Article
Nuit du Destin : la situation nationale s'invite au débat
- Titre
- Nuit du Destin : la situation nationale s'invite au débat
- Créateur
- Hamadi Baro
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 6 août 2013
- Résumé
- La recherche de la nuit du destin de ce mois béni de Ramadan, a été organisée le 4 août 2013 de 22h à l'aube par l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) et le
- Sujet
- Abdoulaye Guitti
- Alidou Ilboudo
- Banque Islamique de Développement
- Coopération arabe
- Sénat et article 37
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Nuit du Destin
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000086
- contenu
-
La recherche de la nuit du destin de ce mois béni de Ramadan, a été organisée le 4 août 2013 de 22h à l'aube par l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) et le
Cercle d'études, de recherche et de formation islamique (CERFI). Ladite nuit était placée sous le signe : « Islam et civisme : quelles attitudes de musulman face à l'incivisme » ?
Un thème qui a suscité beaucoup d'intérêt. Qu'est-ce qui explique l'incivisme des Burkinabè ? A l'instar des autres communautés, pourquoi les musulmans ne se sont-ils pas prononcés sur la situation nationale lors de la mise en place du Sénat ? Ce sont, entre autres, les questions abordées durant cette nuit au SIAO.
« Islam et civisme : quelles attitudes de musulman face à l'incivisme » ? C'est le thème de la conférence qui a précédé la veillée de prières au Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO). Des activités organisées conjointement par l'AEEMB et le CERFI dans le cadre de la recherche de la nuit du destin, la meilleure des nuits du mois de Ramadan.
Une nuit au sujet de laquelle le prophète de l'Islam (SAW) a dit : « quiconque accomplit la prière de la nuit, la nuit d'al-qadr avec une foi ferme et en cherchant la récompense, tous ses péchés passés lui seront pardonnés ».
C'est Abdoulaye Guitti, animateur principal de la conférence de cette nuit, qui a abordé les contours du civisme et de l'incivisme.
Dans les rapports gouvernement-gouvernés, il a indiqué que l'incivisme c'est, entre autres, détruire, casser tout sur son passage quand on n'est pas content.
« Le respect de l'autorité fait partie de la foi musulmane », a-t-il relevé avant de citer le contrat social de Jean Jacques Rousseau où il est dit que pour une grande cohésion de la société, il faut, entre autres, pour les autorités, de la transparence dans la gestion du bien public, et la justice sociale.
Pour l'imam Khalid Ilboudo, la solution à l'incivisme passe par la promotion du dialogue social, le dialogue inter-religieux et l'éducation spirituelle.
L'amour de la patrie
Si « la foi sans action est inerte », un intervenant a cherché à comprendre pourquoi il n'y a pas eu de réaction des musulmans face à la situation que traverse le pays ? Selon les animateurs, les autres communautés se sont concertées avant de monter sur la scène pour donner leur point de vue.
Elles ont des objectifs par rapport à leur prise de décision. « Nous sommes une communauté qui s'organise », a dit l'imam Khalid Ilboudo, avant d'ajouter que les musulmans ne sont pas à un niveau d'organisation pour parler le même langage.
« Il y a une fédération qui s'organise dans ce sens. Peut- être que dans les années à venir, des réactions seront plus promptes comme les gens le veulent », a-t-il laissé entendre.
Qu'est-ce qui explique l'incivisme des citoyens dans un pays des Hommes dits intègres.
Partant de la mauvaise gouvernance et tout son corollaire, les conférenciers ont relevé l'échec de l'éducation familiale, l'appui des valeurs traditionnelles qui étaient respectées, l'éducation civique à l'école primaire qui prônait l'amour de la patrie et l'influence des mass médias.
L'Imam Khalid a cité le cas du Tunisien qui s'est immolé. « Ici aussi, les gens ont tenté de se brûler. Mais là où cela s'est passé est- ce qu'on est arrivé à une bonne gouvernance ?
Est-ce que le printemps arabe a porté », s'est-il interrogé, avant de dire que ce n'est pas forcément l'incivisme qui est la solution quand il y a un problème. Pour lui, on doit pouvoir s'asseoir, avoir une société civile très forte qui utilise tous les recours pour travailler avant d'arriver peut-être à la désobéissance civile.
A la question de savoir ce que l'AEEMB et le CERFI font, face à la situation des étudiants actuels dans la rue ?
Le président de l'AEEMB a indiqué que le service d'assistance sociale de l'association a pu loger 19 étudiants et que l'AEEMB leur vient en aide selon ses moyens.
« Dans ce genre de crise, nous intervenons avec d'autres associations sœurs en tant que médiateurs pour demander aux autorités de trouver des solutions idoines à travers le dialogue », a-t-il dit. Quant au président du CERFI, il a relevé que la Banque islamique de développement (BID) a été approchée pour mettre en place un projet d'édification d'une cité de 3 000 lits.
La Banque a donné son avis favorable, mais elle a posé des conditions qui nécessitent l'appui des autorités gouvernementales et administratives de notre pays.
La recherche de la nuit du destin a été ponctuée par la remise du prix du concours de la meilleure lecture coranique, des prières et des invocations jusqu'à l'aube.
Fait partie de Nuit du Destin : la situation nationale s'invite au débat