Issue
Le CERFIste #7
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- Le CERFIste #7
- Editeur
- Le CERFIste
- Date
- avril 2008
- numéro
- 7
- Résumé
- Bimestriel d'information et de formation du Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- nombre de pages
- 12
- Sujet
- Femme en islam
- Habibou Ouattara
- Tariq Ramadan
- 11 septembre 2001
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Pauvreté
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- Détenteur des droits
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000540
- contenu
-
Bimestriel d’Information et de Formation du Cercle d’Etudes, de Recherche et de Formation Islamiques 250 F CFA (CERFI) - n° 007
MADAME HABIBA OUATTARA
Le 8 mars doit être une journée de réflexion et non de festivités
EDITORIAL
BILAN DE LA GUERRE EN IRAK
Qui sème le vent, récolte la tempête p.2
SANTÉ p.5-6
EPIDEMIE DE MENINGITE
IQRA p.7-9
Aux sources du renouveau musulman
DOSSIER p.10-11
La place de la mosquée en islam
A la découverte des sous-sections du CERFI
BILAN DE LA GUERRE EN IRAK
Qui sème le vent, récolte la tempête
Le 19 mars 2003, les troupes américaines et britanniques envahissaient l’Irak. À travers une guerre éclair, elles chassent Saddam Hussein et occupent entièrement le pays. Mais ces vainqueurs étaient loin de se douter que cinq ans après elles seraient toujours en guerre. Pourtant Saddam Hussein avait bien prévenu que la bataille de Bagdad allait être longue et coûteuse. En effet, cinq ans après, la coalition est toujours en guerre ; et elle s'enlise de plus en plus. plus, d’autant plus qu’aucun scénario de retrait n’est en vue. Le retrait semble même impossible dans ces conditions. L’Irak est loin d'être sécurisée, la liberté et la démocratie tant prônées par les Américains sont encore un leurre dans un tel contexte de peur. En somme, la guerre en Irak est un échec pour l’Administration Bush et une catastrophe pour l’Irak et toute la région.
Ainsi, à l’heure du bilan, on retient que cette aventure militaire a avant tout bouleversé la vie des Irakiens. En effet, leur quotidien est désormais ponctué par des attentats mortels qui ont fait des centaines de milliers de morts et de blessés et des millions de déplacés. Et depuis cinq ans, le spectre de la guerre civile plane sur le pays.
La guerre en Irak a ensuite d’énormes conséquences pour l’Amérique. Elle n’a d’égale que celle du Vietnam où les Etats-Unis ont dû quitter dans des conditions humiliantes ; ils y avaient perdu 50 000 soldats et leur réputation était tombée bas. En effet, la guerre en Irak a fait des milliers de victimes dans les rangs des soldats américains ; des victimes plus que les attentats du 11 septembre 2001 n'en ont fait. C’est pourtant ces évènements qui ont entraîné la furie aveugle et meurtrière de l'Amérique contre l'Afghanistan puis l’Irak.
La guerre en Irak a surtout terni l’image des Etats-Unis. Le prestige de l’Amérique ne serait pas tombé aussi bas si elle ne s'était pas engagée dans une politique agressive et unilatérale. Mais il ne pouvait en être autrement. Cette aventure portait en elle-même les germes de son insuccès. D’abord les raisons de son déclenchement étaient fondées sur le mensonge. Il n'existait aucune arme de destruction massive en Irak et l’Administration américaine le savait bien. La guerre contre le terrorisme qui semblait être le second motif n’était qu’un alibi pour assouvir un désir de vengeance et justifier le pillage et l’occupation de l’Irak. Cette guerre n'a fait qu’ouvrir la boîte de Pandore des divisions entre Irakiens larvées pendant des décennies sous le règne du Rais. Elle a plutôt favorisé le terrorisme et aggravé l’insécurité. Enfin, l’unilatéralisme ne pouvait qu’entraîner les États-Unis et leurs amis britanniques dans un tel bourbier et les mettre à dos toute la communauté internationale. Mais il faut bien sortir de cette situation ; le plus tôt d’ailleurs. C’est en cela qu’à tort ou à raison, nous sommes attentifs aux différentes propositions des candidats à l'élection présidentielle aux États-Unis. En fait, on espère tous la fin de l'ère Bush avec son arrogance, ses choix aventuriers et ses mépris. Mais à l’évidence, c'est un système, des habitudes qu’il sera difficile de balayer, des erreurs et des fautes qu’il sera impossible de corriger. Mais on doit espérer que l’Amérique cessera d'être agressive et méprisante, défendant la démocratie et la liberté plutôt que les tuant. Pour cela, il lui faut un dirigeant moins subjectif et plus avisé.
La Rédaction
Le Cerfiste N° 007 avril 2008
MADAME HABIBA OUATTARA
Le 8 mars doit être une journée de réflexion et non de Festivités
Le mois de mars est admis comme étant le mois de la femme. À cette occasion où la femme est honorée, le Cerfiste a donné la parole à la présidente de la cellule féminine du CERFI, Mme Habiba Ouattara, pour présenter sa structure et partager ses analyses sur la problématique de l'émancipation de la femme.
Élue pour trois ans en avril 2007 à la tête de la cellule féminine, Mme Habiba Ouattara, mère de deux enfants, est conservatrice de documentation et gestionnaire de base de données.
Le Cerfiste : Présentez-nous la Cellule Féminine du CERFI.
Mme Ouattara Habiba (OH) : La Cellule Féminine du CERFI est une commission spécialisée du Bureau Exécutif National. Elle est chargée des questions féminines. Son rôle est de conduire la politique en matière de mobilisation et de formation des sœurs et de gestion des questions spécifiquement féminines suivant les directives de l'organe exécutif. Elle a à sa tête une Présidente et une vice-Présidente qui sont membres de droit du Bureau Exécutif National (BEN). Elles ont pour tâche d'assurer la coordination des cellules féminines provinciales. Le bureau de la cellule féminine comporte 14 membres, toutes des femmes avec la même configuration que celle des bureaux des sections provinciales.
En tant que membre de la cellule féminine du CERFI, quelle appréciation faites-vous de l'engagement des femmes dans les activités du CERFI ?
Au niveau de la cellule féminine nationale, nous avons deux catégories de sœurs : celles qui ont été moulées à l'idéologie de l'AEEMB et qui Mme Habiba Ouattara, présidente de la cellule féminine du CERFI ont une formation religieuse et militante fort appréciable et les grandes sœurs du CERFI qui sont engagées sur la base seulement de leur amour pour Allah (soubhanahou wa ta'ala).
Pour ce qui est de l'engagement des sœurs de la cellule féminine, on remarque que celles qui sont issues de l'AEEMB n'ont pas de problème d'engagement ; mais elles n'arrivent pas toujours à s'organiser pour participer aux activités. Quant à celles qui ne sont pas passées par l'AEEMB, elles ont besoin de plus de formation. Donc c'est à nous de renforcer les capacités de ces deux catégories pour pouvoir atteindre nos objectifs. Au niveau de la mobilisation des sœurs de façon générale, on observe une baisse car nous n'arrivons pas à satisfaire la demande de nos militantes. Au niveau du BEN, il y a un programme que nous suivons mais il y a un problème de moyens. Nous n'avons pas les moyens à la mesure de nos ambitions.
Le 8 mars n'est pas très loin derrière nous, comment la cellule féminine a-t-elle commémoré cette journée ? La journée internationale de la femme est un acquis du mouvement des femmes. A cette occasion, chaque année la cellule féminine organise des activités. Cette année, en marge de la semaine nationale de la femme, nous avons avec nos cadettes de l'AEEMB organisé une journée de retrouvailles qui nous a permis de former un noyau chargé de poursuivre les activités à venir. Étant donné que la cellule féminine est sollicitée dans les sous-sections chaque année, nous n’organisons pas d'activité précise le 8 mars. Nous tenons nos activités avant ou après le 8 mars ; toujours est-il que dans le mois de mars nous avons des activités. Cette année, nous avons été conviées par nos sœurs de l'AEEMB à prendre part à un panel à l'université sur le féminisme ; des membres de la cellule féminine ont animé ce panel. Compte tenu de ces genres de sollicitations, nous n'avons pas d'activité propre à nous le 8 mars. Si ce n'est à Ouagadougou que nous sommes sollicitées, c’est dans les provinces. Enfin, au niveau national, nous sommes conviées par le Ministère de la promotion de la femme pour prendre part aux activités commémoratives du 8 mars.
De façon générale, quelle appréciation faites-vous de la commémoration de cette journée de la femme ? Nous pensons que cette journée dédiée aux femmes doit être, à notre avis, un moment de réflexion sur l’amélioration des conditions de vie des femmes. Elles sont interpellées sur les questions de la pauvreté. de maladie..., et cette année d'ailleurs le thème portait sur le VIH. C'est une occasion pour les femmes de réfléchir aux moyens de sortir de la pauvreté et de bien d'autres maux en vue de produire des recommandations précises y relatives. Il y a certains groupes de femmes qui s'y investissent, mais il y a d'autres qui en sont encore aux festivités et autre djandjoba dont on ne tire aucun profit. Ce que je dis n'engage que moi. Très souvent des musulmanes sont à la base de ces manifestations et je me demande si cela est conforme aux recommandations coraniques et prophétiques. Il faut appeler les femmes à des débats d'idées, à de la réflexion, au suivi des recommandations passées et à l'élaboration de perspectives.
Dans certains milieux, on a souvent présenté la femme musulmane comme un être sans droit. Que répondez-vous ? Je réponds que le Coran dit que les hommes et les femmes ont les mêmes droits, que les deux ont reçu le souffle divin. Autant l'homme a des droits, autant la femme en a. L'homme et la femme ont des devoirs et des responsabilités comparables et les deux font face aux conséquences de leurs décisions. La seule base de supériorité, c'est la piété et la droiture et non la race, la couleur, le genre ou la richesse. L'islam a été la première culture à admettre l'indépendance financière de la femme, à lui accorder tous ses droits. Mais dans certains pays, il faut reconnaître que ces mêmes droits lui sont refusés. C'est souvent la méconnaissance du texte coranique et donc sa non-application qui fait que ces droits ne sont pas accordés à la femme.
On parle de plus en plus de féminisme islamique. Qu'en pensez-vous ? De ce que je sais du féminisme, il y a trois tendances : il y a la tendance radicale, la tendance socialiste et la tendance libérale. C'est la tendance socialiste qui s'approche de la vision islamique. Cette tendance cherche un équilibre entre l'homme et la femme, prône la complémentarité dans le foyer. Elle s'apparente au genre qui est une idéologie qui est défendue par des femmes et des hommes pour l'amélioration des conditions de vie de la femme. Le féminisme a connu une évolution et on note qu'il a engrangé des acquis dont la commémoration du 8 mars. Il y a eu aussi la première conférence à Mexico en 1975, celle de Dakar en 1992 et celle de Beijing en 1995. C’est à la suite de Beijing qu'il y a eu la marche mondiale des femmes contre toutes les formes de violence faites aux femmes. La cellule féminine est partie prenante de cette marche et nous menons des activités pendant cette période.
Parmi les acquis également, il y a le fait que dans les projets et programmes de développement et dans toutes les activités à l'échelle mondiale la question genre est prise en compte.
Quels sont les grands chantiers à venir de la cellule féminine du CERFI ? Nous en avons beaucoup. Nous avons en vue, la tenue de la journée nationale de la femme, la formation d'une élite musulmane au niveau des femmes, la construction d'un centre social au niveau de la mosquée du secteur 16. La réalisation de ces objectifs Nous tient à cœur pour notre mandat. De quels moyens disposez-vous pour la réalisation de ces ambitieux projets ? C’est vrai que nous avons des ambitions et des objectifs à atteindre mais malheureusement les moyens font défaut. Mais Al Hamdoulillah, nous avons les ressources humaines, les compétences et par la grâce de Dieu nous sommes en train de rechercher des financements et des partenariats qui vont nous aider à atteindre ces objectifs. Nous souhaitons qu'à la fin du mandat nous puissions présenter des
01 BP 6394 Ouagadougou 01 Burkina Faso Tél : 76 61 57 67 / 50 36 08 03 / Email : cerfiben@fasonet.bf Siège social sis 1200 logements derrière le centre CIJEF "Le Cerfiste” Récépissé de déclaration N° 012697/CAO-TGI/OUA/P.F. du 10 novembre 2006 Bimestriel d’Information et de Formation du Cercle d’Etudes, de Recherche et de Formation Islamiques (CERFI)
Directeur de Publication Président du CERFI Rédacteur en Chef Hamidou YAMEOGO Rédaction BAMBARA Hamadé OUÉDRAOGO A. Salam OUÉDRAOGO A. Wahid TOE Aboubacar résultats tangibles. Quel appel avez-vous à lancer ?
Je profite de la tribune du Cerfiste pour dire aux sœurs de toujours se mobiliser autour des actions que nous entreprenons car nous avons besoin de mobilisation forte pour atteindre nos objectifs. A l'endroit des hommes, nos maris et frères, je les invite à laisser la liberté aux femmes pour qu’elles puissent participer aux activités de la cellule féminine. Il est vrai qu'il est difficile de concilier emploi, vie conjugale et sociale mais l'appel vif que j'ai à lancer c'est que tous soient mobilisés et nous aider à atteindre nos objectifs.
Propos recueillis par Abdoul Salam Ouédraogo
SAWADOGO Ousmane
YAMÉOGO Hamidou
Secrétariat de Rédaction
Alizéta OUEDRAOGO
PAO & Impression
Altesse Burkina : 50 39 93 10
Tirage : 1000 Exemplaires
Le Cerfiste N° 007 avril 200®
EPIDEMIE DE MENINGITE
Malgré les remarquables progrès dans le domaine de la santé (science), la méningite continue de sévir dans les pays en voie de développement et particulièrement le nôtre. En effet, Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la méningite a fait 2000 morts en 2007 dans 9 pays de l'Afrique de l'Ouest (Côte-d’Ivoire, Ghana, Bénin, Mali, Niger, Nigeria, Tchad et le Burkina Faso). De tous ces pays, c’est le Burkina Faso qui a payé le plus lourd tribut avec 75% des morts.
Depuis le mois de janvier 2008, notre pays vit malheureusement, une fois de plus, une épidémie de méningite. Actuellement, l'épidémie est déclarée dans 5 districts sanitaires (Kaya, Réo, Orodara, Boromo, Séguénéga) et 9 autres districts sont en situation d'alerte. Pour l'OMS, les seuils épidémique et d'alerte sont respectivement de 10 cas pour 100 000 habitants et de 5 cas pour 100 000 habitants en une semaine.
Le responsable de la surveillance épidémiologique du Burkina Faso fait mention de 3181 cas suspects de méningites du 1er janvier au 02 février 2008 dont 366 décès soit un taux de létalité de 11,5%.
Qu'est-ce que la méningite? Il s’agit de l’infection et/ou de l'inflammation des méninges (enveloppes qui entourent et protègent le cerveau) et du liquide céphalorachidien (LCR) dues généralement à la génération et à la pullulation de microbes à ce niveau. C'est une maladie de tous les âges, très grave, rapidement mortelle (5 à 10% de taux de mortalité même dans les meilleures conditions). Elle est parfois responsable de séquelles invalidantes (1 malade sur 7) ; 15 à 20% des survivants présentent des séquelles neurologiques permanentes.
On rencontre surtout les méningites virales (dues à des virus), qui sont le plus souvent bénignes ; et les méningites bactériennes, plus fréquentes et très graves. Les germes responsables de méningite bactérienne sont habituellement le pneumocoque, l'Haemophilus influenzae (nouveaux-nés et nourrissons), la listeria mais surtout le méningocoque. Il faut souligner que le méningocoque est le seul germe épidémiogène c'est-à-dire pouvant provoquer des épidémies. Il existe 13 souches de méningocoques regroupées par type sérologique. Les souches les plus Fréquemment rencontrés sont les souches A, C, Y et W135. Même si cela est très rare, la méningite peut être due à des champignons, à un traumatisme crânien, à certains cancers (tumeurs blanches du genou) et à certaines maladies du système.
Comment reconnaître la méningite ? Les signes sont variables d'un malade à un autre et sont fonction du germe et de l'âge. Le début de la maladie est remarquablement brutal à tel enseigne qu'on parle classiquement d'un ''coup de foudre dans un ciel serein". Chez un sujet en pleine santé apparente, s'installent brusquement :
- un malaise général intense;
- une fièvre élevée (39 voire 40°C);
- des frissons répétés;
- des céphalées vives, violentes, qui sont continues mais avec des paroxysmes, accompagnées de photophobie (le malade n'aime pas la lumière);
- des douleurs musculaires et du dos;
- des vomissements qui sont très faciles, sans effort, en jet ou en fusée;
- une raideur de la nuque;
- le malade est très agité, conscient ou non. obnubilé, voire comateux. Deux grands syndromes regroupent ces signes : - le syndrome infectieux (fièvre, fréquence cardiaque et respiratoire élevées, courbatures, frissons, herpes labial, langue chargée, fatigabilité, manque d'appétit) ; - le syndrome méningé (céphalées, vomissements, constipation). Chez le nouveau-né et le nourrisson dominent les pleurs incessants, l'irritabilité, la somnolence, les vomissements et le manque d'appétit. Tandis que chez l'enfant plus grand et l'adulte, on retrouve la fièvre, les céphalées, la raideur du cou, les nausées et vomissements, la confusion mentale, la léthargie, la somnolence, la photophobie et parfois une éruption cutanée. C'est une maladie contagieuse qui se transmet à travers les sécrétions de la gorge et du nez d'un malade infecté (gouttelettes salivaires, éternuements, baisers, échanges de cigarettes,...). Le simple fait de respirer l'air d'une salle contenant un malade n'est pas contagieux, les germes ne pouvant vivre longtemps à l’air libre. La transmission est favorisée par le contact intime avec une personne déjà malade, un séjour en zone d'épidémie, la fumée de cigarette, la fatigue et le stress. Les personnes les plus à risque sont les extrêmes de la vie (les adolescents et les jeunes, les collégiens vivant en dortoirs, le personnel des bases militaires, les garderies, le déficit immunitaire et l'absence de vaccination).
Comment traite-t-on la méningite ? C'est une urgence médicale, une véritable course contre la montre. Il faut agir vite pour gagner du temps et éviter les séquelles. La meilleure attitude à adopter devant un cas suspect de méningite est de conduire l'intéressé dans un centre de santé le plus rapidement possible. Au niveau du centre de santé, rien, absolument rien ne doit retarder la mise en route du traitement qui comporte, outre les mesures de réanimation, l'utilisation de plusieurs familles de médicaments dont les plus importantes sont les antibiotiques. L'évolution sous traitement est le plus souvent favorable en quelques jours. jours, mais peut se faire vers des complications importantes (troubles visuels, surdité, ...) sinon la mort. Le coût de la prise en charge de tels malades est toujours élevé malgré les efforts des politiques. L'impact socio-économique d'une hospitalisation prolongée sur les familles et la nation est très net du fait des heures de travail perdues et de la mobilisation multiforme de l'entourage. D'où l’importance de la prévention qui repose essentiellement sur les mesures individuelles et collectives d'hygiène et sur la vaccination.
Il faut éviter la sécheresse des narines en y mettant des pommades, respecter le calendrier vaccinal des enfants et se faire vacciner tous les 3 ans contre la méningite. Il existe plusieurs vaccins disponibles sur le marché (le vaccin méningococcique A + A+C+Y+W135, le pneumo 23, l'actihib...) et l'Etat doit tout mettre en œuvre pour les rendre disponibles. La prévention primaire consiste à éviter la survenue de la maladie, la prévention secondaire, à éviter la dissémination dans l'entourage et à éviter les complications ; enfin, la prévention tertiaire vise à éviter les rechutes et les contaminations étant donné que la méningite n'est pas immunisante. Des efforts doivent être faits dans le domaine de la prévention et dans toutes ces étapes le rôle de l'État est plus que nécessaire.
Par PORGO Alidou
Le Cerfiste N° 007 avril 2008
Aux sources du renouveau musulman
L'ŒUVRE Aux sources du renouveau musulman est un livre de 480 pages découpé en trois grandes parties. La première partie : Aux sources de la pensée réformiste contemporaine, est composée de quatre chapitres (page 38-170). La deuxième partie intitulée Hassan Al-Banna : Spiritualité, action sociale et revendication politique est quant à elle composée de trois chapitres (page 171-381). Enfin la troisième partie : A l'épreuve des Nouvelles Réalités Politiques après 1949 est constituée de deux chapitres (page 383-458). Afin de mieux situer le lecteur, l'auteur essaie de justifier l’avènement du courant réformiste et le place dans son contexte historique, puis donne ensuite ses étapes. "Durant un demi-siècle entre 1870 et 1930, le double mouvement de désagrégation de l'empire Ottoman et, parallèlement, du renforcement de la puissance européenne et coloniale va se renforcer". Cela va avoir une "influence sur la pensée des réformistes, de Jamâl ad-Dîn al-Afghâni à Muhammad Iqbâl. La volonté de revenir aux sources du message coranique et de la tradition prophétique de même que les modalités de leur relecture ont été influencées, façonnées, par le contexte historique qui met face à face deux civilisations :..."
Page 173
De la première partie de l'œuvre
Dans la première partie de son livre, Tariq Ramadan évoque l'évolution du mouvement réformiste contemporain et fait remonter l'idée de réformisme à Ibn Taymiyya et même à Ghazâli : "l'idée de dépasser les lectures et les gloses étroites pour retrouver une lecture vivante, revivifiée du Coran et des traditions de la Sunna (al-ahâdith) n’est pas nouvelle. Du savant Abou Hâmid al-Ghazâli, au XIIe siècle, à Ibn Taymiyya qui, au XIVe siècle et tout au long de sa vie durant laquelle il connut l'emprisonnement, ne cessa d'appeler à dépasser les débats d'écoles sclérosés et inutiles, la pensée d'un nécessaire renouveau et d’une impérative réforme est présente de façon lancinante et se développe au gré des événements qui ont cours dans le monde musulman.”
Tout au long de cette partie, l’auteur passe au peigne fin tous les réformistes, leur idéologie et leurs efforts. Le précurseur d'entre eux est Ibn Abd-al-Wahhab mais c'est depuis Jamâl-ad-Dîn al-Afghâni (1838-1897) que la pensée réformiste s'affirmera (prit forme). Al-Afghâni influença les penseurs réformistes tels que les Égyptiens Muhammad Abduh et Rashîd Rida, le Turc Saïd-an-Nursî, l'Algérien Abd-al-Hamîd Ibn Bâdîs, l'Indien Muhammad Iqbal. S'appuyant sur le dialogue entre le Prophète (SAW) et son ambassadeur Mu'âdh Ibn Jabal, ils ont tous, leur vie durant, appelé à une lecture nouvelle des textes, qui tienne compte des contextes : "La pensée sociale musulmane du XXe siècle, qui fut influencée par les prises de position d'al-Afghâni (même si celles-ci furent essentiellement politiques), est fondée sur une lecture particulière du Coran et des ahâdiths : en cherchant l'objectif (qasd) plus que la littéralité, elle prend une position doctrinale en matière de théologie.
Page 74. De la deuxième partie
La deuxième partie de l'œuvre parle de la vie de l'Égyptien Hassan Al-Banna et de ses œuvres. Né en 1906, précisément le 14 octobre à Al-Mahmôudiyya, au Nord du Caire, il a fondé en mars 1928 l'association des Frères musulmans. Grâce au capital d'expérience qu’il a eu de ses prédécesseurs, Hassan al-Banna emmènera le réformisme musulman à son apothéose, en faisant une synthèse de leurs idées. Avec l'association des Frères musulmans, Hassan al-Banna va produire des résultats appréciables sur de multiples plans, politique, spirituel et social. Les écoles et centres de formation se comptent par milliers. Lors, les réalisations vont se multiplier : chaque section (il en existe plus de deux mille) est tenue de s'adjoindre une école pour laquelle al-Banna demande que l'on fasse appel à des spécialistes et que l'on tienne compte de leurs conseils. Des écoles d'apprentissage du Coran voient le jour, de même que des instituts promulguant des cours du soir pour les adultes (...), des écoles pour les jeunes filles, des écoles techniques pour l'apprentissage des métiers.
Hassan al-Banna sera alors l'objet de détraction de la part des puissances franco-anglaises qui se sentaient menacées par sa politique. Il mourut le 12 février 1949, assassiné.
De la troisième partie
La troisième partie retrace la lutte pour la libération de la Palestine, la création de l'état d'Israël (1948-1949) et les épreuves subies par les frères musulmans après 1949. Sur la question palestinienne, Tariq Ramadan relève qu'on a cru à l'union des pays arabes pendant un bout de temps au cours de la guerre avant de se rendre compte de la... triste réalité. "L'entrée des troupes arabes en Palestine, à partir du 15 mai 1948, paraissait être la consécration de l'unité arabo-islamique contre le sionisme et ses soutiens internationaux. La réalité était pourtant toute autre... L'apparente unité est traversée par des dynamiques politiques d'intérêts contradictoires perceptibles avant même le 15 mai" page 390.
Seuls "les frères musulmans" se battent avec franchise et deviennent ainsi la cible des grandes puissances. "Les frères musulmans continuent d’envoyer des volontaires qui, sur le terrain, et au contraire des régiments officiels, se montrent déterminés et particulièrement efficaces. Alors que les "cafouillages" paralysent l'action des armées égyptiennes, les frères musulmans se répartissent en secteurs et défendent les territoires qu'ils protègent avec acharnement et, souvent, avec succès" page 395.
Cette réalité rend très vraisemblable la réunion des ambassadeurs anglais, mais également américains et français du 6 décembre 1948 durant laquelle se serait décidée la demande, ferme, de dissolution de l'organisation. La décision sera prise le 8, soit deux jours plus tard, et, presque immédiatement, un ordre du gouvernement est envoyé aux chefs de l'armée égyptienne exigeant que les soldats membres des Frères musulmans, "dont l'association n'existait plus", rendent leurs armes et cessent de combattre "page 395-396. Résultat : la débâcle des armées arabo-islamiques ; "Non seulement l'État d'Israël était né, mais il s'était constitué sur une surface encore plus étendue que celle qui lui avait d'abord été attribuée en 1947" page 389.
Parlant de la situation des Frères musulmans après l'assassinat de leur leader Hassan al-Banna, l'auteur note que la répression a été si forte qu'elle a fini par provoquer la révolte chez certains d'entre eux. Les volontaires de Palestine sont virés en prison. "Tous les Frères musulmans volontaires en Palestine sont déplacés dans deux camps d'arrêt (ils resteront emprisonnés, sur ordre du gouvernement égyptien, pendant plus de deux mois). Les volontaires de Palestine furent traités comme des criminels de guerre au moment même où leur prestige grandissait auprès des populations. À partir de cette époque, après que leur potentiel fut réellement dévoilé, ils ne trouvèrent plus de clémence et ils furent traités en ennemis" (page 396). Cela eut pour conséquence de susciter des révoltes.
"Jusqu'en août 1965, date de la deuxième série d'arrestations des Frères musulmans, il n'existait pas sur la scène politique égyptienne de groupe constitué ayant choisi d'employer la violence ou de renverser le pouvoir en prenant les armes" (page 438).
"En 1965, le gouvernement nassérien arrête non seulement les anciens Frères musulmans encore libres, mais également un très grand nombre de jeunes intellectuels ou paysans vivant dans la campagne qui avaient rejoint les rangs des Frères musulmans dans les dix ou cinq dernières années. Ils vont subir les pires traitements dans les geôles, l'humiliation, la torture et pour certains l'exécution. Tous sont choqués et ébranlés par l’annonce de la pendaison de Sayyid Qutb, le 26 août 1966. Il n’en faudra pas davantage pour créer des dissensions entre la première génération des frères et ces jeunes, écœurés et révoltés par les pratiques répressives et inhumaines de Jamal ’Abd an-Naser et de ses acolytes. Ces jeunes lisent les textes de Sayyid Qutb le cœur empli de rancœur et avec la volonté de mettre fin au règne du tyran, rebaptisé "Pharaon", dont il faut se libérer comme l'a fait Moïse avec son peuple.
Dans sa conclusion générale, Tariq Ramadan invite les uns et les autres à approfondir leur recherche sur le monde musulman s'ils veulent être objectifs dans leurs travaux d'analystes. "L’actualité récente a souvent poussé les observateurs à analyser le phénomène de l'Islam politique ou de l' "islamisme" à partir des évènements les plus spectaculaires de ces vingt dernières années."
"L'histoire de la pensée réformiste depuis al-Afghâni et la façon dont les Puissances occidentales ont géré le dossier du Proche-Orient sont autant d’éléments qui doivent impérativement être connus et étudiés afin d'appréhender comme il se doit la situation actuelle du monde islamique. Une analyse sur une séquence historique trop courte (à partir de 1979 par exemple) ou une étude sur les seuls comportements violents de la "mobilisation islamiste" ne donnent en fait qu'une image partielle, et trompeuse, des dynamiques et des enjeux en présence.
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L’AUTEUR : TARIQ RAMADAN
Tariq Ramadan est né le 26 août 1962 à Genève. Il a fait ses études à l'Université de Genève (Maîtrise en Lettres, en Philosophie et Littérature Française et docteur ès Lettres en Islamologie-Arabe). Il a poursuivi et approfondi ses études en Sciences islamiques au Caire (1992, 1993). Doyen au Collège de Genève (1988 à 1992), il a fondé et présidé pendant la même période l’association pour la promotion de la "pédagogie de la solidarité". Il a été nommé Professeur d'islamologie au Classic. Department de l'Université de Notre Dame (USA, Indiana) et Luce Professor au Kroc Institute (Religion, conflits et Promotion de la Paix). Il est engagé depuis plusieurs années dans le débat concernant l'islam en Europe et dans le monde. Expert/membre, Expert consultant dans diverses commissions attachées au Parlement de Bruxelles. Il participe à divers groupes de travail internationaux se rapportant à l'Islam, au dialogue interreligieux et plus largement au développement et aux questions sociales. Il est actuellement Senior Research Fellow à la Lokahi Foundation et Professeur invité à l'université d'Oxford (St Antony’s College). Il est auteur de plusieurs articles et journaux, des K7 de conférence (audio et audiovisuel) et de plusieurs livres dont : Le face à face des civilisations ; Du cœur à cœur ; L'Islam et les musulmans, grandeur et décadence ; Aux sources du renouveau musulman....
Par Sana Souleymane à Fada. Le Cerfiste N° 007 avril 2008 DOSSIER
La place de la mosquée en islam
Dans cette rubrique consacrée à la transcription de sermons dignes d'intérêt, le CERFI a choisi de vous faire lire un sermon prononcé par l'Imam Alidou ILBOUDO au siège de l'AEEMB sur la place de la mosquée en islam en rapport avec le projet de reconstruction de la mosquée de cette association.
Louanges à Allah, créateur et Maître des Univers. Nous le louons pour ses bienfaits, nous demandons son secours et sa guidance et nous l'implorons pour la rémission de nos péchés.
Mes frères et sœurs dans la foi. Nous nous faisons un devoir aujourd'hui de revenir sur la place de la mosquée en islam [...]
Au commencement, c'était l’hégire. Arrivé avec ses compagnons de route à Quba à une dizaine de kilomètres de Yasrib qui allait devenir Al-Madinatoul Mounawara, Médine La lumineuse, le Prophète reçut la révélation sur la prière de vendredi et il fit la première prière de l'histoire de L'islam à jour-là à Quba, dans la vallée des Bani Soulayn Bin Awf et il fit le discours et dit entre autres ces mots qui nous interpellent encore aujourd'hui : "Vous musulmans, prenez votre part de la lutte, jouez votre partition et ne vous écartez pas des sentiers d'Allah. En vérité Allah vous a enseigné son livre, il vous a tracé sa voie, pour ainsi savoir ceux qui disent vrai et ceux qui sont menteurs. Soyez généreux et bienfaisants comme Dieu l'a été avec vous. Combattez les ennemis d'Allah. Combattez sur son chemin. C'est lui qui vous a élus et vous a nommés musulmans. Pour que périsse celui qui a choisi la perdition et que vive celui qui a choisi la vraie vie. Il n'y a de force et de puissance qu'en Allah ; rappelez-vous abondamment le nom d'Allah."
Le discours du Prophète a tracé le programme de la mosquée. À son arrivée dans Médine, la première œuvre qu'il fit fut la construction de la mosquée dite du Prophète qui allait devenir un des 3 grands sanctuaires de l'islam, il l'a construite pour l’adoration. C'est-à-dire la prière, mais elle a servi à d'autres fins éminemment utiles : la mosquée du prophète a servi de siège du gouvernement : c'est là qu'il se réunissait avec ses lieutenants pour prendre des décisions. Elle a servi de chancellerie : il y recevait ses ambassadeurs et y envoyait des missions. Elle a servi de trésor public pour recevoir la zakat, le butin, et les redistribuer. Elle a servi de tribunal où se tenaient les jugements pour rendre le droit et réparer les torts. Elle a servi de caserne pour mobiliser les troupes, d'hospice pour accueillir les pauvres, de medersa pour l'enseignement de l'islam, enfin elle a servi de médium (d'organe de presse) pour diffuser chaque vendredi le message à tous les musulmans de l'époque.
Aujourd'hui plus que jamais, nos mosquées ont besoin de rejouer ce rôle de centre culturel qui offre à la jeunesse musulmane un cadre serein d'épanouissement.
Le salaire de ceux qui dépensent de leurs biens dans le secret pour le seul visage d'Allah est le Paradis. 1990, le Comité Exécutif (de l’AEEMB) emménage sur ce terrain et on y commence les prières quotidiennes. C'est en 1993 que la tenue de la prière de vendredi est effective et le prône en français satisfait plus d'un musulman. À l’instar de la mosquée du Prophète, ce terrain comprend la mosquée, le Bureau de l'AEEMB, la bibliothèque, la direction du journal An-Nasr, et un dortoir où des volontaires (élèves ou étudiants) s'occupent de l'entretien et de la sécurité du matériel. En plus des prières, la Mosquée collecte et redistribue la zakat et assiste dans la mesure des moyens les personnes démunies. C’est enfin un centre d'études et d'apprentissage pour tous.
Vous verrez, mes frères, que des gens, nos parents, nous ont accompagnés depuis les premiers moments. Que Dieu maintienne les vivants sur le droit chemin et fasse miséricorde à ceux qui ne sont plus. Le Coran dit : Il est parmi des croyants des gens qui ont respecté le pacte avec Allah. Certains sont déjà morts et d'autres... attendent mais aucun d'eux n'a dévié". Qu'Allah aide ceux qui nous ont soutenus ainsi que ceux qui vont le faire. Cette mosquée est essentielle et même vitale pour nous au stade où nous sommes. L'Association a une grande partition à jouer dans le cercle des Associations Islamiques et la Jeunesse Musulmane a besoin d’un creuset. Notre ambition se confronte à la modicité de nos moyens. C'est pourquoi, depuis maintenant 2 ans nous avons commencé les subventions pour la construction de votre mosquée.
La mosquée est la maison de Dieu. Elle mérite plus d’égards que nos villas. En plus, le Prophète a dit : "Qui construit une mosquée pour Dieu, Allah lui bâtit une maison au paradis". Frères et sœurs, hâtons-nous pour participer à l'œuvre commune. Allah nous dit : "Ceux qui dépensent leurs biens dans la voie d'Allah ressemblent à un grain duquel naissent sept (7) épis, chaque épi donnant 100 grains. En effet, Allah multiplie la récompense à qui il veut et Allah est Généreux et Omniscient. Ceux qui dépensent leurs biens dans la voie d'Allah sans faire suivre leurs largesses ni d'un rappel ni d'un tort auront leur récompense auprès de leur Seigneur..." C261.262
Mes frères et sœurs dans la foi, une mosquée de 300 millions pour l’AEEMB c’est possible, puisque à Ouaga 2000, au projet ZACA et dans bien d’autres quartiers il y a des maisons plus coûteuses qui appartiennent à des musulmans. Ce que nous mettons dans la terre tout comme le reste finira. "Tout ce qui est sur elle périra sauf le visage d'Allah plein de gloire et de majesté". Ô vous qui avez cru, investissez dans la durabilité c’est-à-dire auprès d'Allah. Votre argent sera à l’abri de la faillite et connaîtra seulement la fructification : "Qui va faire un prêt d'honneur à Dieu ; il va le multiplier à plusieurs degrés, il aura une abondante récompense". Ô musulmans, répondez à l'Appel de Dieu et de son Messager, mobilisons-nous pour la mosquée comme un seul homme, chacun selon ses forces : Dieu aime ceux qui combattent sur son chemin en rangs serrés comme une Hâtez-vous vers le Pardon de votre Seigneur et vers le paradis dont la superficie dépasse le ciel et la terre. Répondez à l'Appel de Dieu et de son Messager à l’instar de Oumar qui donna moitié de ce qu'il avait, de Ousmane qui donna le tiers et d'Aboubakr qui donna tout ce qu'il avait. Il avait laissé à sa famille, Dieu et son Prophète.
Ô mes frères, quand les croyants sont arrivés à Médine, il a fallu qu'Ousmane achète à un natif un puits pour les Musulmans. Le Prophète lui a fait l'annonce suivante : "Tout ce que Ousmane fera dans sa vie, ne pourra plus entraver son entrée au Paradis."
Ô vous qui avez cru, craignez Allah et que chaque âme considère ce qu'elle a avancé pour demain. Dieu est au courant de ce que vous faites.
Ô vous qui avez cru ! Pourquoi restez-vous inactifs quand on vous appelle à des dépenses dans la voie d'Allah, doutons-nous un seul instant du jour dernier, de Dieu, du Paradis et de ses délices ? Préférons-nous la vie d'ici-bas à celle de l'Au-delà ? Assurément non. [...] A ceux qui ont déjà fait le geste, qu'Allah les bénisse. A ceux qui ont l'intention, que Dieu leur en donne les moyens. A chacun de nous qu'Allah nous permette de participer à la hauteur de ce qu'il nous a donné, pour que la parole de Dieu s'élève à jamais et que la mécréance disparaisse pour de bon. "Si vous aidez Dieu, Dieu vous aidera et raffermira vos pas. Allah a promis et il tient ; et assurément Dieu aidera ceux qui soutiennent sa cause. Sans nul doute, la victoire, l'honneur, la puissance sont avec le camp de Dieu, celui du Prophète et des croyants : "La force et la puissance sont à Dieu, à son Prophète et aux croyants." Alors donc vous qui croyez, que ni l'argent, les belles demeures, votre statut et les joies de ce monde ne vous trompent au sujet d'Allah. Investir pour la mosquée, c'est investir pour un avenir radieux de l'islam dans notre pays. [...]
Ilboudo Alidou
Le Cerfiste N° 007 avril 2008
VIE DU CERFI
A la découverte des sous-sections du CERFI
La problématique des sous sections (ou comités sectoriels) n'est pas nouvelle. En effet, les textes du CERFI ont prévu que les sections provinciales qui le jugeaient utile, pouvaient créer des comités sectoriels si tant est que leurs réalités rendaient cette création impérieuse. C’est ainsi que par le passé, les grandes sections provinciales du CERFI, comme celles de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, ont eu à les expérimenter avec plus ou moins de succès.
Il faut distinguer toutefois deux types de sous-sections et ce sur la base de deux critères :
- le critère géographique, sur la base duquel une section provinciale X peut créer des sous-sections x1, x2, x3, ... dans les quartiers, secteurs, arrondissements, départements, de la ville ou de la province en question ;
- le critère socioprofessionnel, sur la base duquel une section provinciale (ou même le Bureau National) peut mettre sur pied des cellules CERFI regroupant des frères et sœurs travaillant dans un domaine donné.
De plus en plus, dans l'entendement des Cerfistes eux-mêmes, Le concept de « sous-section » tend à renvoyer aux sous-entités de type géographique et celui de « comité sectoriel » aux sous-entités de type « socioprofessionnel ». Qu’il s'agisse des sous-sections ou des comités sectoriels, abstraction faite de la dimension géographique ou socioprofessionnelle, la pertinence de celles-ci est en train de s’imposer de plus en plus, notamment dans les grands centres.
En effet, l’explosion des dimensions spatiales et démographiques de la ville de Ouagadougou conjuguée à la nécessité de plus en plus inéluctable de rapprocher le CERFI de ses militants et sympathisants ont conduit le Bureau Provincial du Kadiogo (BPK) à créer des sous-sections dans quatre (04) arrondissements sur les cinq (05) que compte la capitale. Il s'agit de Bogodogo, de Nongre-Maasom, de Boulmiougou et de Signonghin.
Une année après leur mise sur pied, comment se portent ces cadres islamiques de proximité ? Après la mise en place des sous-sections, elles se sont attelées à l’élaboration de leurs programmes. d'activités autour d’actions accessibles, simples et ouvertes. Elles ont pour objectif de créer des cadres de rencontres, de fraternisation et de formation pour les militants du CERFI. Ainsi, aussi bien à Bogodogo, Boulmiougou, Nongre-maasom qu’à Signonghin on retrouve les activités suivantes : causeries-débats, projections cinématographiques, conférences, sorties détente, œuvres sociales et ruptures communes durant le mois de ramadan...
Par ailleurs, toutes les sous-sections ont activement pris part à l’organisation des activités du bureau provincial du Kadiogo. Au regard des actions qui ont déjà été exécutées, on peut fonder un espoir sur ces nouvelles structures qui pourront par leurs actions de proximité booster la mobilisation au niveau du CERFI et assister les militants qui le désirent dans le domaine de la formation et des œuvres sociales. S’il est vrai que le concept novateur de sous-section apporte un plus au fonctionnement de la section, il faut avant tout attribuer leur succès au dynamisme des Acteurs qui ont la charge de les animer. Ils ont réussi grâce à leur disponibilité et à leur esprit de sacrifice à conduire au mieux l'exécution de leur programme d'activités. Par ailleurs, ils ont pu réunir de nombreux participants aux différentes activités. De plus, aussi bien les responsables que les militants adhèrent à cette nouvelle forme d’organisation.
Toutefois, comme il est de notoriété publique que tout début connaît des difficultés, il ressort du bilan des sous-sections du Kadiogo quelques insuffisances dues entre autres à la faible mobilisation lors de certaines activités et aux difficultés organisationnelles et financières. Mais pour l’essentiel, il y a un réel motif de satisfaction ; et l'expérience doit même être poursuivie pour que les sous-sections se renforcent davantage du point de vue de leurs capacités organisationnelles et de mobilisation.
Malgré les difficultés auxquelles elles peuvent être confrontées, les sous-sections suscitent de l'espoir pour plus de dynamisme de la section. provinciale du Kadiogo, et certainement cette expérience devrait inspirer d’autres sections à travers le pays.
Par Abdul Hamid Yaméogo et Hamadé Bambara
Le Cerfiste N° 007 avril 2008