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An-Nasr Vendredi #224 (Les persécutions contre le prophète et les musulmans)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #224 (Les persécutions contre le prophète et les musulmans)
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 14 mars 2008
- numéro
- 224
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000587
- contenu
-
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Ali - nasr
Vendredi N°224 du 14 mars 2008
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon.
Les Qouraichites, dès les premiers moments de la mission du Prophète, employèrent les moyens les plus redoutables pour étouffer l'appel à l’islam. Ils se réunissaient, se consultaient et décidèrent finalement d'user de châtiments à l'égard des musulmans, afin de les éprouver au sujet de leur religion. Ainsi, chaque chef de clan fondit sur ceux qui, parmi sa tribu, avaient embrassé l'islam. Ils provoquèrent chez eux des malheurs dont le simple récit fait frémir. Abou Jahl était parmi ceux qui étaient les plus mauvais. Toutes les fois que celui-ci apprenait que quelqu'un de noble et de riche s'était converti à l'islam, il allait le blâmer et l'humilier, menaçant de le ruiner. Lorsque le converti était un faible, Il le frappait et le soumettait au chantage. Bilal, qui était à l’époque l'esclave d'Oumayya ibn Khalaf Al-Jamhi, subissait les pires châtiments de celui-ci : il le torturait en l'exposant sous la chaleur torride du soleil, il l'étalait sur le sol rocailleux puis envoyait chercher une énorme pierre qu'il lui déposait sur la poitrine en disant : « Tu resteras ainsi jusqu'à la mort, à moins que tu renies ta foi et que tu adores Al-Lât et Al-Ozzâ ». Alors, gémissant sous le poids de la pierre, Bilal ne cessait de répéter : « Ahad ! Ahad ! Unique ! Unique ! ». Abou Bakr le racheta pour mettre fin à son supplice, puis il l'affranchit.
‘Ammar Ibn Yasser, son père Yasser et sa mère Soumayya se convertirent à l'islam. Alors, les associateurs, avec à leur tête Abou Jahl, les exposaient sur le sol extrêmement brûlant et ensuite les torturaient. Yasser mourut à la suite des tortures. Soumayya fut transpercée par la lance d’Abou Jahl et elle succomba également. Ainsi, elle fut la première martyre de l'Islam. Qouraichites redoublèrent de violence à l’encontre de ‘Ammar, tantôt le traînant au sol, tantôt lui posant une grosse pierre sur la poitrine, tantôt le plongeant dans l'eau avec l'intention de le noyer. Ils lui dirent : « Nous ne te lâcherons que lorsque tu auras insulté Mohammad ou lorsque tu auras glorifié Al-Lât et Al-Ozzâ ». Celui-ci n'en pouvant plus, leur donna satisfaction et fut libéré. Troublé, il alla trouver le Prophète pour s’excuser. À ce sujet, Allah révéla le verset : « Quiconque a renié Allah après avoir cru, sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi [...] » (C16 V106).
Étant sous la protection de son oncle paternel Abou Talib, personne n'osait commettre de bassesses à l’encontre du Messager d’Allah. En effet, Abou Talib faisait partie des grandes personnalités de la Mecque. Très respecté, il était difficile que quelqu'un eût le courage de s'attaquer à ses protégés ou de s'emparer de leurs biens. Cette situation inquiéta les Qouraichites. Voyant leur faiblesse face au rang d’Abou Talib, ils choisirent la voie de la négociation avec Abou Talib. Ibn Ishaq raconte que des hommes parmi les nobles de Qouraïch allèrent voir Abou Talib et lui dirent : « Ô Abou Talib ! Ton neveu a insulté nos dieux, dénigré notre religion, a traité d’insensés nos savants et a considéré nos ancêtres comme des égarés. Soit tu l’éloignes de nous ; soit tu nous le laisses, car tu es comme nous dans notre désaccord avec lui, et alors nous te débarrasserons de lui ». Abou Talib leur répondit avec bienveillance et sagesse, et ils s’en allèrent.
Venu pour la seconde fois chez Abou Talib, les Qouraichites durcirent le ton plus qu'ils ne l'avaient déjà fait. Ils lui dirent : « Ô Abou Talib ! Il ne fait aucun doute que nous respectons ton âge, ta noblesse et la dignité de ton rang. Nous t'avions demandé d’éloigner, de retenir ton neveu, mais tu ne l'as pas fait. À présent, nous ne supportons plus de le voir insulter nos aïeux, traiter de stupides nos savants et critiquer nos... divinités. Soit tu l'éloignes de nous, soit nous le combattons et toi avec, jusqu'à ce que périsse l'un des deux camps ». Abou Talib fit alors venir le Prophète et lui dit : « O mon neveu ! Ton peuple est venu me voir et m'a dit ceci et cela. Ménage-moi et ménage-toi. Et ne me charge pas de ce que je ne saurais supporter ».
Le Messager d'Allah, qui pensait que son oncle avait changé d’avis et qu’il allait cesser de le secourir, répondit : « Ô mon oncle ! Je jure par Allah que même s'ils mettaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour me faire renoncer à cette affaire, je n'y renoncerais jamais jusqu’à ce qu’Allah la fasse triompher ou que j'y périsse la vie ».
Sur ces mots, il fondit en larmes et se leva. Lorsque le Prophète eut tourné le dos pour partir, Abou Talib l'appela et lui dit : « Va, mon neveu. Fais ce qui te plaira. Je jure par Allah de ne jamais te livrer à tes ennemis ».
Lorsque les Qouraichites constatèrent que le Message d'Allah poursuivait toujours sa démarche, ils... comprîtes : qu'Abou Talib avait refusé de le livrer et de cesser de le secourir, et est prêt à se séparer d'eux et à les prendre pour ennemis. Ainsi, ils allèrent le voir en compagnie de 'Oman : Ibn Al-Walid Ibn Al-Moughira et lui dirent : « Ô Abou Talib ! Voici un jeune homme. Il est le plus robuste et le plus beau des jeunes Qouraichites. Alors, prends-le et tu profiteras de son intelligence et de son aide, et adopte-le, il sera à toi. En retour, livre-nous ton neveu qui a contredit ta religion et celle de tes ancêtres, il a divisé ton peuple et considéré comme sottises nos croyances. Ainsi nous le tuerons. Ce sera un homme en échange d’un homme ». Abou Talib leur répond : « Oh ! Il s'agit là d'une piètre proposition. Vous me demandez de prendre votre fils pour l'élever et de vous livrer le mien pour que vous le tuiez ? Par Allah, ceci ne se fera jamais ».
Les agressions contre le Messager d'Allah. L’hostilité des Qouraichites envers Mohammad et ses disciples s’envenima et les atteintes portées à la personne du... Prophète furent nombreuses. Abou Lahab, oncle du Prophète, était le plus enclin au mal. Il accusait plus que quiconque le Prophète de menteur. C'était un ennemi irréductible de l'islam et des musulmans. Il était également le voisin du Prophète. Il déversait devant sa porte toutes sortes d’immondices et de pourritures. Toutes les fois qu'on lui jetait cette saleté, le Messager d'Allah la prenait à l'aide d'un bâton puis la jetait dans la rue. Il disait ensuite : « O fils de ‘Abdel Mouttaleb ! Quelle sorte de voisinage est-ce là ? ».
La femme d’Abou Lahab, Oum Jamil, fille de Harb Ibn Oumayya et sœur d'Abou Soufiane, n'était pas moins déterminée que son mari à nuire au Messager d'Allah. C'était une femme acariâtre et dure, développant sa langue contre lui, forgeant des mensonges et des intrigues à son égard. Lorsqu'elle entendit ce qu'Allah avait révélé à son sujet et au sujet de son époux (cf. sourate n° 111 : Al-Masad), elle prit une pierre et alla trouver le Prophète. Alors qu’il était en face d’elle, assis. Dans la mosquée de la Kaaba, en compagnie d'Abou Bakr, Allah l'aveugla et elle ne vit que ce dernier. Elle lui dit alors : « Abou Bakr, où est ton compagnon ? J'ai appris qu'il me dénigre. Par Allah, si je le trouve, je frapperai sa bouche avec cette pierre... Et je suis poétesse ». Sur ces mots, elle ajouta : « Nous refusons de lui obéir, repoussons son appel et dénigrons sa religion ».
Un jour, le Prophète priait dans l’enceinte de la Kaaba alors qu'Abou Lahab et sa clique étaient assis en ce lieu. Soudain, ‘Oqba Ibn Abi Mou'ait apporta des restes d’un chameau égorgé et attendit jusqu'à ce que le Prophète se prosterne pour les lui poser entre les épaules. Alors tout le groupe se mit à rire sous l'emprise de la gaieté et de l'exubérance. Le Messager d'Allah resta prosterné jusqu'à l'arrivée de Fatima qui ôta les saletés de son dos. Il releva la tête et dit par trois fois : « Seigneur, préserve-moi des Qouraichites ».
Le Prophète, face au danger qui menaçait ses compagnons, leur proposa d’émigrer vers l’Abyssinie. (L'Éthiopie). Ainsi, au mois de Rajab (septième mois de l'année hégirienne) de la cinquième année de l'avènement de la prophétie, eut lieu la première émigration de l’Islam. Le groupe était composé de 12 hommes et de 4 femmes et parmi eux se trouvait Othman ibn 'Affan, accompagné de son épouse Rouqaya, la fille du Messager d'Allah. Le départ de ces émigrants eut lieu dans la nuit par crainte des Qouraichites. Arrivé sain et sauf en Abyssinie (Éthiopie) malgré la tentative des Qouraichites pour le rattraper, ce groupe de musulmans fut bien traité.
Lorsque les Qouraichites apprirent que les émigrants s’étaient établis en sécurité en Éthiopie, ils décidèrent d’envoyer deux hommes robustes de Qouraïch à Al-Najashi (le Négus, roi d’Abyssinie) pour qu’il renvoie les émigrants et les expulse de son pays. Ils envoyèrent alors ‘Abdullah Ibn Abi Rabi’a et ‘Amr Ibn Al-‘As, chargés de cadeaux à l'intention du Négus et de ses généraux. Les deux hommes arrivèrent chez les patriarches auxquels ils fournirent des arguments. en faveur de l'expulsion des musulmans et leur offrirent des cadeaux afin d’obtenir leur soutien dans leur plaidoirie auprès du Négus. Après cela, ils rencontrèrent le Négus et lui offrirent également des présents que ce dernier accepta. Ils lui parlèrent ensuite en ces termes : « O Roi ! Des jeunes gens insensés se sont réfugiés dans votre pays. Ils ont quitté la religion de leur peuple et n'ont pas pour autant embrassé la vôtre. Ils ont suivi une religion qu'ils ont créée de toutes pièces et que personne ne connaît, ni nous, ni vous-mêmes.
Aussi, avons-nous été dépêchés auprès de vous par les nobles de leur peuple, par leurs pères, leurs oncles et leurs clans qui vous demandent de les leur rendre, car ils veillent sur eux mieux que quiconque et savent mieux que quiconque ce qu'ils ont eu à leur reprocher ». Les généraux dirent : « O Roi ! Livre-les à ces deux hommes pour qu'ils les conduisent dans leur pays et auprès de leur peuple ». Le Négus tenait, avant de prendre sa décision, à examiner la question et à écouter toutes les parties. Il envoya donc chercher les musulmans qui, ensuite, se présentèrent, prêts à dire la vérité sous toutes ses formes. Le Négus leur dit : « Quelle est donc cette religion pour laquelle vous vous séparez de votre peuple, sans embrasser la mienne, ni aucune des autres religions ? ». Ja'far ibn Abi Talib, en qualité de porte-parole, dit : « Ô roi ! Nous faisions partie des gens de l'ignorance et, comme eux, adorions les idoles, mangions de la bête morte, pratiquions les turpitudes, rompions les liens de parenté et maltraitions nos voisins. Les plus forts parmi nous se nourrissaient des plus faibles. Nous vivions ainsi jusqu'au jour où Allah nous renvoya un Messager qu'il choisit parmi nous, un Messager dont nous connaissons la généalogie, la franchise, l'honnêteté et la chasteté. Il nous a appelés à croire en un Dieu unique que nous devons adorer, et à abandonner tout ce que nous adorions autre que Lui, nous et nos ancêtres, comme pierres et idoles. Il nous a ordonné de dire... La vérité, d’être fidèles à nos engagements, d’honorer les liens de parenté, d’assurer le bon voisinage, d’éviter le crime et le versement du sang. Il nous a interdit la méchanceté, le mensonge, l'abus des biens des orphelins et l'accusation des femmes vertueuses. Il nous a ordonné d'adorer Allah, Lui Seul, sans L'associer à rien ni à personne, d’accomplir la prière, de s’acquitter de la Zakat et d'observer le jeûne. Nous avons cru en lui et nous l'avons suivi en ce qui lui venait d’Allah : nous avons adoré Allah, Lui Seul, sans Lui associer aucun autre ; nous avons considéré comme illicite ce qu'on nous a interdit et comme licite ce qu'on nous a autorisé.
Alors notre peuple nous a agressés, torturés, tourmentés à cause de notre religion, afin de nous faire retourner à l'adoration des idoles au lieu d'Allah le Très Haut, et aux perversités que, jadis, nous considérions comme licites. Lorsqu'ils nous eurent contraints, lésés de nos droits, réduits à la misère, ne nous laissant aucune chance de pratiquer notre foi. Religion, nous sommes partis vers votre pays ; nous vous avons choisi à l'exclusion des autres, pour être sous votre protection et nous espérons, ô roi, qu'auprès de vous, nous ne subirons aucune forme d'injustice ». Le Négus dit alors : « Peux-tu me dire tant soit peu de ce qu'Allah a révélé ? ». Ja'far répondit : « Oui ». Le Négus lui dit : « Récite-le moi ». Ja'far lut des passages de la sourate Maryam. Le Négus pleura alors jusqu’à mouiller sa barbe. Ses évêques pleurèrent aussi à mouiller leurs livres lorsqu'ils eurent entendu la sourate. Le Négus dit ensuite aux évêques : « Il ne fait pas de doute que ceci et ce que ‘Issa avait apporté sortent de la même niche ». Se retournant vers les deux émissaires, il dit : « Partez ! Par Allah, je ne vous le livrerai pas. Ils sont sous ma protection ».
Source : sajidine.com
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