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Tabaski à Gourcy : une prière, deux imams
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- Titre
- Tabaski à Gourcy : une prière, deux imams
- Créateur
- P. B. Winninmi Ilboudo
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 28 octobre 2012
- Résumé
- La fête de l'Aid El Kébir (Tabaski) a été célébrée le vendredi 26 octobre 2012 sur toute l'étendue du territoire national. Mais à Gourcy, chef-lieu de la province du Zondoma, la prière a été interrompue manu militari par le haut- commissaire, Hassane Sawadogo, pour préserver l'ordre public et la paix sociale. Deux imams, soutenus par deux groupes différents, étaient présents sur les lieux pour officier chacun ladite prière.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000100
- contenu
-
La fête de l'Aid El Kébir (Tabaski) a été célébrée le vendredi 26 octobre 2012 sur toute l'étendue du territoire national. Mais à Gourcy, chef-lieu de la province du Zondoma, la prière a été interrompue manu militari par le haut- commissaire, Hassane Sawadogo, pour préserver l'ordre public et la paix sociale. Deux imams, soutenus par deux groupes différents, étaient présents sur les lieux pour officier chacun ladite prière.
Le vendredi 7 septembre dernier, le maire de la commune de Gourcy procédait à la réouverture de la grande mosquée de Gourcy. Laquelle était fermée depuis 2005 suite à un différend qui opposait deux groupes de frères musulmans sur la désignation d'un imam. Le cheick Aboubacar Maïga II de Ramatoulaye y avait officié la prière de réouverture en présence du gouverneur de la région du Nord et de nombreuses personnalités du monde musulman. L'un des principaux accords pour cette réouverture était que la prière du vendredi soit officiée de façon alternée par Ousséni Ouédraogo et Khalidou Sana, issus chacun d'un des groupes en conflit, le premier étant l'interlocuteur auprès de l'administration.
Dès lors, on pensait la hache de guerre définitivement enterrée. Tout se passait bien jusqu'au 26 octobre, jour de l'Aid El Kébir. La place réservée pour la grande prière était noire de monde. Les deux imams sont présents, chacun avec ses hommes et son bélier. Alors commencent les supputations. Pendant qu'un des groupes s'affairait à débuter la prière sous le regard de l'autre, arrive sous escorte policière une délégation conduite par le haut-commissaire Hassane Sawadogo. Celui-ci prend le risque de traverser la foule pour se retrouver aux premières loges. Il ordonne aux organisateurs d'interrompre la prière. Ce qui fut fait.
Des conciliabules infructueux
Une rencontre entre des représentants des deux camps et les autorités a lieu sur place. Il leur est demandé de désigner de commun accord l'imam qui dirigera la prière. Mais rien n'y fit. Alors, le haut- commissaire prit la décision d'arrêter définitivement la grande prière de la Tabaski et chaque groupe rejoint son site habituel pour prier.
C'est donc dans la division que la communauté musulmane du Zondoma a célébré l'Aid El Kébir. Le haut-commissaire qui a bien voulu nous recevoir à son domicile, déplore la situation et dit avoir pris cette décision pour préserver l'ordre public et la paix sociale. A 13 heures, la prière du vendredi aurait été officiée à la grande mosquée par Ousséni Ouédraogo selon le programme préétabli et les membres des deux groupes y ont pris part.