Issue
L'Appel #26
- Titre
- L'Appel #26
- Editeur
- L'Appel
- Date
- mars 1999
- numéro
- 26
- Résumé
- Mensuel Islamique de Formation et d'Information Générale
- nombre de pages
- 12
- Sujet
- Abdoulaye Fodé Doukouré
- Aboubacar Doukouré
- Action sociale
- Construction mosquée
- Fondation Omar Ben Khattab
- Moussa Yugo
- Hadj
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Commission Nationale d'Organisation du Pèlerinage à La Mecque
- Aïd el-Fitr
- Ahmed Simozrag
- Détenteur des droits
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000548
- contenu
-
Mars 1999
ZHULIqada
ZHULIhua 1419
N° 026
Burkina Faso : 200 F CFA
Zone UEMOA : 250 F CFA
Autre Afrique : 400 CFA
Europe DOM, TOM : 1 Euro
Autres pays : US $ 2
“Que tous ceux qui m’écoutent transmettent le message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith)
Le leadership à travers l’exemple du Prophète - P. 6
L’identité culturelle du musulman.
Le musulman et sa langue.
La spiritualité pa Anglo-Américaines sur l’Irak
EDITO
Ils étaient nombreux ce jour-là. Nombreux à écouter le vibrant message du dernier des envoyés de Dieu. À dos de chameau, d'âne ou à pied, ils étaient venus des quatre coins de la péninsule arabique pour confluer vers la cité de la Mecque, dès qu’ils avaient appris que le messager devait, cette année-là, conduire le pèlerinage. L'histoire retiendra qu'ils étaient environ 140.000, ce neuvième jour de Zul Hidja (Onzième mois lunaire) de l’an 10 de l’Hégire, à avoir été témoins des enseignements. de ce discours qu'il ne serait pas exagéré de qualifier de meilleur exposé sur les droits de l'homme. Ce discours qualifié de sermon d'adieu, c’était dans la vallée d'Arafat. La station en ce lieu historique et sacré fait partie des rites obligatoires du pèlerinage. Aussi bien pour les pèlerins que pour les non-pèlerins, le jour d'Arafat demeure avant tout celui du pardon et de la rémission des péchés.
À l’avènement du onzième mois de la dixième année de l’Hégire, le prophète Mouhammad (SAW) a annoncé son intention de conduire lui-même le pèlerinage. Répandue comme une traînée de poudre, la nouvelle parvint aux tribus du désert et dans les contrées les plus reculées. Le retentissement de la nouvelle a été tel que, déjà au départ de Médine (pour la Mecque), il y avait aux côtés du prophète et de l'ensemble de ses épouses, environ trente mille personnes. L’entrée à la Mecque a, cette année-là, été mémorable. La main droite tendue en signe de supplication, Mouham- LE PELERINAGE D'ADIEU DU PROPHETE (S.A.W) mad (SAW) à la vue de la Ka’aba s’est adressé à Dieu en ces termes : "Ô Dieu, fais que cette Maison reçoive toujours davantage d’honneur, de glorification, de dons, de vénération et de pitié de la part des hommes." Malgré une santé chancelante, le prophète s'efforcera d’accomplir le pèlerinage. Avec la méthodologie et la sagesse qu’on lui connaît, il enseignera aux fidèles tous les rites du pèlerinage qu’il ne manquera pas de promulguer. Comme pour fixer dans les mémoires les enseignements reçus, il dira à ses compagnons : "Accomplissez votre pèlerinage de la manière dont je l’accomplis", "Apprenez vos rites de ce que je fais."
Pendant ce pèlerinage, le prophète, dans une halte qu'il a effectuée dans la vallée de Arafat, a prononcé un sermon qui est resté célèbre dans l’histoire de l’Islam, tant il est riche en enseignements. C’était le vendredi 9 Zul Hidja de l’an 10 de l'Hégire. Du haut de la colline Jabal ar-Rahima (mont de la Miséricorde) du mont Arafat, le prophète Mouhammad (SAW) s’adressa à environ. 140.000 personnes. Les idées fortes de cette déclaration sont la proclamation :
- du caractère sacré de la Vie (du sang) au même titre que celle du mois de Zul Hidja, du jour et de la cité d’Arafat ;
- de l’inviolabilité des biens et de l’honneur de la personne humaine ;
- du respect de l’engagement ;
- de l'interdiction de l'usure et de l'intérêt ;
- de la lutte contre Satan le lapidé ;
- des droits de la femme et la nécessité pour les hommes de les respecter scrupuleusement ;
- des droits et devoirs des époux ;
- du respect des cinq piliers de l’Islam ;
- du respect des règles d’or de la fraternité entre musulmans ;
- de l’égalité entre les hommes quel que soit leur race, sauf par la piété ;
- du sceau de la prophétie ;
- du Coran et de la Sounna comme les sources véritables et principales de l’Islam.
De la conclusion du prophète, on retiendra cet appel : “Que tous ceux qui m’écoutent transmettent ce message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que... Ceux qui m’écoutent directement. Message clair ayant sans nul doute guidé les pas des premiers compagnons qui ont fait de la transmission de l’Islam un véritable credo. “Ai-je transmis mon message, fidèlement ?” dira-t-il pour terminer. Dans un puissant murmure d’assentiment, la foule dira “oui”. “Sois témoin Ô Allah, que j’ai transmis ton message à ton peuple”, conclut le messager.
Le discours prononcé par le prophète était un véritable testament. Le même jour, en effet, le dernier verset du Coran fut révélé. Le verset annonça que la mission était complètement achevée. “Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion et accompli pour vous Mon bienfait. Et J’agrée pour vous l’Islam comme religion” (Coran, verset 3, sourate 5).
Au lendemain de ce jour, c’est-à-dire le 10 du mois de Zul Hidja (cour de la fête de l’Aïd El Khebir), le prophète donna une fête, surtout aux pauvres parmi les pèlerins. Attendant l’afflux de centaines de milliers de personnes, il avait amené une centaine de chameaux. dont il égorgera 63 de sa propre main. Il affranchira.
La notion du bien et du mal est intrinsèquement connue de tous, même si, malheureusement, elle ne conditionne pas systématiquement la conduite de chacun. Fort heureusement, les hommes s'accordent sur le fait que tuer, violer, escroquer, faire des faux témoignages, diffamer sont des méfaits et qu’à ce titre, ils doivent non seulement être proscrits mais aussi passibles de sanctions appropriées.
Également selon plusieurs sources, 63 esclaves. Ce pèlerinage aura été celui de l’adieu. Trois mois plus tard, le prophète allait être rappelé à Dieu à l’âge de 63 ans. Incontestablement, le pèlerinage d’adieu a fait d’Arafat un lieu historique important pour l’Islam. Au-delà de l’aspect historique, Arafat est un territoire sacré ; mieux, la station à Arafat est un rite obligatoire du pèlerinage. Le neuvième jour de Zul Hidja, en effet (jour d'Arafat), tous les pèlerins (y compris les malades et les plus faibles) doivent se retrouver à Arafat dans le but de se faire. pardonner leurs péchés. Sur l’aire d’Arafat, les pèlerins doivent redoubler d’ardeur dans les invocations et les implorations du Très-Haut jusqu’au coucher du soleil. Du reste, ils ont tout intérêt à le faire, car Allah promet de pardonner aux pèlerins présents tous leurs péchés antérieurs. Selon Aïcha, le messager a dit : “Il n’est pas un jour où Dieu affranchit Ses créatures du feu de l’Enfer plus que le jour d’Arafat” (Rapporté par Moslim). Aussi, celui qui a manqué la station d’Arafat n’a pas de pèlerinage, car le prophète a dit : "Le pèlerinage c’est Arafat" (Ahmed et Tirmidy).
Pour les non-pèlerins, Arafat demeure également un jour important. Pour eux, en effet, le messager a recommandé le jeûne (ce qui est strictement interdit pour le pèlerin). "Une absolution de deux années, une antérieure et une ultérieure, est accordée à celui qui jeûne le jour d’Arafat..." a dit Mouhammad (SAW) dans un hadith rapporté par Moslim.
L’Appel Daniel Youssef Leclerq (in L'index N° 11, décembre 1989) L’APPEL Récépissé N° : 2010/MIJ/CA-TGI/OUA/P.F.
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BURKINA FASO
L’Appel N° 026 de Mars 1999
L’Appel au quotidien
Mosquée Fodé Abdoulaye Doukouré
LE PRIX DE LA PATIENCE
Les fidèles musulmans de la ville de Djibo, la capitale du Soum, ont vécu un événement hautement historique le vendredi 05 Février 1999. Ce jour-là, en effet, la Mosquée du célèbre Cheick Tidjanite, le Cheick Fodé Abdoulaye Doukouré, détruite par le colonisateur et reconstruite par le fils Aboubacar Doukouré, a été inaugurée. La cérémonie, qui a réuni des milliers de fidèles musulmans parmi lesquels de hautes personnalités, est le couronnement de soixante années de patience. “Ô vous qui avez cru ! Prenez aide dans la patience et dans la prière ! Dieu est... certainement avec les patients”. Cet enseignement que le Saint Coran nous donne au verset 153 de la Sourate 2 est destiné à accompagner le croyant, à le guider dans toutes ses entreprises pour en assurer le succès. Le Cheick Fodé Doukouré dont on aime à rappeler aujourd’hui encore les hautes qualités spirituelles et la conviction ferme aux paroles d’Allah, était certainement bien placé pour apprécier la profondeur de ce verset et la saveur des fruits qui dérivent de sa juste compréhension.
Toute sa vie, il l’avait consacrée à enseigner ces valeurs inestimables que sont la patience et la générosité. À ses talibés, il avait appris à vivre l’Islam vrai, à placer toute la confiance en Dieu. À ses détracteurs, il avait montré que le pardon au nom de Dieu est une qualité qui transforme les pires ennemis en amis chaleureux. Aux colonisateurs et à l’administration centrale qui lui avaient mené la vie dure (au point de l’envoyer en prison pour 18 ans pour les premiers), il avait enseigné la force de la vérité sur le... mensonge, de la justice sur l’injustice. Les fidèles qui ont eu le privilège d’ouvrir la nouvelle Mosquée de Djibo, 58 ans après la destruction de la première, 41 ans après la sortie du Cheick Fodé de prison et 25 ans après sa mort, mesureront-ils l’événement à sa juste portée ? On est en droit de le penser d’autant plus que le fils Dr Aboubacar Doukouré, le principal artisan de cette reconstruction, a tenu à situer les choses dans leur contexte islamique. “Aujourd'hui, a-t-il dit dans son discours inaugural, grâce à Dieu, nous avons pu réaliser son projet en reconstruisant la mosquée au même endroit. Mais cela ne doit pas nous pousser à la présomption ni à l'arrogance. Dieu Tout-Puissant a dit dans le Saint Coran au verset 36 de la 4e sourate : (...car Allah n'aime pas en vérité, le présomptueux, l'arrogant)”. Ce rappel était utile et bien à propos. Car quoi de plus facile en pareilles occasions que de céder au triomphalisme ingrat ? Il convient de rappeler en effet, que le Cheick Fodé Doukouré à sa sortie Le prisonnier avait demandé à reconstruire sa mosquée sur son ancien site. Mais c’est en vain qu’il sollicitera cette autorisation. Le colonisateur, après avoir rasé la mosquée, avait obligé les fidèles à transporter sa terre loin des lieux. L’intention était visiblement de faire disparaître ce symbole de Dieu et de priver ainsi le Guide et sa communauté de leur source de spiritualité.
Le Cheick finira par ériger sa mosquée à quelques pas du site de l’ancienne, en étant convaincu toutefois que la récompense du bien sera toujours le bien, et que la volonté du Seigneur des univers se réalise toujours en dépit de l’hostilité des infidèles. C’est toujours en respect de la parole de Dieu qui recommande l’unité des musulmans que le Cheick Abdoulaye Doukouré renoncera à célébrer la prière de vendredi dans sa nouvelle mosquée. Les recommandations divines passaient chez lui avant toute satisfaction personnelle. Responsable et leader islamique, il l’était par sa simplicité, sa sincérité et par le bon exemple qu’il donnait à. ses élèves. Fondateur du quartier Hamdalaye de Ouagadougou, le Cheick Fodé a profondément marqué l’histoire de l’Islam au Burkina Faso. Il a beaucoup contribué au réveil de la foi musulmane, et ses nombreux élèves se comptent aujourd’hui encore parmi les sages de la communauté au Burkina. L’exemple le plus illustratif est celui du vieux Moussa Yugo, responsable de la Mosquée Tidjania du quartier Bilbalogo de Ouagadougou. Très présent encore dans le travail islamique malgré son âge, le vieux Yugo a été le tout premier tuteur de l’Association des Élèves et Étudiants Musulmans du Burkina (AEEMB) avant que celle-ci ne dispose de son propre siège national. Son engagement pour la cause de l’Islam est le témoignage vivant de la force de l’enseignement de son maître. Le bon arbre donne toujours de bons fruits, dit l’adage. La reconstruction de la Mosquée de Djibo, outre qu’elle comble un des vœux de ce chef musulman et récompense surtout sa patience, nous rappelle aussi les grandes qualités de l’homme. Malgré les Tracasseries et toutes les vexations subies, le Vieux Fodé n’a jamais oublié Dieu. La joie légitime qui pouvait habiter les fidèles à la cérémonie du vendredi 5 février 1999 n’a pas empêché le Dr Aboubacar Doukouré de rappeler que l’ouverture de la Mosquée devait être placée sous le signe du pardon et cela dans l’authentique tradition du Prophète (SAW). Il a rappelé notamment le fait que Mouhammad (SAW), lorsqu’il fut chassé de la Mecque, sa ville natale, dans la peur, l’inquiétude et les souffrances diverses, et que plus tard il devait reconquérir triomphalement la même ville à la tête de cent mille croyants, le Messager d’Allah, au lieu de la vengeance et du triomphe, se courba plutôt sur son chameau en signe de modestie et de reconnaissance à son Seigneur. Imitant ce caractère, cette noble tradition du Prophète, le Cheikh Doukouré Abdoulaye, quand il fut libéré de prison, pria ses gardes de le reconduire dans sa cellule avec le prétexte qu’il y avait oublié un objet. À ces derniers qui répondirent après Vérification qu’ils n’y avaient rien retrouvé, il insista pour y être retourné. Une fois à l’intérieur de la prison, il leur fit simplement savoir qu’il voulait prendre tous les présents à témoin du pardon qu’il avait accordé à ceux qui étaient impliqués dans son arrestation et cela à cause de Dieu Tout-Puissant.
“Qui donc a meilleur parler que celui qu'a appelé Dieu, qui a agi dans le bien et qui a dit : “Je fais partie des musulmans". La bonne action et la mauvaise n'ont pas la même valeur. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur ; et voilà que celui envers qui tu avais une animosité devient tel, un ami chaleureux. Ce privilège cependant n’est accordé qu’à ceux qui ont patienté. Cela n'est le lot que de quelqu'un à la chance énorme”, Coran S 41, V 33 à 35.
C’est entre autres ces valeurs coraniques que le Cheik Fodé a légué à la communauté et que doivent s’efforcer de cultiver tous ceux qui, venus de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal et du Burkina, ont eu la chance de. participer à l’ouverture de cette Mosquée de la patience récompensée. Ce sera certainement la meilleure façon de perpétuer l’œuvre de ce grand dirigeant que fut le Cheik Fodé Abdoulaye Doukouré. Que Dieu lui accorde Sa miséricorde et lui donne le Paradis ! Amin.
Saad Bin Bass
L’Appel N° 026 de Mars 1999
Science & Culture
L’IDENTITÉ CULTURELLE DU MUSULMAN
Ceci est un extrait du brillant exposé de notre Frère El Hadj Cissé Mamadoude Kani (Côte d’Ivoire). Dans cet exposé fort appréciable, il est question de “l’identité culturelle du Musulman.” Dans son discours éloquent, le frère Cissé interpelle les musulmans sur leurs devoirs pour l’édification d’une société islamique nouvelle, loin des préjugés.
Malgré la noblesse des valeurs culturelles en Islam, cette religion de progrès et de bonheur n’a cessé d’être la cible des mécréants et des hypocrites. Aujourd’hui plus que jamais, la haine et l’animosité sont intenses et multiformes. Nous essayons d’attirer l’attention sur quelques-uns de ces sujets qui... Suscitent la crainte de la communauté musulmane et visent à ternir l’image de marque de l’Islam. Par ailleurs, des problèmes d’ordre interne empêchent l’Islam de jouer normalement le rôle qui lui est dévolu, il y a donc lieu d’identifier ces problèmes à côté des menaces extérieures.
LES MENACES EXTERNES
L’influence de la culture occidentale : l’Occident s’est donné une mission civilisatrice de l’humanité qui masque un dessein manifeste d’exploitation et qui se caractérise par la domination et l’acculturation. La réussite de cette mission occidentale nécessite l’anéantissement de l’Islam qui prône l’égalité, l’injustice et le partage. Après l’effondrement du bloc communiste qui fut la préoccupation première de l’Occident, l’arsenal de destruction est désormais dirigé dans sa totalité contre l’Islam et les musulmans. Les effets négatifs de la mondialisation se nourrissent de la culture athée et malthusienne. Elle ne s’inspire d’aucune source religieuse et ne se soucie d’aucune considération sociale. L’idée de village planétaire vise à uniformiser les civilisations humaines sous la bannière de l’American way of life. L’essentiel de ce mode de vie est prôné par la pensée unique et défie tout concept moral. Son cortège est la libéralisation du sexe ; la maximisation du profit par tous les moyens illicites et la vulgarisation des loisirs de tout genre. Les mesures établies et les idéaux religieux sont foulés aux pieds au profit de la recherche de l’argent et du pouvoir. La corruption, le trafic de la drogue, le blanchiment de l’argent sale, la prostitution et le proxénétisme sont couverts par le parapluie de la mondialisation, et les auteurs de ces crimes organisés exercent dans l’impunité absolue. L’immense pouvoir financier dont disposent les firmes multinationales ainsi que les moyens modernes de communication permettent aux acteurs de la mondialisation de réaliser les objectifs les plus inattendus.
LES PROBLÈMES INTERNES
L’ignorance
La majeure partie des membres de la communauté musulmane baigne dans une ignorance. humiliante de leur religion. La fâcheuse tradition de “l'érudisme” a fait des professionnelles de la connaissance religieuse, dont une infime minorité croit que la connaissance individuelle n’est pas une obligation. Cette ignorance de la religion fait des musulmans des proies faites pour les fauves anti-islamiques de tout bord.
La défaillance des érudits
En effet, malgré l’espoir que la masse place en nos Oustaz et autres Moualims (enseignants en arabe), ceux-ci ont fait une véritable démission, préoccupés qu’ils sont par d’autres problèmes. Les uns sont confrontés à un réel problème de survie, car n’ayant aucune source de revenu régulière, ces connaisseurs de la voie d’Allah quittent souvent cette voie pour chercher à manger. Les autres sont aveuglés par la recherche du prestige et des postes de responsabilité dans les différentes structures, oubliant l’humilité et la modestie qui doivent caractériser l’homme de Dieu. La troisième catégorie est représentée par les pratiquants du maraboutage. Sans aucune Connaissance suffisante de la théologie, beaucoup de soi-disant marabouts ont des pratiques proches du fétichisme sans rendre service ni faire honneur à l’Islam. L’hypocrisie est un comportement qui a existé surtout après la Hijira (émigration du prophète Mouhamed à Médine). Les hypocrites sont des individus qui vivent au sein de la communauté musulmane et qui se réclament de l’Islam, mais sans une véritable conviction religieuse. Si en public ils partagent le point de vue des croyants, en cachette, ils n’ont aucune sympathie pour la cause d’Allah et n’hésitent point à comploter contre les musulmans.
Le tribalisme : il s’agit du sentiment d’appartenance à une ethnie qui transcende la conviction d’adhésion et d’attachement au groupe musulman. Il est à l’origine de plusieurs différends entre musulmans, surtout pour les questions de mosquée et de leadership.
Les coutumes néfastes : c’est la persistance d’un certain nombre de pratiques anti-islamiques exercées comme rite religieux, c’est le cas du kouroubi. où la nudité des jeunes filles est mise en évidence devant les croyants en jeûne. Le charlatanisme et les pratiques divinatoires sont considérés comme des rites islamiques et pratiqués effectivement par les marabouts. La perception des sommes considérables à l’occasion des mariages sous prétexte de la dot et la mystification de la vie de la veuve et des conditions de son remariage. Quelles sont les perspectives d’avenir face aux menaces extérieures et par rapport aux grands espoirs que suscite l’identité culturelle musulmane ?
LES PERSPECTIVES D’AVENIR
Malgré les difficultés énumérées plus haut, l’Islam demeure une religion d’avenir et d’espoir face au matérialisme inhumain. Pour que l’Islam joue son rôle historique en tant que religion choisie d’Allah, il revient aux musulmans de prendre un certain nombre de mesures et d’adopter un certain nombre de comportements, surtout en tenant compte du contexte de la mondialisation et en prenant en compte les exigences du moment.
1. Restructuration des écoles Religieuses
L’école coranique est l’atelier qui forge l’identité islamique de l’adolescent qui, à son tour, aura la charge de former l’identité de ceux qui n’ont pas eu la chance de bénéficier de l’enseignement religieux. Ces établissements scolaires ont besoin d’être reformés en tenant compte de l’environnement réel que vivent les jeunes élèves et des exigences de leur mission !
2. Développement des moyens de communication : L’un des atouts majeurs des acteurs de la mondialisation se trouve être la communication. Elle est autant indispensable pour l’Islam qui a une mission universelle. Par rapport aux moyens de bord, il y a lieu de développer le système de prêche, de diversifier et d’enrichir son contenu et de multiplier les points d’intervention, en y englobant les marchés, les foires, etc. Les ouvrages de poche, les séminaires de formation et les cercles de rencontre doivent être multipliés.
3. Développement de l’activité économique. La doctrine de la spiritualité pure doit être dépassée pour... s’intéresser aux activités économiques dont les bénéfices pourront non seulement permettre la prise en charge des responsables religieux, mais aussi le financement des projets et des activités religieuses.
4. Intensification des actions sociales : La communauté musulmane doit se tourner vers l’assistance sociale par la création de centres sociaux et dispensaires, etc. La création d’ONG dans les divers domaines tels que la lutte contre le SIDA, l’encadrement des enfants de la rue, la réhabilitation des filles déscolarisées, la prise en charge des convertis.
5. Intensification du prosélytisme : Cette action visera à inviter les non-musulmans à la religion et à présenter l’islam sous des formes simplifiées et alléchantes. Le musulman qui a une mission émancipatrice de la race humaine, pour la protéger contre les méfaits de l’abus et les inconvénients de l’excès, doit se donner le devoir de redéfinir son identité sociale et culturelle ; d’une part pour se mettre à l’abri des effets néfastes des courants de. pensées matérialistes, et d’autre part pour tenter de venir au secours des illuminés qui en sont victimes. Pour ce faire, le musulman doit savoir les sources de son identité culturelle, sa spécificité par rapport à d’autres identités, les valeurs qu'elle véhicule et son impact dans la civilisation universelle. Le musulman doit accepter de se remettre en cause, de prendre des initiatives et de tenir compte de l’évolution de l’humanité et de la technologie.
Source : Bulletin mensuel de TAJMCI Octobre 1998 N°07 BARRY Adou 4 L’Appel N° 026 de Mars 1999 Science & Culture LU POUR VOUS Nouveau dialogue entre un musulman et un chrétien, Maître Ahmed SIMOZRAG - PASTEUR Yves GOASGUEN TOME 1/ CADIS 1ère Édition, Janvier 1999.
Ce livre est un dialogue. Dialogue au sens d’échanges de vues entre deux personnes. Dialogue aussi au sens d’ensemble de répliques d’échanges entre deux amis à travers des écrits. Maître Ahmed SIMOZRAG et Yves GOASGUEN, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, sont deux amis. Cette amitié, ils ont tissé. au fur et à mesure de leurs échanges. Ils l’ont entretenu assez régulièrement par des lettres, des réponses et des réflexions qui ne manquent assurément pas de pertinence. Ce qui est commun à ces deux amis, c’est bien leur foi : Maître Ahmed SIMOZRAG lui est né le 8 octobre 1942 à OUE-LED DJELLAL en Algérie où très tôt, il a acquis une solide formation islamique. À l’âge de 8 ans, il mémorisa tout le Coran. Docteur d’état en droit constitutionnel islamique, il est avocat au barreau d’Alger où il a commencé avant d’exercer longuement en France. Indésirable en France pour son engagement islamique et surtout pour son soutien à l’action du Front Islamique du Salut (FIS) dont il est le principal avocat, Maître Ahmed SIMOZRAG sera expulsé au Burkina le 31 août 1994 après 9 mois d’assignation à résidence à Florac en France. Maître est aujourd’hui fondateur du Centre Africain de Diffusion Islamique et Scientifique (CADIS) qui a édité ce livre. Yves GOASGUEN est quant à lui le responsable du Centre Culturel. Évangélique de Dori, dans le Sahel burkinabé depuis 1993. Arrivé au Burkina en 1989 en qualité de Volontaire du Service National, Yves GOASGUEN a d’abord enseigné au Collège Protestant de Ouagadougou avant de se voir confier la gestion du Centre Évangélique de Dori. Converti à l’âge de 17 ans, Yves est resté très tôt attaché à la Bible. Pour mieux connaître l’Islam, religion de l’écrasante majorité des Peuls (qu’il souhaite évangéliser), Yves s’est abonné à L’APPEL (le journal) dont il est un très fidèle lecteur. Rappelons que Yves est Français. En dépit de cette foi qu’ils ont en commun, Maître et Yves ont laissé apparaître dans ce livre, véritable dialogue, ce qu’ils ont chacun de cher, de propre et de singulier. Ce qui est cher à GOASGUEN, c’est bien la Bible, c’est bien Jésus, c’est bien le mystère trinitaire et bien d’autres préoccupations chères à l’église. Les préoccupations de Yves à travers ses lettres, ce sont des interrogations, ce sont des réponses aux interrogations de Maître, mais c’est aussi des critiques : Yves “le blanc” (Goasguen veut dire blanc en breton) s’interroge sur la crucifixion selon l’Islam. Il se demande qui est Jésus pour l’Islam. Il veut savoir ce que c’est que la charia, pourquoi l’Islam est violent ? Tout en donnant des éclaircissements sur la crucifixion, sur les qualités exceptionnelles de Jésus, sur l’authenticité de la Bible, il formule des critiques sur le Coran, les Hadiths, le prophète Mohammed, le comportement des musulmans, l’immoralité dans les pays musulmans, l’intolérance, la polygamie...
Maître, lui, est plus préoccupé par le Coran et sa défense. Il fait de la défense de l’honneur du prophète et de ses dires et actes un souci. Il cherche à présenter à travers ses écrits l’Islam. L’Islam non pas comme la simple religion de Mohammed, mais l’Islam comme une globalité, comme un tout qui intègre la foi en tous les livres révélés et en tous les prophètes, y compris Jésus. Tout comme Yves, Maître, dans ses écrits, répond aux préoccupations de son ami et formule des critiques. sur ses réflexions et pose aussi des questions. Maître répond ainsi aux questions sur Dieu, le Coran, le prophète, les Hadiths, l’excision, la polygamie, la prétendue divinité de Jésus, les miracles du prophète de l’Islam, le problème palestinien, la violence de l’Islam, les mouvements armés islamiques, les événements en Algérie, la mission de Mouhammed, les preuves de l’origine divine du Coran, les aspects scientifiques du Coran et ses récits historiques, ... Maître n’adhère pas à la version de l’Église sur la crucifixion de Jésus qu’il rectifie à la lumière du Coran. La Bible dans sa forme actuelle, il démontre qu’elle est altérée et falsifiée. Jésus, s’évertuera-t-il à le montrer, n’est pas Dieu, mais un simple messager. Il n’a pas été crucifié, il a plutôt été élevé comme le Coran l’indique ... Il serait bien prétentieux en ces quelques lignes de rendre compte du contenu de cet ouvrage qui représente deux ans d’échanges et surtout d’intenses réflexions et recherches. L’ouvrage comporte 414 pages et se compose de deux parties essentielles : la première partie (LA PRÉSENTATION, page 3 à 11) présente les deux acteurs et fait la genèse des débats. On y trouve l’exposé de Maître SIMOZRAG sur la “Lumière sur un mystère autour de Jésus, fils de Marie”. C’est cet exposé (dont une copie avait été transmise à Yves GOASGUEN par le journal L’APPEL) qui a été à l’origine des échanges entre les deux hommes.
Dans la deuxième partie de l’ouvrage (page 12 à 409) se trouvent les lettres de GOASGUEN et les réponses de SIMOZRAG. Le livre intéresse tous ceux qui sont intéressés par le dialogue islamo-chrétien. Il intéresse ceux qui veulent entreprendre des études comparatives sur l’Islam et le christianisme. Il intéresse surtout les intellectuels, musulmans comme chrétiens, qui peuvent y trouver sans nul doute des réponses à certaines de leurs préoccupations et mieux des réponses à des questions qu’ils se sont souvent posées au sujet de leur religion et qui sont restées sans réponses.
Sharif Souley H AD J 99 On prend les mêmes et on recommence. Alors qu’on avait cru à un sursaut d’orgueil après les dénonciations et les protestations sur la gestion mafieuse du pèlerinage 1998, voilà que les acteurs de ce scandale aux allures d'un western continuent de circuler librement encore. Oui et Non, les pèlerins de 1998 ont-ils été spoliés ? Oui et Non, des personnes, de surcroît des musulmans, étaient-ils chargés de veiller sur les intérêts des pèlerins et du Burkina en Arabie Saoudite et ont manqué ainsi à ce devoir ? Oui et Non, un tel manquement est-il passible de sanctions ? Oui, Oui et Oui est la réponse à ces questions.
Mais pourquoi donc ne parle-t-on pas encore de poursuite et de justice à propos de ce Hadj de la mafia ? Peut-être va-t-on nous brandir le prétexte de l’Inspection d’Etat qui n’a pas encore fini ses investigations. Mais n’est-ce pas vrai que dans les situations similaires, les auteurs des forfaits ont toujours fait l’objet de mesures préventives telles que les arrestations, les suspensions avant les poursuites ? Judiciaires ? Ou bien veut-on nous faire croire que le fait que l’ardoise de plus d’une centaine de millions ait été effacée, dispense les responsables d’un tel trou financier du compte logique qu’ils doivent rendre à la société ?
En toute honnêteté, nous croyons que non et mieux, nous estimons qu’avant la gestion du Hadj 99, les responsabilités devaient être clairement situées. Sans vouloir salir au préalable qui que ce soit sans preuves, nous sommes cependant gênés quelque peu de constater qu’en dehors du Secrétaire Permanent, ce soient encore les mêmes qui se soient arrogé toutes les responsabilités. On prend donc les mêmes et on recommence.
Pourvu seulement que les pèlerins soient servis et satisfaits du service et ne soient pas victimes des caprices de Délégués profiteurs. Des responsables musulmans dont le travail islamique se limite uniquement à l’organisation du Hadj, si ce n’est qu’ils ne s’intéressent qu’à l’odeur de l’argent du Pèlerinage. On les voit se bousculer au nom des Associations Islamiques. pour faire partie de la CNOPM. En dehors du Hadj, on ne les voit aucunement sur un autre champ de bataille au profit de leur religion. Le pèlerinage 99 s’organise avec les mêmes, même s’il y a un nouveau Secrétaire Permanent à qui on ne peut que souhaiter courage. La tâche, avouons-le, ne sera pas de tout repos. Pourvu que lui au moins se mette au-dessus de la mêlée et joue à la transparence vraie comme il l’a laissé entendre ces derniers temps.
L’APPEL
L’Appel N° 026 de Mars 1999
L’APPEL Islamique
PORTRAIT : LE PROPHÈTE DES LEÇONS D’UN LEADERSHIP BIEN MÉRITÉ
À la lumière de sa vie et de son œuvre. Ceci afin que tout dirigeant soucieux du contrat qui le lie à sa communauté puisse y retenir les leçons qui s’imposent. L’histoire de la vie du prophète de l’Islam est riche en enseignements. C’est un livre ouvert dont aucune page n’est pliée, aucune ligne n’est illisible et où chacun peut y trouver ce qui l’intéresse. Des noms de personnalités comme Alexandre, Dumas, Baudelaire, Napoléon Bonaparte et Autre ont brillé dans les ténèbres de l’histoire. Mais on ne retient d’eux que leur raison, leur éloquence, leur imagination fertile ou leur talent dans l’administration et dans le commandement. Quant au prophète Mouhammad (SAW), il a honoré le genre humain par des aptitudes personnelles grâce auxquelles Dieu l’a rendu digne de porter haut le Message de l’Islam. Ainsi, ceux qui ont douté de son message n’ont ni douté de sa grandeur, ni de la fertilité de son esprit. Par son sens de l’organisation et sa sagesse, Mouhammad (SAW) fut le premier à organiser un État dans un pays qui n’avait jamais auparavant connu une bonne organisation sociale.
Alors, quels miracles permirent à cet homme, qui n’avait hérité d’aucun pouvoir royal, de mettre en place un véritable État, bouleversant l’ordre existant ? Mouhammad (SAW), un homme intègre. La toute première valeur dont Mouhammad (SAW) fit montre est son intégrité morale ; ceci depuis sa tendre enfance. Ainsi, ni la distraction, ni l’insouciance de l’enfance n’ont eu raison de son sérieux ; il n’a jamais pris part au paganisme qui prévalait en cette époque de djahilyat. Il n'a jamais menti, ni porté faux témoignage même une seule fois. C’est pourquoi ses concitoyens le surnommèrent “Al Amin”, c’est-à-dire “le véridique”, “le digne de confiance”. Cette intégrité morale, Mouhammad (SAW) ne cessa d’en faire montre tout au long de sa vie. Ainsi, il résista à la corruption en déclinant l’offre des Quraïchites lorsque ceux-ci lui proposèrent richesse, pouvoir et notoriété en échange de l’abandon de l’appel à l’Islam. À son oncle paternel Abou Thaleb, porte-parole de son peuple, il répondit de manière énergique : “O oncle ! Par Dieu, s'ils mettaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour abandonner cette cause afin qu'Allah la fasse dominer ou que j'y périsse, je ne l'aurais jamais lâchée !”. Telle a été la réaction de Mouhammad face à la corruption. Et ce n’est pas la seule fois que Mouhammad (SAW) a manifesté son intégrité morale au grand jour. Rappelons-nous l’histoire des dépôts. À un moment où la corruption avait atteint un seuil inquiétant, les Quraïchites ne trouvaient à qui confier leurs trésors si ce n’est le prophète. [NDLR : personne, aujourd’hui, n’osera confier même une patte de poulet à certains imams ou dirigeants d’association ; suivez notre regard ....] Ceci malgré leur animosité pour ce dernier, plutôt pour son message en désaccord avec leurs coutumes. Ainsi, lorsqu’il devait émigrer à Médine, il n’emporta aucun centime avec lui. Il chargea plutôt Ali ben Abi Thaleb (R) de remettre à chacun son dû alors qu’au même moment les Quraïchites venaient de confisquer les biens et les richesses de ses alliés en exil à Médine. Cela démontre en même temps son attachement à la tolérance et au pardon.
Mohammad (SAW), figure de tolérance et de pardon. La tolérance et le pardon ont été l’expression même de l’amour du prophète pour le genre humain. C’est alors qu’on le voit, soucieux du sort de tous ceux qui sont à sa portée, se rendre à Thaïf. pour transmettre le message de la miséricorde aux habitants du pays de ses oncles. Là-bas, les nobles du pays renoncèrent aux mœurs sacrées des Arabes que sont l’hospitalité et la protection. Pire, ils le lapidèrent. Pendant qu’il cherchait refuge dans un jardin, Allah envoya l’ange Gabriel, Djibril, lui demander la forme de la vengeance qu’il recommande pour Thaëf. La réponse de l’homme aux caractères nobles fut : “Ô mon Seigneur, ils ignorent ce qu’ils font, accorde-leur Ton Pardon. Si tu n’es pas irrité contre moi, je ne redoute rien. En réalité, Ta Clémence me suffit largement.”
Avec les Mecquois, on se rappelle des pires tourments que ceux-ci lui ont fait subir ; des persécutions verbales jusqu’aux guerres sanglantes de Badr, d’Ouhoud, etc. Cependant, à la conquête de la Mecque, Mouhammad (SAW), devenu maître de la situation, les rassembla autour de la Kaaba, humiliés et sans défense. L’heure de la vengeance, plutôt celle de la punition légale et légitime, avait sonné. Mais la réaction de l’homme tolérant... et pardonnant fut autrement. Il les a tranquillisés en ces termes : “Apaisez-vous, ma mère mangeait de la viande sèche à la Mecque (signe de modestie). Allez-vous-en, vous êtes libres !” Oui, il se rappelait de son origine et du bienfait qu’Allah lui a fait. Et cela nous fait penser à sa dévotion pour le Seigneur et à sa reconnaissance pour les hommes.
3. Mouhammad (SAW), le dévot et le reconnaissant du bienfait des hommes. Le voilà, Mohammad (SAW), passant la majeure partie de la nuit en prière à tel point que ses pieds s’enflaient. Aïcha, son épouse, ne put s’empêcher de lui faire la remarque suivante : “Pourquoi toute cette peine alors que Dieu t’a pardonné tout péché antérieur et postérieur ?”. La réponse du dévot fut nette : “Ne dois-je pas être un serviteur reconnaissant ?”. Oui, il était reconnaissant, même à l’endroit de ses semblables. Aussi ne cessait-il de rappeler le nom de Khadidja, sa première épouse, bien que celle-ci n’était plus de ce monde. Cela a fini par irriter la jalousie de Aïcha. qui exigea qu’il oublie maintenant cette “vieille femme édentée”. Et sans détour, Mouhammad (SAW) répondit : “Comment pourrais-je l’oublier alors qu’elle m’a enrichi quand j’étais pauvre ? Elle m’a renforcé quand tout le monde m'abandonnait, elle a cru en moi quand on me traitait d’imposteur”. C’est bien là l’expression d’une reconnaissance et d’une compassion à l’endroit d’une personne chère, et par-delà de toute sa communauté. C’est pourquoi nous ne pouvons taire cette autre qualité de Mouhammad (SAW) : sa compassion pour la Umma.
Mouhammad (SAW), soucieux de son peuple, La compassion que Mouhammad (SAW) avait pour les membres de sa communauté s’est traduite en préoccupation pour le bien-être de ce peuple ici-bas et dans l’au-delà. À propos de ses parents, il disait : “Ils seront les premiers à avoir faim s’il y a une famine, et les derniers à se rassasier quand les gens mangeront à leur faim !” Et lors de ses rituelles Tahajjud, on le surprit en train de pleurer lorsqu’il parvint au Verset 118 de. La Sourate 5 : “Si Tu les châties, ils sont Tes serviteurs. Et si Tu leur pardonnes, Tu es Toi le puissant, le Sage.” Et il resta ainsi en prière, pleurant et sollicitant le pardon d’Allah pour son peuple.
L’Appel N° 026 de Mars 1W - L’APPEL Islamique - LE MUSULMAN ET SA LANGUE
Dans les relations communautaires, la parole ou la langue joue un rôle important. Elle peut détruire ou arranger des situations. Comment le musulman doit-il gérer sa langue ? L’Islam n’est pas seulement une religion, mieux, c’est une culture, un mode de vie, une civilisation. De ce fait, elle embrasse tous les domaines de la vie du croyant. On ne trouvera pas d’aspect de la vie sur lequel l’Islam n’a pas légiféré. La foi musulmane trace une voie à suivre, un itinéraire et une trajectoire pour chacun de nos sens. Car au jour dernier, nous serons interrogés sur la gestion de nos sens (Sourate 17). Aussi, la langue du croyant peut lui procurer des bienfaits. S’il l’utilise à bon escient, et un châtiment, si elle sème le... Désordre. C’est la langue qui inédit, calomnie, ment, sépare deux amis, deux frères, etc. Quand la langue n’est pas éduquée, elle rabaisse spirituellement le croyant. Le Coran et la Sunna nous ont mis en garde contre les faux témoignages (sourate 24), la délation et le soupçon (sourate 49). Que ne rencontre-t-on pas dans nos services et marchés, souvent même dans nos mosquées ? À vrai dire, la calomnie et la médisance sont devenues un sport national quotidien. Quand ce ne sont pas des femmes (pas toutes, heureusement) qui jasent sur le modèle Wax ou Fancy, ou le parfum d’autres femmes, ce sont des hommes qui s’interrogent sur la voiture ou la mobylette ou le train de vie d’autres autour d’eux. Lors de son voyage nocturne, le prophète (PSL) vit des femmes dont les langues étaient en flamme. On l’informa que celles-ci étaient réputées dans la calomnie et la médisance. Un verset fut révélé à la suite de la médisance perpétrée par deux hommes à l’égard d’un frère absent. Le verset aussitôt révélé compare leur acte. au fait de manger la chair d’un être humain mort. Quelle quantité de chair humaine ne mangeons-nous pas dans nos marchés et services ? Les méfaits de la langue entraînent :
- Un dysfonctionnement socio-communautaire. Car les gens s’épient, se méfient les uns des autres. C’est la mode des “on a dit que ...”, "il paraît que ...” ;
- L’atteinte à l’honneur et à la dignité d’un croyant. Alors que le messager (PSL), lors de son sermon d’adieu, véritable charte morale, a repris : ”le sang, l’honneur, les biens d'un croyant doivent être préservés” ;
- La dégradation du statut social du calomniateur : personne ne lui fait confiance. On se méfie de lui. Car sa langue peut faire mal. Le Coran (24 / 4) va jusqu’à interdire au juge musulman d’accepter le témoignage de celui qui, ainsi, calomnie les femmes chastes. Sauf s’il accomplit un repentir sincère. Fort heureusement, Dieu est pardonneur et miséricordieux. Les portes du repentir sont largement ouvertes au croyant (Coran 39 / 53). Le Seigneur a assigné à la langue comme aux autres sens la trajectoire du bien et de la vertu. La langue est utilisée pour rechercher la satisfaction divine. C’est donc un viatique pour le Paradis. Plusieurs actions menées par la langue et susceptibles d’ouvrir les portes de la grâce divine sont répertoriées dans le Coran et la Sunna. La langue doit servir à :
- Se rappeler Dieu à travers la lecture du Coran, le Zikr, l’invocation, le salut sur le Prophète (SAW). Le Coran promet une grande récompense et un immense pardon à ceux qui se rappellent Dieu (33 / 35). Le Prophète (SAW) donna ce conseil à plusieurs de ses compagnons : “Que ta langue soit chaque fois mouillée de l’évocation de Dieu”.
- Propager des vertus, réconcilier des gens et enseigner le bien. Abou Houreïra rapporte ce dire prophétique : “La bonne parole est une aumône”. En vérité, le musulman doit inspirer confiance dans son milieu. Sa langue y contribue grandement. C’est la porte de contact avec le genre humain. Toutes les relations passent par sa censure. Elle révèle. L’être dans toute son entièreté. Un cœur bon ne profère ni calomnie ni mensonge. Le hadith du messager doit nous guider : “Parmi les traits de caractère du croyant, il est qu’il dise du bien ou se taise ; qu’il ne s’occupe pas des problèmes qui ne le concernent pas.” Demandons à Allah d’éduquer notre langue et de lui inspirer le chemin de la vertu.
Et le jour de son retour vers son Seigneur, son seul souci était l’avenir de sa Communauté. Cette préoccupation, il l’exprimait à travers ces mots : “Ma Umma, nia Umma, ma Umma...” depuis l’agonie jusqu’à la mort. Quel attachement à un peuple duquel il n’a tiré aucun intérêt personnel ! Il a su tout simplement vivre à ses côtés. La simplicité de vie de Mouhammad (SAW) à la lueur de sa modestie ? C’était aussi l’une de ses qualités.
Mouhammad (SAW) dans sa modestie. De ce qui précède, il apparaît clairement que Mouhammad (SAW), dans sa mission, ne recherchait aucun intérêt personnel. Puisque ni la richesse, ni la... Notoriété, ni la souveraineté ne le préoccupait. C’est pourquoi lorsque tout ceci était à sa disposition, il s'en détourna pour vivre dans la simplicité jusqu'au terme de son séjour terrestre comme un chaste plein de repentir. Ainsi, malgré la distinction qu'Allah lui a faite en le nommant son Bien-Aimé à l'exclusion de toute autre créature, et en déclarant sa religion la seule valable jusqu'à la fin des temps, Mouhammad (SAW) ne s'en est jamais enorgueilli. Au contraire, il aimait se confondre aux autres prophètes quand il déclara ceci : “Ma situation comparée à celles des autres est pareille à un homme qui a bâti une maison, l'a embellie et ornée, mais qui a laissé vide la place d'une brique dans le mur. Les hommes entrent dans la maison en disant : ... Pourquoi n'as-tu pas posé cette brique ? Et je suis le dernier des prophètes.” Il ne cessait de défendre ses compagnons de toute exagération dans l’exaltation de sa personne. Et il les grondait même quand ils se levaient pour l’accueillir dans une assemblée. en disant : “Ne vous levez pas comme le font d'autres peuples rendant hommage mutuellement les uns aux autres”. En effet, le prophète ne voulait en rien se différencier d’eux, ni dans ses vêtements, ni dans sa manière de s’asseoir. Ainsi, Abou Bakr, Talha, AZ Zoubaïr, Ousman Ben Affan, Abdel Rahman Ben Aouf, Saad Abi Waquas et bien d’autres quittèrent volontairement tout ce qu’ils recevaient de leur peuple comme gloire et faste pour affronter avec Mouhammad (SAW) une vie pleine de contrainte, d’abus et de conflits. Ils ont tout enduré comme si toutes les forces du futur s’étaient mobilisées contre eux. Qui donc pouvait mériter une telle mission, un tel leadership, si ce n’est Mouhammad (SAW) ? Il y a ici, nous le pensons, des leçons pour quiconque désire réussir son rôle de leader. Ceci au détriment des maux que sont la corruption, l’intolérance, l’ingratitude, la méchanceté, l’orgueil et surtout l’injustice. L’injustice qui affecte de plus en plus les milieux politiques, administratifs et même religieux. Non h ou n Bagayogo
1) Djahéliyai : époque ante-islamique d’ignorance.
2) Quraïch ; peuple du prophète Mouhammad (SAW).
3) Umma : communauté musulmane.
4) Tahadjoud : prière nocturne.
L’Appel N° 026 de Mars 1999
L’Appel Islamique
LA SPIRITUALITE
La recherche de l’amour de Dieu est une entreprise de longue haleine remplie d’obstacles. Satan et ses alliés ont tracé à côté de la voie droite et claire qui mène à Dieu, des sentiers sinueux et obscurs qui égarent ceux et celles qui s’y aventurent. Il est donc nécessaire, quand on envisage une ascension spirituelle, de s’assurer qu’on a bien pris la “Siratal Moustaqim” (le droit chemin). Le règne actuel du matérialisme ne fait qu’accentuer “l’angoisse métaphysique” chez l’homme. Cette angoisse se manifeste sous la forme d’un vide spirituel que l’homme tente de combler coûte que coûte. Ce désir ardent l’amène malheureusement souvent à tomber dans les travers de l’illusion spirituelle en s’encombrant de privations et de pratiques qui ne garantissent pas. le salut. Pourquoi se démêler dans des voies nébuleuses, douteuses, quand le prophète Mouhammad (SAW) a montré et emprunté une voie en toute rectitude. Il dit : “Je vous ai mis sur une voie claire, ne permettant aucune confusion. Elle est aussi claire le jour que la nuit. Seul un homme voué à la perdition peut s’en écarter après moi...”
QU’EST-CE QUE LA SPIRITUALITÉ ? Le mot spiritualité découle de spirituel qui désigne ce qui est incorporel, immatériel, qui est pur esprit, comme l’âme par exemple. Le dictionnaire Quillet considère la spiritualité comme “l’ensemble de la vie intérieure de l'esprit humain sous toutes ses formes d'activités, depuis la pensée, les créations de l'imagination jusqu'à la vie religieuse. Cette dernière étant orientée vers ce qui dépasse les virtualités de l'homme, elle en constitue l'élément le plus élevé”. Le spirituel est ainsi présenté comme le contraire, l’opposé du matériel. C’est cela qui amène ceux qui cherchent la spiritualité à penser qu’il faut se passer de la dimension matérielle de l’homme. C’est peine perdue puisqu’impossible. L’homme est matière et esprit et il ne peut pas être l’un sans l’autre. S’il veut se transformer en pur esprit, il devient un ange; et s’il s’abstient du spirituel, il devient pire qu’un animal. La spiritualité pour l’Islam n’est pas une fin en soi. C’est la dimension intérieure de la foi qui permet à l’individu d’emmagasiner toutes les énergies nécessaires pour assumer sa mission de gouverneur de Dieu sur terre. S’il est vrai que Dieu a créé les génies et les hommes pour qu’ils l’adorent, cela ne signifie point une négation de l’aspect corps, matière de l’homme. Dans l’Islam, l’action matérielle peut procurer des avantages spirituels, et comme l’a dit le Prophète (PSL) à ses compagnons (R.A) “... l'accomplissement de l'acte sexuel est aussi une aumône”. Surpris, ces derniers demandèrent si Dieu va les récompenser en plus de la satisfaction de leurs désirs charnels. En toute sagesse, le messager de Dieu répondit : “Si une personne... les avait satisfaits de manière illicite, ne lui aurait-on pas compté un péché ? De même, celui qui les satisfera de manière licite en obtiendra une récompense. L’Islam réunit de façon harmonieuse le spirituel et le temporel en un tout parfaitement équilibré. Garau-dy a bien vu ce lien indissoluble quand il considère la spiritualité comme un équilibre entre le grand Jihad et le petit Jihad ; “Si on tente de séparer l'intérieur de l'extérieur, la contemplation de l'action, l'équilibre disparaît”, débute-t-il. La spiritualité dans l'Islam n'a jamais signifié la négation du matériel, du temporel. Abu Zharr (R.A) détestait les biens matériels, d’autres la chaire. Mais le prophète (PSL) ne les a jamais autorisés à adopter une vie de réclusion, de mortification. Au contraire, il leur disait : “Allah a un droit sur toi, ton corps a un droit sur toi, ta famille a un droit sur toi.”
COMMENT ENVISAGER UNE ASCENSION SPIRITUELLE SAINE ? L’Islam est la religion du juste milieu. En créant l’homme, Dieu avait déjà des anges qui... l’adoraient de façon permanente sans désobéir. C’est pourquoi les anges vont interroger Dieu sur son choix porté sur l’homme comme vicaire de Dieu sur terre : “Vas-tu y désigner un qui mettra le désordre et répandra le sang quand nous sommes là à te sanctifier et à te glorifier ?” 11/30.
L’ascension spirituelle garantit à l’homme le Paradis. Mais dans sa quête du Paradis, l’homme ne doit pas nier la terre où s’effectue cette recherche du salut éternel. “Et recherche à travers ce qu’Allah t'a donné, la demeure dernière. Et n’oublie pas ta part en cette vie” xxyni/77.
La part dans cette vie, les bonnes choses dont Allah nous a gratifiés en font partie. Il ne nous les a pas interdites, mais plutôt l’exagération. “...Et mangez et buvez ; et ne commettez pas d'excès car Allah n'aime pas ceux qui commettent des excès. Dis : "Qui a interdit la parure d’Allah, qu'Il a produite pour Ses serviteurs ainsi que les bonnes nourritures ?” Dis : “Elles sont destinées à ceux qui ont la foi, dans cette vie et... exclusivement à eux au jour de la résurrection”. Ainsi exposons-Nous les versets pour des gens qui savent”. XII/31,32 Les biens et plaisirs de ce monde sont certes une tentation éphémère pour les êtres humains. Cette épreuve est surmontable dans la richesse tout comme dans le pouvoir comme l’ont fait Ousmane, Abou Bakr, Shouaib (R.A). Ces compagnons du prophète (PSL) étaient capables de rechercher les biens sans pour autant négliger le spirituel. “Des hommes que ni le négoce, ni le troc ne distraient de l'invocation d'Allah, de l'accomplissement de la Salât et de l'acquittement de la Zakât, et qui redoutent un jour où les cœurs seront bouleversés ainsi que les regards” XXIV/37. Ne pas se laisser dominer par le monde et ses attraits périssables, c’est un des secrets pour réussir son ascension spirituelle, car il viendra “un jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d'aucune utilité, sauf celui qui vient à Dieu avec un cœur sain” VI/88,89. L’ascension spirituelle n’est pas aisée, car en plus des Tentations matérielles, il y a les tentations spirituelles avec les fausses pistes de Satan et son intervention constante pour nous convaincre que nous sommes arrivés à Dieu alors qu’on n’a pas fait le quart du trajet. Ghazali en fait allusion dans son ouvrage La Délivrance de l’Erreur quand il affirme : “Sache que la religion et les croyances des hommes sont diverses ; que les tendances de la communauté diffèrent entre les groupes et les voies : océan profond où la majorité a sombré et dont une minorité s’est tirée. Chaque groupe pourtant se croit sauvé.”
Qu’on ne se trompe donc pas de voie, la seule voie qui mène à l’amour de Dieu, à Sa proximité, à Son pardon, à Son agrément, au salut, est la voie du messager bien-aimé Mouhammad (SAW). Dis : “Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi (Mouhammad). Allah vous aimera alors et pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux” 111/31. L’ascension spirituelle a pour but, (sans réclusion, sans mortification) en choisissant la vie du Prophète. Mouhammed (PSL) comme exemple à suivre, de raffermir sa foi, de parfaire ses actes de dévotion, d’améliorer son comportement... Il ne s’agit donc pas du tout de chercher à percer les mystères de l’invisible, à faire des “miracles" ou à acquérir un pouvoir sur ses semblables. Il s’agit au contraire, à travers ses efforts permanents et croissants, d’acquérir le self-control, l’amour de Dieu, jusqu’à réaliser de façon constante la présence de Dieu dans nos actes, paroles et pensées. “Adore Dieu comme si tu Le vois, car si tu ne Le vois pas, Lui te voit”, a dit le Prophète (PSL). La spiritualité la plus parfaite est celle de celui dont les paroles, les pensées et les actes se conforment aux lois d’Allah. La méthode pour y accéder consiste à accomplir ses obligations de la façon la plus parfaite avant de s’investir dans les pratiques surérogatoires. Dans un Hadith Qudsi, Dieu dit : “Quiconque déclare l’hostilité à un de mes wali (ami), Je lui déclare la guerre. Mon adorateur ne s'approche pas de Moi.” par une pratique religieuse plus aimée par Moi que l'accomplissement de ce que Je lui ai prescrit. Mon adorateur continue de se rapprocher de Moi par les nafilas au point que Je l’aime. Et quand Je l'aime, Je deviens pour lui l’oreille par laquelle il entend, l’œil avec lequel il voit, la main avec laquelle il agit et le pied avec lequel il se déplace. Certes ! S'il M'adresse une requête, Je la lui accorde, s’il Me demande protection, Je le protège.
La voie de l’ascension spirituelle est toute tracée en deux étapes : “L'accomplissement de ce que Dieu a prescrit” et “les Nafilas”. L’accomplissement des prescriptions de Dieu doit être le premier souci de celui qui aspire à une spiritualité saine. Il n’existe pas de raccourci. Les prescriptions de Dieu concernent aussi bien les cinq piliers de l’Islam que d’autres aspects de la vie comme le montrent les versets suivants : Dis : “Venez, je vais réciter ce que votre Seigneur vous a interdit : ne lui associez rien ; et soyez bienfaisants envers vos père et... Mère. Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté. Nous vous nourrissons tout comme eux. N’approchez pas des turpitudes ouvertement ou en cachette. Ne tuez pas, qu’en toute justice, la vie qu'Allah a faite sacrée. Voilà ce qu’Allah vous a recommandé de faire, peut-être comprendrez-vous.
Et ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu'à ce qu'il ait atteint sa majorité. Et donnez la juste mesure et le juste poids en toute justice. Nous n'imposons à une âme que selon sa capacité. Et quand vous parlez, soyez équitables même s'il s’agit d’un proche parent. Et remplissez votre engagement envers Allah. Voilà ce qu’il vous enjoint. Peut-être vous rappellerez-vous.
Et voilà mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc ; et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de sa voie. Voilà ce qu'il vous enjoint.
Diouf Alioune
1) Expression empruntée à Pierre Teilhard de Chardin.
2) De façon conventionnelle, les ulémas considèrent que “La foi c’est à la fois la conviction du... cœur (dimension intérieure), la parole par la langue et l'action par les membres du corps”. 3) “Je n’ai créé les Djinns ainsi que les Hommes que pour qu’ils M’adorent” 51/56. 4) “Dis : Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l'Inconnaissable à part Allah” XXVII / 65.
L’Appel N° 026 de Mars 1999 L’Appel Islamique
LES FRAPPES ANGLO-AMÉRICAINES SUR L’IRAK
Le mercredi 16 décembre 1998, trois jours avant le début du mois de Ramadan, des forces américano-britanniques ont frappé l’Irak à l'aide de missiles de croisière (Tomahawk) et de bombes larguées par des bombardiers B-52 américains et des avions de combat britanniques Tornado. L'opération baptisée “Renard du désert” a duré quatre jours et cinq nuits après avoir fait, selon les autorités irakiennes, un millier de victimes civiles et militaires et des dégâts considérables. Plusieurs infrastructures dont des usines, deux hôpitaux, un centre de formation, des maisons d’habitation, des hangars et des installations diverses ont été endommagées ou détruites. À l’origine de ces attaques, un rapport de Richard Butler, responsable de la commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement de l’Irak, selon lequel les dirigeants ira-kiens auraient refusé de coopérer avec l’Unscom. Le désaccord semble porter sur le nombre d’experts qui devaient inspecter le siège du parti Baas ; l’Irak aurait souhaité voir limité leur nombre à une dizaine au lieu de trente.
Ce qui est sûr, c’est que l’Unscom a déjà visité plus de trois cents sites en un mois sans aucun incident, ce qui prouve que l’Irak s'est pleinement conformé aux exigences du Conseil de sécurité, tel qu’il ressort de l’aveu même de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA). Quoi qu’il en soit, le comportement de Richard Butler n’est pas de nature à faciliter les choses, compte tenu de son caractère haineux et vindicatif. Au-delà des nombreuses provocations dont il fut l’auteur au cours de sa mission d’inspection, les conclusions scandaleuses de son rapport le prouvent fort. clairement. Soupçonné d’espionnage pour le compte d’Israël, ce dernier semble poursuivre en fait d’autres objectifs que ceux qui ont été fixés par l’ONU, d’autant plus qu'il ne cache guère ses accointances avec le Mossad, telles que furent révélées par un ancien inspecteur américain, M. Scott Ritter. Moscou a exigé son limogeage estimant qu’il ne possède ni les compétences professionnelles ni les qualités morales requises pour occuper ce poste.
La Russie et la Chine ont vigoureusement condamné ces frappes, affirmant que les États-Unis ont violé la Charte de l’ONU. Il est vrai que l’Amérique a pris l’initiative de ces opérations sans l’accord préalable des membres permanents du Conseil de sécurité, notamment la Russie, la Chine et dans une certaine mesure la France, lesquels n’ont pu exercer leur droit de veto. Ce faisant, l’Amérique a violé la règle de “l’unanimité des grandes puissances” qui constitue le pivot essentiel du Conseil de sécurité, organe central de l’ONU.
C’est pourquoi Kofi Annan, secrétaire général de l’institution, s’est indigné, qualifiant le jour des frappes de “jour triste” pour lui, pour le monde et pour l’ONU. En effet, cette agression s’inscrit dans la tradition hégémonique de ce pays qui fait peu cas de la légalité internationale. C'est ainsi qu’il n'a pas attendu l’aval du Conseil de sécurité pour frapper le Soudan et l’Afghanistan (1998), ni le feu vert de l'ONU pour déclencher la guerre au Viêt-nam (1964) ou pour perpétrer des attaques contre la Libye (1986), la Grenade (1983) ou le Panama (1989), ni pour débarquer en République dominicaine en 1965, en Haïti en 1994, en Corée (1950). Mais qui peut sanctionner l’Amérique? Qui oserait dire au roi de la jungle : tu as une mauvaise haleine!? L’équilibre des forces a volé en éclat depuis la chute de l’Union soviétique, ce qui a renforcé l’hégémonie du tyran américain. Tout indique que l’on s’achemine, peut-être lentement mais sûrement, vers l’anarchie et le désordre. Quand une puissance comme l’Amérique, censée veiller sur le respect de L’ordre et de la légalité pour le maintien de la paix dans le monde sème la violence et la terreur, bafoue le droit. Il y a plus qu’un sujet d’inquiétude sur l’avenir de l’humanité. C’est pour cette raison qu’il est urgent de réformer le système de l’ONU afin de mettre cette organisation à l’abri de l’influence des grandes puissances ou de lui substituer une instance supranationale neutre et indépendante où seule l’autorité de la loi prédomine.
Dans le contexte de cet événement, les questions qui préoccupent l’opinion islamique consistent à savoir pourquoi cet acharnement contre l'Irak ? Quel est le véritable but de ces attaques ? Ce pays possède-t-il un arsenal d’armes d’une ampleur telle qu’elle rende légitimes toutes ces frappes ? Comment l’Irak a-t-il pu constituer cet armement, à qui incombe la responsabilité ? Pourquoi fait-on payer au peuple irakien les fautes de ses dirigeants ? Pour quelles raisons l’Amérique n’agit-elle pas de la même façon vis-à-vis d’Israël qui pourtant possède réellement des armes ? de destruction massive et qui a violé des dizaines de résolutions de l’ONU ? Pourquoi n’est-elle pas intervenue en ex-Yougoslavie pour empêcher les crimes des Serbes en Bosnie et au Kosovo ? Il est à noter que Tel-Aviv devient ces derniers temps le bastion de la mafia russe laquelle s’y livre à d’intenses activités sournoises. Celle-ci a déjà transféré en Israël une bonne partie de l’arsenal nucléaire, chimique et bactériologique de l’ex-URSS. L’avion israélien qui s’est écrasé en Hollande en 1992 était bourré d’explosifs, de gaz, de mercure rouge et d’autres produits destinés à la fabrication d’armes de destruction massive. Mais on tente de l’étouffer, malgré l’ampleur des dégâts occasionnés par cet accident. Il ne fait pas de doute qu’Israël est en train de devenir la vraie bombe qui risque d’embraser toute la région. Ce n’est certainement pas l’Irak qui menace la paix et la sécurité de ses voisins. Il est en revanche l’un des pays exposés aux menaces permanentes de l’État hébreux. En supposant que l’Irak possède effectivement des armes de destruction massive, comment se fait-il que l’Unscom n’est pas parvenue pendant toute cette période à démanteler cet armement ? Cet arsenal suppose l’existence d’usines, d’entrepôts et d’installations gigantesques, qui ne peuvent nullement échapper au formidable dispositif de contrôle aérien et terrestre déployé à cet effet. Ce n’est tout de même pas une aiguille dans l’océan qui serait introuvable. On sait pourtant que l’Unscom, en sept ans d’inspection, a passé au peigne fin l’ensemble des sites et des infrastructures du pays. En plus de cela, elle a installé des centaines de caméras pour surveiller tout ce qui bouge aux endroits suspects.
Selon les déclarations de Tony Blair (le Figaro 18/12/1998) : les experts de l’Unscom sont parvenus à éliminer plus d’armes de destruction massive que lors de la guerre du Golfe. Cela implique que l’Irak a bien respecté les résolutions de l’ONU. Dans ce cas, pourquoi tous ces massacres, ces bombardements et surtout cet embargo qui a fait plus d’un million de morts ? En tout cas, rien ne justifie le génocide perpétré contre le peuple irakien, rien ne justifie la mort et les souffrances de ses enfants. Plus de huit mille enfants meurent chaque mois dans des conditions lamentables. Denis Halliday fait état de la destruction du pays et de son peuple par les sanctions du Conseil de sécurité. En affirmant que les sanctions continuent “de détruire, à petit feu, la société irakienne”, l’auteur s’interroge à juste titre : “est-ce le rôle des Nations unies de torturer tout un peuple ?” Il est question d’un pays réduit à l’état de délabrement, où la plupart des infrastructures ont été détruites pendant la guerre du Golfe. L’embargo et les frappes sporadiques qui s’ensuivirent ont aggravé la situation, rendant impossible, faute d’argent et de matériel, toute opération de remise en état ou de reconstruction. Les enfants de l’Irak qui ont échappé à la mort sont continuellement exposés aux affres de la famine et des maladies. Ils ont besoin de vêtements, de soins, de nourriture, de logement, d'électricité, d’eau potable, de scolarité, etc. Les accusations contre l’Irak reposent sur des hypothèses et des allégations infondées. L’argument selon lequel le Président irakien serait un dangereux dictateur qui constitue une menace pour son peuple et ses voisins n’a ni sens ni fondement. En principe, le comportement d’un chef d’État ne regarde que son peuple. Le peuple irakien étant un peuple majeur qui n’a pas besoin de tutelle. De plus, ce dictateur est le même que l’Occident avait récemment armé et incité à faire la guerre à la République islamique d’Iran. Un simple regard sur le monde nous permet de constater que Saddam n’est pas le seul dictateur. En réalité, plusieurs tyrans ne doivent leur arrivée et leur maintien au pouvoir qu’au soutien des États-Unis. La seule différence entre ces dictatures est que certaines sont dociles, soumises à des puissances étrangères. L’Appel N° 026 de mars 1999 Économie & Politique, contrairement à d'autres. Or, il Il vaut mieux avoir affaire à un dictateur libre qu’à un dictateur asservi, ou à une démocratie de façade. La stratégie américaine vise deux objectifs : 1- protéger ses colonies pétrolières arabes 2- éliminer toute puissance capable de rivaliser militairement avec Israël au Moyen-Orient. Les attaques contre l’Irak peuvent s’expliquer également par des motifs d'ordre historique et culturel. L'expression “l’histoire se répète” traduit effectivement une donnée scientifique exacte. En réalité, le temps accomplit un mouvement rotatoire comme les astres. Le temps tourne dans une orbite déterminée, tout comme l’univers, les planètes et les corps célestes ou les éléments d’un atome : les électrons, le proton et le neutron. Le prophète Mohammed (psl) a annoncé cette vérité dans un long hadith qui commence par : “le temps a accompli sa révolution...”. Étant donné que l’histoire se répète, on ne peut pas faire abstraction de toute référence aux croisades pour tenter d’expliquer les motifs des frappes récemment infligées à. certains pays musulmans. Il faut rappeler que Bagdad est le berceau et le symbole de la civilisation arabo-islamique. Cette ville a porté des siècles durant le flambeau d’une civilisation qui a éclairé un monde plongé dans les ténèbres de l’ignorance et du paganisme. Cette civilisation étant la seule alternative à la civilisation occidentale décadente. Or, l’Occident n’entend pas voir renaître une civilisation rivale en passe de bousculer et/ou de supplanter la sienne. À travers Bagdad, on veut détruire aussi bien la mémoire que le creuset de cette civilisation. Saddam n’est qu'un alibi, une sorte de cheval de Troie pour perpétuer les frappes jusqu’à l’anéantissement de l’embryon de puissance civilisationnelle. Il s’ensuit que l'Amérique ne saurait trouver mieux que Saddam comme prétexte pour atteindre cet objectif. De tels agissements risquent néanmoins d’approfondir le fossé entre les États-Unis et les peuples musulmans. D’où les vagues de manifestations qui ont déferlé dans le monde arabe et musulman à la suite des agressions contre l’Irak. Quatre mois auparavant, les attaques contre le Soudan et l’Afghanistan ont provoqué les mêmes soulèvements. De nombreux médias arabes ont rapporté la colère de l’opinion et sa ferme désapprobation de l’action américano-britannique. En dénonçant la prise d’otage des Nations Unies par Washington, le journal égyptien “Al Ahram” réclamait le jugement pour “crimes de guerre” de Clinton et Blair. Mais Washington ne voit que d’un seul œil et n’entend que d’une oreille. Seule l’opinion interne l’intéresse pour des raisons électorales. Celle-ci, manipulée par les lobbies juifs qui dominent les médias et les affaires, se dresse naturellement contre tout ce qui est arabe et tout ce qui est musulman. La désunion des régimes arabes a apporté de l’eau au moulin de Washington, laquelle prit l’habitude de trouver des applaudisseurs à tout moment et à toute action. Les dirigeants arabes qui n’ont pas osé condamner les frappes se sont retranchés derrière le prétexte que la responsabilité incombe au président irakien. Une telle attitude ne peut s’expliquer que par la complicité des uns et le manque de courage politique des autres. Si on admet que ce dernier aurait réellement commis une faute, c’est sans doute à cause de l’impertinence du comportement du chef de l’Unscom. De plus, une faute de Saddam - réelle ou supposée - ne peut en aucun cas justifier les frappes. Loin de disculper ce personnage dont l’agressivité est indéniable, je voudrais simplement dire que là n’est pas le problème et il n’est pas opportun d’en parler. Car se borner à rejeter la responsabilité sur le président irakien, c’est cautionner l’agression, les bombardements et l’embargo contre un peuple innocent.
“Allah propose en parabole un esclave - propriété d'autrui -, dépourvu de tout pouvoir, et un homme à qui Nous avons accordé de Notre part une bonne attribution dont il dépense en secret et en public. Sont-ils égaux? Non, louange à Allah! Mais la plupart d’entre eux ne savent pas.” Coran 16.75 Ce verset s’applique par analogie à celui qui s’enferme dans le mutisme par crainte ou par intérêt et celui qui n’a pas peur de dire la vérité et dénoncer l’injustice. Les deux hommes ne sont pas égaux, bien sûr. La tragédie du monde arabo-musulman est la conséquence logique de son éloignement de l’Islam. Dieu les a abandonnés dès lors qu’ils ont abandonné Son message, d’où la division et les conflits qui les déchirent. “Et quiconque se détourne de Mon Rappel mènera certes une vie misérable” (20.124).
Certains d’entre eux ne se font aucun souci de la religion, ils ne s’en souviennent que dans les cérémonies ou en cas de détresse; d’autres la réduisent à quelques pratiques rituelles. Alors que l’Islam est beaucoup plus que cela, dans la mesure où le bien général, l’intérêt de la communauté qu’il recherche l’emporte beaucoup, et de loin, sur l’intérêt particulier que peut procurer l’acte de culte accompli par l’individu. C’est ainsi qu’il s’intéresse davantage à l’organisation de la société, à la solution des problèmes qu’à la prière et au jeûne. Il accorde plus d’importance à l’école qu’à la mosquée ; il se préoccupe beaucoup plus des rapports sociaux que des modalités du culte. Il attache un vif intérêt au respect de ses préceptes et de ses lois bien plus qu’au chapelet et aux invocations. Il place la lutte pour le bien et contre le mal au-dessus de toutes les pratiques cultuelles. La justice, la solidarité, l’entraide, l’unité et la concorde entre les
Du 23 au 25 décembre s'est tenu à Yako le deuxième séminaire de formation islamique des enseignants musulmans de la région nord du Burkina sous le thème : “Éducation de la famille musulmane”. Organisée par la Cellule des Enseignants du Cercle d’Études, de Recherches et de Formation islamiques (CERFI), cette rencontre s’inscrit dans le cadre des actions entreprises par la cellule pour mobiliser et former les enseignants musulmans en vue d’une instruction religieuse efficace et plus élaborée au Burkina. Aussi a-t-elle permis à une quarantaine d’enseignants et enseignantes venus de 5 provinces. Les musulmans occupent une place de choix dans le Coran et la Sunna. Tout effort dans ce sens est un acte d’obéissance à Dieu, et en même temps une preuve de bonté, d’altruisme, de désintéressement, bref d’un haut niveau d’esprit et de caractère, qualités éminemment agréables au Créateur. L’Islam offre aux musulmans de larges possibilités leur permettant de réaliser leur union et de résoudre leurs problèmes. Mais ces derniers, en l’occurrence les dirigeants, ignorent ou feignent d’ignorer ces aspects.
Aussi, est-il permis de tirer l’amère mais véridique conclusion que les musulmans ne pourront relever aucun défi ni sortir de l’impasse tant qu’ils ne reviennent pas à l’Islam et tant qu’ils n’appliquent pas ses préceptes et ses lois : “Allah ne change pas la situation d'un peuple tant que celui-ci ne change ce qui est en lui.” Coran 13.11
Ahmed Simozrag s'est engagé dans la réflexion sur les musulmans du nord de passer au peigne fin les réalités liées à l’éducation islamique au Burkina dans un contexte où le mode de vie. L'occidental semble prendre le pas sur toutes les autres vertus. Ils ont en outre fait un retour dans le patrimoine pédagogique du Prophète (SAW) pour s’imprégner des voies et moyens ayant conduit à une réussite mémorable de l’enseignement dans l’état de Médine. Des thèmes secondaires non moins importants ont meublé le séjour des séminaristes à Yako. En se quittant, les enseignants musulmans du nord se sont donné rendez-vous à Djibo dans le Soum au cours de l’année scolaire 1999-2000 pour un autre séminaire Inch Allah.
L’Appel N° 026 de Mars 1999
Bonnes Paroles
Sur les pas du Saint Prophète (SAW)
“Vous avez dans le messager d'Allah un excellent modèle, pour quiconque espère en Allah et au jour dernier et invoque Allah fréquemment” (Coran 33:20)
LA VERITE
"Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et soyez avec les véridiques" (Coran 9:119)
Cette parole du Très-Haut sur la vérité trace le chemin sur la question. En effet, beaucoup de gens restreignent la vérité à la parole, c’est-à-dire à la justesse d’une... Relation des faits. Avec ce qui s’est passé. Mais en Islam, la vérité doit englober plusieurs domaines en dehors de la parole juste. Les actes de notre vie quotidienne doivent être sincères pour que nous atteignions le rang des véridiques. Suivons alors le Saint Prophète.
DANS L’ADORATION
Toute adoration est consacrée exclusivement à Dieu. C’est pourquoi le Prophète de l’Islam a insisté sur la sincérité de l’intention et la conformité avec la sunna. Mouham-mad (SAW) a dit : “Les actes ne valent que par l'intention.” Ainsi, quand bien même nous ferons une belle prière à la mosquée pour être admirés des présents, elle nous sera comptée nulle car notre intention n’est pas sincère. Il en est de même pour celui qui lit le Coran pour faire entendre sa belle voix ou pour celui qui fait une aumône pour être vu des gens. En la matière, le Messager de Dieu nous a prévenu. Il a dit : “Ce que je crains le plus pour vous, c'est le péché du chirk (associationnisme), l'ostentation.” De l’autre côté, il y a la conformité de l’acte. avec les prescriptions du Coran et de la Sunna (Tradition prophétique). Si pour éviter l’ostentation, je me retire dans ma chambre pour faire une prière en me tournant vers un autre lieu que la qibla, ma prière ne sera pas acceptée car j’aurais transgressé une recommandation divine et mon œuvre me sera rejetée. Le Prophète (SAW) a dit : “Celui qui innove dans notre pratique, son œuvre lui sera rendue”. Alors, pour être des véridiques dans l’adoration, je dois réunir les conditions suivantes : intention sincère et conformité de la pratique. Cela est merveilleusement résumé par le verset 110 de la sourate 18 : “Quiconque espère rencontrer son Seigneur, qu'il fasse de bonnes actions et qu'il n'associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur”. Le verset 24 de la sourate 33 (Les Coalisés) : "Afin qu'Allah récompense les véridiques pour leur sincérité et châtie les hypocrites ou accepte leur repentir. Certes Allah est Pardonneur et Miséricordieux”, offre l’occasion à chacun de réajuster sa pratique à la lumière de ce qu’il vient ainsi de savoir. DANS LA PAROLE ET LES ACTES DE LA VIE “Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et parlez avec droiture” (Coran 33/70). “Ceux qui ne donnent pas de faux témoignages et qui, lorsqu'ils passent auprès d'une frivolité, s’en écartent noblement” (Coran 25/72). Ces versets du Coran se passent de commentaires. Quant au Prophète (SAW), il a dit de façon impérative : “Le croyant ne ment pas”. À l’entendre, il n’y a pas d’exception et les quelques rares cas souvent cités ne sont pas des mensonges. Quand il s’agit par exemple de réconcilier deux personnes et que vous dites à l’une comme à l’autre : “Vous avez raison mais, ...”, c’est pour trouver un terrain d’entente, pour baliser le chemin au règlement d’un conflit. “Le croyant ne ment pas”, a dit le prophète de l’Islam. Lui-même, avant sa mission, était connu à la Mecque comme “El Amine”, le digne de confiance, son ami Abou Bakr est “assidique”, le véridique, et Oumar “al farouq”, celui qui distingue le faux du vrai. On pourrait au besoin multiplier les exemples. Les Hadiths en la matière sont aussi nombreux. Retenons seulement deux : a) "Dis la vérité, même si elle est contre toi". b) "Dis la vérité, même si elle est amère". La parole est un instrument de mesure de la personnalité. D’où la nécessité de toujours dire la vérité, quelles que soient les circonstances. Telle a été la vie du Saint Prophète. Face à toutes les tribus coalisées, le Prophète et ses compagnons dirent : "Dieu est un", et cela au prix de leur patrie, de leurs biens et de leurs vies parfois. Ils ont enduré avec sérénité les persécutions, mais jamais ils n’ont trahi cette vérité jusqu’à ce qu’Allah leur trouve une voie de sortie. Ainsi, à force de vivre de cette vie-là, la vraie, on pouvait même lire la vérité sur leurs visages. Abdallah bin Salam, un juif converti de bonne heure à l’entrée du Prophète à Médine, raconte : "Quand le messager de Dieu arriva à Médine, les gens accouraient vers lui et on disait : le messager de Dieu est arrivé", et je suis. parti avec les gens. Quand je vis son visage, j’ai su que ce n’était pas un menteur. Et les premières choses que j’entendis de lui étaient : “Ô vous les hommes ! Répandez le Salam (Salat). Donnez à manger et priez quand les autres dorment ; vous entrerez au Paradis en paix” (rapporté par Ahmad, Tirmizi, Ibn Majah). Ainsi, la sincérité et la vérité parties du cœur du prophète, sont arrivées à sa langue et même sur ses membres, à tel point que son visage témoigne pour lui. C’est donc le lieu de dire que le musulman n’a pas une mine patibulaire. Le musulman a un visage qui promet l’assurance, la sécurité.
Dans la transmission du message, les musulmans doivent faire preuve de sincérité, ce qui ajoutera du cré-
Le chapelet, vous connaissez ! C’est l’instrument qu’utilisent certains religieux, les musulmans notamment, pour se rappeler Dieu. Ce que vous pouvez ignorer, c’est qu’en Islam, on emploie le mot Zikr pour désigner le fait de se rappeler Dieu. Et comme le chapelet permet de savoir le nombre de fois que le fidèle a évoqué Dieu en une séance de Zikr, on peut le définir comme étant un instrument de mesure du Zikr. Seulement la morphologie du mot chapelet, vous-en conviendrez, ne se prête pas à cette définition. D’où la naissance du mot zikromètre qui sans passer par l’Académie, s’intègre facilement au vocabulaire français. Zikromètre semble donc dit à leur œuvre. Même leurs adversaires témoigneront en leur faveur. Rappelons-nous Abou Soufiane, alors qu’il était mécréant, devant Héraclius qui lui demanda des renseignements sur Mouhammad. Abou Soufiane ne fit que louer son ennemi et finit par ces mots : ” Si je ne craignais que le mensonge me rattraperait un jour, j'aurais forgé sur lui des mensonges ”. Admirons cet homme, alors mécréant qui craint que son mensonge ne le rattrape un jour de sa vie ; il évite de mentir sur son ennemi mortel d’alors. Aussi, le mensonge ne l’a pas rattrapé mais il s’est converti et a pris sa place parmi les croyants. Par contre, vous connaissez tous l’histoire de cet enfant qui assistait aux prêches de son père où les présents pleuraient jusqu’à mouiller leurs poitrines. Mais un jour, il se rendit en compagnie de son père à l’écoute d’un plus grand savant qui disait bien plus de choses que son père. Mais cela ne faisait qu’augmenter l’hilarité de la foule. Et cela, parce que, ce qui vient du cœur va droit au cœur ; mais ce qui sort de la bouche ne rencontre même pas les deux oreilles. "Ô vous qui croyez ! Craignez Dieu et soyez avec les véridiques (Coran 9/119) (1) rapporté par Boukhari plus approprié pour désigner l’instrument utilisé pour l’invocation de Dieu. Invocation dans la pensée ou avec la langue au cours d’une séance consacrée à cet effet. De la même manière, on emploiera zikrettr ou zikreuse pour désigner le ou la fidèle qui se rappelle (Zikr) beaucoup Dieu que ce soit avec ou sans zikromètre. Si vous êtes un zikreur ou une zikreuse, persévérez et si vous ne l’êtes pas, priez Allah qu’il vous guérisse vite de cette zikropathologie. Que Dieu nous facilite la pratique de son Zikr et nous accorde une saine culture spirituelle ! Amin.
* Fawzy Sogsey
L’Appel N° 026 de Mars 1999
11 (jeux et loisirs)
Dites-vous et jouez, je déteste qu'on dise que votre religion EST RIGIDE. (HADETH)
h Sharif
MOT CACHE N° 26
R I D R A T A B A A E E A C C R O C R E
Abandonner, Abâtardir, Abducteur, Abjecter, Aboucher. Abstraire, Acajou. Accalmie, Accent
H R N B E G A T U J L C I N N A J E N E M
Accroc, Ace, Achoura, Age, Annoncer
U A O A O R T E T L
Aorte, Are, Arrêt, Asepsie.
O R N U R D C C C A B T C A A E N C U A
Mot de 5 lettres
A S E P S
Complétez les mots avec les lettres suivantes : A "Â] [ E R" A-C-E-E-E-E-G-I-M-N-S-T
Et
E JJ T Ri 1 ÏJ 1 T F NI n| _Q r| R 1 2 1 N G N| R1 U _Ej • R r| r| E 1 2 3 4 5
1 - Centre de la vie politique dans l'Antiquité Grecque.
II - Adj. Démonstratif.
III - Reproduit, prend pour modèle
IV - Appelé, surmonté.
V - Période.
III 1 IV
Verticalement
V 1 - Aigre, piquant.
2 - Exprimer une peine.
3 - Inflammation de l'oreille, 5 - 1ère lettre de l'alphabet hébreu. LES 5 DIFFÉRENCES
LUM & MFTP, B CROISEMENT G 013 C D B R R C S S N O N T E U E R R E A T I A L L Y B L O L L H T E N I O I M I M
SOLUTION MOT CACHÉ N° 025 : 1 2 3 4 5 U 111 IV V O R D R E N O U E R C L O S E L E S T I E S P LA [T Couples MOTS CROISÉS N° 025
LOG - G 'EJONS AP SUUOQUOG - ^'©JAININQ - G 'AJAIAQI - G 'EYEAUED - I __________________________SÆUAJJJJJPB^^
PRIX DE VENTE & ABONNEMENT
Burkina Faso 200 F CFA 3000 F CFA
Zone UEMOA 250 F CFA 4000 F CFA
Autre Afrique 400 F CFA 10 $ US
Europe 1 Euro 12 Euro
Autres pays 2 $ US 20 $ US
Communiqué
Compte rendu des activités du mois de Ramadan 99
Dans le cadre de ses activités, la Fondation Omar a organisé en collaboration avec l’AEEMB et le CERFI, une visite aux malades de l’hôpital Yalgado le jeudi 14 janvier 99. Au cours de cette activité, des produits divers (savon, sucre...) d’une valeur de 250 000 F CFA ont été distribués aux malades des différents services : Pédiatrie, Psychiatrie, Pneumo, Urologie. Urgence médicale... Par ailleurs, à l’occasion de la fête du Ramadan, la Fondation a initié les 18 et 19 janvier une collecte et une redistribution de la Zakat El Fitr ou aumône de fin de rupture de Ramadan. Cette opération a permis la collecte de près de 413 880 F, ainsi que l’achat de 25 sacs de riz qui ont été distribués à environ 302 nécessiteux.
LE SECRÉTAIRE EXÉCUTIF.
L’Appel N° 026 de mars 1999
Fait partie de L'Appel #26