier suite à la déchéance prononcée par la majorité des conseillers qui ont retiré leur confiance à Souradjou Karimou Adamou. Le maire est destitué suite à une guéguerre politique, une situation de crise qui secoue et ralentit les activités au niveau de la municipalité depuis plusieurs semaines. Pis, alors qu’on faisait foi aux griefs de navigation à vue et de gestion solitaire, opaque et peu orthodoxe portés à l’encontre du maire et mentionnés dans la motion de destitution, les protestataires ont changé de langage dès qu’ils ont obtenu ce qu’ils voulaient. Sa compétence, son intégrité et son engagement pour le développement de la ville ne sauraient être mis en cause, assure leur porte-parole, Idrissou Boukary. Pourquoi a-t-il alors été éjecté de son fauteuil comme un malpropre ? La politique politicienne est passée par là afin que les détracteurs se mettent au goût du jour, dans l’air du temps du « Nouveau départ », avec comme prétexte « un repositionnement et un ajustement de la gouvernance aux nouveaux enjeux de développement de la ville de Parakou. Dans le même temps, la polémique enfle au Conseil des imams de Parakou, une ville à forte implémentation islamique. Vingt-six imams ont démissionné de ce creuset miné par une guerre de leadership et de gestion ; les responsables dudit conseil ne reconnaissent parmi eux qu’une quinzaine de ‘’vrais’’ imams dits ‘’imams djamiou’’ c’est-à-dire ceux qui dirigent des mosquées abritant les prières sacrées des vendredis. Et, les dissidents envisagent de créer dans un délai proche le Conseil suprême des affaires islamiques qui comptera en son sein non seulement des imams mais aussi des savants et prédicateurs de l’islam dans la ville. La désunion semble de mise et la sagesse déserte le forum chez ceux qui devraient être les recours pour juguler les crises dans les autres organisations de la communauté. Royauté et institution consulaire non épargnées Aussi, la cité des Kobourou reste-t-il sans roi depuis le décès de Sa Majesté Akpaki Boukoukinnin II de Parakou qui a tiré sa révérence depuis le 21 septembre 2014. Déjà pour se hisser au trône le 20 septembre 2012, lui-même a dû batailler dur, très dur. Il n’y est parvenu que trois mois après la mort de son principal rival et ce, huit ans après le décès de son prédécesseur Akpaki Dagbara. Selon les indiscrétions, ces huit longues années de vacance de trône auraient été marquées par la disparition mystérieuse et tragique de femmes, enfants et autres dans le rang de ceux qui convoitaient le trône. En mai 2015, un certain Akpaki Suanru Atagara Bagoudou a reçu le voile sacré (saataaku) qui devrait consacrer le nouveau roi, mais le collège électoral profondément divisé a plongé la cour royale dans une crise dont le dénouement tarde à venir, en dépit de l’implication de l’empereur Sabi Nayina III de Nikki. Par ailleurs, l’on se rappelle la récente brouille faite de rebondissements au niveau de la région économique de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib) à Parakou. Après une tentative manquée en mai 2015, des opérateurs économiques ont réussi finalement à renverser Arouna Salifou Kamilou élu le 25 janvier 2014 et à mettre sur pied depuis Cotonou un nouveau bureau installé en novembre 2015 à la tête de la représentation de l’institution consulaire à Parakou. C’était après des élections complémentaires de la Ccib suivies de manœuvres de certains opérateurs économiques appuyés par des femmes du marché Arzèkè, alors que la concurrence déloyale des étrangers importateurs bat son plein. Et comme si tout cela ne suffisait pas, c’est l’autorité d’Imorou Soufiyanou, président de l’Union des chambres interdépartementales des métiers du Bénin (Ucimb) qui est actuellement contestée par certains hommes des métiers. Pendant que ces crises s’enchaînent au gré des intérêts de quelques individus, la ville de Parakou ploie sous le poids de la pauvreté de bon nombre de ses habitants qui souffrent également de l’insalubrité, du manque d’eau potable, du déficit en énergie électrique et en infrastructures socioéducatives et routières. Hélas !
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