Issue
L'Appel #40
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- L'Appel #40
- Editeur
- L'Appel
- Date
- mai 2000
- numéro
- 40
- Résumé
- Mensuel Islamique de Formation et d'Information Générale
- nombre de pages
- 12
- Détenteur des droits
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000523
- contenu
-
Mensuel Islamique de Formation et d’Information Générale
Burkina Faso : 200 F CFA - Zone UEMOA : 250 F CFA - Autre Afrique : 400 CFA
Europe, DOM, TOM : 1 Euro - Autres pays : US $ 2
“Que tous ceux qui m’écoutent transmettent le message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith)
Progression fulgurante des divorces
À Ouaga
L’émigration du prophète à Médine
Chronologie des évènements
Sens et enseignements
L’installation à Médine
EDITO
Il faut faire avec
"L'Islam est orphelin de ses cadres au Burkina ... l’islam burkinabè manque de cadres....” Ce refrain-là, on l'a entendu de la bouche de plus d’un musulman du Faso, surtout de la bouche de ceux qui font le travail d’appel sur le terrain. Leur constat n’est pas seulement celui d’un manque mais aussi celui d’une amertume : celle de voir la “crème” de la communauté à l’écart ou en marge de ses affaires. Mais les musulmans qui regrettent cette absence des cadres dans la Da’awa exprime surtout une inquiétude quant au devenir des générations montantes qui ont besoin de repères pour se faire un chemin. L’identité n’est pas une valeur qui s’invente ; en effet, elle s’emprunte. La jeunesse islamique d’aujourd’hui (scolarisée en l’occurrence) a forcément besoin de s’identifier aux cadres et aux intellectuels musulmans de son époque pour bâtir le futur. Mais bâtir le futur, c’est déjà supposer pouvoir contrôler son présent. Le présent de la communauté musulmane du Burkina, ce sont des difficultés et des défis qu’elle a besoin de relever avec le concours de toutes ses composantes, dont surtout ses cadres et ses intellectuels. Ces derniers, pourtant, ne pourraient raisonnablement tenir leur rôle de locomotive en ignorant les références et les valeurs de l’islam. C’est pourquoi il faut déjà saluer le réveil constaté avec les rencontres des cadres et intellectuels musulmans du Burkina tenues à Ouagadougou. Elles ont donné la preuve d’un engagement à s’assumer ou tout au moins d’une prise. de conscience de ceux qui doivent tirer la charrette. Reste maintenant à leur assurer la formation islamique adéquate pour accompagner ce retour salvateur que les musulmans ont peut-être trop attendu mais dont la communauté sans doute saura tirer profit. La référence à cette élite que la communauté appelle de ses vœux ne se construira pas d’un coup de baguette magique. Elle se formera avec le temps mais à condition de faire et de bien faire avec déjà celle qui est la réalité aujourd’hui.
L’APPEL Carte d’identité biologique y otta a Chez l’enfant ou le nourrisson, on soupçonne le sida en présence de deux signes majeurs et d’au moins deux signes mineurs, en l’absence de cancer, de malnutrition sévère ou d’une autre cause reconnue d’immunodépression : Comme signes majeurs nous avons : Une baisse de poids ou un ralentissement anormal de la croissance ; Une diarrhée chronique persistant au-delà d’un mois ; Une fièvre persistante au-delà d'un mois. Les signes mineurs généralement. rencontrés sont : Une lymphadénopathie généralisée (ganglions sur le corps) ; Une candidose oropharyngée ; Des infections banales à répétition (otite, pharyngite...) ; Une toux persistante ; Une dermatite généralisée (Zona) ; Une infection par le VIH confirmée chez la mère.
Chez l’adulte, le sida se reconnaît par l’existence d’au moins deux signes majeurs associés à au moins un signe mineur, en l’absence de causes connues d’immunodépression telles que le cancer, la malnutrition sévère ou toute autre cause connue. Les signes majeurs sont : Une perte de poids de plus de 10 % ; Une diarrhée chronique persistant plus d’un mois et une fièvre persistante au-delà d’un mois.
Comme signes mineurs, on peut retenir : Une toux persistante au-delà d’un mois ; Une dermatite prurigineuse généralisée ; Un Zona récidivant ; Une candidose oropharyngée ; Une infection herpétique progressive et généralisée ; Une lymphadénopathie généralisée.
La présence d’un sarcome de Kaposi généralisé ou d’une méningite à cryptococque est. suffisante pour poser un diagnostic de SIDA.
AminaT 2 L’Appel N°040 Mai 2000
Société DIVORCE AU BURKINA
La progression est fulgurante. Les chiffres à Ouagadougou sont en constante progression depuis 1988, comme en témoignent les statistiques du tribunal de Grande Instance de ladite ville. Les raisons sont diverses : elles peuvent aller de l’adultère aux sévices graves en passant par les injures, ou l'abandon moral ou matériel du foyer. Les femmes déposent autant de demandes que les hommes pour mettre en mouvement cet acte que Dieu, selon son messager Mohammad (saw), a autorisé, mais qu'Il déteste le plus. Qu’on l’appelle rupture du lien matrimonial ou soit son prononcé par le juge, le divorce est un acte que l’on pose le plus souvent avec beaucoup de remords et de regrets. Le meilleur pour lequel on s’était marié s’est évanoui avec les illusions pour faire place à la réalité, au pire. Depuis 1988 où le TGI de la capitale avait prononcé 68 divorces en une année, la courbe n’a cessé de monter. En dix ans, on est passé du simple au quadruple. En 1999, ce sont au total 277 demandes de divorces qui ont été déposées en justice dans la seule ville de Ouagadougou. Un an plus tôt, il y avait eu 239 demandes de divorce dont 124 ont été prononcés. En 1997, on avait prononcé 107 divorces pour 206 demandes déposées au TGI de Ouagadougou. Les mariages non seulement sont rares mais de plus en plus fragiles. Cette fragilité des foyers, les animateurs de la justice la mettent sur le compte de plusieurs facteurs dont les plus essentiels semblent être le relâchement des mœurs avec son corollaire d'infidélité conjugale, de fuite de responsabilité. La crise économique est aussi évoquée comme une donnée expliquant le divorce parce que l’un des époux n’arrive plus dans ce cas à contribuer comme convenu aux charges familiales. Inutile de préciser que dans ces cas de figure, la rupture est toujours demandée par l’un des conjoints. Du côté du palais de justice de Ouagadougou, on se précipite d’ailleurs de préciser toujours que les divorces par Le consentement mutuel est très rare. La vice-présidente du TGI, Mme Priscille Zongo (interviewée dans le quotidien national Sidwaya n° 3980 du 23 mars 2000), donne le chiffre de 2 à 3 cas de divorce par consentement mutuel dans l’année. Tout comme les désistements après conciliation qui se comptent sur les bouts des doigts. Cela signifie que le phénomène est une véritable plaie sociale et que les acteurs du mariage acceptent rarement de s’assumer lorsque survient le pire dans le foyer.
Le pardon mutuel, généralement demandé aux époux le jour du mariage, s'arrête donc à la porte de la mosquée, de l’église ou de la mairie. À en croire les chiffres, les hommes sont champions dans les abandons de domicile et la non-observance de leurs devoirs dans le foyer. Quant aux femmes, elles seraient à l'origine de la majorité des divorces pour infidélité ou pour séparation de fait prolongée parce qu’elles sont toujours promptes à partir quand les choses vont mal. Ces précisions n’enlèvent rien à la responsabilité de l’homme et... de la femme dans la montée vertigineuse de la courbe de rupture des liens matrimoniaux. On ne devrait d’ailleurs s’émouvoir de cette précarité des foyers quand les couples se forment sur les coups de foudre de la première rencontre tandis que les partenaires, pour un oui ou pour un non, sont prêts à divorcer. Les mariages de notre époque dite moderne ne répondent pas, dans la plupart des cas, aux idéaux qui étaient jadis assignés à cette union sacrée. Mises à part les considérations religieuses, les simples bonnes mœurs de société ne sont plus observées dans la formation des jeunes couples.
“Avant, reconnaît la vice-présidente du TGI de Ouagadougou, le mariage, ce n’était pas que l’affaire du seul couple. Les familles intervenaient des deux côtés quand il y avait une crise... Les époux avaient une obligation morale vis-à-vis des familles. Il y avait des choses pardonnables, tolérables en considérant leurs familles.”
Et les valeurs islamiques en la matière ? Les valeurs traditionnelles n’étant même plus respectées. Dans la conclusion des mariages, que dire de celles édictées par Dieu ? En reconnaissant aujourd’hui le fait que de plus en plus de jeunes musulmans s’unissent dans le respect des principes de l’islam, on ne peut ignorer non plus la réalité de ces couples mixtes qui continuent de détruire les familles. Les dispositions coraniques en matière de mariage sont pourtant bien claires. “N’épousez pas les Associatrices jusqu’à ce qu’elles croient : une esclave croyante est bien meilleure qu’une associatrice même si elle vous a plu. Ne donnez pas vos femmes en mariage aux associateurs jusqu’à ce qu’ils croient, un esclave croyant est bien meilleur qu’un associateur même s’il vous a plu. Ceux-là appellent à l’enfer et Dieu appelle au Paradis et à la rémission des péchés avec Sa permission. Il expose clairement ses versets aux gens, peut-être se rappelleront-ils” (Coran, chap. 2, v. 221). Ce n’est pas au couple qui s’est formé en ignorant ces dispositions que l’on demandera de respecter les principes islamiques en matière. de divorce. Les ruptures de mariages islamiques se font dans nos sociétés en violation flagrante des lois de l'islam y relatives. Le prétexte d’une simple dispute en famille suffit parfois à l'homme pour mettre son épouse à la porte ou à la femme pour déserter le domicile conjugal. La religion musulmane a cependant mis assez de garde-fou pour éviter que l’homme et la femme unis pour le meilleur et le pire n’en arrivent à la solution fatale du divorce.
Les versets 226 et 227 de la sourate la vache (n° 2) sont bien explicites à ce sujet. “Il appartient à ceux qui font serment de ne plus approcher leurs femmes d’attendre 4 mois. S’ils reviennent l’un à l’autre, Dieu est absoluteur et miséricordieux. S’ils décident le divorce, Dieu est parfaitement audiant et sachant”.
Le verset 231 du même chapitre ajoute : “Une fois que vous avez répudié les femmes et qu’elles ont atteint leur délai, gardez-les avec gentillesse ou libérez-les avec gentillesse et ne les retenez pas par malveillance pour leur faire du tort. Celui qui fait cela a certainement été injuste avec lui-même”. Notre code des personnes et de la famille prévoit également des dispositions similaires. La procédure de conciliation que les tribunaux initient dans tout processus de divorce a pour but de décourager les partenaires sur la voie de la séparation. Malheureusement, ces dispositions préventives ne semblent en mesure d’infléchir la tendance d'une courbe en croissance permanente. Les désistements de conjoints après conciliation du tribunal se comptent sur les bouts des doigts. En 1999, on n'a pas réussi plus de 5 conciliations sur les 239 demandes de divorces enregistrées au TGI de Ouagadougou. C'est donc là la preuve que l'éclatement des foyers est à la mode dans notre monde moderne comme plusieurs autres vices y sont magnifiés. Il est urgent pour la société de rechercher ses marques pour mettre chaque composante de la nature à sa place. La survie de l’humanité en dépend. Sa’ad Ben Bass 3 L’Appel N°040 Mai 2000 Société La Bible et le Coran à propos de la Consommation du porc
Que dit la Bible sur la consommation du porc ? Ci-joint quelques versets bibliques qui répondent de façon claire et nette à cette question.
L’Islam à propos de la viande de porc
Lévitique : Chapitre 11 ; Verset 7
Vous ne mangerez pas le porc, qui a la corne fendue et le pied fourchu, mais qui ne rumine pas : vous le regarderez comme impur.
Deutéronome : Chapitre 14 ; Verset 8
Vous ne mangerez pas le porc, qui a la corne fendue, mais qui ne rumine pas : vous le regarderez comme impur. Vous ne mangerez pas de leur chair, et vous ne toucherez pas leurs corps morts.
Esaïe : Chapitre 65 ; Verset 4
Qui fait des sépulcres sa demeure, et passe la nuit dans les cavernes, mangeant de la chair de porc, et ayant dans ses vases des mets impurs.
Esaïe : Chapitre 66 ; Verset 17
“Ceux qui sanctifient et se purifient dans les jardins, au milieu desquels ils vont un à un, qui mangent de la chair de porc, des choses abominables et des souris. Tous ceux-là périront, dit l'Éternel.” selon Mathieu : Chapitre 8 ; Verset 31 “Les démons priaient Jésus, disant : Si tu nous chasses, envoie-nous dans ce troupeau de pourceaux.” Évangile selon Mathieu : Chapitre 8 ; Verset 32 “Il leur dit : Allez ! Ils sortirent, et entrèrent dans les pourceaux. Et voici, tout le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer, et ils périrent dans les eaux.”
À la lumière de ces versets, nous constatons que si le porc est interdit dans la religion chrétienne, c’est qu’il est impur et c’est le lieu de refuge des démons !
SAJJAAD Ile Maurice
Dieu dit dans le Coran “Ô vous qui avez cru ! Mangez des choses bonnes et pures de ce que Nous vous avons octroyés et remerciez Dieu si c'est bien Lui que vous adorez. Il ne vous a interdit que la bête morte, le sang, la viande de porc et tout ce qu'on tue en nommant autre que Dieu.” Coran sourate 2 Versets 173. “Dis ! Je ne trouve pas dans ce qui m’a été inspiré d'interdire aucun mangeur d’en manger si ce n’est une bête morte, un sang répandu, une chair de porc ou... quelque sacrifice autre que Dieu... ". Coran sourate 6 Versets 145. “Vous ont été interdits la bête morte, le sang, la viande de porc, ce qui a été égorgé au nom d’autre que Dieu, la victime d'un étranglement, d’un choc, d’une chute, d’un coup de corne et tout ce dont a mangé une bête féroce, ce qui a été immolé sur l'autel des idoles.” Coran sourate 5 Versets 3.
Au terme de ces quelques versets (très explicites), il apparaît clairement que la viande de porc est strictement interdite aux croyants. Les raisons de cette interdiction n’apparaissent pas certes, mais on ne manque assurément pas d’arguments pertinents pour la justifier. Pendant que les natures saines trouvent la viande de porc sale et répugnante, la science moderne quant à elle démontre que la consommation de la chair de porc peut être nocive pour l’homme parce qu’elle est l’une des sources du vers solitaire et de bien d’autres parasites mortels.
Des chercheurs, selon le Docteur Youcef Quardaoui, ont au terme d’intéressantes recherches établi. que la consommation du porc affaiblit la jalousie de l’homme pour l'honneur de la famille. En clair, il se trouve dans l’interdiction de la viande de porc, une sagesse et un bienfait pour l’homme, car Dieu ne nous veut que du bien et il ne nous a permis pour cela que des choses bonnes et pures. Le Coran nous dit dans ce sens : “Ils te demandent ce qui leur a été permis. Dis : on vous a permis les choses bonnes et pures” (Coran 5, verset 4). “Ô vous qui avez cru ! Mangez des choses bonnes et pures de ce que Nous avons octroyé et remerciez Dieu si c'est bien Lui que vous adorez” (Coran 2, verset 172). Ces versets montrent bien que Dieu ne nous a interdit que les choses impures, au titre desquelles le porc figure en bonne place.
Sharif Souley
L'expérience spirituelle selon ATTAR
Une nuit, les papillons se réunirent, tourmentés par le désir de s’unir à la bougie. Tous dirent : “Il faut trouver quelqu'un qui puisse nous donner des nouvelles de l'objet de notre amoureuse recherche...” Un papillon alla jusqu’à un château lointain, et il aperçut, à l’intérieur, la lumière de la bougie. Il revint et rapporta ce qu’il avait vu... Il se mit à faire la description de la bougie selon la mesure de son intelligence. Mais le sage papillon qui présidait la réunion exprima l’opinion que le papillon explorateur ne savait rien sur la bougie. Un autre papillon alla passer auprès de la lumière et s’en approcha, il toucha de ses ailes la flamme ; la bougie fut victorieuse et il fut vaincu. Il revint lui aussi et il révéla quelque chose du mystère en question. Il expliqua un peu en quoi consistait l’union avec la bougie. Mais le sage papillon lui dit : “Ton explication n'est pas plus exacte que celle qu'a donnée ton compagnon.” Un troisième papillon se leva ivre d’amour. Il alla se jeter violemment sur la flamme de la bougie. Lancé par ses pattes de derrière, il tenait en même temps celles de devant vers la flamme. Il se perdit lui-même et s’identifia joyeusement avec elle, il s’embrasa complètement et ses membres devinrent. rouges comme le feu. Lorsque le sage papillon vit de loin que la bougie avait identifié l’insecte à elle et lui avait donné la même apparence, il dit : “Le papillon a appris ce qu'il voulait savoir, mais lui seul le comprend et voilà tout... À suivre.
L’Appel N° 040 Mai 2000 Dossier L'ÉMIGRATION DU PROPHÈTE : La chronologie des événements
En 622, soit douze (12) ans après qu’il eût reçu la mission, le prophète Mouhammad (saw) et les siens, persécutés par les Mecquois, vont se rendre à Médine où ils seront reçus en liesse. Ce voyage historique et plein d’enseignements reste pour l’Islam une date mémorable.
Des persécutions à l’Hégire
À 40 ans, lorsqu’il reçut le message, Mouhammad (saw) entreprit d’abord d'appeler ses proches vers l’Islam. Cette sage démarche à l’égard de ceux qui étaient censés être les plus disposés à entendre la bonne parole était dictée par le saint Coran : “Avertis les gens qui te sont les plus proches” (26/214). À la suite des proches, dont les premiers furent Ali et la noble... Khadidja annonça la bonne nouvelle à ses parents et à son entourage avant de l’étendre à tout le peuple. La Mecque de l’époque, qui baignait dans l’idolâtrie, l’anarchie et le désordre parce que coupée de la lumière divine, ne va pas réserver un accueil chaleureux au message de Mouhammad (saw). L'hostilité des Mecquois se manifestera par la marginalisation et la persécution des nouveaux convertis et de leur prophète. Le prophète (saw) et les siens, haïs et traités de menteurs et de sorciers, seront poursuivis, calomniés, martyrisés et même menacés de mort.
Face à la cruauté des Mecquois et ne disposant pas d’une puissance militaire pour assurer la sécurité des siens, le prophète ordonna à ses adeptes (qui croyaient malgré les exactions) de quitter la ville. Le premier groupe de musulmans qui prit le chemin de l’exil se rendit en Éthiopie sur recommandation du prophète. Ce contingent, conduit par Dja-far Ibn Abou Taleb, parviendra à convaincre le roi, les prêtres chrétiens et les... Autorités du pays de ne pas expulser les réfugiés dont l'extradition avait expressément été demandée par des émissaires venus de la Mecque chargés de présents. Après cet échec, les infidèles de la Mecque ne lâcheront pas de lest. Les exactions vont continuer de plus belle. Les persécuteurs utilisent l’exclusion sociale comme moyen de lutte. Mouhammad (saw) et son clan sont excommuniés, isolés, boycottés et mis sous embargo.
Presqu’au même moment, Mouhammad (saw) est touché par deux grandes épreuves : la perte de son oncle et protecteur Abou Taleb et le décès de son épouse Khadidja. Un peu plus tard, malgré la levée du mot d’ordre de boycottage social, le prophète décida de se rendre à Taïf pour chercher asile chez ses parents lointains et pour faire entendre son message. Malheureusement, à Taïf, Mouhammad fut prié par les chefs locaux de quitter la ville. Les gredins et les ignares de cette ville qui lui refusèrent l’asile le ruèrent d’injures. Il quitta la ville à coup de pierres pour retrouver la Mecque où l’un. des chefs accepta de le prendre sous sa protection. Dans cette Mecque toujours opposée à son message, Mouhammad (saw) préféra se cacher des populations hostiles. Mais il ne renoncera pas à sa foi, encore moins à sa détermination inébranlable de continuer sa lutte. Une lutte désintéressée pour faire prévaloir la parole de Dieu. En retour et en guise de récompense pour sa persévérance et sa perspicacité, Dieu le convoqua au ciel et le reçut en audience. Cet évènement est connu sous le nom de Mi’raj ou ascension vers Dieu ou encore voyage nocturne.
De retour de ce voyage céleste, Mouhammad (saw), réconforté et plus que déterminé à poursuivre la mission, n’espérait néanmoins plus grand-chose de ses concitoyens mecquois remplis de préjugés à son égard. Profitant de la saison du pèlerinage annuel à la Mecque, il redoublait ses efforts auprès des visiteurs étrangers et surtout de ceux en provenance de Yatrib (devenu plus tard Médine). C’est ainsi qu’il va trouver une oreille attentive auprès de certains médinois qui s’engageront au terme d’un pacte conclu d'un commun accord, à le recevoir avec les autres croyants et à assurer leur protection. Au terme de ce pacte dit d’Aqaba, les musulmans eurent un asile à Médine. Le prophète leur ordonna de quitter la Mecque seul ou par petit groupe pour regagner leur nouvel asile. Le départ ne sera pas facile. Sous la pression des ennemis, certains émigrants durent abandonner la totalité de leurs biens entre les mains des mecquois. Avec ces départs, il ne restait à la Mecque que quelques familles musulmanes dont celle du prophète (saw) et celle d'Aboubakr.
(Suite à la page 6)
Le sens de l’Hégire et ses grands enseignements
Sens de l'émigration
L’émigration du prophète de la Mecque à Médine n’a pas été un simple évènement historique. Elle ne dénote point non plus d'un simple déplacement géographique et encore moins une simple fuite. Dans la perspective conceptuelle islamique, l’hégire est avant tout une rupture : il est d’abord rupture des relations affectives et/ou temporelles car De la Mecque à Médine, les croyants ont dû souvent abandonner parents et biens. On a toujours à l’esprit quand on évoque l’émigration cette discussion entre Suhaib et les Mecquois : “Tu es venu chez nous comme un mendiant, et tu t’es enrichi de nos biens et maintenant tu veux t’en aller avec ces biens ? Non, cela ne sera pas !” Suhaib de répondre : “Je laisse alors tous mes biens et m'en vais seul.” C’est très appauvri que Suhaib rentra à Médine. Le Coran le cite en exemple en ces termes : “Et en voici un parmi les gens qui s'est vendu lui-même pour la recherche de l'agrément de Dieu.” Coran 2/207.
L’hégire marque une autre rupture, celle du passage d'une foi fondée sur un monothéisme épuré de toute superstition, à la construction d’un État et d’une véritable communauté, la Oumah. La révélation coranique porte les marques de l’alternance entre l’étape mecquoise et celle médinoise : les sourates mecquoises sont axées sur le tawhid tandis que les sourates médinoises ont trait. surtout à l’organisation de la Cité, notamment le cadre des rapports entre musulmans et des rapports intercommunautaires. Avec l’hégire, s’est opérée la suprématie de la ruse de Dieu sur celle de Satan. C'est pourquoi, malgré les persécutions et les conspirations sataniques des païens mecquois, les croyants auront un asile à Médine. Avec l’émigration des croyants de la Mecque à Médine, s’est aussi opérée la victoire du bien sur le mal, et de la vérité sur le mensonge.
Quelques enseignements
L’émigration du prophète comporte plusieurs enseignements. Retenons-en quelques-uns : Le premier enseignement qu’on peut retenir est que la vie de l’homme porte le sceau de la lutte entre deux (2) camps : celui de Satan et celui de Dieu. Ceux qui optent pour le parti de Dieu sont les gagnants à condition qu'ils comprennent que les persécutions et l'exclusion sont généralement le lot de ceux qui font ce choix. Le choix doit pourtant être impératif même s'il doit nous conduire à l’exil. Le deuxième enseignement est la suprématie de la foi sur les biens de ce monde. Les croyants dans leur émigration ont tout abandonné pour préserver leur foi. L'exemple de Suhaib, d'Aboubakr et de bien d’autres émigrants est édifiant dans ce sens. Les Ansars de Médine qui, eux aussi, avaient compris la suprématie de la foi, ont accepté au nom de la solidarité et de la fraternité de tout partager. L’émigration a ainsi révélé que la foi en Dieu était au-dessus de tout.
Troisième enseignement : L’importance de la Mosquée. Dès son arrivée à Médine, le prophète a fait de la construction de la mosquée sa première œuvre. Sans nul doute parce que cette maison de Dieu, au regard de sa fonction spirituelle, sociale et politique, est au cœur de l’Islam. L’institution de la prière de vendredi et celle en commun sont aussi des faits majeurs de cette émigration.
Quatrième enseignement : La nécessité de l'organisation. À Médine, le prophète a fait de cette équation une préoccupation. Bien avant, c'est en fin stratège qu’il a, au terme du pacte d’Aqaba, organisé. L’exil des musulmans sur Médine. La question de l'organisation, qui est une des leçons de l'émigration, est d’une actualité déconcertante. Dans un monde où de plus en plus rien n’est laissé au hasard, ceux qui ne seront pas organisés seront toujours à la traîne. Assurément, “Dieu ne change pas l'état d'un peuple tant que les individus qui le composent ne changent pas ce qui est en eux-mêmes" (Coran 13/11).
Cinquième leçon : L’amour du prophète et la fraternité islamique. Tout au long de l’hégire, l'amour et l'obéissance au prophète ont été des éléments essentiels au succès des musulmans. C’est en effet, fort de l’amour et de l’obéissance aux directives du messager qu’Aboubakr a mis ses biens, sa personne et les siens au service de l’Islam. C’est également au nom de cet amour et de ce respect pour le prophète qu’Ali risqua sa vie pour permettre au messager (saw) de s'échapper au complot des mécréants. L’obéissance au prophète, on la retrouve aussi à Médine où, sur simple recommandation, les Ansars ont accepté. de tout partager. Le bel exemple de fraternité entre Ansars et Mouhadjirins ne saurait laisser indifférent quiconque étudie l’hégire. Enfin, l’hégire en tant que fait marquant de l’histoire de l’Islam est un fait mémorable. C’est sans doute pourquoi le calife Aboubakr va le consacrer comme le début du calendrier (l’ère) musulman ou hégirien. Il serait prétentieux en si peu de mots de donner tous les enseignements de l’hégire. Cet événement, 1421 ans après, méritait toutefois qu’on s’y arrête. L'avènement de l’an 1421, la nouvelle année musulmane, est l’occasion pour nous de vous présenter nos vœux de bonne et heureuse année. Puisse le Très Haut guider nos pas !
Sharif Souley
Dossier
Après le départ des musulmans, les chefs mecquois vont se réunir en assemblée pour décider du sort de Mouhammad, l’homme par qui tous les malheurs seraient arrivés. Pour éviter tout risque de conflit avec les médinois, la thèse de l’emprisonnement ainsi que celle de l’expulsion ne seront pas retenues. L’assemblée choisit l’option de l'assassinat. Par stratégie, la tâche fut confiée à une bande de jeunes issus de tous les clans de la Mecque. Lorsque la nouvelle du complot parvint au prophète, il décida sans délai de quitter la Mecque. Le Coran nous dit à cet propos : « Et rappelle-toi le moment où les mécréants complotaient contre toi pour t’emprisonner, t’assassiner ou te bannir. Ils complotèrent, mais Allah a fait échouer leur complot et Allah est le meilleur en stratagème. » Coran 8/30
Le départ du prophète à Médine. C'est après donc le départ de la majorité des musulmans et suite à l’échec de toutes les initiatives prises par les païens mecquois pour entamer la détermination de Mouhammad (saw) à promouvoir l’islam, que la décision de son assassinat fut prise. Pour partager la responsabilité du crime, les jeunes gens issus des différents clans de la Mecque furent donc mobilisés. La mission devait être exécutée à l’aube, mais tout au long de la nuit, la maison du prophète fut assiégée et sa chambre sous surveillance. Dès Qu’il apprit la conspiration, Mouhammad (saw) confia à Aboubakr sa décision de quitter la ville. Aboubakr, qui préparait une émigration éventuelle du prophète sur Médine, avait acheté deux chamelles de race, constitué des provisions et payé les services d’un guide chamelier pour le voyage. Pour le départ, Mouhammad et Aboubakr avaient convenu de se rencontrer à une heure tardive dans les environs de la Mecque. De cet endroit, ils devraient se réfugier dans une caverne du mont Thaur (situé dans la banlieue de la Mecque) pour quelques jours, avant de prendre le départ pour Médine.
Pour tromper la vigilance des assaillants, le prophète demanda à son fils adoptif Ali de passer la nuit dans son lit, recouvert de son manteau. Ali s’est également vu confié la charge de restituer tous les dépôts que les Mecquois (païens comme ennemis) avaient confiés au messager. C’est au terme de ces deux missions délicates qu’Ali devait rejoindre Médine. Au milieu de la nuit, Mouhammad (saw) quitta discrètement sa maison, récitant. Les premiers versets de la sourate Ya’sin pour rejoindre Aboubakr au lieu indiqué. Ensemble, ils se rendirent à la caverne du mont du Taureau (Thaur), où ils passèrent trois nuits avant de prendre le chemin de Médine. À l’aube, les bourreaux qui ne s’étaient pas rendus compte du départ du messager (saw) furent surpris et dépités de voir Ali se lever du lit de celui-ci. Après l'avoir molesté, les assaillants se lancèrent à la poursuite de Mouhammad. Mais leurs recherches restèrent vaines. Dès leur arrivée dans la caverne du mont Thaur, Aboubakr et Mouhammad (saw) s’installèrent pour trois jours. Dans cette cachette de fortune, l’esclave d'Aboubakr leur apportait assez régulièrement du lait frais de chèvre. Pendant ce temps, Abdoulah, le fils d'Aboubakr, leur donnait les nouvelles de la Mecque. Après trois jours, la ville était devenue un peu calme. Les deux occupants de la caverne, rejoints par le berger d'Aboubakr et le guide, prirent le chemin de Médine. Au terme de quelques jours de voyage, la petite... La caravane arriva à Khouba. Plus tard, ils sont rejoints par Ali en provenance de la Mecque. Dans cette localité, le premier acte du messager fut la construction d’une mosquée. Le passage de Mouhammad (saw) fut aussi marqué par l’institution de la prière de vendredi qu'il dirigea lui-même.
Après l'étape de Khouba où la caravane passa quelques jours, ils entrèrent triomphalement à Médine. Les habitants de Médine qui avaient appris la disparition de Mouhammad (saw) de la Mecque, comprirent qu'il était en chemin vers leur ville. Tous les matins, les Médinois sortaient pour l’accueil sur les hauteurs de Médine jusqu’à ce que la chaleur les fasse retourner chez eux. Lorsque du haut de la tour de son château fort, un juif aperçut la caravane, il ne put s’arrêter de crier : “Ô Arabe, voici votre maître que vous attendez."
Les musulmans de Médine informés, revêtirent leurs plus beaux habits et formèrent pour leur prophète une haie d’honneur et lui réservèrent un accueil chaleureux. Après plusieurs jours de voyage... Difficile, le prophète arriva donc à Médine au mois de Rabia al-Awwal où il trouva beaucoup de ses compagnons qui l’avaient devancés. Des compagnons enthousiastes et fiers d’avoir été de ce voyage exalté par Dieu en ces termes : “Quiconque sort de sa maison émigrant vers Allah et son messager et que la mort atteint, sa récompense incombe à Allah et Allah est miséricordieux et pardonne.” L’entrée mémorable de Muhammad dans cette ville accueillante de Médine est un fait majeur dans la belle histoire de l’Islam. Muhammad Hami-Dullah, dans son livre (Le Prophète de l'Islam, sa vie, son œuvre, tome 1, page 160) traduit bien cela quand il dit : “L’histoire tourne une page. L’islam persécuté trouve un abri, et Médine devient le centre du mouvement qui a influencé l’histoire du monde. C'est l’hégire, l’émigration du prophète et de ses compagnons de la Mecque à Médine ; hégire qui a donné son nom à l’ère islamique. Bien que Muhammad lui-même ne soit arrivé à Médine que le 12 Rabia al-Awwal, ses compagnons avaient... déjà commencé, sur son ordre, l’émigration 3 mois auparavant, quelques jours après la conclusion du pacte d’Aqaba; c’est pourquoi c’est du 1er de Muharram qu’on compte le début de cette ère (l’année chrétienne étant alors à 622)” Sharif Souley.
Le Prophète à Médine
C’est après avoir séjourné quelques jours à Khuba que le messager entreprit de rentrer à Médine. Après avoir reçu l’autorisation des Médinois, il entra dans cette ville en liesse le lundi 28 juin 622. Chacun voulut honorer lui et sa suite d’un hébergement. Mais Mouhammad (saw) préféra le choix de Dieu. “Laissez le chameau, il s’arrêtera à l'endroit fixé de Dieu,” dira-t-il. L'endroit où la chamelle du prophète s’immobilisa était une aire qui appartenait à deux orphelins. Il était situé en face de la maison d’Abou Al Ansari qui aura l'honneur de cohabiter avec le messager.
La construction de la Mosquée
Après avoir acheté le terrain aux orphelins (malgré le souhait de ces derniers de lui en faire cadeau), le prophète y fit construire une mosquée pour La nouvelle communauté et une habitation pour sa famille. La tradition rapporte que le prophète prit part lui-même aux travaux de construction. Portant les briques de terre dans le cadre de la construction, le messager disait : “Ce que nous portons n’est pas la marchandise de Khaybar (célèbre pour ses dates et ses raisins), ceci est meilleur et plus pur, ô Seigneur.” Il disait aussi : “Ô Allah, la récompense est celle de l’au-delà, accorde donc miséricorde aux Ansars et aux Mouhajirins.”
Le premier acte du prophète fut alors de construire des mosquées ; d'abord celle de Khouba et ensuite celle de Médine. Ce geste majeur de l’hégire montre l’importance de cette institution dans l’Islam. Dans la jeune cité-État de Médine, la mosquée aura des fonctions multiples. Au-delà de la fonction spirituelle, elle aura une fonction sociale et politique.
La résolution des problèmes sociaux. Après la construction de la mosquée, le prophète s’attaqua aux problèmes sociaux des émigrés. Des émigrés qui avaient abandonné tous leurs... biens à la Mecque pour rentrer à Médine les mains vides. Ils n’avaient pour seul avoir que leur foi en Dieu. Le messager, pour venir à bout des problèmes sociaux, recommanda à chaque médinois (Ansar) de prendre en charge un émigré mecquois (Mouhajirin) en partageant avec lui ses biens et en le considérant comme son frère. Le message fut tellement bien reçu que le nombre de Mouhadjirins était loin de satisfaire celui des Ansars volontaires. La fraternité entre Ansar et Mouhadjirin fut très exemplaire. Des exemples sont légion dans la tradition.
On rapporte dans ce sens que lorsque Abdramane Ibn Aouf arriva à Médine, Saad Ibn Rabî, qui le prit pour frère, lui dit ceci : "Mon frère, je suis l'homme le plus riche de Médine. Choisis la moitié de mes biens et prends-les. J'ai aussi deux femmes, vois laquelle te plaît le plus pour que je divorce d’avec elle afin que tu puisses la marier." Abdramane répondit : “Qu'Allah te bénisse, tes femmes et tes biens. Indique-moi le marché.” Il se rendit au marché, acheta des... marchandises et les vendit. Il gagna de l’argent, s’installa et se maria. Ibn Abbas rapporte qu’à la Mecque, les Mouhadjirins héritaient des Ansars à la place de leurs proches grâce à la fraternité que le prophète (saw) avait établie entre eux. La règle fut abrogée quand descendit le verset 33 de la sourate 4 : "À tous, nous avons désigné des héritiers pour ce que leur laissent leurs pères et mères, leurs proches parents...”
L’organisation de la communauté
Le prophète, après avoir résolu les problèmes sociaux des émigrés par l'institution de la solidarité et de la fraternité, s’attellera à la constitution d'une communauté, la Oumah. Cela devait passer par l’organisation de la cité de Médine. Au sein de cette cité, il y avait de plus en plus de musulmans, mais également des hypocrites, des faux croyants et des adeptes des autres religions révélées. Le prophète va, dans le cadre de l'organisation de la Cité-État de Médine, rédiger une constitution (la première écrite au monde) pour régir les relations entre musulmans et entre croyants et juifs de Médine. Sharif Souley 6 L’Appel N° 040 Mai 2000 — { Crtppel 9slamique^\
HAMZA, un glorieux martyr
Dans la mémoire de l'islam, le nom Hamza est aussi connu que celui d'Abou Bakr, d'Omar, d'Ousman, d'Ali (que Dieu soit satisfait d'eux tous). Pourtant, Hamza n'a jamais été Khalif, puisqu'il fut martyrisé avant l'ère du Khalifat (la succession du prophète). Comment a-t-il donc réussi à graver son nom dans la mémoire de l'Islam en si peu de temps? Voilà ce que nous proposons au menu de ce numéro.
Hamza, brave ami d’enfance du prophète (saw)
Hamza est né d'Abdel Moutaleb, le grand-père de Mouhammad (saw). Il est donc un oncle paternel du prophète (saw). Cependant, Hamza et son neveu sont de la même génération. Ce sont des voisins d’âge qui ont, dans leur enfance, joué et grandi ensemble. Aussi, Hamza était imprégné, plus que quiconque, des qualités morales et des mérites uniques de son neveu et ami d’enfance. De ce fait, lorsque Mouhammad (saw) fut investi de la prophétie, Hamza faisait partie des Quraïchites qui aimaient beaucoup cet homme au comportement irréprochable. Il était aussi parmi ceux qui le respectaient beaucoup, tout en dissimulant leur admiration pour son message. Car suivre cette nouvelle religion était synonyme d’abandon des coutumes ancestrales, de perte de sa notoriété dans la société quraïchite. Cela se comprend quand on sait le rang honorable qu’occupait Hamza dans cette société. Chasseur expérimenté et très habile, ce jeune homme était d’un physique admirable, d’une clairvoyance remarquable et d’une volonté inégalable. Aussi le peuple mecquois l’a-t-il admis comme l’homme le plus vaillant de sa génération. Et c'est pourquoi sa conversion à l’islam sera un coup dur pour la djahélia (peuple pervers de la Mecque) et d’un intérêt capital pour les croyants.
De la conversion de Hamza
Ce jour-là, Hamza revenait de la chasse et voulut aller faire sa tournée habituelle autour de la Ka’aba. Là, il apprit la torture que Aboul Hakam Ben Hicham, surnommé Abou Djahl, avait infligé à son neveu et ami d’enfance. Il ne put supporter cette injustice et décida de venger cet être cher. Il alla trouver Abou Djahl dans sa cour, au milieu d'un groupe de notables Quraïchites et l’humilia : T’en prends-tu à Mouhammad ? Réponds-moi si tu en es capable. Hamza, le vaillant, venait de se convertir à la religion de celui qui affronta leurs dieux, après s’en être violemment pris à Abou Djahl, un ténor de leur régime ancestral.
Cependant, alors que cette nouvelle se propageait dans la cité, Hamza était plongé dans une profonde réflexion. Il venait d’afficher son appartenance à l’Islam sous l’effet de la colère, de l’émotion et dans un esprit de vengeance tribale. A-t-il vraiment fait le bon choix en abandonnant la tradition séculaire de ses pères pour s’élancer dans une nouvelle religion dont il ignorait encore les fondements et la portée ? Après plusieurs nuits de réflexion et de méditation profondes, il finit par se confier au Dieu de la Kaaba (Allah donc) pour avoir retrouvé la vérité. et le droit chemin. Ainsi Allah lui remplit le cœur de foi et il se rendit auprès du prophète (saw) pour lui attester sa soumission. Ainsi Hamza devint musulman par la conviction du cœur et la lucidité de la conscience. Depuis lors, il devint un protecteur pour la communauté naissante car il défendait avec énergie le messager (saw) et les faibles parmi les Sahabas (compagnons du prophète). Ceci jusqu’au jour où Dieu décida de sa mort en martyr.
HAMZA, UN MARTYR UNIQUE
Hamza ne fut pas un martyr comme les autres ; ce fut un martyr exceptionnel. En effet, à la grande bataille de Badr, ce chasseur chevronné devenu vaillant combattant de l’islam, avait mis à mort plusieurs dignitaires Quraïchites, parmi lesquels le père, l’oncle, le frère et le fils de Hind. Hind était la maîtresse d'Abou Souffian, le chef de guerre de l'armée mecquoise, si bien que sa haine se projeta dans le cœur de tous les combattants acquis à sa cause. À la bataille de Badr, qui avait pour principal but d’en finir avec les musulmans (notamment... Avec le messager et son oncle Hamza, les Quraïchites préparèrent minutieusement Wahchi, un esclave éthiopien, pour assassiner Hamza. Pour motiver Wahchi, son maître Joubaïr Bin Mout’em lui promit la liberté et Hind, ses plus précieux bijoux et de nombreuses médailles. Wahchi trouva l'offre alléchante et décida de s'exécuter.
Lors de la bataille, il accomplit son forfait. Après avoir surpris Hamza dans le dos, il le transperça de sa lance et lui arracha le foie qu’il remit à la cruelle Hind. Quel crime odieux ! Et quand il vit le corps de ce glorieux martyr sur le champ de bataille, le prophète lui adressa ces quelques mots : « Je ne m’affligerai jamais d’un malheur autant que ta mort... Et je n’ai jamais été dans une situation aussi irritante que celle-ci... ». Puis il pria sur lui autant de fois qu’il y eut de martyrs ce jour-là.
Hamza venait ainsi d’être convoqué au paradis après s’être battu pour consolider le lien de sang avec son neveu et ami d’enfance Mouhammad (saw) et après s’être sacrifié pour le... triomphe de la cause de Dieu. N’était-il pas juste que le messager (saw) lui attribue les titres de “bon de Dieu, de lion du prophète" et “de maître des martyrs ? Fasse Allah que nous puissions suivre les traces de ce martyr des premières heures de l’islam. Amin !
Bakayoko Nouhoun
Et si Poutine imitait Wahchi ? Wahchi et Poutine sont deux personnages très différents ; le premier est du VIIe (7e) siècle et le second du XXe siècle de l’ère chrétienne. Cependant, dans la guerre contre les musulmans, ils semblent être inspirés par le même diable ; celui de l'atrocité dans le crime.
Du crime de Wahchi : Wahchi était un esclave d’origine éthiopienne. Il avait pour maître Joubaïr Bin Mutem. Cependant, il était d’une excellente célébrité en matière de maniement de lance. À cause de son habileté, Quraïche (le peuple mécréant de la Mecque) le choisit pour assassiner Hamza, l’oncle du prophète (saw) lors de la bataille de Ohoud (deuxième bataille des mécréants contre les musulmans). Rappelons que la raison évoquée par les Dignitaires Quraïchites pour mobiliser les Arabes autour de cette guerre étaient de venger leurs soldats tombés à Badr (la première bataille) et éliminer les deux "islamistes" du moment : Hamza et Mouhammad (saw). Ainsi, sur le champ de bataille, Wahchi passa son temps à épier son unique ennemi du jour. Et lorsqu’il se sentit à l’abri de l’épée de celui-ci et en position idéale pour l'assassiner, il s’exécuta. Il lui planta la lance dans le dos, le transperça complètement, jusque dans la poitrine. Après avoir commis ce crime odieux, Wahchi apporta à Hind, commanditaire du crime, le foie du martyr. Nous étions en l’an 624 de l’ère chrétienne.
Au XXIe siècle, à l’ère de l’hégémonie des “défenseurs des droits de l’homme", des crimes à l’image de la barbarie de Wahchi sont en train de se produire, quelque part dans le Caucase. Vladimir Poutine, sur les traces de Wahchi ? On le sait, le patron de la guerre dans le Caucase, c’est bien Poutine. La raison évoquée étant de punir d’introuvables "terroristes" qui... auraient attenté à la vie de 300 Russes en septembre dernier. Il n’est point besoin de démontrer qu’il s’agit ni plus, ni moins de calculs cyniques à des fins électoralistes. Stratégie pour les tenants du “nouvel ordre mondial” ? Toujours est-il que la barbarie et la cruauté avec lesquelles M. Poutine mène cette guerre contre les Tchétchènes laissent penser au crime de Wahchi. En effet, lorsque l’on se plaît à tuer les hommes qui n’ont en réalité d’armes que leur foi en Dieu et leur désir de se libérer d’un joug qui n’a que trop duré, puis d’entasser ces cadavres comme dans une partie de chasse, nous disons que cela est odieux. Oui, c’est tout aussi criminel que de poignarder Hamza dans le dos de façon lâche. Et quand systématiquement on pilonne des populations civiles, quand on les séquestre et qu’on les pille en violant leurs femmes, l’on est en droit de se demander si les auteurs sont plus intelligents que Wahchy, notre esclave éthiopien du VIIe siècle. Quelle vilenie que d’accéder de force à l’intimité. d’une femme chaste, voilée de surcroît ! Poutine est-il aussi ignorant pour savoir que l’honneur d’une croyante est aussi sacré que son sang ? Et que lui arracher de force sa chasteté n’est pas moins criminel qu’arracher le cœur d’un homme. Monsieur le nouveau patron de la Russie, voulez-vous paraître ainsi comme le second homme fort du monde alors que vous êtes en train de prouver que vous n’êtes pas plus réfléchi que Wahchi ? En tout cas, vos atrocités dans le Caucase ne nous rappellent que celles de cet esclave du VIIe siècle. Du reste, vous êtes rentré au XXIe siècle avec l’esprit d’un pauvre esclave du VIIe siècle.
Abdul Gaffar
L’Appel N°040
Mai 2000
L’Appel islamique
L’ISLAM ET LES ANIMAUX
Loin de négliger la place confiée à ces vieux compagnons de l’homme ainsi qu’à leur traitement, le prophète a décrété de nombreux principes les concernant. Le Coran considère toute la création (univers, planètes, animaux, végétaux...) comme un signe de Dieu sur lequel il faut méditer. Nous devons donc avoir le plus grand respect pour cela : Certes, il y a dans la création des cieux et de la Terre, dans l'alternance de la nuit et du jour, dans le navire qui vogue en mer avec ce qui profite aux gens, dans ce que Dieu fit descendre du ciel comme eau avec laquelle il fit revivre la terre après sa mort pour y disséminer ensuite toutes sortes d'animaux, dans la distribution méthodique des vents et dans le nuage soumis entre ciel et terre, il y a dans tout cela des signes pour un peuple doué de raison. (2/164)
La terre et ses biens nous ont été confiés pour un temps limité comme un dépôt de la part de Dieu et nous devrons rendre des comptes à son dépositaire lors du jugement dernier. Il est dit dans la tradition musulmane que les animaux domestiques ressusciteront pour témoigner des traitements de leurs propriétaires. De façon générale, toute créature de Dieu doit être traitée avec soin, le prophète a dit : “Dieu récompense quiconque fait du bien à un être vivant”. Et : “Celui qui ne compatit pas pour les... Autres, Dieu ne compatit pas pour lui. Soyez miséricordieux envers ceux qui vivent sur terre, Dieu vous traitera de même. En outre, le musulman doit éviter les cruautés et les traitements dégradants envers les bêtes. Un jour, le prophète avait vu des gens tirer des flèches sur une volaille attachée et déclara : “Maudit soit quiconque prend un être vivant pour cible”. Il a aussi maudit quiconque mutile un animal. Il est aussi interdit de les emprisonner et de les laisser mourir de faim.
Deux anecdotes viennent illustrer ce commandement : Un oiseau tournait autour de son nid à la recherche de ses petits. Le prophète, voyant cela, s’exclama : “Qui a affligé cet oiseau et pris ses petits ? Remettez-les au nid !” Le prophète maudit une femme qui laissa sa chatte enfermée et qui en mourut de faim. De même, le prophète a interdit de frapper les animaux au visage ainsi que de les marquer à cet endroit. Il blâma vivement un propriétaire qui marqua son âne au visage. Le prophète alla même jusqu’à réprouver. L’incendie d’une fourmilière en disant que seul Dieu châtie par le feu. Dans une autre version, il est rapporté ceci : “Une fourmi ayant piqué l'un des prophètes, il ordonna de brûler le village des fourmis. Alors Dieu lui révéla : “Une fourmi t'a piqué et tu ordonnes de brûler une communauté parmi celles qui louent Allah.”” Un autre hadith exprime cette miséricorde : “Un homme qui cheminait fut torturé par la soif. Il descendit alors dans un puits et but. Lorsqu'il ressortit du puits, il vit un chien haletant qui mangeait de la terre tant il avait soif. L'homme se dit : “En voilà un qui est éprouvé comme j'ai l'ai été moi-même.” Il remplit donc sa gourde et abreuva le chien. Allah le loua de son acte et lui pardonna ses fautes. Le prophète dit alors : “Pour le bienfait à tout être vivant, il aura une rétribution.” Le prophète alla même jusqu’à encourager la plantation de végétaux pour nourrir les bêtes : “Chaque fois qu'un musulman plante un arbre ou sème une graine, il aura droit à une récompense.” céleste pour tout ce qui sera mangé par un oiseau, un quadrupède ou un homme. Certaines personnes peuvent se demander pourquoi il serait nécessaire de prendre soin des animaux alors qu’il y a tant d’hommes de par le monde. La réponse est fort simple : ceux qui font souffrir des animaux ou les massacrent pour le profit n’hésiteront sûrement pas à faire de même avec l’être humain. Ainsi, tant que les bêtes et la nature seront maltraitées, il en serait de même pour l’homme.
Le regretté Dr Albert Schweitzer écrivait : “Jusqu'à ce que l'homme étende sa compassion à tous les êtres vivants, il ne trouvera jamais la paix” et “lorsqu'un animal souffre, nous sommes tous coupables.” Je voudrais donner quelques exemples pour illustrer mes propos : au Brésil, le saccage scandaleux de la forêt amazonienne au rythme de 100.000 kilomètres par an, qui est l’œuvre de grands spéculateurs fonciers, ne met pas seulement à mal la survie de millions d’espèces animales et végétales, mais aussi la survie des populations. Autochtones. L’exploitation de la forêt s’accompagne aussi de l’exploitation de travailleurs. En 1988, le syndicaliste et défenseur de la forêt Chicot Mendés fut abattu par les sbires des grands propriétaires terriens. Lors de la conquête des États-Unis, les blancs massacrèrent non seulement des millions d’Amérindiens, mais aussi l’environnement avec lequel les Indiens vivaient en parfaite harmonie. Ce génocide vit son apogée avec la destruction de la principale source alimentaire des Indiens : le bison. En effet, les Amérindiens en tuaient uniquement pour se nourrir et la bête était utilisée entièrement (la peau servait à confectionner des habits ou était utilisée pour les tapis, les os étaient transformés en outils : couteaux, racloirs, aiguilles..., les cornes étaient transformées en tasses et en ornements, les tendons servaient à faire des fils et des cordes d’arcs, les sabots à faire de la colle et la liste n’est pas exhaustive). Mais quel singulier contraste avec les carnages des blancs qui exterminent. Presque totalement le bison en quelques décennies. Bien souvent, ils se contentèrent uniquement d’arracher la langue qui était revendue fort cher, tandis que le reste de la carcasse pourrissait sur la prairie. Plus près de nous dans le temps, se situent les bombardements américains sur l’Iraq et la Yougoslavie (bien que ces derniers fussent moins dévastateurs) : non seulement les dégâts humains furent apocalyptiques, mais les dégâts sur l’écosystème furent tout aussi catastrophiques : nappes phréatiques contaminées, pollution de l’air causée par la destruction d’usines, larges portions de territoires contaminées par les missiles d’uranium appauvri, marée noire en Iraq... Ainsi, le même système capitaliste matérialiste prive l’homme de sa transcendance en l’enfermant dans un matérialisme aliénant et détruit pour la rentabilité notre belle planète. Finalement, être respectueux de la nature et des animaux, n’est-ce pas tout simplement être un peu plus croyant ? Le mot Ayat ne signifie-t-il pas verset (du... coran) mais aussi signe (dans la création) ? Cette raison sans foi et cette science sans religion n’ont-elles pas créé deux guerres mondiales, des famines, le colonialisme, la bombe atomique et les camps de concentration tout en sacrifiant des dizaines de millions d’animaux dans de véritables chambres de tortures (appelées aussi laboratoires) ? Cela est aussi un génocide oublié. Un penseur américain écrit : “L'homme a abusé de la position de confiance qu'il avait reçue pour administrer le monde de Dieu. Il a employé sa connaissance scientifique pour exploiter la nature au lieu de l’employer judicieusement selon la volonté de Dieu” (G.D. Yarnold, The Spiritual Crisis of the Scientific Age, New York, 1959). On peut penser que l’homme, dans sa volonté de dominer la nature, a perdu son rôle premier de “gardien protecteur de la nature” (expression utilisée par S.N. Nasr) ; ce déséquilibre est sans doute provoqué par la rupture de l’harmonie entre la créature et son créateur. Cette hypothèse peut être confirmée par ce verset du Coran : “La corruption est apparue sur terre et dans la mer pour ce que les gens ont acquis de leurs propres mains afin qu'il leur fasse goûter une partie de ce qu'ils ont fait, peut-être reviendront-ils” (30 : 41). En conclusion, le retour à Dieu passe aussi par une prise de conscience que le respect de la nature et des animaux est lié à notre existence et est un élément essentiel pour un monde plus juste.
Abd-Allah Xavier Carlo
In bulletin du Centre Islamique de Genève n° 14, mars 2000
L’Appel N°040 Mai 2000
L'éducation islamique des enfants
Un défi pour les parents
La problématique de l’éducation des enfants conformément aux préceptes de l’Islam, voilà une équation qui suscite assez de controverses dans bon nombre de familles musulmanes. À qui incombe ce devoir ? Comment éduquer les enfants ? Que faut-il leur enseigner ? Ce sont là des questions que se posent de nombreux parents chaque jour que Dieu fait et à travers le monde entier. Et pourtant Le prophète (PSL) avait donné une réponse à ces questions à travers ses enseignements et sa pratique. Quel que soit la société que l’on considère, il est difficile d’imaginer une communauté sans un système éducatif. L’éducation a un but assez noble, celui de l’intégration dans la société à laquelle l'on appartient. Elle a pour objet de faire rentrer progressivement l'individu dans le groupe social dont il est appelé à faire partie, à partager les croyances, les habitudes, les sentiments, les modes d’activités et, d’une façon générale, la destinée.
L’Islam, en tant que mode de vie, mieux, une civilisation, a orienté l’éducation de l’enfant à travers le Coran et l’exemple de l’envoyé de Dieu, Mouhammad (PSL). L’Islam se soucie de former une personnalité, un individu fort à tous points de vue : spirituel, physique et mental. Pour réagir de manière appropriée au problème de l’éducation et de la formation religieuse des enfants, il faut donc, en plus des nombreuses initiatives dans la gestion des familles, considérer au... Moins un certain nombre de comportements et d’actions afin de pallier ce problème très crucial. Car la réforme de toute société commence par la réforme de l’âme.
UNE RESPONSABILITÉ PARTAGÉE DANS L’ÉDUCATION DES ENFANTS
L’éducation des enfants occupe une place de choix dans l'organisation de toute société ou communauté. Avant d’être l'affaire de toute la société, elle est d’abord celle de la famille en tant que cellule de base. Rappelons que parmi les devoirs des parents à l’égard des enfants, figure en bonne place l'éducation religieuse. Du reste, les parents seront interrogés sur ce devoir le jour du jugement dernier. Cependant, force est de constater que cette éducation qui doit en priorité revenir aux parents est insuffisante, voire inexistante dans bon nombre de familles. La famille en tant qu'entité demeure jusqu'à nos jours la première cellule irremplaçable dans l’humanisation, la personnalisation et la socialisation de l'individu. Les institutions spécialisées et autres centres d'accueil des enfants. n'arrivent pas à se substituer à la famille. Même si la femme est la première éducatrice de l’enfant pour avoir eu à porter dès le départ le fœtus, il n'en demeure pas moins que l’éducation c’est l’affaire des deux géniteurs et, par delà, celle de toute la société. L’enfant, dans les premières années de sa vie, prend pour modèle sa mère et son père dans leurs comportements de tous les jours. Les premières images qui s’incrustent dans sa conscience sont celles que veulent lui donner ses parents ; d’où la nécessité pour ces derniers de se conformer dans leur vécu quotidien aux recommandations de l’Islam dont le prophète (PSL) nous fait l’écho en ces termes : “Respectez vos enfants, éduquez-les humblement pour que Dieu vous pardonne vos péchés”. Il est donc difficile de réaliser une bonne éducation dans un climat de tension perpétuelle.
LES COMPORTEMENTS À ÉVITER
Le développement moral et social de l’enfant doit se concrétiser dans un cadre de relation familiale assez sain. Certaines attitudes reprochables sont Donc à éviter au sein de la famille. On pourrait citer entre autres le fait de l’un des parents de vouloir présenter une image dévalorisante de l’autre parent en le dénigrant aux yeux de l'enfant. Aussi, chacun des deux géniteurs devrait éviter de chercher à présenter l’image du bon parent par rapport à l’autre, de se faire s’allier à l’enfant en se montrant permissif, séducteur ou protecteur au détriment de l’autre, ou alors de se montrer agressif ou rejetant vis-à-vis de l’enfant.
Le constat est que, de manière générale, de nombreux parents négligent le côté affectif dans l'éducation de leurs enfants, alors que l’évolution de l’enfant au contact de ses parents lui permet, dans l'intimité de son être, de se structurer en intériorisant pour les faire siennes les valeurs de toutes natures qui lui sont proposées. Les difficultés rencontrées dans la vie de tous les jours ne doivent pas être cause d’éloignement des parents vis-à-vis de leurs enfants. L’Islam a beaucoup insisté sur l’amour et la tendresse envers les... Enfants. Un homme dit un jour au prophète Mouhammad (PSL) : “J’ai dix enfants et n’ai jamais embrassé l’un d’eux.” Le prophète (PSL) le regarda et dit : “Qui n'est pas tendre ici-bas ne bénéficiera pas de la tendresse d’Allah dans l’au-delà.” Il est nécessaire que cette tendresse s’accompagne de justice comme le prophète Mouhammad (PSL) nous l’enseigne : “Craignez Dieu et soyez justes envers vos enfants.”
An Nouman Ibn Bachir a rapporté ceci : “Mon père m’amena chez l’envoyé d’Allah et lui dit : “Ô envoyé de Dieu, sois témoin que j'ai fait don de mes biens à An Nouman de telle et telle chose.” Le prophète l’interrogea ainsi : “As-tu donné la même chose à tes autres enfants comme tu l'as fait pour An Nouman ?” “Mon père” répond, “alors prends un autre témoin que moi. Ne voudrais-tu pas qu'ils soient tous égaux à ton égard ?” “Certes oui,” dit mon père. “Alors ne fais pas cela et prends ce que tu as lui donné,” réplique l’envoyé d’Allah.
Ce n’est que l’adaptation d’attitudes correctes des parents envers les enfants. enfants qui facilitera une bonne éducation morale et culturelle des derniers.
LA FORMATION MORALE ET SPIRITUELLE DE L’ENFANT
Élever un enfant selon les préceptes de l’Islam est un acte méritoire aux yeux d’Allah. Le messager d’Allah (PSL) nous dit ceci : “Il y a sept (7) catégories de personnes que Dieu abritera dans son ombre le jour du jugement dernier (le jour où il n’y aura l’ombre que le sien) parmi elles un jeune homme qui aura grandi dans la dévotion envers Allah.” Il ajoute ceci en disant : “Lorsque l’homme meurt, son œuvre s’achève à l’exception de trois (3) choses : ses aumônes dont les bienfaits se perpétuent, son savoir qui sert aux autres ainsi qu’un enfant vertueux qui prie pour lui (Muslim).” Ceci démontre l’importance de l’exercice de la pratique religieuse dès le bas âge. Le messager de Dieu (PSL) ajoute ceci : “Apprenez la prière à vos enfants dès l’âge de sept ans.” Ne dit-on pas souvent que l'habitude est une seconde nature ? Les parents gagneront donc à initier les enfants aux pratiques. cultuelles tels que la prière, le jeûne avant l’âge de la puberté. Cette initiation aux pratiques religieuses doit toujours s’accompagner de l’enseignement moral et spirituel de l’enfant dans des domaines tels que l'adoration de Dieu unique sans associé, l’amour du prophète Mouhammad (PSL) et le respect strict de ses enseignements.
Après l’adoration d'Allah et l’obéissance au prophète, il faut inculquer aux enfants le respect des parents. Allah nous enseigne dans le Saint Coran : “Et ton Seigneur a décrété : N’adorez que Lui et ayez de la bonté envers les pères et mères. Si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point ‘Fi’ et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles vertueuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l'humanité et dis : ‘Ô mon Seigneur, fais-leur à tous deux miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit.’”
Avoir de la tendresse et de la miséricorde à l’endroit des proches parents est un fait essentiel. Il faut pour... Cela maintient les liens sacrés de la parenté. Même à l’égard des voisins, il faut la même marque de considération. Notamment, le prophète demande de leur adresser un bon parler qu’ils soient nos proches parents ou non : “Celui qui croit en Dieu et au jour dernier doit bien parler ou se taire” (Boukhari et Muslim). Il ajoute ceci : “Le meilleur d’entre vous, c’est celui qui a un bon caractère". Autant les parents doivent intégrer les comportements tels que la justice, la pudeur, la chasteté, la modestie et l’honnêteté dans leur vécu quotidien, autant ils doivent les enseigner aux enfants. Nous devons connaître les droits des gens et les leur donner. À ce propos, Dieu nous dit : “Ne dépréciez pas aux gens leur chose” (Coran 7/85). Le prophète (PSL) a insisté sur l’éducation de la jeune fille, car aucune transformation morale de la société ne peut se faire sans la femme en tant que mère et épouse. Le prophète (PSL) nous dit dans ce sens : “Quiconque éduque deux filles jusqu'à leur pleine maturité, cet homme et... moi seront très proches au paradis comme deux adjacents” (Muslim). Cet hadith nous indique clairement que l’éducation de la jeune fille n’est pas l’apanage seul de la femme comme nous le constatons dans nos familles. Il est certain que les normes établies par l’islam dans l'éducation de l’enfant constituent autant de garde-fou contre d’éventuelles dérives. Il incombe aux nouvelles générations imprégnées des valeurs de l’islam de mettre en pratique les règles de la vie familiale édictées par le Coran et la Sunna. Si nous voulons vivre dans la quiétude et le bonheur au sein d’un environnement stable et équilibré, nous devons prendre à cœur le problème de l'éducation islamique des enfants.
Sacandé Kassoum à PO L’Appel N°040 Mai 2000
C'Appel islamique
Spiritualité
De la notion de lumière spirituelle à travers le Saint Coran
En Islam, la foi se cultive. Au-delà des actes cultuels obligatoires, le musulman doit chercher à développer son esprit par des exercices spirituels constants. La réussite de ce travail passe aussi par la connaissance du saint Coran, mieux par sa lecture. Les grands maîtres s’y sont penchés et ont recensé plusieurs thèmes à travers les versets du Coran dont la méditation participe sans doute à l’amélioration de la foi. Au nombre de ces thèmes, il y a celui de la lumière qui n’a rien à voir avec ni la clarté du jour, ni avec celle de la lune et auquel nous vous invitons à réfléchir...
LA CRÉATION DE DIEU : CHAQUE CHOSE ET SON CONTRAIRE
Dieu a créé le jour et la nuit ; les aveugles et les voyants ; la lumière et l’obscurité ; le haut et le bas ; le pair et l’impair, bref toute chose et son contraire (son répondant). Soleil et lune sont utilisés par le Coran pour des sujets bien différents. Tout ceci conduit à un symbolisme entre le monde visible et le monde invisible. Du reste, il existe entre les deux mondes des relations certaines connues de certains cœurs illuminés par Dieu. Qu’est-ce que la lumière spirituelle ? Qu’est-ce que l’obscurité spirituelle ? Pour répondre à ces deux questions... principales, nous procéderons successivement à l’analyse des notions de ténèbres, de lumière divine, de lumière et d’adoration et des effets de la lumière spirituelle sur le croyant.
DE LA NOTION DE TÉNÈBRES
De même qu’il y a des aveugles physiques (d’yeux et de sourds d’oreilles), il y a des aveugles et sourds de cœurs. Ce sont des cœurs malades qui ne sont pas guidés vers la religion, surtout vers le monothéisme pur. Des cœurs qui vivent mais qui marchent aveuglement. Le Tout-Puissant fait cette mise en garde dans la sourate 17 verset 72 : "Et quiconque aura été aveuglé ici-bas, sera aveugle dans l’au-delà, et sera plus égaré par rapport à la bonne voie.” De même, à la sourate 2 verset 157, on lit : "Allah est le défenseur de ceux qui ont la foi, il les fait sortir des ténèbres à la lumière. Quant à ceux qui ne croient pas, ils ont pour défenseurs les tàgût, qui les font sortir de la lumière aux ténèbres. Voilà les gens de Ténèbres, où ils demeurent éternellement." Il faut noter que le Coran emploie ténèbres au pluriel. Sont donc dans les ténèbres :
- Les incrédules : ceux qui ont atteint un point de non-retour dans leur incrédulité. Ceux-là, même si on les avertit, ne reviendront pas, selon les termes de la sourate 2 verset 6. À cause de leur incrédulité, “Allah a scellé leurs cœurs et leurs oreilles; et un voile épais leur couvre la vue, pour eux il y aura un grand châtiment". S 2 V7.
- Les hypocrites : intérieurement mécréants et extérieurement croyants. Le verset 17 de la sourate 2 dit qu’“ils ressemblent à des gens qui ont allumé un feu, puis quand le feu a illuminé tout l’entourage, Allah a fait disparaître leur lumière et les a abandonnés dans les ténèbres où ils ne voient plus rien". "Sourds, muets, aveugles, ils ne peuvent donc pas revenir à leur égarement", conclut le verset 18.
- Les associateurs : à un degré inférieur de la mécréance, ils associent quelque chose à Dieu dans leur adoration, provoquant ainsi des ténèbres qui couvrent la lumière qu’ils ont. C’est la catégorie des gens du livre et des... musulmans de peu de foi. - Les ignorants : ils ne croient pas parce qu’ils n’ont jamais été suffisamment avertis. Ils peuvent croire s’ils découvrent la vérité. - Les passionnés : ils sont aveuglés par leurs passions de l’honneur, de la richesse... À la sourate 3 V14, Allah dit : "On a enjolivé aux gens l'amour des choses qu’ils désirent : femmes, enfants, trésors thésaurisés d’or et d’argent, chevaux marqués, bétail et champs : tout cela est l’objet de jouissance pour la vie présente, alors que c’est près d’Allah qu'il y a le bon retour.” K lire aussi les sourates 57 V 14 ; 18 V 46 ; 6 V 57. - Les mauvaises actions : elles voilent et durcissent le cœur qui s'aveugle progressivement. On leur dira alors : “Voilà ce que vous traitiez de mensonge.” Contre ces ténèbres, Dieu a donné à l’homme à travers l’islam une lumière. C’est une faveur divine dont Allah lui-même porte témoignage à la sourate 24 V 40 : “Celui qu’Allah prive de lumière n’a aucune lumière."
LA LUMIÈRE DIVINE
Dieu s'est imposé la miséricorde au profit. des humains. Il a voulu les guider et leur a envoyé les messagers. Laissés à eux-mêmes, les hommes sont sans doute dans l’obscurité, c'est pour cela que les livres divins sont qualifiés de lumière et de guides. De même, les messagers sont des guides éclairés, des annonciateurs de bonnes nouvelles, des avertisseurs contre le châtiment divin.
À la sourate 33, verset 45 à 47, Dieu dit : "Ô prophète ! Nous t'avons envoyé comme témoin, annonciateur, avertisseur, appelant les gens à Allah par sa permission et comme une lampe éclairante. Et fais aux croyants la bonne nouvelle annonce qu'ils recevront d’Allah une grande grâce."
L’action de Dieu s’oppose aux actes de Satan et les croyants jouissent d’une miséricorde particulière comme l’affirme le verset 28 de la sourate 57 : "Ô vous qui avez cru ! Craignez Allah et croyez en son messager pour qu’il vous accorde deux parts de sa miséricorde, et qu’il vous assigne une lumière à l’aide de laquelle vous marcherez, et vous pardonne, car Allah est pardonneur et très miséricordieux." Miséricordieux. Une telle lumière, Allah en a fait grâce à tous les croyants mais à des degrés différents. Plus le croyant s’approche d’Allah, plus il acquiert de la lumière.
LUMIÈRE DIVINE ET ADORATION
Les bonnes œuvres ont pour but de :
- Chasser les ténèbres causées par l’ignorance, l’oubli, l’avarice et la négligence ;
- Développer les facultés de compréhension qui permettent de fournir un effort continu dans la marche vers Dieu ;
- Rendre belle et agréable l’âme humaine aux yeux de Dieu, car ce qui n’est pas bien ne s’approche pas de Dieu ;
- Créer un climat de paix et de salut pour l’âme dans ce monde aux conditions difficiles.
Plus on est intérieurement purifié, plus on pratique mieux l’islam. Les bonnes œuvres qui produisent la lumière retombent sur la foi à l'image d’une plante bien arrosée. Les croyants sont des bienfaiteurs. Il y a une relation entre l’intérieur et l’extérieur ; entre l’âme et le corps ; entre la foi et l’adoration. En revanche, toute bonne action est à la fois purificatrice. illuminatrice et rétribuable dans l’au-delà. Toute mauvaise action est ténébreuse et punissable. Mais les bonnes actions dissipent les mauvaises. Le verset 114 de la sourate 11 affirme à propos : "Et accomplis la çalat aux deux extrémités du jour et à certaines heures de la nuit. Les bonnes œuvres dissipent les mauvaises. Cela est une exhortation pour ceux qui réfléchissent".
LES EFFETS DE LA LUMIÈRE SPIRITUELLE SUR LE CROYANT
Quand la lumière de Dieu inonde le cœur du croyant, il devient porteur de plusieurs qualités dont :
- La Sensibilité : Le cœur du croyant réagit d’une manière ou d'une autre à ce qu'il voit ou fait. “La preuve minimum de foi chez le croyant est d'être chagriné à la vue d’une mauvaise action”. Cette sensibilité entraîne le développement de l’intuition et du pressentiment. Au verset 94 de la sourate 12, le père du prophète Youssouf affirme sentir l’haleine de son fils.
- La Clairvoyance et la Sagesse : C’est la capacité qu’a le croyant d’aller au-delà de l’apparence trompeuse des choses. pour voir leur vraie nature et leur but ultime. À la sourate 38, V 45, Dieu dit : "Et rappelle-toi Abraham, Isaac et Jacob, nos serviteurs puissants et clairvoyants." La clairvoyance est un refus de suivre ses passions pour faire appel à sa foi, à sa raison et à son bon sens.
- La connaissance : Lorsque les ténèbres sont chassées par la lumière, la vision de l’homme s’améliore. Plus il y aura de lumière, moins il y aura de ténèbres. Le cœur est un moyen de connaissance qui explore au-delà de l’espace et du temps. Voir S 11, V 20 et 24. À Ghazali de dire dans ce sens que “le cœur est l’œil intérieur”.
- La Force d'action : la lumière divine est une énergie, une chaleur ardente qui vivifie le cœur humain. Lorsque cette lumière est affaiblie, les membres du corps se ramollissent et l’adoration devient difficile. Lorsque les ténèbres sont effacées, les ailes du croyant reprennent place. De même que le soleil est une source d’énergie, la lumière divine en est une autre. La lumière divine est un moyen d’adoration et Une énergie pour la longue marche vers Dieu. Recherchons les moyens d’aller à Dieu comme il l’a lui-même recommandé. La lumière spirituelle est le principal moyen d’aller vers Dieu. Cultivons-la au moyen des bonnes œuvres, qu’elles soient obligatoires ou surérogatoires. Fuyons et implorons Dieu afin qu’il nous aide à fuir les causes des ténèbres qui nous empêchent à coup sûr d’effectuer le voyage.
L’ascension spirituelle est une marche vers Dieu (source de vérité, de réalité, de connaissance et de béatitude) au moyen de sa lumière. Et pour commencer : “Ô vous qui avez cru ! Repentez-vous à Allah d’un repentir sincère. Il se peut que votre Seigneur efface vos fautes et qu’il vous fasse entrer dans des jardins sous lesquels coulent des ruisseaux, le jour où Allah épargnera l’ignominie au prophète et à ceux qui croient avec lui. Leur lumière courra devant eux et à leur droite ; ils diront : 'Seigneur, parfaits-nous notre lumière et pardonne-nous. Car Tu es omnipotent.'”
Fawzy Sogsey
L’Appel N°040 Mal 2000 L'Appel islamique
La preuve par quatre
Il est malheureusement encore en ce second millénaire de l’ère chrétienne des gens pour douter du message professé par l'homme le plus véridique de tous les temps, le prophète de l’Islam (paix et salut sur lui). Ce sont d'une part le lot des sceptiques, agnostiques et athées qui disent ne pas croire ou douter de l’existence de Dieu (Exalté soit son nom) et d’autre part les gens du livre, c'est-à-dire ceux qui possèdent un livre révélé et un messager l’ayant reçu et enseigné. Vis-à-vis de l’islam, ils ont à quelques différences près nombre de points d’intersection. Ils sont tous non musulmans, rejettent par conséquent le saint Coran et l'homme à qui il a été révélé. Cela s'explique :
- Les athées ne croyant pas en l’existence de Dieu (Exalté soit son nom) ont raison, mathématiquement du moins, de ne pas croire à un quelconque messager parce que l’existence d’un envoyé suppose et implique celle d’un envoyant.
- Les gens du livre eux non plus ne sauraient donner du crédit. à un messager postérieur au leur car le postulat juridique qui veut que toute nouvelle loi abroge toute(s) disposition(s) légale(s) antérieure(s) contraire(s) est tout aussi valable en théologie.
Nous voudrions dans les lignes qui suivent ramener nos amis athées, sceptiques et du livre et ce par la grâce de Dieu (exalté soit son nom) à prendre conscience de la précarité de leurs positions. Il y a un principe sémiotique (étude de la signification des messages) qui veut que toute action (humaine) ait pour moteur au moins un des éléments suivants : “vouloir faire, pouvoir faire, savoir faire et devoir faire". En d’autres termes plus simples, l'homme ne peut faire quelque chose s'il n’en a pas la science (savoir faire), s’il n'en est pas capable (pouvoir faire), s'il n’en a pas la volonté (vouloir faire), s'il n'y est pas contraint (devoir faire). C'est ce qu'on appelle en sémiotique les modalités de l'action.
Comme nous le remarquons, le savoir faire, le pouvoir faire et le vouloir faire émanent de L'être de l'homme; ils lui sont immanents. Seul le devoir faire lui est transcendant.
Si nous réussissons donc à montrer que Muhammad (saw) n’avait pas de vouloir faire dans la révélation, qu'il n'avait pas le pouvoir et le savoir nécessaires pour accoucher du livre explicite, si nous aboutissons au fait que la révélation du saint Coran s'est imposée à lui, alors les non-musulmans n'auraient plus à l'être, à moins qu'ils n'aient choisi délibérément de faire partie de ceux qui alimenteront le feu au jour dernier.
LE DEVOIR FAIRE
Un examen sommaire du style coranique montre qu’il ne peut être que le résultat d’un devoir faire. De la Thora en passant par les psaumes ; du Zabour en passant par les évangiles, le saint Coran est le livre saint dans lequel l'ordre occupe une place capitale. En effet, en amont comme en aval, de la première sourate à la dernière, le discours coranique s’inscrit dans le mode impératif. Le prophète n'a pas le choix, il doit faire ce qu’on lui ordonne : “Lis, au nom de ton seigneur qui... a créé, ...“S.96 V.1 “Dis: ...“ S.112, 113, 114, V. “Lève-toi et avertis... " S.74 V.2 “Laisse-moi avec celui que j'ai créé seul,..." S.74 Y Al LE SAVOIR FAIRE Le prophète de l'Islam n’avait pas le savoir qu’il faut pour écrire le saint Coran. Il n'avait pas l’intelligence nécessaire pour énoncer ces vérités hautement scientifiques que les découvertes astrologiques, climatologiques et biologiques n’ont confirmé que récemment. Dans : “Gloire à Dieu ou les mille vérités scientifiques du Coran de KASSAB (M.Y.) paru aux éditions ES SALAM en 1997", il est logiquement dit que pour écrire un livre du genre coranique et ce dans toute sa dimension littéraire et littérale, il faudrait LE POUVOIR FAIRE une longue chaîne d’ordinateurs et ou des milliers d’années de vie à son éventuel auteur. Muhammad (P.S.L) n'a vécu que soixante-trois (63) ans dont vingt-trois (23) seulement de vie prophétique ; on ne saurait lui attribuer la paternité du saint Coran. LE VOULOIR FAIRE Le prophète Muhammad a-t-il voulu être prophète ? Toutes passions religieuses mises à part, nous disons non. La biographie de l'homme, disséquée par des historiens pour la plupart non musulmans, le témoigne clairement. Sa stupéfaction, sa peur et sa panique lors de sa première rencontre avec l’archange Gabriel (Paix sur lui) ne sont pas les réactions d’un homme qui joue le prophète. Lui-même pensait au début qu’il était sous l’emprise d’un esprit maléfique. La suite de révélations achèvera de neutraliser cette hypothèse, car de tous les livres révélés, le saint Coran apparaît comme le plus impitoyable et le plus virulent vis-à-vis de l’esprit malin ainsi que de toute conduite y afférente.
Du reste, quel intérêt pouvait-il motiver le vouloir faire du saint prophète ? Quel intérêt Muhammad (P.S.L.) avait-il à vouloir faire figure de prophète ? Car quoi qu’on dise, l'homme n'agit que grâce ou à cause de quelque chose. Sur quoi se fondait donc le vouloir faire du prophète ? Les richesses ? Les femmes ? Les honneurs ? Non, la mission de Muhammad manque de dessous. matériel ou matérialiste. Quand au début de sa prophétie, la bourgeoisie et l'aristocratie mecquoise lui proposèrent d’abdiquer à son œuvre en échange de la chefferie, des richesses et des plus belles femmes de la Mecque, que répondit-il ? “Par celui qui tient mon âme entre ses mains ! Même si vous mettez le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche, je ne cesserai ce que j'ai commencé." Il n’est plus besoin de démontrer que le prophète (PSL) n’avait pas un pouvoir faire dans l'écriture coranique, puisque cette incapacité se déduit à partir des deux dernières modalités d’action déjà étudiées. En effet, comme la révélation du saint Coran transcendait le vouloir et le savoir de Mouhammad (PSL), on en conclut par voie de conséquence que son pouvoir faire n’y a été pour rien ; car comment peut-on faire ce qu'on ne veut pas et ce qu'on ne sait pas faire ?
CONCLUSION
C’est du reste à ceux qui voient dans le Saint Coran un pouvoir faire humain que ces versets s’adressent : “Si vous avez un doute sur Ce que nous avons révélé à notre serviteur, tâchez donc de produire une sourate semblable et appelez vos témoins que vous adorez en dehors d'Allah, si vous êtes véridiques. Si vous n’y parviendrez jamais, parez-vous donc contre le feu qu'alimenteront les hommes et les pierres, lequel est réservé aux infidèles. Coran : S.2 V.23 et 24.
Yaméogo Hamidou à Fada
Récépissé N° : 0355/MU/CA-TGI/OUA/P.F.
Directeur de publication Amadou YOUGBARE
Administration - Rédaction - Abonnement
Siège 01 BP 5716 Ouagadougou 01
Tel.: 36-33-09/37-07-40
E-mail : lappel@caramail.com
Compte CCP N° 7995
Sis à 100 m de la pharmacie Wend-Kuni
Saisie : L’Appel
Photocomposition
Impression : AICD
Tél: 30-74-93
01 BP 5536 Ouagadougou 01 - BURKINA FASO
L’Appel N°040 Mai 2000
DISTRAYEZ-VOUS ET JOUEZ. JE DÉTESTE QU'ON DISE QUE VOTRE RELIGION EST RIGIDE" (HADITH)
LES 5 DIFFÉRENCES
Verticalement
1 - Absence de mouvement, immobilité.
2 - Période, phase d’une évolution.
3 - Association de personnes en vue d’une action politique.
4 - Symbole. Chimique - adverbe de lieu. 5 - Priver de quelque chose. Mot de 09 lettres : Bielle, Cric, Cylindre, Direction, Écrou, Embiellage, Fil, Grue, Injecteur, Joint, Pièces, Phare, Pompe, Radiateur, ressort, Roue, Segment, Vis. D B P 1 E C E S M 1 R 1 E F 1 L G C C N U E R R A R A Y N J E L C E U E L R S E T L E E C 1 L E É C A E U R N E S G T 1 1 O D N R 1 S M E D U R 1 A V B O E U A E O H Q U M R N R R J P O M P E T T E.
Complétez les mots suivants par les lettres suivantes : E - E - l - l - l - l - L - M - R - T - U - X.
Horizontalement : I - Nourriture. II - Sans mouvement, immobile. III - Préposition indiquant le lieu par où l’on passe. IV - Choisir entre plusieurs possibilités. V - Filet qu’on traîne sur les fonds sableux en eaux douces ou dans la mer.
Méningites : Ce qu’il faut en savoir. 1 - Qu’est-ce que c’est ? C’est l’atteinte des méninges par des agents infectieux. Ces agents infectieux peuvent être : - Des bactéries comme. le méningocoque (qui peut évoluer sur le mode épidémique par exemple en zones sahéliennes et subsahariennes), le pneumocoque, le staphylocoque, Haemophilus influenzae, le streptocoque, la salmonelle - Des virus - Des parasites
2 - Les voies empruntées par l’infection
L’infection peut emprunter deux (2) voies :
- Voie hématogène : Les sources les plus fréquentes sont les infections rhino-pharyngées, pulmonaires et endocardiques.
- Par contiguïté : À partir d’une mastoïdite, d’une otite, d’une sinusite ou d’une thrombophlébite des sinus caverneux.
3 - Les manifestations cliniques souvent rencontrées :
- Fièvre
- Céphalée : généralisée ou localisée, parfois accompagnée de douleur rachidienne ;
- Des vomissements, souvent en fusée, en rapport avec les repas ;
- Raideur de la nuque : la flexion passive du cou est arrêtée par une contracture et une vive douleur ;
- Le malade ne peut pas s’asseoir dans son lit sans fléchir la jambe sur la cuisse. Si l’on essaie de s’opposer à ce mouvement en maintenant les jambes en place, cela provoque une douleur intense. Extension, il est arrêté en position demi-assise ou éprouve une vive douleur. On peut avoir une attitude en chien de fusil, surtout chez les enfants ; des crises convulsives. Des signes psychiques comme un état d’agitation. Ces signes ne sont pas exhaustifs.
L’examen du malade comporte un temps essentiel qui est la ponction lombaire, qui permet de recueillir le liquide céphalo-rachidien (L.C.R.), qui peut être clair ou purulent en fonction des germes et du stade de la maladie. C’est l’analyse biologique de ce liquide qui permet d’identifier le germe en cause et d’adopter le traitement qui est essentiellement basé sur la prescription des antibiotiques.
La vaccination joue un rôle important en cas d’épidémie, mais malheureusement elle ne protège pas contre tous les germes. La précocité du diagnostic et l’institution d’un traitement efficace sont essentielles, car la méningite est une maladie grave par sa mortalité qui reste élevée et les séquelles qu’elle entraîne.
Dr. Barro AL
L’Appel N°040
Mai 2000
Fait partie de L'Appel #40