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An-Nasr Vendredi #362 (Au cœur de la modernité)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #362 (Au cœur de la modernité)
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 15 octobre 2010
- numéro
- 362
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000612
- contenu
-
Nasr n° MS du Kiabtt 2010 lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Vivre au quotidien, travailler, s’engager. Mettre sa foi à l’épreuve de ses actions, de ses colères, de ses déceptions. Être avec Dieu, parmi les hommes, et donner à ce que l’on a le sens de ce que l’on est : « rechercher, au moyen des biens que Dieu t’a accordés, la demeure dernière. Ne néglige pas ta part de la vie de ce monde. Sois bon comme Dieu est bon pour toi. Ne cherche pas la corruption sur la terre. Dieu n’aime pas ceux qui sèment la corruption. »
Être de son être dans cette vie et porter le témoignage de sa foi par l’action de justice et de bonté. Ne rien refuser de ce que l’on est pour être de tout son être. Devant Dieu pour les hommes : « Le meilleur des hommes est celui qui est le plus utile aux hommes. » Pourtant, notre époque nous met au défi. La société du divertissement et de la consommation à outrance, l’individualisme. généralisé coexiste avec le dénuement le plus extrême, la misère la plus totale. Devant ses fatalités, où est le sens ? Emplis du souvenir de Dieu, à quelle source au cœur de cette modernité pourrons-nous étancher notre soif ? Chacun connaît les détours de cette vie qui tue quelque chose en nous : assis devant les écrans de télévision, assommés par des torrents d’informations, paralysés par l’ampleur des fractures. Dire Dieu, et vivre sans vie. Perdre son esprit parce que l’on perd son cœur. Jour après jour. On aimerait tellement pouvoir être un homme, pouvoir être une femme. Devant Dieu, dans le miroir de sa conscience, dans le regard de ceux qui nous entourent. On souhaiterait tellement trouver la force d’embellir ses pensées, de purifier son cœur. Vivre dans la sérénité, cheminer dans la transparence. C’est l’espoir de tous, c’est l’attente de chacun : la paume des mains orientée vers le ciel, patiemment. Au cœur de la modernité. Un homme, une femme. Être simplement ; être bon et faire le bien. Quel Homme n’a espéré être pour son compagnon l’horizon de ses attentes ; marcher sur la même rive, et de tendresse et de pardon, faire de leur union un signe : un couple qui soit à l’humanité ce que le soleil est à la nature. Chaleur et signe de la création. Quelle femme n’a pas voulu, avec cette même volonté, être pour l’époux l’énergie du chemin. Au cœur de la modernité. Quelle mère, quel père, quels parents n’ont espéré pour leur enfant l’espace le plus harmonieux, la famille la plus unie, la force intérieure la plus libératrice. Qui n’a jamais espéré voir dans les yeux de son fils ou de sa fille, au fond de leur cœur, l’étincelle qui dit la reconnaissance et la conviction qui fait la foi ? Quel fils, quelle fille n’a pas désiré vivre entre deux êtres portés par leur amour, nourris par leurs valeurs, forts de leur cohérence. Au cœur de la modernité. Des choses si simples dans une époque si troublée. Être bon et faire le bien. Devant Dieu. C’est le sens de ce rappel, scandé plus de dix-sept fois par jour, hier. comme aujourd’hui au cœur de la modernité : « Guide-nous (ô Dieu) sur la voie droite. » Cheminer sur la voie droite, la voie du juste milieu, se souvenir de Dieu et garder en son cœur le sens des valeurs et des finalités. Cheminer, cheminer toujours, malgré les écueils et les adversités, malgré les injustices et les horreurs, espérer en Dieu pour ne pas désespérer des hommes et des événements. Cheminer, cheminer encore, essayer d’être un homme, essayer d’être une femme, simplement. Dans la transparence, dans la clarté, accepter ses faiblesses et son humanité, au cœur du pardon, trouver la force de son humilité. Être humble, pour être au cœur de la modernité. Et la mémoire, et le rappel : « Souviens-toi de ton Seigneur, en toi-même, à mi-voix, avec humilité, avec crainte, le matin et le soir. Ne sois pas du nombre de ceux qui sont négligents. Ceux qui demeurent auprès de ton Seigneur ne se considèrent pas trop grands pour l’adorer. Ils le glorifient et se prosternent devant Lui. « Face à tous les individualismes inhumains, face à tous les réflexes de consommation, face à toutes les illusions télévisuelles ou cinématographiques, face à toutes les négligences... en refusant toutes les injustices, en s’opposant à toutes les exploitations, en luttant contre toutes les misères... dire, et affirmer avec détermination, la force de cette humilité et de cette confiance en Dieu. Infiniment. Dans l’action, chercher la route ; avec la patience, s’armer de lumière... Dans la fraternité des hommes contre la société des individus, dans l’union des libertés contre l’égoïsme des indépendances. La voie droite, au cœur de la modernité : notre spiritualité, en notre cœur, est au cœur de la vie. Refuser la négligence. Et entendre, entendre du plus profond des âges, entendre et écouter, la voix de l’ancien esclave Bilal appelant le fidèle à sa fidélité, par jour cinq fois, et pour l’éternité. Chercher dans l’écho de cette voix, au rythme des prières... chercher et trouver la direction, la voie. Au cœur de la modernité. Tariq RAMADAN
Du cercle vicieux au cercle vertueux!
Cercle vicieux : Je commets un péché, et je me dis que je ne suis trop nul pour être un bon musulman. Je deviens négligent dans ma pratique, par exemple en commençant à négliger mes Salats. Je me laisse aller, par exemple en ne faisant plus attention à mes fréquentations. Je commence à parler vulgairement, à ne plus être pudique, à ne plus contrôler mon regard, mes gestes, mes paroles. Finalement, je ne me gouverne plus. J'ai beau savoir que telle chose n'est pas bien, je n'ai plus la force de la délaisser. Résultat : retour à la case départ du cercle vicieux!
Cercle vertueux : Je commets un péché, et je me dis que le pardon de Dieu est bien plus vaste que tous les péchés de tous les hommes, depuis le début jusqu'à la fin de l’humanité. Qui peut empêcher Dieu de me pardonner ? Je prends mon courage à deux mains, et je demande pardon à Dieu. Cela m'a fait du bien de pleurer devant Dieu. À lui, je peux tout dire car il est toujours prêt à pardonner. Aux hommes, je... peux difficilement parler car ils sont toujours prêts à juger. J'essaie de faire de mon mieux, je m'accroche aux actions, je surveille mes fréquentations : celui qui me pousse à sortir le soir, à fumer, à boire, à oublier que j'ai une vie de famille, que j'ai des parents, peut-être une femme qui m'attend, peut-être un enfant qui me cherche, celui-là est tout sauf mon ami. Tout, sauf mon ami.
J’essaie de m'améliorer, je commence à reprendre un apprentissage avec quelqu'un de compétent, histoire de revenir sur ce que j'ai appris mais oublié, et histoire d'en apprendre plus à propos de ma religion si belle. Mais si malgré tout je commets un péché : retour à la case départ du cercle vertueux ! Comment alors mon frère, ma sœur, sortir du cercle vicieux ? Une seule voie : s'armer de courage, prier Dieu de nous aider, et délaisser le mal. Il ne faut pas attendre que quelqu'un vienne avec une baguette magique et qu'il nous donne subitement la foi immense. Personne ne fera l'effort à notre place ! Un homme qui avait L'habitude de laisser aller ses regards à droite et à gauche vint voir Cheikh At-Thânwî (que Dieu lui fasse miséricorde) et lui dit : « Donne-moi un remède facile pour que je cesse. » Cheikh Thanwî (rahimahoullâh) répondit : « Le remède existe. Mais le remède facile n’existe pas. Si tu demandes la facilité aujourd'hui, tu demanderas encore plus de facilité demain. Il n'y a qu'un seul moyen de quitter le mal : s'armer de courage. Le courage de délaisser le mal et de pratiquer le bien est la plus grande des qualités. Celui qui possède cette qualité n'a pas besoin d'un maître pour le conseiller. »
Le Prophète (swallallâhou ’alayhi wasallam) n'a-t-il pas dit : « Le fort n'est pas celui qui renverse son adversaire dans un combat. Le fort est celui qui se contrôle dans un moment de colère. » ? (Boukhari-Mouslim) Il est facile de lutter contre les autres. Mais il n'est pas simple de lutter contre soi ! Hassan Basrî (rahimahoullâh) disait : « De tous mes ennemis, je n'ai pas trouvé pire que moi-même ! » Nous portons Souvent l'accusation sur l'environnement, les fréquentations, la mauvaise ambiance. Mais que faisons-nous pour changer de fréquentations ? Que faisons-nous pour changer cet environnement ? Nous ne tromperons personne. Et surtout pas Dieu ! In www.aeemb.bf --5 150