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L'Appel #38
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Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- L'Appel #38
- Editeur
- L'Appel
- Date
- mars 2000
- numéro
- 38
- Résumé
- Mensuel Islamique de Formation et d'Information Générale
- nombre de pages
- 12
- Sujet
- Ahloul Faïda
- Coopération arabe
- Fatoumata Gomina
- Femme en islam
- NTIC et islam
- Hadj
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Agence des Musulmans d'Afrique/Direct-Aid
- Aïd el-Fitr
- Intégrisme
- Islamisme
- Terrorisme
- Détenteur des droits
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000525
- contenu
-
Mars 2000
Zhul iqada
ZHUL HIDJA 1420
N° 038
Mensuel Islamique
Formation et d’Information Générale
Burkina Faso : 200 F CFA - Zone UEMOA ; 250 F CFA - Autre Afrique : 400 CFA
Europe, DOM, TOM : 1 Euro - Autres pays : US $ 2
Que tous ceux qui m'écoutent transmettent le message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith)
Tchétchénie : Le nanisme renaît à Moscou
Tabaski
Le sens de la fête et la place du mouton
EDITO
Le pavé dans la mare de Lionel Jospin
Les Arabes scandalisés
Le Premier ministre français est rentré à Paris sans s’estimer tenu par une quelconque reddition des comptes envers le président de la République française. Manifestation d’autorité et rappel de ce qui est supposé être ses prérogatives de politique étrangère, Jacques Chirac avait fait injonction à Lionel Jospin de prendre contact avec lui, aussitôt après son retour d’Israël et des territoires palestiniens et les graves incidents à l’université de Bir. Zelt au cours desquels des étudiants ont donné libre cours à leur colère, samedi dernier, en bombardant de pierres le locataire de Matignon. Jospin avait qualifié le 24 février de terroristes les attaques du Hezbollah au Sud-Liban contre les soldats israéliens. Hier encore, au milieu d’un intense chassé-croisé diplomatique, c’est quasiment tout le Proche-Orient qui bruissait des protestations contre les propos du Premier ministre français qui, fait volontaire ou simple dérapage verbal, traduisent une double dissonance. D’abord par rapport à ce qui est connu, depuis le général de Gaulle, comme une « politique arabe de la France », marquée par un souci d’équilibre et d’équidistance envers les protagonistes du conflit. Tout en reconnaissant à Israël le droit à l’existence à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues, cette politique prend également en compte la juste aspiration des Palestiniens à l’autodétermination et leur « droit au retour » dans leur patrie. Dissonance, ensuite, par rapport à un « modus vivendi », un accord non écrit qui régit, en France, les rapports de la cohabitation entre l’Élysée et Matignon. En vertu de cet accord tacite, si l’Élysée laisse Matignon gouverner, en retour, le président de la République exerce un peu plus qu’un droit de regard sur la politique étrangère et les affaires de défense. Ce faisant, et dans la mesure où l’affaire est aussi franco-française, et compte tenu de précédentes velléités en ce sens, les propos de Jospin peuvent ne pas correspondre qu’à un simple dérapage verbal, mais à une volonté d’affranchissement de la tutelle élyséenne pour mieux traduire la position traditionnelle du Parti socialiste qui, elle, est historiquement plus proche de Tel-Aviv.
Mais quels que soient les motifs qui ont amené le Premier ministre français à faire une déclaration diplomatiquement inconvenante à un moment où tous les espoirs d’une paix durable dans la région risquaient de s’écrouler de nouveau, les jets de pierres de Bir Zeït, simple expression physique d’une colère, ne sont rien à côté du pavé dans la mare qui les a provoqués. Au moment où l’écrasante majorité des pays arabes, principalement ses voisins immédiats et naguère belligérants, ne remettent plus en cause son existence en tant qu’État reconnu, Israël est en train d’encourager les pires extrémismes à force de vouloir tout obtenir sans rien donner, ou alors si peu. De tristes calculs d’apothicaires n’en finissent pas de réduire les négociations avec les Palestiniens à des pourcentages de territoires à la décimale près, alors que l’expansionnisme de l’État hébreu n’est toujours pas démenti par son occupation du Sud-Liban et du Golan syrien. Après cela, on pourra toujours s’interroger de savoir d’où l’intégrisme islamiste puise sa vitalité.
Par A. Samil
Tiré du quotidien algérien El Watan
Carte d’identité biologique : c'est un parasite congénital (qu'une mère enceinte transmet à son enfant) dû à un toxoplasme qui est une coccidie intestinale transmise par le chat et ses selles. Lorsque la femme enceinte a le... Parasite à son fœtus dans son premier trimestre de vie, il peut arriver un avortement. Toutefois, la toxoplasmose congénitale présente des manifestations neurologiques se traduisant par des malformations du cerveau pouvant aboutir à :
• une hydrocéphalie : gros cerveau dû au volume trop important du liquide céphalo-rachidien (LCR),
• une microcéphalie : insuffisance de développement du cerveau.
Ces malformations se traduisent par une somnolence, une hypotonie (faible tonus) et des convulsions,
• des manifestations oculaires dues au regroupement des parasites dans les yeux sous forme de kystes pouvant éclater et provoquer la cécité,
• des manifestations sépticémiques se traduisant par une hépatosplénomégalie (grossissement du foie et de la rate) et des hémorragies.
La toxoplasmose se soigne et son traitement dure 3 mois. Évitons la toxoplasmose en surveillant les grossesses par la consultation prénatale et en ayant un milieu de vie sain. Consommons des aliments bien gardés et évitons. Des selles d'échat, nous éviterons le parasite.
AiniiiaT 2 L’Appel N°038 Mars 2000
L’Appel au quotidien HADJ 2000 SOUS LA BANNIERE DE L'AMA
La contribution des amis du Burkina. L'Agence des musulmans d’Afrique (AMA) a rencontré lundi 21 février dernier à l'Intendance de la Présidence du Faso, ses cinquante-quatre futurs pèlerins du pèlerinage (hadj) 2000. La rencontre, présidée par le Directeur général de l’AMA, avait pour objet de remettre aux futurs pèlerins le nécessaire pour le voyage (billet, chèque, passeport, sac de voyage, carnet de vaccination).
À l’occasion, le Directeur général de l’Agence a prodigué des conseils aux futurs candidats au hadj. Que l’accomplissement du cinquième pilier de l'Islam n’apparaisse pas pour vous comme un tourisme en Arabie Saoudite, a-t-il dit en substance. Aussi, il était question de rappeler que c'est grâce à des généreux donateurs du Koweït et des Émirats Arabes Unis que la cinquantaine de fidèles musulmans effectue cette année. Le voyage de la Mecque. Ces généreux donateurs, contactés par l’ambassade du Burkina en Arabie Saoudite, ont placé leur confiance en l’AMA pour la gestion de l’aide octroyée à notre pays afin de faciliter l’accomplissement de ce important pilier. En effet, de par son expérience et sa renommée, l’Agence des musulmans d’Afrique s’est affichée dans notre pays comme la seule Organisation non gouvernementale (ONG) musulmane qui a le plus entrepris des actions multiples dans divers domaines. La construction de mosquées, de puits et forges, d’écoles primaires, de medersas (écoles coraniques), de centres socio-éducatifs, d’orphelinats sont entre autres les réalisations de cette ONG. À verser dans ce registre des bonnes actions, l’AMA procède à la remise des badges aux futurs Hadja et Hadji, à la distribution gratuite de documents islamiques, à la tenue de camps médicaux, à la construction de dispensaires... Toutes choses qui contribuent à propager l’islam dans notre pays. La participation à l’organisation du Hadj fait... parité de l'Islam et la volonté de PAMA à travailler pour la propagation de l’Islam. Pour ce faire, PAMA s’investit donc dans le hadj à travers la gestion des contributions des généreux donateurs, pour la plupart des pays arabes.
Dans son intervention à l’adresse des futurs “hadj” et “hadja”, le Directeur général de l’AMA a d’abord loué ALLAH (Gloire et pureté à LUI) avant de remercier les généreux donateurs pour la confiance qu’ils ont placée en son organisation en lui confiant la gestion de l’aide au hadj. Il a ensuite prodigué des conseils aux futurs visiteurs des lieux saints de l’islam pour mieux réussir l’accomplissement du hadj.
C’est pour les futurs pèlerins, dans l’attente de prendre leurs documents de voyage pour les lieux saints, de répondre à l’appel du Prophète Abraham, dira le Directeur général, que la cinquantaine d’hommes et de femmes se rend aux lieux saints de l’Islam pour glorifier ALLAH. Le seul dans l’islam qui participe à la réconciliation du genre humain. Il a en outre demandé aux... Futurs pèlerins burkinabè, d’être, une fois aux lieux saints, les ambassadeurs de notre pays. Ainsi, dira le Directeur général, chacun doit briller par son comportement exemplaire et sa sincérité dans les actes de dévotion et de ferveur. “Évitez ce qui est interdit (rapports sexuels en période de hadj, discussion inutile...) et recommandez (se recommander également à soi-même) le Bien”, conclura le directeur.
Le hadj, il est utile de le rappeler, offre une chance aux musulmans d’horizons divers de se connaître et de participer à la dynamique sociale tant recommandée par l’Islam et les musulmans. C’est pourquoi, le geste de l’AMA et des généreux donateurs devra être salué et encouragé pour une fraternité islamique véritable. Enfin, l’AMA apparaît une fois de plus comme l’ONG musulmane qui crée l’espoir parmi nos populations. Et ce ne sont pas les bénéficiaires qui diront le contraire, eux qui se recrutent parmi les plus démunis.
L’Appel N°038 Mars 2000
C'Appel au quotidien
Pour une vie pragmatique de la Fin du monde
L'entrée du monde dans le deuxième millénaire et le 21e siècle de l'ère chrétienne a suscité et continue de susciter beaucoup de remous. Des voyants, médiums, charlatans, et même des religieux surannés en quête de fidèles en ont fait leur tribune d’expression. Pour ce faire, on a présenté, qui, la position des étoiles, qui, les versets de tel ou tel livre saint. Les versets 16 à 18 de l’Apocalypse 13 ont donné au cours des âges et des siècles matière à interprétation. La bête dont le signe est 666 a été identifiée à César, à Hitler, et qui sais-je encore. La toute dernière trouvaille n’est pas des moindres : la bête pourrait être Internet. En effet, il paraîtrait que les trois W du Web égaleraient à 666. (sic).
C’est bon de spéculer, de chercher la science où qu’elle puisse se trouver. “Cherchez la science, même jusqu’en Chine”, a dit le prophète de l’Islam. Alors que Dieu récompense tous ceux et toutes celles qui, jour et nuit, se creusent la cervelle pour nous faire comprendre la parole de Dieu. Seulement, il y a une limite à tout. En tant que croyants, ces savants devraient faire preuve de modestie en faisant comprendre aux autres que leur interprétation pourrait s’avérer fausse, car étant des humains, ils peuvent se tromper. En outre, il serait mieux d’amener les uns et les autres à une vision plus pragmatique de la fin du Monde. Cela est plus conforme à l’enseignement du prophète que voilà :
1°/ Questionné par l’ange Djibril sur l’heure, le prophète répondit : “Le questionné n’est pas plus informé que le questionneur.” (Rapporté par Mouslim). Cela veut dire que cette Heure-là, nulle autre que Dieu ne la connaît.
2°/ Interrogé un jour par un bédouin sur la fin du Monde, le prophète lui répondit : “Qu’as-tu préparé pour ce jour-là ?” Ce qui signifie que se préparer pour l’Heure est mieux que chercher l’Heure pour se préparer. Laissons les spéculations aux spéculateurs, et préparons de bonnes actions pour l’Heure.
3°/ Tout musulman sensé devrait se dire que Mohamed (SAW) est l’Apôtre Ultime ; il est donc le dernier des avertisseurs et le Coran est le dernier avertissement à l’humanité. Logiquement, après un dernier avertissement, il n’y a que la sanction. Mais heureusement que Dieu est la Miséricorde.
Notre prophète nous a dit : “Si la dernière heure sonne et te trouve portant un plant au bois pour le planter, va le planter.” (rapporté par Ahmad) De tout ce qui précède, il apparaît clairement que le musulman doit se surpasser en bonnes actions que le monde unisse dans 10 ou 100 ans. De toute façon, on ne récoltera que ce qu’on aura semé et la fin du monde est plus individuelle que collective. Le monde est fini pour moi le jour de ma mort et continue pour les vivants. Ne nous laissons donc pas surprendre par des interprétations qui peuvent s’avérer justes ou fausses.
“Et dépensez de ce que nous vous avons octroyé avant que la mort ne vienne à l’un de vous et qu’il dise alors : ‘Seigneur, si seulement Tu m’accordais un court répit (délai), je ferais l’aumône et serais parmi les gens de bien.’ Allah n’accorde... Jamais de délai à une âme dont le terme est arrivé. Allah connaît parfaitement ce que vous faites. (Coran, 63/10-11)
Halidou ILBOUDO
Congrès constitutif de l’association Ahloul Faïda, l'agence des musulmans d'Afrique est une organisation non gouvernementale musulmane (la seule peut-être active) installée depuis 1986 dans notre pays. Depuis lors, elle n’a cessé de déployer des actions dans le domaine du social. Ainsi, elle s’est illustrée dans la construction de mosquées dans les régions les plus reculées du Burkina. Elle s'est aussi investie dans des actions pour le bien-être de nos populations. À ce titre, elle a réalisé de nombreux puits et forages, des écoles primaires (enseignement laïc et programme officiel), des medersas (écoles coraniques), des centres socio-éducatifs (qui assurent la formation professionnelle des jeunes), des centres médicaux, des camps sanitaires...
Une étude a tenté de rendre compte de ses réalisations entre 1986 et 1996. Cette étude menée dans... Le cadre d’un mémoire de maîtrise d’histoire a été l’œuvre de Mamadou Alioune Diouf. Dans l’avenir, l’AMA entend élargir son champ d’intervention à d’autres domaines. Le docteur Aboubacar Doukouré a été le premier à diriger cette ONG de 1986 à 1988. L’actuel directeur général est monsieur Baklalek Clamekki. Rappelons que l’ONG a son siège au Koweït. L’agence du Burkina est à Wemtenga (secteur 29) sur l’Avenue De Gaulle, à gauche après la station Tagui. Tél. 36 09 22.
Le dimanche 6 février 2000 s’est tenu dans la salle du Conseil Burkinabé des Chargeurs (C.B.C.) le congrès constitutif de l’association Ahloul Faïdat de la tidjanya. Cette association regroupe des musulmans affiliés au maître spirituel Cheick Ahmed Tidjan, le fondateur de la tariqah tidjanya. Après le dou’a d’ouverture et le mot de bienvenue du président du Comité d’Organisation aux invités et aux congressistes venus des quatre coins du Burkina et du Ghana, les éminents maîtres spirituels ont pris la parole tour à tour pour expliquer la. tariqah tidjanya. “La tariqah tidjanya est fondée sur trois piliers qui sont le Istigfar (repentir), le salut du Noble prophète Mouham-mad (saw), la profession de la foi (La illaha ilia Allah).” Ces trois éléments sont dans le Coran et dans la tradition du Prophète Mouhammad (saw).
Après ces pertinents rappels, les congressistes ont mis en place un bureau composé de soixante-treize membres dirigé par le cheick Saïdou BANGRE, de deux commissaires aux comptes, de neuf conseillers et de sept présidents d’honneur. Ils ont été élus pour un mandat de deux ans. Le président élu a pris la parole pour remercier les invités et les congressistes de la confiance qu’ils lui ont témoignée. Il s’est engagé avec l’aide du Tout-Puissant à diriger l’association jusqu’au prochain mandat. Qu’Allah l’aide dans sa tâche!
L’Appel If 038 Mars 2000
Société Internet, une chance pour le renouveau islamique ? “La communication sera l’or et le pétrole du 21e siècle,” a-t-on souvent répété depuis le siècle passé. Le troisième millénaire. Naissant est incontestablement celui de la communication et de l’information. Le phénomène le plus révolutionnaire de cette époque demeure sans doute Internet. Mouhammad (SAWS) et qui reposent sur des valeurs d’unité et de solidarité.
Internet au service de Dieu. Depuis sa naissance dans les années 1960 aux USA, le réseau des réseaux n'a cessé de bouleverser les modes de vie humains. Désormais, avec Internet, le monde devient un village, **le village planétaire**, où les idées circulent au mépris des frontières. Aux États-Unis et au Japon, plus de quarante pour cent de la population utilise Internet pour ses activités quotidiennes. En France, ce taux est avoisinant à six pour cent. Le cas des pays du tiers monde est encore lamentable. Dans leur ensemble, ces pays ne représentent que seulement un pour cent dans l'industrie mondiale de la communication. Si l'on sait que géographiquement le tiers correspond à l'espace où vivent de nombreux musulmans, il y a matière à réflexion. Car tout porte à croire que ces Les derniers sont mis à l’écart du processus actuel de la communication. Et pourtant, au regard des multiples avantages que l’on peut tirer des nouvelles technologies de l'information telles que le Net, on pourrait se demander si cela ne constitue pas une chance pour nous.
Au commencement était Arpanet... C’est dans les années 60 qu'est né l'ancêtre d'Internet : Arpanet. C'est aux États-Unis que, dans un souci de coordination et d'efficacité de ses activités, le Département de la Défense a entrepris de relier par connexion des ordinateurs entre eux, cela pour une utilisation purement militaire. Par la suite, les universités et les administrations américaines ont rejoint le réseau. Depuis, “la toile d’araignée” qu’est devenu ce réseau ne cesse de s’étendre. Cela permet aux entreprises et aux particuliers d’améliorer leurs prestations à travers le web. Actuellement, Internet est un gigantesque réseau qui couvre le monde entier et qui offre des services divers et diversifiés : échange de données sur tous les sujets. Messageries électroniques... Le postulat de la science et de la technologie est une condition nécessaire et suffisante du développement pour qu'elle ait une finalité humaine. Aussi, nombreux sont les chercheurs qui se sont investis pour le développement scientifique et technologique. Cependant, dans le tiers monde et particulièrement dans le monde musulman, cela reste problématique. Car ce dernier subit le poids de l’échange inégal et de l’influence culturelle sur le plan international. Sur le plan intérieur, il est soumis aux avatars politiques et sociaux qui ne favorisent pas la créativité scientifique et technologique. Cette situation s’explique par le fait que le musulman, en acceptant de se définir dans le regard de l’autre, s’est défini par le manque. Pour le Coran, l’homme ici-bas est tributaire de ses propres options. Donc, ce comportement psychologique et social à connotation fataliste des musulmans n’est autre qu’un produit du cercle vicieux du sous-développement actuel qu’il partage avec le tiers. monde. Si nous pensons que l’islam encourage la recherche ayant pour but de garantir le bien-être matériel et la dignité spirituelle chez l’homme, on comprendra pourquoi les nouvelles technologies de l’information et de la communication revêtent une importance. Pour nous musulmans, se mettre à l’écart n’est pas la voie indiquée. Cela revient à cultiver notre marginalisation. L’islam, en tant que message universel dans le contexte de mutation actuelle, doit participer à la dynamique générale des peuples. Pour ce faire, il importe de susciter la participation des masses musulmanes au changement. La nécessité de l’Internet dans ce domaine n’est pas à ignorer, bien que son potentiel reste encore sous-utilisé par les musulmans. Internet peut être un instrument efficace, permettant d’instaurer un dialogue et un débat fraternel au sein de la Oummah. En effet, le net nous offre une tribune de réflexion pour discuter des problèmes qui handicapent la promotion d’un islam véritablement débarrassé de tous les stéréotypes et Préjugés. Un islam tel que l’a enseigné le prophète. Le réseau des réseaux nous ouvre à une plus grande audience, à une plus grande connaissance de notre environnement, toute chose nécessaire pour la da’awa. De toute évidence, nous vivons à l'ère de la communication. Pour comprendre les enjeux du monde actuel (qui lui est hostile), l’islam a une mission : se faire comprendre. Ce serait pour nous une façon de réaliser l’ijtihad demandé aux musulmans de tous les temps et de tous les lieux. C’est là une garantie sérieuse pour assumer notre propre développement et participer efficacement au développement de l’humanité. Internet, à notre avis, peut conduire une partie de ce changement tant voulu par les musulmans. Aujourd’hui, plus que jamais, il nous revient d’exploiter les potentialités du multimédia pour servir le renouveau islamique, voilà le vrai défi auquel nous sommes confrontés. Pour conclure, la communication a été utilisée à des fins qui ne sont pas celles de Dieu. Désormais, nous devons mettre les... nouvelles technologies de l’information et de la communication au service du message divin. Le salut se trouve de ce côté. IHK L’Appel N°0.38 Mars 2000
Rencontre
Entretien avec Mme Gomina Fatoumata Présidente Nationale de la Cellule Féminine du CERFI
Madame Gomina née Drabo Fatoumata est documentaliste de formation. Elle est présentement en service à l’autorité de Développement intégré de la région du LIP-TAKO-GOURMA. Élue présidente de la Cellule Féminine Nationale du CERFI en 1997, elle mène avec d’autres femmes le difficile combat de la promotion de l’Islam. Dans l’entretien qu’elle a bien voulu nous accorder, elle nous parle de son mouvement et de son expérience du travail islamique.
L’APPEL : Comment êtes-vous arrivée au CERFI ?
Hadja Gomina Fatoumata : Toutes les louanges sont à Dieu. Que sa paix et sa grâce soient sur le messager (saw) et sa famille, ainsi que sur les compagnons et tous ceux qui suivent la voie droite. Je voudrais avant toute chose remercier l’APPEL pour cette opportunité qu’il... m’offre de présenter la Cellule Féminine. Pour répondre à votre question, je dirai simplement que c’est en quête de plus de spiritualité que je suis arrivée au CERFI. Si vous le voulez bien, c’est pour assouvir ma soif de spiritualité que je suis allée vers ce mouvement. C’est donc par conviction que je suis arrivée à la Cellule Féminine.
L’APPEL : Pouvez-vous nous présenter ce mouvement et nous dire quels sont ses objectifs ?
H.G.F. : La Cellule Féminine est la composante féminine du CERFI. Directement rattachée au Bureau Exécutif National du CERFI, la Cellule Féminine a le statut de Commission Spécialisée. À ce titre, elle jouit d’une relative autonomie qui lui permet d'avoir des démembrements en province. Dans ce sens, nous avons plusieurs Sections Provinciales et partout où il y a un bureau du CERFI, il y a des femmes qui constituent la Cellule Féminine. Pour parler des objectifs, je dirai qu’ils ne sont pas différents des objectifs généraux du CERFI. Plus spécifiquement, la Cellule Féminine est chargée de mobiliser et former les femmes musulmanes afin qu’elles puissent mieux comprendre leur religion et mieux la pratiquer.
L’APPEL : Comment adhère-t-on à la Cellule Féminine ?
H.G.F. : L’adhésion est libre, individuelle et est matérialisée par l’acquisition d’une carte de membre. L’acquisition de la carte et le paiement régulier des cotisations confèrent à chaque sympathisante le statut de membre active. Pour adhérer, il faut tout d’abord chercher à connaître le CERFL, connaître notamment ses objectifs, ses moyens d’action, etc. Après ce préalable, on peut remplir une fiche d’adhésion ; ce qui débouche sur la délivrance de la carte. Ce qui est essentiel, avec ou sans carte, il faut participer activement aux activités.
L’APPEL : Qu’est-ce que votre mouvement a concrètement apporté à la femme musulmane au Burkina depuis son existence ?
H.G.F. : Depuis sa création, la Cellule Féminine a apporté beaucoup à la femme musulmane. On s’en souvient, c’est avec les premières journées tenues en 1993 que les femmes se sont véritablement intéressées au militantisme islamique. Avec ces assises, les femmes ont pris conscience de l’importance de la formation. Et la Cellule Féminine, face à l’intérêt grandissant pour la formation, a essayé d’organiser les femmes par quartier et autour des mosquées. Cela a favorisé la création d’autres organisations islamiques féminines qui, tant bien que mal, luttent pour la promotion de l’islam. La cellule a eu d’autres mérites tels que le regroupement des femmes intellectuelles autour des idéaux de l'Islam. Bien d’autres acquis existent quand on sait que beaucoup de femmes ont découvert l’islam grâce au CERFI.
L’APPEL : En tant que grande militante, comment arrivez-vous à concilier militantisme, vie familiale et vie professionnelle ?
H.G.F. : Être à la fois au foyer, au service et sur le terrain de la da’awa, ce n’est pas chose aisée. Mais on peut y arriver. Avec la compréhension du conjoint et des autres membres de la famille, on peut concilier militantisme et vie familiale. Pour ce qui est de la Conjugaison vie professionnelle et militantisme, la chose est difficile si l’on n’a pas la chance de travailler avec des gens compréhensifs. Avec des collaborateurs qui ne comprennent pas, c’est désagréable à vivre. Dans mon cas spécifique, j’arrive tant bien que mal à faire quelque chose, à me faire accepter tant au service qu’au foyer.
L’APPEL : À quelles difficultés la Cellule Féminine est-elle confrontée ? H.G.F. : Il y a principalement deux sortes de difficultés : D’abord le problème de la mobilisation des ressources humaines. Nous avons du mal à mobiliser les femmes. Avec une prolifération d’associations, la tâche de mobilisation devient de plus en plus difficile. Chaque femme, en fonction de son besoin spécifique, choisit sa structure. Aussi, celles ayant déjà bénéficié d’un rudiment de formation préfèrent ne plus venir. Il y a lieu de rappeler que les femmes sont confrontées à de nombreux problèmes (charges familiales, problèmes sociaux, quête du pain quotidien...) qui les empêchent de sortir. Le deuxième L'aspect est le problème financier. Nous manquons cruellement de ressources financières, ce qui constitue une entrave à la réalisation intégrale de notre programme d’action.
L’APPEL : Le voile fait l’objet de beaucoup de débats. Et pourtant, vos militantes se reconnaissent généralement par leur voile. Pour vous, le voile est-il un signe d’asservissement de la femme ou simplement un symbole de piété ? Pourquoi ?
L’Appel N°038 Mars 2000
Rencontre H.G.F. : Le voile fait l’objet de beaucoup de débats au sein des non-musulmans comme chez les musulmans. Certains vont jusqu’à dire que le voile n'est pas une obligation alors que c’est bien clair dans le Coran : le port du voile est une obligation. Pour moi, le voile ennoblit la femme. Il lui permet d'être respectée. Pour se voiler, il faut avoir la conviction. On se voile pour plaire à Dieu, pour respecter sa religion et non pour respecter une simple injonction du mari. Le voile est un symbole de piété qui distingue la musulmane des autres femmes. On reconnaît la femme. musulmane par son voile, parce que le voile est un vêtement de piété.
L’APPEL : Vos militantes sont-elles fières de porter le voile ?
H.G.F. : Elles sont très fières de le faire autant que leur présidente.
L’APPEL : Le 8 mars est considéré comme la journée internationale de la femme ? Qu’est-ce que cette journée représente pour vous en tant que femme et femme musulmane surtout ?
H.G.F. : En tant que femme, je dirai d’abord que c’est un jour comme les autres. J’apprécie qu’on ait réservé ce jour à la réflexion sur la situation de la femme. En tant que femme musulmane, je pense que la commémoration de la journée du 8 mars ne peut rien changer à la situation de la femme si la femme elle-même ne lutte pas pour vivre ses droits. Du reste, chez les musulmanes, il ne s’agit pas de lutter pour conquérir de nouveaux droits. Le Coran a défini les droits et devoirs de la femme. Il suffit pour la femme musulmane de vivre en conformité avec ces prescriptions. Pour nous, c’est cela le plus important.
L’APPEL : Donc, le débat. Sur le voile est un faux problème ? H.G.F. : C’est un faux problème. En quoi le voile asservit la femme ou l’avilit ? Pourquoi les religieuses des autres religions se voilent-elles ? C’est certainement à Bobo Dioulasso entre fin avril et début mai. Environ 100 militantes venant des 45 provinces du Burkina et de la sous-région sont attendues. La femme musulmane se reconnaît par son voile.
L’APPEL : Votre mouvement organise habituellement en mars les journées de la femme musulmane. Que visent ces journées ? H.G.F. : Nous profitons de la mobilisation autour de la question de la femme pour effectivement organiser les journées de la femme musulmane. Ces journées visent l’épanouissement de la femme musulmane. Elles visent à permettre à la femme musulmane de comprendre ce que l’Islam propose comme alternative pour faire face aux nombreux défis qui se présentent.
L’APPEL : Que sont devenues les motions et recommandations des toutes premières Journées ? H.G.F. : Il y a eu plusieurs résolutions mais malheureusement... L’application n’est pas toujours facile. Nous ne baissons pas les bras. Nous faisons ce que nous pouvons et nous sommes en train de chercher les voies et moyens pour faire de ces vœux des réalités.
L’APPEL : Mais en attendant, vous avez en projet d’organiser une autre journée cette année. Pouvez-vous nous donner des précisions sur les dates, lieu, thème et nombre de participantes attendues ?
H.G.F. : Avant de répondre à cette question, je précise qu’on avait souhaité que les résolutions des journées passées soient mises en œuvre avant les prochaines. Des réflexions sont en cours dans ce sens. En attendant, nous sommes en train d’organiser les quatrième journées qui porteront sur “le problème de l’enfance en difficulté”. Les préparatifs sont en cours et ces journées se tiendront probablement.
L’APPEL : Quelles sont vos relations au Burkina et dans la sous-région ?
H.G.F. : À l’échelle nationale, nous avons de bonnes relations avec l’administration et les associations dans leur ensemble. Dans la sous-région, nous continuons à développer des partenariats et à renforcer notre coopération. région les relations sont au beau fixe avec les associations de femmes musulmanes du Togo, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, etc. En France et en Suisse, nous sommes à la phase des contacts préliminaires.
L’APPEL : Vos projets ?
H.G.F. : Nous en avons beaucoup : dans le domaine de la formation, de l’éducation, du social, du petit crédit aux femmes, etc. Des études sont en cours concernant ces projets.
L’APPEL : Un dernier mot ?
H.G.F. : Je lance un appel aux femmes pour qu’elles se forment. Je les invite à participer activement à nos activités. Nous avons besoin de soutien : soutien moral, matériel et financier. L’important, c’est de relever le défi de la formation et de la recherche du savoir islamique. L’essentiel, c’est de travailler d’arrache-pied pour la promotion de l’Islam.
Propos recueillis par Sharif Souley
L’Appel N° 038 Mars 2000
Sens et leçons d’un sacrifice
La Tabaski, communément appelée fête du mouton par mes cousins, est une commémoration d’un acte de soumission parfaite. À cause Du mouton (de sa viande plutôt), le sens et les leçons de ce sacrifice se trouvent souvent éclipsés. La Tabaski s’inscrit dans les enseignements inscrits dans la lignée prophétique. Les histoires relatées par le Coran sur la vie des prophètes (P.S.E.) n’ont pas pour but la narration seulement. C’est une occasion de réflexion, de méditation dans le but de profiter des leçons contenues dans ces récits. “Et tout ce que Nous te racontons des récits des messagers, c’est pour raffermir ton cœur. Et de ceux-ci t'est venue la vérité ainsi qu’une exhortation et un rappel aux croyants.” Coran 11/120.
C'est ainsi que le prophète Mouham-mad (saw) s'est inscrit dans la continuation de l’acte du père de la foi, Ibrahim (A.S), à travers la commémoration de sa parfaite et sincère soumission à Allah. La véracité et la profondeur de sa foi ont été testées par une épreuve de taille : sacrifier son fils unique Ismaël (A.S). Le Coran relate de façon édifiante ce test qui est à l’origine de la Tabaski. “Seigneur, fais-moi don d’une…” (progéniture) d'entre les vertueux. Nous lui fîmes donc la bonne annonce d’un garçon (Ismaël) longanime. Puis quand celui-ci fut en âge de l’accompagner, (Ibrahim) dit : “O mon fils, je me vois en songe en train de t'immoler. Vois donc ce que tu en penses". (Ismaël) dit : “O mon cher père, fais ce qui t'est commandé : tu me trouveras, s’il plaît à Allah, au nombre des endurants”. Puis quand tous deux se furent soumis (à l’ordre d’Allah, et qu’il l’eut jeté sur le front, voilà que Nous l’appelâmes : “Abraham ! Tu as confirmé la vision. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants”. C’était là certes, l’épreuve manifeste. Et Nous le rançonnâmes d’une immolation généreuse. Et Nous perpétuâmes son renom dans la postérité : “Paix sur Abraham". Ainsi récompensons-nous les bienfaisants ; car il était de nos serviteurs croyants". Coran 37/100-1M. Voici un récit plein d’enseignements pour celui qui veut commémorer l'acte de foi de Ibrahim (A.S.). Ibrahim (AS) à cause de sa foi accepte de sacrifier ce fils unique. (au moment du sacrifice) obtenu alors qu’il avait un âge très avancé. Son acceptation est une confirmation de sa foi comme dit le verset 111 : “Il était de Nos serviteurs croyants”. La foi doit donc être confirmée par les actions et cela même dans les moments les plus difficiles. Avons-nous réussi les tests que notre foi a affrontés ? Le fils d'Ibrahim, Ismaël, a accepté de se soumettre à Dieu avec son père, “puis quand tous deux se furent soumis"; cela n’est pas surprenant. Son père ne l’a pas mis au monde n’importe comment. Et avant sa naissance, il prie Dieu qu’Il lui accorde une progéniture “d’entre les vertueux". Dieu a accepté son invocation avec cet enfant qui, au lieu de sonner l'alarme, d’alerter tout le monde, accepte et même réconforte son père : “O mon cher père, fais ce qui t’est demandé : tu me trouveras, s’il plaît à Allah, du nombre des endurants". Avons-nous des enfants si obéissants ? Allah, en toute miséricorde, a remplacé ce fils béni par un bel animal : “Nous le rançonnâmes d’une immolation". “Généreuse”, en récompense de son obéissance et de la soumission de son père. Pour devenir un ami de Dieu, il faut passer des épreuves. Si les prophètes n’ont pas échappé à cette règle, comment pouvons-nous vouloir y échapper ? L'épreuve ne signifie pas que Dieu ne nous aime pas. C’est pour nous amener à un niveau supérieur de soumission. Ibrahim (AS) a traversé avec succès plusieurs épreuves avant que Dieu ne le nomme son “ami privilégié". “Qui est meilleur en religion que celui qui soumet à Allah son être, tout en se conformant à la loi révélée et suivant la religion d'Abraham, homme de droiture ? Et Allah avait pris Abraham pour ami privilégié”. Coran 4/125. Voilà la philosophie de cet acte que nous commémorons par la Tabaski. Malheureusement, la Tabaski est devenue la “fête du mouton”. Où trouver l’argent pour payer un mouton ? Comment faire pour que mon mouton soit le plus gros du quartier ? Avec quoi va-t-on accompagner la viande du mouton ? Quel boubou porter ? Voilà des questions qui, si on n’y prend garde, vide la Tabaski de tout son sens et en ce moment, cela devient la “fête du mouton” ou plutôt la fête par le mouton. La Tabaski est effectivement une fête. Mais comme toutes les fêtes dans l’islam, elle comporte une dimension spirituelle et une dimension sociale.
La dimension spirituelle commence avec l’apparition de la lune du mois de Zhul Hijja dans lequel se trouvent les jours de la fête. Le jeûne des jours qui précèdent la Tabaski a été recommandé par le prophète (S.A.W) : “Il n’y a pas de jours où les bonnes œuvres sont mieux agréées de Dieu autant que les dix premiers jours du Zhul Hijja.” Parmi ces jours, il y a le jour de Arafat (9e jour). Celui qui prend l’intention d’immoler un animal doit s’abstenir de se raser, de se couper les ongles durant cette décade qui précède la Tabaski.
Le jour de la fête, cette dimension se poursuit avec les zikhr (glorification de Dieu), la prière en commun et l’immolation de l’animal. “Accomplis la salât et pour ton Seigneur sacrifie.” Coran 108/2. Les deux meilleures Choses qu’on puisse faire le jour de la fête, c’est de participer à la prière et de sacrifier un animal. Celui qui n'a pas les moyens de payer un animal pour le sacrifice n’a pas de soucis à se faire : “Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité" (Coran 2/286). Celui qui a les moyens doit acheter un bon mouton. Le sacrifice est fait pour Dieu, donc si les moyens le permettent, il faut acheter un bel animal. On ne peut pas offrir à Dieu un animal squelettique, borgne, malade, boiteux... C’est à Dieu qu'on donne, il faut choisir ce qu’il y a de meilleur dans la limite des moyens.
Il s’agit ici de respecter la dimension spirituelle jusque dans la façon d’égorger l’animal. Dans les faits, rien de l’animal n’est remis à Dieu ; seul accède à Dieu l'intention qui se trouve à la base de ce sacrifice. “Nous vous avons désigné les chameaux (et les vaches) bien portants pour certains rites établis par Allah. Il y a en eux pour vous un bien. Prononcez sur eux le nom d’Allah, quand ils ont la patte attachée." (prêts à être immolés). Puis, lorsqu’ils gisent sur le flanc, mangez-en, et nourrissez-en le besogneux discret et le mendiant. Ainsi Nous vous les avons assujettis afin que vous soyez reconnaissants. Ni leurs chairs ni leurs sangs n’atteindront Allah, mais ce qui L’atteint de votre part c’est la piété. Ainsi vous les a-t-il assujettis afin que vous proclamiez la grandeur d’Allah, pour vous avoir mis sur le droit chemin. Coran 22/36-37.
La dimension sociale touche à l'ensemble des éléments qui feront en sorte que ce jour soit un jour de fête. Pas seulement par les riches mais pour tout le monde. On partage la joie et on partage ce qui en partie explique la joie, la viande en particulier. La meilleure façon de partager la viande consiste à offrir une partie en aumône aux pauvres, une partie en cadeau à des amis, et consommer une partie. La viande du sacrifice ne doit pas faire l'objet de commerce. Elle ne peut même pas servir à payer celui qui a dépecé l’animal. Le jour de fête est une occasion pour se rendre. Mutuellement, visitez et présentez vos vœux. Le jour de fête, c’est aussi un jour pour manger et boire en évitant tout gaspillage. “Les gaspilleurs sont les frères de Satan”, affirme le Coran. Si le gaspillage n’est pas accepté, ne parlons pas de l’usage d’aliments ou de boissons prohibés. Un musulman qui a bien compris le sens de cette fête, qui commémore la soumission totale à Dieu, ne peut sous aucun prétexte se permettre de servir à un invité du prohibé. C’est certainement le jour où il faut s'inscrire le plus dans la soumission à Allah.
La fête et les festivités ne se limitent pas au jour de la Tabaski; elles s’étendent aux trois jours qui suivent. Voilà une nouvelle occasion pour nous de retourner à Dieu en toute sincérité. Profitons-en. Que Dieu fasse de nous des soumis. Qu'Il accepte nos prières et nos sacrifices. À toutes et à tous, bonne fête de Tabaski.
Mamadou Alioune DIOUF
L’Appel N°038 Mars 2000
L'amour d’Allah
“Parmi les humains, il en est qui prennent en dehors de Dieu des... Rivaux qu’ils aiment autant qu’ils aiment Dieu. Or, ceux qui croient sont les plus forts en l’amour de Dieu. (2 :165) Il y a des gens qui donnent des associés ou des rivaux à Dieu. Ce polythéisme ne se limite pas aux paroles et aux actes mais englobe aussi l’amour que les hommes vouent à ces associés. Par contre, l’amour que ces humains vouent à Allah est supérieur en intensité à l'amour que le croyant témoigne aux autres créatures. En fait, son amour pour la création est tributaire de son amour du Créateur : il les aime pour l’amour de Dieu. Le Prophète l’a amplement démontré dans le hadith qui suit : "La religion est-elle autre chose que l’amour en vue de Dieu et la haine en vue de Dieu ?" (rapporté par Ibn Hatim).
Pourquoi aimer Dieu ? Allah est la source des bienfaits dont nous jouissons. Il affirme dans la sourate An Nahl : “Tout ce dont vous jouissez comme bienfaits provient de Dieu.” Les droits du corps sur le croyant, à lui pureté, a doté l'Homme d’un corps, à l’aide duquel il peut. réaliser ses finalités dans la vie. Ce corps est une grâce divine parmi les grâces de Dieu et une création parmi Ses créations. Cette faveur a été accordée à l'Homme pour qu’il l’utilise dans sa vie, selon le plan de Dieu qui définit son comportement envers la vie et lui explique la façon correcte de vivre. Par conséquent, le parrainage du corps et la protection de sa santé sont un devoir humain sacré.
Dans la perspective donc de garder sa forme et la continuité de son équilibre conformément aux lois d’Allah, il incombe au musulman de veiller sur son corps. La santé des œuvres du croyant est liée à la santé de son corps. À cet effet, bien de points doivent être nécessairement pris en compte.
Nourriture et boisson. L’Homme, de par sa structure et sa nature physique, est un élément de l’ordre naturel : la terre est l’origine de sa création. “...serais-tu mécréant envers Celui qui t'a créé de poussière...” Coran 18/37. Et ces bienfaits sont si nombreux que nous n’arrivons jamais à les dénombrer. “Si vous Énumérez les bienfaits de Dieu, vous n’en connaîtrez jamais le nombre. ” (14:34) En fait, Dieu nous accorde généreusement Ses faveurs comme la nourriture, la santé, l'ouïe, la vue, l’intelligence, la foi, la guidance, etc. La gratitude exige de nous que nous L’aimions d’un amour qui est au-delà de toute comparaison. Quand une personne se réjouit des bienfaits dont Dieu la gratifie mais oublie son Bienfaiteur, elle pervertit la fonction de sa raison et n’arrive pas à déceler la sagesse derrière ces actes de bienfaisance qui est, entre autres, de lui faire connaître et aimer son Bienfaiteur.
Parmi ses recommandations aux croyants, le prophète (saw) a dit : *Aimez Dieu pour qu’Il vous comble en bienfaits, et aimez-moi pour l’amour de Dieu.” (Tirmizi).
“De la terre, Il vous a créés...” (Coran 11/61) Ce corps qui provient de la terre ne peut, par nature, se passer de ce qui lui est fourni par cette terre comme la nourriture, l’eau, etc. “C’est Lui qui a assigné la terre comme asservie : parcourez donc ses... grandes étendues, et mangez de ce que Dieu vous accorde, tandis que vers Lui est la résurrection.” Coran 67/15 “Mangez de ce que votre Seigneur vous a attribué, et soyez-Lui reconnaissants.” Coran 34/15 Ces versets coraniques nous confirment le droit du corps à la nourriture, aux aliments d’une manière générale. Mais la sagesse d'Allah transcende l’affirmation du droit à la nourriture pour indiquer aux musulmans la nature et la qualité des aliments qui leur conviennent. Car, un droit n’a de valeur que si son application et la jouissance de ses dispositions ne nuisent pas à celui qui en bénéficie.
Lisons plutôt le saint Coran, la lecture par excellence : "mangez des excellentes nourritures que Nous vous avons attribuées et ne vous rebellez pas, ou la colère s’installera sur vous.” Coran 20/81 “Gens de ce qui est dans la terre, mangez le licite, le pur.” Coran 2/168
La manifestation de l’amour de Dieu Le critère principal sur lequel se fonde un individu pour savoir s’il aime sincèrement Dieu se trouve Dans son désir d’imiter et d’obéir au prophète (saw), dans la sourate Al Imran, Dieu dit : “Dis : ‘Si vous aimez Dieu, suivez-moi (le prophète Muhammad (saw)) et Dieu vous aimera et vous pardonnera vos péchés. Dieu est infiniment Absoluteur et Miséricordieux’” (3:31). Il est indéniable qu’on ne peut prétendre aimer Dieu si on n’obéit au Prophète. “Celui qui obéit au Messager, a en fait obéi à Dieu” (4:80). Plus un croyant s’évertue à suivre le modèle prophétique, plus son amour pour Dieu s'accroît. Le contraire est tout aussi vrai, c'est-à-dire que moins il imite et obéit au Prophète, moins il témoigne de l'amour pour son Créateur.
Les autres signes Selon un sage, les autres signes qui témoignent de l’amour d’un croyant : “Et mangez et buvez, mais pas d’excès ! Dieu n’aime pas les excessifs.” De ce droit du corps à la nourriture et aux boissons, nous pouvons donc retenir qu’il faut manger certes, mais rien que du licite et sans excès, car Dieu n’aime pas les excessifs.
La purification et la propreté. Descendant de l’étage du licite exigé dans les boissons et nourritures, on se bute à une autre notion peut-être apparentée à celle du licite, mais qui en est un peu différente. C’est la notion du pur. Le pur est tout ce qui est exempt de souillure (matérielle ou morale). En effet, l’Islam a institué la purification et la propreté corporelle, alimentaire et vestimentaire comme un droit du corps du musulman. Allah a légiféré sur l’obligation de la purification et de la propreté, et ordonné à tout musulman de s’éloigner des souillures et des impuretés telles que : l’urine, l’excrément, le sang, la viande de porc, le sperme, le cadavre de l'animal ou de l’homme, etc., qui sont l’origine première des dangers et risques pour la santé.
Ainsi, la purification par l’eau après chaque souillure (ou contact avec), en vue de prévenir ses effets nocifs, a été imposée par les dispositions pour son Créateur. Les suivants : - Il aimera rencontrer Dieu. - Il s’attachera avec constance et ardeur au rappel de Dieu. (Zikrullah) Il sera toujours prêt à sacrifier les choses qui lui sont chères pour le plaisir de Dieu. Il éprouvera un plaisir sans cesse grandissant dans l’adoration de son Seigneur.
Quelques traditions Le Prophète rapporte ces paroles qu’il attribue à Dieu : "Il m'incombe d’aimer ceux qui s’aiment en moi, ceux qui se rendent visite en Moi, ceux qui se font des dons pour Moi. Ceux qui s’aiment en Moi occuperont (dans l’au-delà) des chaires de lumière. Ils seront enviés, tant est élevée leur position, par les Prophètes et les martyrs." (Tirmizi) "Aucun de vous n’atteindra la perfection de la foi tant qu’il n’aime pas Dieu et son Messager plus que tout autre." (Bukhary et Muslim)
Mumtaz Ali in Action Décembre 99 légales qui précisent les détails de plusieurs actes spécifiques tels que : les ablutions, les bains rituels après les menstruations, les lochies, les rapports sexuels, le lavage du vendredi et bien d'autres lavages énumérés et précisés par la tradition prophétique. En outre, l’Islam a invité ses Adeptes à garder propres leurs nourritures, leurs maisons aussi bien que leurs habits ainsi que tous les endroits où ils vivent à un tel point que certains chercheurs orientalistes ont appelé la civilisation islamique : “civilisation de pureté et de propreté." Cette civilisation tire son origine du saint Coran et non de la culture arabe de l’époque. En témoigne le verset coranique suivant : “O les croyants ! lorsque vous vous levez pour la prière, lavez vos visages, vos mains jusqu’aux coudes ; et passez les mains mouillées sur vos têtes et vos pieds jusqu’aux chevilles...." (Coran 5/6) “Certes oui, Dieu aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient” (Coran 2:22). Nous pouvons alors retenir que la propreté relève de la foi et que la purification est une obligation religieuse d’ordre divin.
À suivre, Sawadogo Noufou, Enseignant à Kantchari, L’Appel N° 03, 8 Mars 2000.
La justice
Le prophète comparait devant le juge. L’Islam accorde à la justice une place de choix parmi... Les devoirs de ses adeptes. Cette conception de la justice fait corps avec le dogme musulman ; en effet, dans la première sourate Al-Fatiha, “Dieu est le Maître du jour dernier” (Fatiha 1/3). Dans la sourate 95, le Figuier, “Il est le meilleur des juges”, et dans la sourate 16/90, il est dit clairement : “Certes, ALLAH commande l'équité, la bienveillance et l'assistance aux proches (...).” Les concepts de jugement dernier, de balance, de livre et de concepts des scribes reviennent fréquemment dans le Coran. Le Prophète Mouhammad (SAWS), qui a mis en pratique, plus que quiconque, les recommandations du Coran, nous a laissé un exemple qui doit nous guider jusqu’à la fin des temps.
I. Le Coran et la Justice
L'enseignement le plus grand en matière de justice que le Prophète (SAWS) nous a donné a été de nous dire que Dieu est juste et qu’il aime l'injustice et l’équité, il déteste l'injustice et l’iniquité. C’est pourquoi il nous a envoyé ses Prophètes en les appuyant du livre pour que chaque groupe humain soit... instruit en matière de justice de bien et de mal. Tout Omniscient et Omnipotent qu’il est, il fait consigner nos œuvres par des anges témoins et nous assure que nous serons rétribués à l'atome.
Le deuxième enseignement consiste en des révélations contenues dans le Coran et dans les hadiths qudsi (divins) qui célèbrent la justice et condamnent l’injustice. Parmi les versets du Coran, citons : - “Dieu prescrit l'équité, la charité, l'assistance aux proches” (Sourate 16/90) - “Soyez équitables, Dieu aime les équitables” (Sourate 49/09) - “Dieu n'aime pas les injustes”. Retenons un seul hadith : “Les justes seront auprès de Dieu sur des trônes de lumière. Ce sont des personnes équitables dans les jugements qu'ils rendent, qui sont impartiaux dans leurs familles et envers ceux qui dépendent d'eux”. On sait par ailleurs que parmi les sept catégories de personnes qui seront à l’ombre du trône, le jour où il n’y aura pas d’autres, il y a le gouverneur équitable. Un célèbre hadith qudsi débute par ces mots : “Je me suis interdit d'injustice à moi-même et je l'interdis à mes serviteurs... Mais au-delà des recommandations, voyons quelques exemples d’actes justes chez le Prophète de la justice.
Le Prophète contre l’impunité. Toute sa vie durant, Mouhammad a défendu le droit et combattu la fausseté et l’injustice. Dans l’apostolat, nous voyons Mouhammad adhérer à une association des droits de l’homme avant la naissance même du concept. Le prophète Mouhammad a prêté serment avec les autres membres du Hilfal Fadul de la sorte : “Par Dieu ! Nous serons tous comme une seule main avec l'opprimé contre l'oppresseur pour Dieu avec justice ! Et que l'oppresseur ne vous incite pas à lui rendre son droit, cela aussi longtemps ne sera pas justifié. Faites l'équité, c'est que la mer sera capable de mouiller un peu de la piété. Et craignez Dieu, et aussi longtemps que le mont Hira, Dieu est bien informé de ce que vous faites et Thabir restera sur place ; et cela avec une... Parfaite égalité en ce qui concerne la situation économique de l'opprimé. Cette association fut toujours une puissance très redoutable à la Mecque et le Prophète en était même fier, même durant son apostolat. Dans la constitution écrite de la cité-état de la Médine, le principe de justice si cher au prophète s'appliquait à toutes les parties prenantes, musulmanes, juives et autres.
D’autres faits plus éminents et significatifs sont venus mettre en lumière le modèle de justice que le prophète veut pour les musulmans et pour tous les temps. Une femme était coupable d’un vol et les parents suggèrent à Oussama, fils de Zeid, l’aîné fils de l’aîné, vu l’affection que le prophète avait pour lui, d’intercéder auprès de Mouhammad (SAWS) pour éviter la peine prescrite. Contacté, le prophète se fâcha et cria presque : “Même si Fatima, la fille du prophète Mouhammad, volait, je lui ferais couper la main.” Nul n’est au-dessus de la loi.
Sur le point de mourir, le prophète se rendit. Un jour à la mosquée, soutenu par des parents, il déclara : “Si j’ai frappé le dos de quelqu’un, voilà mon dos pour le talion ; si j’ai pris les biens de quelqu’un, voilà mes biens.” Cet acte a séduit bien des compagnons à tel point que les califes bien guidés, surtout Omar, se rendaient chaque année à la Mecque lors du pèlerinage pour y entendre personnellement toutes sortes de plaintes contre eux ou contre les gouvernants qu’ils ont nommés.
On ne peut pas être juge et parti, mais dans le cas du prophète, il était celui qui était le plus instruit sur la question du droit en islam. Toutes les fois où l’on s’est plaint du prophète auprès de lui-même, il a donné raison au plaignant contre sa propre personne. Les savants musulmans ont recensé plus d’une dizaine de cas dans le genre. Tel a été le prophète Mouhammad, et telle est la voie qu’il nous a tracée.
“Croyants, soyez...”
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L’Appel N°038 Mars 2000
Tchéchénie
La victoire de la honte
Le 23 février dernier, la Tchétchénie et son peuple se sont rappelés encore tristement d’un certain 23 février 1944. Cette année-là, en effet, Joseph Staline, alors Président de l’URSS communiste, ordonnait la déportation du peuple Tchétchène vers les steppes du Kazakhstan. Plus de six mille femmes, hommes et enfants, accusés faussement de collaboration avec les forces de l’Allemagne nazie, ont été ainsi expulsés de leur terre natale et conduits de force dans les zones rudes et montagneuses de la région. Si le communisme a reconnu plus tard son crime en autorisant, à partir de 1956, le retour des banis Tchétchènes sur leurs terres, à Moscou aujourd’hui, l’arbitraire et la barbarie sont de mise. À preuve. Ce 56e anniversaire de la déportation stalinienne a été célébré en Tchétchénie dans le sang, les larmes, et sous le feu et les bombes. Comme à la sortie de la campagne de l’armée russe en Tchétchénie durant l’hiver 1994-1995, la capitale de la République caucasienne, Groznyï, a commencé l’année 2000 complètement en ruines. Les civils tchétchènes ont renoué avec la honte causée par les viols, les tortures, les casernements et le dépouillement. Les plus chanceux ont repris le chemin de l’exil... de l’errance. Les combattants islamistes, eux, ont regagné les montagnes pour la résistance. Pendant ce temps, les soldats russes et les généraux de Moscou marchent dans la capitale renversée et retournée par les bombes au cri de “victoire sur les terroristes”. La victoire de la honte, le triomphe du crime. En effet, les témoignages concordent pour démontrer que l’intervention de la Russie dans la petite Tchétchénie s’est faite dans la totale négation des droits de l’homme, les territoires “libérés” (le terme officiel à Moscou) dans le Caucase sont en réalité des territoires brûlés. Les exactions multiples dont s’est rendue maître l’armée russe en Tchétchénie sont exactement les mêmes dont les nazis s’étaient rendus coupables entre 1939 et 1945. Dire que la déportation des Tchétchènes en 1944 avait été expliquée à Moscou par leur collusion supposée avec le nazisme, c’est confirmer la logique du plus fort. Les dénonciations “mesurées” des chancelleries occidentales de toutes atrocités commises envers les Tchétchènes n’émeut guère les dirigeants à Moscou. Pouvait-il d’ailleurs en être autrement? La seconde guerre des montagnes, lancée le 23 septembre 1999, n’avait-elle pas été déclenchée pour les fins des électoralistes? La réponse sans aucune nuance est oui. La facilité avec laquelle le Président par intérim Vladimir Poutine et son camp ont remporté les élections législatives de décembre 1999 a donné la preuve que l’opération “d’éradication” d’un supposé terroriste en Tchétchénie n’avait été en réalité qu’une opération. électoraliste. Alors que le clan Eltsine était à bout de souffle, l’intervention criminelle dans la petite République a été montée pour s’attirer les sympathies d’un électorat naïf et rendu aveugle par la publicité politique. Les responsables russes, aidés par les médias, ont donné en pâture à l’opinion du pays un bouc émissaire des attentats qui ont endeuillé Moscou et Volgodonsk. Ils ont fait de tous les Tchétchènes, voire de tous les Caucasiens, “un commode ennemi intérieur” de la Russie et cette politique-là a encore de beaux jours devant elle. Les élections présidentielles de juin 2000 sont encore loin et seront certainement préparées à Moscou par le sang des Tchétchènes. “Sans aller aussi loin dans le machiavélisme, maints observateurs russes voient néanmoins dans l’instrumentalisation du nouveau conflit tchétchène la seule “chance” du nouveau Premier Ministre Vladimir Poutine de se placer en vue de l’élection présidentielle de juin 2000”, affirmait le Monde Diplomatique de novembre 1999. Souffrance du peuple martyr de Tchétchénie n’est pas prête de prendre fin parce que la logique même du conflit est la lutte contre l’islamisme. Cette “perte” des temps modernes inquiète aussi bien le pouvoir machiavélique et mafieux de Moscou que les démocraties hypocrites de l’Occident.
Ajouter à cette donne, le fait que les discours officiels en Russie ont emprunté depuis le ton de la xénophobie excluant du même coup 20% de la population (les non-Russes), presque exclusivement des musulmans. Le soutien actif des institutions - de Bretton Woods à une Russie en banqueroute - corrobore cette politique mondiale “d’éradication islamique”.
Les condamnations à demi-mots auxquelles on a assisté jusque-là de la part des patrons du “devoir d’ingérence humanitaire” ne sont que des équilibrations pour se donner bonne conscience. Les héros de la campagne du Kosovo ont-ils subitement renoncé à leur logique d’hier? Poutine peut continuer à défendre le droit moral des Russes à “liquider les bandits” tchétchènes. Défenseurs de la morale universelle, eux se contentent de quelques vertueuses indignations. Ce qu’on appelle intelligentsia en Russie, habituellement favorable à la cause tchétchène, est curieusement complice de la barbarie initiée depuis septembre 1999. Certains écrivains, comme Vassili Axionov, figure majeure de la dissidence littéraire en URSS dans les années soixante-dix, ont même qualifié la Tchétchénie de “mal absolu”. Tandis qu'Alexandre Kabokov, écrivain lui aussi, a sa conception du conflit : “Mon pays a peut-être tort, mais c’est mon pays”. Dans cette logique, les malheurs du peuple du Caucase ne sont pas tout près de prendre fin. Chamil Bassaïev et ses hommes peuvent et doivent donc continuer la « résistance ». Le combat sera long, mais la justice triomphera avec l’aide de Dieu.
Saad Ben Bass
L’Appel N°038 Mars 2000
JEUX ET COSSKS
Ta yez-vous dÊjouez. Je déteste qu'on dise que votre religion est rigide.
LES 5 DIFFERENCES
Mot de 11 lettres : Eau, Élevage, Engrais, Fumier, Houe, Irrigation. Pioche, Plantation, Planteur, Pluie, Production, Récolte, Rural, saison, Semis, Terre.
P I O C H E A E G L L A R U R R L R R U A U A E E E R U F N C U C N V E E U O T L O G A G T U M S E A L R G A N O R T T A E T A H E A R U E R L E R S E M S O O P R O D U C T I O N
CROISEMENT
Solutions aux jeux précédents
Croisement Mots croisés I II III IV V
L’Appel souhaite recevoir des candidatures aux postes suivants :
Agent de bureau - Niveau 1ère G1 ou BEP secrétariat - Sens de l’accueil - Connaissance en informatique et en gestion souhaitée - Bonne moralité.
Les candidats doivent être d’un (1) an renouvelable. Déposer CV + demande manuscrite sous pli fermé au plus tard. Le 15 mars à 17 h au siège de L’Appel.
Agent Commercial - Niveau BEPC ou CAP - Sens commercial - Connaissance en gestion souhaitée. - Bonne moralité - Apte à se déplacer à bicyclette - Immédiatement disponible pour un contrat.
Le Directeur de Publication
Assemblée générale
Les membres de L’Appel Islamique sont conviés à l’Assemblée générale qui se tiendra le dimanche 19 mars 2000 à Ouagadougou.
Le Président
L’Appel
N°038 Mars 2000