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An-Nasr Vendredi #222 (La sécurité sociale en Islam / La compassion du Calife Omar)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #222 (La sécurité sociale en Islam / La compassion du Calife Omar)
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 29 février 2008
- numéro
- 222
- nombre de pages
- 4
- Couverture spatiale
- Médine
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000589
- contenu
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon.
Ces derniers temps, la grande majorité des Burkinabè ont le sommeil troublé à cause de la flambée des prix des produits de première nécessité. Dans toutes les régions du pays, l’effet de la hausse des prix est durement ressenti par les populations déjà souffrantes des mauvaises récoltes enregistrées au courant de la saison écoulée. C’est pour exprimer leurs mécontentements et souffrances que ces populations ont manifesté dans les principales villes du pays.
Il est tout à fait normal et légitime que les citoyens qui éprouvent des difficultés d’existence se lèvent pour réclamer de meilleures conditions de vie. Ce qui est déplorable, c’est la destruction des biens publics ou privés. L’islam est une religion de paix et de tolérance, mais condamne avec la dernière énergie l’injustice, l’exclusion, le mensonge et un pouvoir qui ne se soucie pas de son peuple. Même si le phénomène de la vie chère est inhérent. Au système capitaliste et lié au contexte international, comme s’évertuent les autorités à nous faire comprendre, il reste que l’État joue un rôle important dans cette situation. Il doit pouvoir prévoir cette situation et travailler à épargner les populations de ces difficultés.
La sécurité sociale en Islam
Le système capitaliste
Dans le système capitaliste, la sécurité sociale est maintenue par l’État et le rôle de la société, à cet égard, est limité à seulement se grouper en des organisations. Le foyer, la famille, les parents et les voisins, qui sont les fondements principaux d’un système victorieux et naturel de sécurité sociale, ont été relégués au second plan. Les principes fondamentaux sur lesquels le capitalisme est fondé ne préparent pas la société pour cette noble cause, mais ils créent plutôt un mauvais penchant dans la société. Ces principes sont : une compétition libre et sans contrainte, la liberté dans les affaires et la liberté de dépenser, tous basés sur les intérêts et sur les motifs. des bénéfices excessifs, et alors cette situation crée une distribution inéquitable de la richesse et divise la société en des "possesseurs" et en des "non possesseurs". L'islam, tout en reconnaissant à l’individu un droit à la propriété privée, à la recherche du profit, combat un système inhumain qui n’a aucun souci pour le bien-être des populations.
Le système islamique de la sécurité sociale envisagé par l'islam comporte deux secteurs : le secteur privé et le secteur gouvernemental.
Le Secteur Privé : Ce secteur est dirigé par la société musulmane sans l'aide de l'État islamique. Ses institutions et ses membres travaillent eux-mêmes car l’Islam les oblige légalement et moralement à le faire ; et l'État islamique intervient seulement quand il est nécessaire. Ce secteur est comparativement plus important parce qu'il constitue l'infrastructure de la sécurité sociale, proposée par l’islam. Les institutions principales de ce secteur sont : le foyer, la famille, le voisinage, la tutelle. L'administration, la défense de l'exécution, etc. L'Islam a prescrit plusieurs mesures pour le maintien de ce secteur comme la loi sur l'héritage, la tutelle, les parents, l’expiation en termes de monnaie, de testament, etc. Et les mesures qui sont interdites sont : l'intérêt, la concentration de la richesse, l'accumulation et le marché noir, etc. Tandis que les mesures facultatives sont : "Sadaqatul alNaflia" (la charité facultative), les dettes sans intérêts, la donation, les prêts, les obligations civiques, etc.
"Vous devez user de bonté envers vos parents, vos proches, les orphelins, les pauvres, le client qui est votre allié et celui qui vous est étranger." (C4 V36) Selon Abu Saeed Khudii, le Saint Prophète (pss!) dit, un jour : "Celui dont les moyens et les ressources sont plus que ses besoins essentiels, doit donner l’excès aux pauvres." Le Calife 'Omar (RA), durant la dernière année de son Califat, avait dit que s'il avait connu auparavant ce qu'il savait maintenant, il aurait distribué immédiatement le... Surplus de la richesse des riches aux pauvres et aux nécessiteux. Le Calife Ali (RA) a dit : "Allah a imposé une obligation sur les riches de servir les besoins des pauvres. Si malgré cette obligation, les personnes pauvres continuent à être mal nourries et mal vêtues, ou vivent dans une détresse économique, ce sera seulement parce que les riches n'accomplissent pas le devoir qui leur fut dicté par Allah. Conséquemment, Allah les questionnera le Jour du Jugement et leur donnera la punition appropriée."
Le Secteur Gouvernemental : L'État islamique est responsable de la provision d'un salaire de subsistance ou d'un secours quelconque à chaque individu, qu'il soit musulman ou non musulman. À ce propos, il s'engage dans une double responsabilité. Premièrement, il aura à réformer le secteur privé de la sécurité sociale (qui est sous la responsabilité de la société musulmane) et deuxièmement, il introduira toute législation dynamique et spéciale, en se basant sur la Shariah, pour la sécurité sociale de ses citoyens. Déroulement sain du système islamique de la sécurité sociale dans le secteur privé, l'État islamique ne peut et ne pourra permettre que les activités économiques suivent leur propre cours, indifférentes aux valeurs morales, permettant ainsi à la vie économique d'aller à l'encontre des intérêts communs de la société. Afin d’assurer la justice sociale à travers une distribution équitable et profitable de la richesse, l'État islamique allouera les fonctions suivantes au secteur privé :
* L'exécution des lois islamiques sur le personnel.
* L'exécution de la loi islamique sur le travail.
* La prohibition des moyens illicites pour l'acquisition et l'accumulation de la richesse.
* Une limitation du bien privé.
* La prohibition de l'usure et de la spéculation dans le commerce.
* La prohibition d'une vie fastueuse et luxueuse.
* L'éradication de la mendicité comme profession, etc.
L'État islamique a la responsabilité de fournir aux populations les nécessités de base de la vie afin de leur permettre de mener une vie. complètement paisible. Le Saint Prophète (pssl) a pris de la responsabilité de l'État à cet égard en ces mots : "Chacun d'entre tous est responsable (de certaines personnes ou certaines choses), et il sera questionné sur sa responsabilité. Ainsi, l'Ameer (le Chef de l'État) est responsable de (la sécurité sociale de) son peuple et il en est responsable (devant Allah, le Jour du Jugement) ; le père est responsable du maintien et de l'entraînement moral de ses enfants et de sa femme et il sera questionné sur cette responsabilité.
La responsabilité de l'État en ce qui concerne la sécurité sociale de ses citoyens est égale à la responsabilité exercée par un père sur ses enfants. Comme le père est moralement et légalement responsable du bien-être et du maintien de sa famille, l'État est responsable également de ses citoyens. Si un État n'accomplit pas son devoir à cet égard, et si le niveau de vie tombe au-dessous du minimum et que "la dignité de l'homme" est en danger, dans ce cas... Précis : l’État n’a pas sa raison d’exister. L'État islamique est enjoint à accomplir les devoirs suivants pour assurer la sécurité sociale à l'égard de ses habitants :
* Il ne doit pas laisser accentuer un fossé entre les riches et les pauvres au-delà des limites naturelles ; et s'il en est ainsi, l'État doit prendre les mesures nécessaires pour le resserrer à des limites équitables et naturelles, parce que dans un État islamique, le luxe et la privation des nécessités de base ne peuvent marcher main dans la main. Il ne tolérera jamais l'écoulement d'un excès de biens dans les poches de quelques gens, de manière à engendrer une pauvreté étendue.
* Il utilisera toutes les ressources économiques dans sa juridiction, fournissant ainsi à tous ses habitants des occasions adéquates pour gagner leur vie.
* Il ne permettra à aucun individu d'occuper et d'exploiter les ressources économiques primaires, et d'empêcher les autres de jouir des nécessités de la vie. Dans sa juridiction, chaque citoyen ayant un esprit sain. Et un corps solide aura l'occasion de gagner sa vie en utilisant toutes les ressources de production. Tous les gens sont égaux à l'égard des nécessités de base de la vie, ainsi, tous ont le même droit de bénéficier des moyens primaires de production. Ainsi, l'État islamique assurera les nécessités de base à tous ses habitants.
L'État islamique accordera à chaque citoyen les droits constitutionnels suivants : aussi longtemps qu'une personne est physiquement et mentalement prête à travailler, on doit lui offrir un métier selon ses capacités et ses besoins. En cas de maladie, l'État sera responsable de son traitement médical. Si quelqu'un est handicapé et ne peut pas gagner sa vie, ou si une femme devient veuve, ou si des enfants deviennent des orphelins, ou si quelqu'un reste sans emploi en raison d'un chômage, dans tous ces cas, l'État est responsable de se charger de tous leurs besoins.
Le système islamique pour la sécurité sociale est en accord avec la nature de l'homme tandis que ceux du communisme et du... Le capitalisme est dénaturé. Il place ses fondements sur la liberté, l’égalité de l'homme, la fraternité, l'amitié et la justice. La spécialité du système islamique de la sécurité sociale prend en compte des facteurs importants de l'existence, accompagnés d'une paix complète de l'esprit et de la sensation de sécurité. C'est une conception que les systèmes de sécurité sociale modernes ne pourront jamais atteindre. Le système islamique pour la sécurité sociale est réalisable et peut tirer l'humanité du gâchis présent. Le monde réalisera, tôt ou tard, la valeur de ce système de sécurité sociale et l'adoptera même s'il n'embrassera pas l'Islam formellement.
Zayd Ibn Aslam, selon son père, raconte : "Omar avait l'habitude d'aller en patrouille pendant la nuit, seul. La compassion du Calife Omar, mais si quelqu'un voulait l'accompagner, il ne l'en empêchait pas." Une nuit, raconta Aslam, je lui demandai la permission de l'accompagner. Il consentit, et je marchais avec lui toute la nuit. Vers minuit, nous sortîmes de la ville et... Nous vîmes un feu de camp. 'Omar me dit : "Aslam, quelqu'un a fait halte à cet endroit : allons voir qui c’est." Nous nous approchâmes du feu et nous aperçûmes une femme en compagnie de deux ou trois petits enfants qui pleuraient. La femme était occupée à faire du feu sous un pot, et disait aux enfants : "Ne pleurez pas ; dormez jusqu'à ce que la nourriture soit prête, alors vous mangerez. Que Dieu nous rende justice de 'Omar, qui, lui, dort rassasié, alors que moi et mes enfants, nous souffrons de la faim !"
En entendant ces paroles, 'Omar eut les larmes aux yeux. Il salua la femme, qui lui rendit son salut. Puis il lui demanda s'il lui était permis d'approcher. "Si vous venez avec de bonnes intentions," répondit-elle, "approchez." Alors 'Omar lui demanda ce qui lui était arrivé. La femme raconta : "Je suis partie de mon pays avec mes enfants pour me rendre à Médine. J'ai été obligée de m'arrêter ici, par la fatigue et la faim, et maintenant la faim nous empêche de dormir, moi et mes enfants."
"Mais," dit 'Omar, Pourquoi invoques-tu Dieu contre 'Omar ?" Elle répondit : "Il a envoyé mon mari à la guerre, où il a été tué et je suis restée dans la misère avec mes enfants !" 'Omar lui demanda ce qu'il y avait dans le pot. "Rien que de l’eau, mais j'ai allumé le feu pour apaiser mes petits, et qu'ils dorment jusqu'à demain matin." Aussitôt 'Omar s’éloigna, raconta Aslam, en me demandant de le suivre. Nous courûmes vers la ville et allâmes à la boutique d'un marchand de farine. Mais le marchand ne s'y trouvait pas. Nous allâmes à sa maison, et 'Omar le réveilla, le fit sortir de sa maison et acheta un sac de farine.
Nous allâmes ensuite chez le boucher et 'Omar demanda de la viande. "Je n'en ai pas, Prince des croyants, dit le boucher, mais j'ai de la graisse.” 'Omar acheta une bourse de graisse. Les gens (du bouclier) lui dirent : "Amir al mou'minîne, nous allons la porter." "Non, allez," leur dit-il, "j'ai quelqu'un avec moi." Alors, continue Aslam, je ne doutai point qu'il me dirait de porter la charge. Mais lorsque les... gens furent partis, il prit le sac de farine sur ses épaules et me demanda de placer la bourse de graisse par-dessus. Je dis : "Prince des croyants, laisse-moi porter cela !" Mais il répliqua : "Aslam, si tu prends cette charge, qui portera la charge de mes péchés ? Et qui prendra sur lui l'effet de la prière de cette femme ?" Et 'Omar pleura si fort, que je craignis de le voir défaillir.
Puis nous courûmes en toute hâte vers la femme, et 'Omar déposa sa charge. La femme dit : "Que Dieu te récompense ! Tu es plus digne d'être le gardien des pauvres que 'Omar". 'Omar, de sa main, prit un peu de graisse et la mit dans le pot. Il engagea la femme à préparer la pâte, puis il me dit d'aller chercher du bois.
Lorsque je rapportai le bois que j'avais recueilli, voilà que, par le Dieu Tout-Puissant, je vis 'Omar, la barbe par terre, soufflant sur le feu, sous le pot. La femme plongea dans l'eau, par petits morceaux, la pâte qu'elle avait préparée dans une assiette, et lorsqu'elle fut cuite avec l'eau et la graisse, 'Omar la mit dans l’assiette, fit asseoir la femme et les enfants et leur dit : "Maintenant, toi et tes enfants, mangez et rassasiez-vous. Rends grâce à Dieu, et prie pour 'Omar, qui n'était pas au courant de votre situation". Ensuite, il rentra en ville." (At-Tabari) 514