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An-Nasr Vendredi #297 (La responsabilisation devant Dieu et devant les hommes)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #297 (La responsabilisation devant Dieu et devant les hommes)
- Créateur
- Kella Larabi
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 17 juillet 2009
- numéro
- 297
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000600
- contenu
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. La responsabilisation est un processus pour assumer la responsabilité. Pour le musulman et la musulmane, la responsabilisation est permanente, tout le temps, toute sa vie.
Youssef Al-Qaradawi disait ceci : « La particularité de l’être humain sur tout le reste de la création, c’est l’esprit qui est insufflé en lui. Ce souffle que nous avons de l'esprit de Dieu, nous devons le maintenir vivant dans notre cœur, dans notre vie au quotidien. »
Et Dieu nous donne les recettes pour cela : le premier élément qui vient, c'est la chahada. Quand on est submergé par les problèmes, on se retourne vers Dieu : « Lâ ilâha illallâh » « Habshi Allah wa ni mal wakil ». La notion de chahada pour nous doit avoir pour objectif premier de renouveler la notion de responsabilité. Dans le message de l’islam, Dieu nous a évité toute la réflexion. Sur la culpabilité, toute la discussion sur la nature de Dieu (mais méditer sur la création de Dieu / « Wa ash-hadou an lâ ilâha illallâh » c'est le chemin, la voie (comment être avec Dieu). Quand je dis « Ash-hadou an lâ ilâha illallâh Wa ash-hadou anna mohamadan rassouloulàh » : En mon âme et conscience, j'ai reconnu qu'Il est l'Unique, je m'engage avec lui. C'est un contrat que j'établis avec lui et donc je porte une responsabilité. La miséricorde de Dieu est qu'il nous charge de cette responsabilité avec la possibilité de pardonner l'erreur. Le croyant, s'il fait une faute, son repentir lui suffit s'il est sincère. Nous sommes redevables d'un effort mais nous n'avons pas d'obligation de résultat car c'est Dieu qui débloque les situations : « tu es responsable mais tu as droit à l’erreur. » Ainsi, le musulman ou la musulmane ne peut plus se permettre de : « je ne peux pas faire parce que je ne sais pas ». « Je ne peux pas faire parce que ce n'est pas de mes compétences »... nous avons les. Piliers de l'islam et des formes de rappel qui nous permettent de renforcer notre foi, de revenir à l'essentiel. Notre problème est un problème de partage des responsabilités ou de les assumer sur le plan collectif. Comment, le fait de changer du tout au tout notre vie sur un plan personnel, comment ce que l'on peut réaliser sur un plan individuel on n'arrive pas à le réaliser sur un plan collectif ? Comment des musulmans qui vivent là où ils vivent sont dans l'incapacité, dans un premier niveau, à transformer collectivement sur un plan communautaire et, dans un second niveau, à le faire partager avec le reste de leur environnement ?
Mohammed Al Ghazali dit sur la notion de responsabilité que toute réforme collective passe par la réforme individuelle. On doit construire l'individu d'une manière solide sur la base de trois éléments, il faut réformer : son âme, son esprit et son comportement. La réforme de l'âme passe par l'adoration, les prières à la mosquée ; celle de l'esprit passe par l'éducation, l'école. La formation : la réforme du comportement passe par l'engagement. Car c'est dans l'engagement que se mesure la compatibilité entre tes principes, tes idées, tes discours et tes actes. C'est aussi par elle que tu te confrontes avec les autres, la notion de patience, de sacrifice, de don, etc. L'engagement est une école du comportement où l'on doit les vivre et améliorer. Il ne peut pas y avoir de réforme sans éducation et la réforme nous provient aussi de l'adoration. Il faut comprendre ce message et le faire comprendre aux autres, comme dit Tariq Ramadan : « il faut s'expliquer sur l'islam, sur la foi, s'expliquer à nous-mêmes et l’expliquer aux autres sans tomber dans la justification. »
Pourquoi ne sommes-nous pas capables, ne serait-ce que dans la communauté musulmane, de créer des mouvements collectifs de pensée, de production culturelle ou économique ? Il y a un problème psychologique dans notre communauté qu'il faut combattre. Il faudrait des cursus d'alphabétisation pour nos mères, expliquer à nos enfants. qu'il faut étudier à l'école pour s'épanouir. Pourquoi des frères et sœurs qui ont des formations de management ne proposent pas sur comment gérer une équipe, comment organiser un événement...? Aujourd'hui, il y a des clubs de réflexion qui produisent. Tout le monde est en train de reproduire, sauf les musulmans. Ont-ils moins d'idées que les autres ? Non. Ont-ils moins d'argent que les autres ? Non. Les musulmans n’ont pas confiance en Dieu alors que Dieu nous donne la responsabilité avec la marge de l'erreur. L'adage qui nous apprend qu’à cœur vaillant rien d'impossible trouve ici toute sa signification.
Il faut savoir que les résultats des actions que nous menons ne viendront pas tout de suite. Dieu nous demande de travailler dans la perspective du paradis, de la félicité, de l'éternité et de la proximité avec lui. Nous ne sommes pas redevables de résultats, mais nous sommes comptables de nos efforts. Et sur nos efforts, il nous sera demandé des comptes. Ce qui nous manque, ce sont des personnes qui... ma-nagent. des personnes qui travaillent fisabi-lillah. Les chantiers sont tellement énormes. Il y a un travail d'éducation sur nous à faire sur notre spiritualité, que ce soit à la mosquée, à la prière, ainsi que dans les assises pour prendre le temps de parler, se connaître, poser des questions afin de développer une relation de confiance et trouver un appui qui permettra de résoudre nos problèmes. Le temps de l'écoute avec mon frère ou ma sœur est fondamental. C'est à celui qui est très bien organisé qu'il peut avoir le cadre en sa faveur. Si on a le courage, si on est d'une profondeur d'amour pour le prophète (saw) et pour Dieu, mon effort à moi consiste à transpirer pour s’organiser pour que la dignité des musulmans soit respectée, pour que la dignité des plus démunis soit respectée. Parce que j’ai une chance, un cadre qui permet de le faire. Ce n'est pas un cadre où on ne te donne pas. C'est un cadre où tu dois prendre, mais pour prendre, il faut être organisé car on peut prendre tout et n'importe quoi. Comme on voit aujourd'hui. Si vous croyez en Dieu et vous aimez le prophète (saw), vous devez croire en vous, vous devez croire que vous êtes capables de changer les choses. Le prophète (saw) a commencé tout seul. C'est par l'initiative. On la prend tout en se concertant pour ne pas télescoper les travaux des autres.
Donner de l'importance au soutien scolaire. Il n’y a pas de complexe à avoir ses propres clubs de réflexion. Il n’y a pas de complexe à avoir ses propres entreprises. Il n'y a pas de complexe à avoir ses propres institutions de formation ouvertes à tout le monde. Sans complexe, je suis là. Je suis d'ici, je suis ici et je produis pour ici et pour ailleurs. Toutes les initiatives sont les bienvenues.
On a une responsabilité devant Dieu et devant les générations qui viennent. Chacun s'organise pour promouvoir son idée, tu dois t'organiser pour promouvoir la tienne. Les obstacles, les épreuves sont là pour m'éduquer. Si on n'attend qu'on nous aime, qu'on nous donne, eh bien on peut toujours attendre. Mais si on a confiance en nous, si on se pense capable de contribuer à ce monde, si on se pense capable de porter un message universel dans la miséricorde, dans l'intelligence, eh bien je me l'assume sans complexe et j'avance. Je suis capable avec l’aide de Dieu, je vais y arriver, je le fais car Dieu me l'a demandée. Dieu dit : « ...et ne désespérez point en la miséricorde de Dieu, car seuls les négateurs désespèrent de la bonté divine. » S12V87
Interview réalisée par Kella Larabi (Montpellier)
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