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L'Appel #41
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Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- L'Appel #41
- Editeur
- L'Appel
- Date
- juin 2000
- numéro
- 41
- Résumé
- Mensuel Islamique de Formation et d'Information Générale
- nombre de pages
- 12
- Sujet
- Charia
- Formation des imams et des prêcheurs
- Laïcité
- Marboulaye Nombré
- NTIC et islam
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Association Mondiale de l'Appel Islamique
- Extrémisme
- Détenteur des droits
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000522
- contenu
-
Juin 2000
Rabi' 1421
N° 041
Mensuel Islamique de Formation et d’Information Générale
Burkina Faso : 200 F CFA - Zone UEMOA : 250 F CFA - Autre Afrique : 400 CFA
Europe, DOM, TOM : 1 Euro - Autres pays : US $ 2
"Que tous ceux qui m’écoutent transmettent le message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith)
Cheick Boureima Abdou Daouda
Traducteur du Saint Coran en français
♦ Le péril des sectes
♦ Abou Haraïra, un savant illettré
♦ Les animaux ont aussi des droits
♦ La médisance
♦ Mariage temporaire
♦ Concubinage confirmé ou prostitution déguisée ?
EDITO
Pour l’image de l’Islam, entrons dans le débat !
Pendant combien de temps répétera-t-on encore aux musulmans que leur timidité légendaire ne sert que les desseins des ennemis de l’Islam ? Si nous ne sommes pas coupables, nous sommes tous indubitablement responsables de l'image écorchée de l'Islam que continuent de véhiculer ses détracteurs intéressés et les ignorants. La défense de La religion et ses valeurs sacrées sont un principe de vie accepté et adopté par bon nombre d'entre nous. Mais que faisons-nous de l'image de cette religion ? Et si nous n'avons pas le droit de laisser fouler aux pieds les valeurs universelles de l'Islam, c'est que nous avons le devoir de les promouvoir et surtout la responsabilité de les défendre. Ressasser ou pérenniser ces valeurs n'est pas la seule façon et certainement pas la meilleure manière de servir la religion. Agir pour empêcher les saboteurs de réussir leur entreprise doit être une préoccupation aussi urgente, car c'est un combat d'avant-garde. Quel harassant travail que celui qui consisterait à bâtir avec les plus belles briques un édifice sur lequel passeraient immédiatement des ouvriers spécialisés en démolition ! Certes, l'Islam ne manque pas de bons architectes pour construire son édifice, mais il laisse malheureusement faire les ouvriers de la démolition sans réagir, de peur peut-être de créer la polémique. Pas étonnant donc que des Apprentis de n'importe quelle sphère s'arrogent le droit de parler au nom de l'islam ou que des ministres de notre gouvernement, et donc hauts responsables du Burkina Faso (laïc), choisissent de classer certaines valeurs de l'islam au nombre des fléaux sociaux. Qu'est-ce qui peut inspirer un "petit savant" burkinabè au point de l'encourager à émettre des fatwas sur des questions aussi graves que le mariage, si ce n'est la timidité de réaction légendaire des musulmans ?
Bien des prêches diffusés actuellement sur les radios FM de Ouagadougou, et qui sont supposés enseigner l'islam aux auditeurs, ne sont en réalité que de mauvaises publicités pour l'image de la religion. Que dire de ces articles coupés-collés, dont le plus récent publié dans un quotidien de la place sous la rubrique Islam n'a rien trouvé de mieux à faire que de légaliser la fornication (acte immoral et chemin pernicieux, selon les termes même du Saint Coran) en une union honteusement appelée mariage temporaire ? Qu'un ministre de la République en vienne... À décréter que la polygamie doit être inscrite sur la liste noire des fléaux à combattre par les femmes est une atteinte grave à la dignité des musulmans. Mais s'il a eu l'audace de faire publiquement de telles déclarations dans un pays où la polygamie est même légalement consacrée par les textes de la République, c'est parce que la coutume établie veut que ce genre de dérapages ne soit jamais suivi de réaction officielle de la communauté musulmane. La peur des qu'en dira-t-on ou le peu d'intérêt que nous accordons à l'image de l'Islam continue donc de nous marginaliser. Pour l'image de l'Islam, osons entrer dans le débat.
L'APPEL
Récépissé N° : 0355/MIJ/CA-TGVOUA/P.F.
Directeur de publication Amadou YOUGBARE
Administration « Rédaction - Abonnement
Siège 01 BP 5716 Ouagadougou 01
Tel.: 36-33-09/37 - 07-40
E-mail : lappel@caramail.com
Compte CCP N° 7995
Sis à 100 m de la pharmacie Wend-Kuni
Saisie : L’Appel
Photocomposition
Impression : AICD
Tel.: 30-74-93
01 BP 5536 Ouagadougou 01 - BURKINA FASO
REMERCIEMENTS Le frère Sacandé Kassoum et la sœur Kobré Fatimatou remercient du fond du cœur tous ceux qui leur ont apporté leurs soutiens moral, matériel et financier lors du baptême de leur fille Ami-rah Fawziya. “Celui qui fait le bien du poids d'un atome le verra.” S 98 V8.
Carte d’identité biologique
Le SIDA (troisième partie)
Quand on sait que le VIH provoque une immunodépression, on peut prévoir que le SIDA a beaucoup de chances de frapper non seulement l'organisme, mais de détruire en plus sa défense. Aussi, dans le traitement du SIDA, il faudra prévoir la prise en charge des maladies opportunistes. Dans le traitement curatif du SIDA, on utilise essentiellement les antiviraux. On distingue trois groupes d’antiviraux en fonction de leur site d’action :
- Les analogues des nucléosides qui inhibent la transcriptase reverse (enzyme qui permet au VIH de transformer son ARN en ADN). Ce sont : la zidovudine (AZT) ; la didanosine (DDI) ; la zalcitabine (DDC) ; la lamivudine (3TC) ; la stavudine (D4T).
Le VIH développe Une résistance à toutes ces molécules d'où la nécessité d’un traitement associant différentes molécules : Ex : AZT puis DDL. Les inhibiteurs des protéases qui détruisent les protéines que le VIH utilise pour se fixer sur les cellules sont : le saquinavir, l’indinavir, le ritonavir. Les autres antiviraux incluent les “anti-sens”, les “cibles cellulaires”. Aucun traitement à ce jour ne peut éliminer le VIH dans le corps, sinon réduire sa quantité, et ce sont les associations de deux ou trois médicaments (dithérapie ou trithérapie) qui semblent ralentir au mieux l'infection. Il faut des examens dans des laboratoires sophistiqués pour suivre l’évolution de l'infection. Au Burkina, le comptage des CD4 est possible au centre Muraz de Bobo.
Les différentes molécules antivirales ont des effets secondaires non négligeables liés à leur toxicité hématologique, rénale, hépatique et neurologique. Les problèmes suivants restent posés : Quand commencer le traitement ? Quand associer les antiviraux ? Quand arrêter le traitement ? Traitement ? Qui doit supporter le coût du traitement 150.000/mois ? Il n’existe pas encore de vaccin du fait de l’extrême variabilité du VIH. On a : VIH1 (A, B, C, D, E, ...) et VIH2. La gravité du SIDA nous interpelle à plus d’un titre. Aussi devons-nous encore et encore méditer les sagesses divines et prophétiques. C’est certainement là que se trouve la porte de sortie.
Le Coran nous dit : “N'approchez pas la fornication, c’est un acte abominable et une voie pernicieuse...” (sourate 17 verset 32) ; “La fornicateur et la fornicateuse, fouettez-les chacun de 100 coups de fouet. Et ne soyez point pris de pitié pour eux dans l’exécution de la loi d’Allah...” (sourate 24 verset 2).
Le prophète (saw) a également dit : “Si un homme vient à votre fille, mariez-les sinon vous allez être à la base de la perversion de la société." Il a aussi dit : “Précipitez trois (3) choses : La conversion de celui qui y aspire si la mort pourrait le prendre mécréant. Le mariage d'un homme et d’une femme qui y aspirent sinon Satan peut...” Entrer faire des dégâts. L’enterrement d’un mort car s’il pourrit cela serait fâcheux pour tout le monde. Amina T.
L’Appel N° 041 Juin 2000
L'Appel au quotidien
SEMINAIRE DE FORMATION DES IMAMS
Une première au nord du Burkina
Les 14, 15 et 16 Mai 2000 s’est tenu à Ouahigouya, un séminaire de formation des Imams organisé par l'Association Mondiale pour l’Appel à l’Islam (AMAI). Cette première a regroupé près de 200 Imams et prédicateurs venus de la province du Yatenga et des régions environnantes. Ce fut une opportunité pour ces leaders aux sommets des mosquées, de bénéficier d’un recyclage sur les principes de la direction en Islam.
C’est donc à juste raison que figuraient au programme de nombreux thèmes dont entre autres : l'extrémisme religieux ; l'importance d’une conduite moderne du sermon de vendredi ; les relations entre l’Islam et les autres religions ; les principes de dialogue en Islam ; le rôle de l'Imam dans la société ; la concertation (shura) et son impact sur les sociétés islamiques. Au-delà De l’importance des thèmes traités, ce fut la qualité même des conférenciers qui insuffla une dynamique particulière à la rencontre des Imams. On notait en effet la présence dans l’équipe d’encadrement de plusieurs diplômés en théologie tels que le Docteur Omar Al Misri, premier responsable de l’AMAI au Burkina ; le Docteur Doukouré Aboubacar ; Souleymane Konfé, consultant à l’AMAI ; et le cheik Aboubacar Maïga de Ramatoulaye, pour ne citer que ceux-là.
L’acte de l’AMAI, au-delà du devoir accompli, en réunissant les Imams pour parler de leur mission, a sans doute exécuté une obligation : celle d’organiser et de former les musulmans à travers le monde. Mais la tenue d’une telle rencontre dans une région à majorité musulmane, majorité dans laquelle règne un “alphabétisme” religieux des plus criards et des maux graves tels l’alcoolisme et la prostitution, est une œuvre d’utilité certaine. Elle mérite d’être saluée au-delà du devoir accompli. Quand on sait que les musulmans constituent 90 % de la population. du Yatenga et que la majorité des Imams manque de culture générale, on ne peut que louer cette initiative. Et c’est ce que le Haut commissaire de la province a fait en procédant à l’ouverture du séminaire.
Des imams prêts pour des tâches nouvelles. Même si le séminaire de Ouahigouya n’a pas eu la prétention d’avoir tout appris aux Imams en 3 jours, il les a pourtant convaincus du fait que leur rôle ne saurait se limiter à la conduite de la prière et des cérémonies sociales. Il s’agit désormais pour eux d’actualiser le discours pour l’adapter au contexte de l’heure. L’Imam qui, tout en cherchant à accroître le nombre et à former les membres de sa communauté, aborde en même temps des thèmes liés au développement, aux maux sociaux et au bien-être de la société de façon générale dans ses prêches, aura compris le rôle de l’Imam au troisième millénaire.
En attendant qu’une autre occasion vienne activer la flamme allumée par ce premier séminaire, les Imams se sont quittés avec l’espoir de se retrouver pour d’autres. Rendez-vous du donner et du recevoir. Fawsy Sogsey.
En date du 23 avril 2000, cette journée de réflexion a connu la participation d'animateurs et de carlistes et a été l'occasion de réfléchir sur des thèmes divers. Des problèmes sociaux au sein de cette association, les relations frères-sœurs, la participation des animateurs à la vie et au fonctionnement du Conseil Général du Kadiogo et la connaissance mutuelle entre les membres des différentes structures. Ces thèmes ont tenu en haleine la cinquantaine de participants à cette journée qui s'est réunie pour l'occasion au centre culturel arabe Luyén.
L'Imam Nombre Marboulaye, qui a entretenu l'assistance sur la connaissance mutuelle des membres des différentes organisations, a relevé que de façon générale, ces membres ne se connaissent pas et a proposé pour le renforcement des liens de fraternité que des gestes de courtoisie soient rendus de temps en temps aux membres des autres structures et que les membres d'une même... Les structures se rendent également visite. Il a aussi suggéré que les différentes associations s'adressent des invitations pour des activités d'envergure, collaborent entre elles et se témoignent une solidarité en période de joie ou de peine. L'Imam Nombre a, pour terminer, recommandé que l'IAEEMB institutionnalise la journée de l'unité musulmane et observe davantage de neutralité vis-à-vis des différents courants religieux reconnus afin de susciter l’unité musulmane et de favoriser un meilleur fonctionnement de l’association.
La question des relations frères-sœurs a fait l’objet de la communication de l’Imam Yacoub Tiemtoré qui a d’entrée de jeu signalé que les frères et les sœurs ne devraient pas se fuir mutuellement, mais créer plutôt entre eux des rapports privilégiés. “Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres", nous dit le Saint Coran, sourate 9, verset 71. Selon l'exposant, les frères et sœurs doivent observer une attitude de déférence, de solidarité et de compréhension les uns à l’égard des autres. autres et entretenir entre eux des relations franches. Cela doit toutefois se faire dans le respect des principes de l'Islam. Il a été suggéré qu'il soit organisé à l’intention de nos sœurs, des séances d’éducation à la vie familiale et un séminaire sur la condition de la femme. Cela devra permettre à nos sœurs d’être mieux avisées des enjeux dont les femmes sont l'objet aujourd’hui.
Le 3e thème de la journée a porté sur les problèmes sociaux au sein de l'association. Ce thème a été développé par l'Imam Tiégo Tiemtoré. Ces problèmes sont selon lui de plusieurs ordres : scolarité, santé, alimentation... L’Imam a proposé comme solution que les frères et sœurs adoptent une attitude courageuse et non une attitude défaitiste ou de résignation, car dira-t-il, les difficultés sont inhérentes à la vie du croyant comme cela est mentionné dans le Coran, (sourate 90 verset 4). Il a ensuite suggéré la création de familles spirituelles dans les secteurs et quartiers, la création de cadres de concertation entre acteurs du. secteur informel et les frères et sœurs aspirant à s'y investir, la création de cadres de formation scolaire, notamment l’alimentation de la bibliothèque en documents scolaires et l’encadrement des frères et sœurs. Pour faire face aux problèmes financiers des membres, l’Imam a suggéré qu’il soit créé un fonds de solidarité. Une mention spéciale a été réservée aux sœurs qui doivent, de l’avis du conférencier, continuer leurs études même après leur mariage.
Pour terminer, l’Imam a conseillé que des critères de compétence soient retenus pour la désignation des responsables et qu’un soutien leur soit accordé afin de les aider à accomplir au mieux leur mission. La nécessité d’entreprendre des contacts auprès des institutions spécialisées pour obtenir des bourses d'études pour les aeembistes a été soulignée avec force.
Le 4e thème développé par l’Imam Bakayoko Nouhoun a tourné autour de la démobilisation ou du désintéressement des anciens aux activités du conseil général. Les raisons se trouveraient dans la différence de génération et dans l’absence d'activités à même de mobiliser les anciens. Pour y pallier, le frère Bakayoko a proposé qu'un cadre de concertation soit créé à l’attention des anciens. Il a été préconisé que l’opportunité leur soit chaque fois offerte de donner leur appréciation sur le fonctionnement du conseil général et d’assurer la formation de leurs cadets. C’est sur ces recommandations pertinentes que la journée de réflexion a été clôturée à la grande satisfaction des participants.
Ismaël Tiendrebeogo
L'Appel N°041 Juin 2000
Société
Mariage temporaire : Concubinage confirmé ? Prostitution déguisée ? Le libéralisme dans le mauvais sens du terme semble vouloir tout emporter sur son passage, y compris même des valeurs sacrées. Ce libéralisme est soutenu dans son action de dévastation par un esprit partisan amenant certains, tout en dissimulant leur conviction, à vouloir semer la zizanie dans l'esprit des musulmans. Mais heureusement, l'Islam est une religion de pleine lumière. Ainsi, après le PACS (Pacte d'assistance civile et sociale) : Sous mariage entre deux individus, quel que soit leur sexe. En France, les mariages homosexuels, voilà que des “érudits” veulent nous faire croire que le concubinage existe en islam. La nuance avec le concubinage ordinaire, bien connu, c'est qu'ici on le scelle officiellement dans la discrétion. Les deux personnes concernées peuvent se donner l’une à l’autre en l’absence de témoins, moyennant une somme déterminée que l’on remet à la femme pour une période déterminée.
Location ? Prostitution ? Astaghfiroullah ! Où est donc la différence entre la location d’une prostituée consentante pendant un temps donné et la location, dans les mêmes conditions, d’une autre femme ? Qu’on soit sérieux ! Qui va louer sa fille ou sa sœur à quelqu’un moyennant une somme dérisoire ? Et de plus, l’homme ayant déjà “payé” la location n’est pas obligé de prendre en charge les dépenses alimentaires de la femme ? Voilà une perversion déguisée qu’on nous propose sous forme de mariage. temporaire avec comme objectif de permettre la satisfaction du besoin sexuel des étudiants, des voyageurs... En somme, une façon de transformer la femme en poupée gonflable que l’on dégonfle quand on a fini avec, en attendant que quelqu’un d’autre vienne la gonfler. C’est le “mariage” sans charge, sans responsabilité. Combien de gens vont accepter d’épouser de façon permanente une femme qui a été déjà mariée temporairement ? Les divorcées et les veuves cherchent des maris sérieux, mais souvent il n’y a que des jouisseurs qui se présentent. Dire que le mariage de jouissance (c’est son véritable nom puisqu’il s’agit pour un homme de jouir paisiblement d’une femme) c’est de l’islam, c’est ignorer ou remettre en cause le délit de la fornication, l’appel à la chasteté... Le mariage dans l’Islam est un garde-fou social et pas de façon temporaire, mais de façon définitive. Dire que l’on protège la société du Sida en ouvrant la porte à des mariages de jouissance, c'est ignorer les modes de propagation du Sida. Le Sida fait des ravages chez les jeunes filles âgées de 15-19 ans actuellement parce que certains hommes expérimentés viennent chercher jouissance chez ces jeunes filles plutôt en bonne santé. C’est la raison pour laquelle, dans les pays où cela se pratique, les jeunes garçons de la même tranche d'âges (15-19 ans) ont un taux de prévalence 5 à 6 fois plus faible. Va-t-on permettre à ces vieux chevaux de retour de disséminer le Sida partout en se cachant derrière une union libre moyennant une somme ? Et la femme dans tout cela ? Tout ce qu’on lui demande, c’est son consentement et sa participation dans la fixation de la dot. On lui accorde même le redoutable privilège de prononcer elle-même la formule la transformant en objet de jouissance : "Je me suis mariée à toi pour une période déterminée moyennant une somme déterminée". Quelle femme sensée, lucide, va se jeter elle-même sous les griffes d’un homme débordant de désir et ne voulant pas assumer la responsabilité du mariage ? Dans quelle famille où il reste un tant soit... Peu de dignité, du sens de l’honneur, va-t-on éduquer les filles en les prédisposant à ce sous-mariage ? Ne raisonnons pas en homme pauvre économiquement et voulant satisfaire ses désirs sexuels. Et à moins d’être en plus pauvre spirituellement et intellectuellement, comment un homme va-t-il s’engager dans un tel mariage ? Et la femme “consentante”, elle le sera avec quelles raisons ? Pardon ! Du calme ! Dans l’islam, le mariage n’est pas seulement, ni surtout, une affaire de sexe. C’est de la responsabilité dans tous les sens du terme.
Sur le plan spirituel, le Prophète (PSL) nous recommande le mariage en disant qu’il est équivalent à la moitié de la foi. Il conseille aux jeunes en âge de se marier de le faire s’ils en ont les moyens ; à défaut, il leur conseille d'avoir recours au jeûne qui émousse l’ardeur sexuelle. Dire que le mariage de jouissance a été instauré par le Coran est une fausseté ! Ce mariage n’est régi que par la sunna. Le verset 24 de la Sourate 4 qui est considéré comme le verset... L’instituant ne s'adresse nullement au mariage temporaire. “(De même il vous a été interdit) les femmes dont la chasteté est sous bonne garde, sauf ce que vous en possédez d'une façon légitime. Voilà ce que Dieu vous a prescrit. Il vous a été permis ce qui vient après cela (comme le fait) de rechercher les femmes fortes de votre argent, dans la chasteté du mariage et non en pur libertinage. En regard des jouissances que vous tirez d'elles, donnez-leur leurs dots comme obligation (qui vous incombe).” Sourate 41, Verset 24.
Ce verset, révélé lors de la bataille de Houneyn, s’intéresse au cas des odalisques auxquelles le Coran reconnaît des droits, bien qu’étant prisonnières de guerre. Parmi ces droits, on ne peut pas les chercher par “pur libertinage" et, après avoir promis une dot, elle est due. Celui qui a prétendu que ce verset instaure le mariage temporaire n’a pas osé citer la traduction de Moussavi Lari (Islam et civilisation occidentale de Seyyed Mojtaba Moussavi Lari). Pourtant, sans le citer, ce sont... Surtout ses arguments qu'il présente. Sa traduction est la suivante : “Les femmes que vous prenez en mariage temporaire, payez-leur leurs salaires d’honneur”. Le texte arabe du Coran ne précise nullement mariage temporaire. Dire que c'est Umar qui a interdit le mariage temporaire est aussi une fausseté. Le Prophète (PSL) l’a interdit dans un hadith rapporté par Muslim. Dans la narration de Sabura Bin Jahny, on a cette interdiction de même que dans celle d'Ibn Maja : “O vous les gens ! Je vous avais permis de jouir des femmes mais Dieu l’a interdit jusqu'au jour de la résurrection” (Fiqhi Sunna, p. 46). Ali rapporte que le jour de la bataille de Khaybar, le Prophète (PSL) l’a interdit tout comme la viande des ânes. Umar donc, lors de son sermon durant son califat, n’a fait que réitérer l’interdiction du Prophète (PSL). Et si cela venait de l’initiative de Umar, cela reste acceptable car le Prophète Muhammad (SAWS) nous avait demandé de suivre sa sunna et celle des califes bien guidés (Fiqhi Sunna, p. 46). La raison de l’autorisation de ce mariage temporaire est bien élucidée dans le récit d'Ibn Massoud : “Nous sortions avec le Prophète (PSL) pour les conquêtes, mais nous n'avions pas nos femmes avec nous. Nous lui demandâmes : devrions-nous pratiquer une castration ? Le Prophète (PSL) nous la refusa et nous permit d’épouser une femme pour une période de temps déterminée” (Le licite et l’illicite de Youssouf Qaradawi, p. 198).
Ce récit relève le cas de ceux qui avaient la foi et qui venaient de sortir de la Jahiliya, auxquels le Prophète a progressivement interdit ce type de mariage de la même manière que le Coran pour le vin. Seul Ibn Abbas a considéré que l’interdiction n'était pas absolue en la comparant à l’interdiction de la viande de porc. Il laisse une fenêtre pour l’exception. Quand il a appris ce que les gens en ont fait un mariage de jouissance, il a changé d’avis en ces termes : “Nous sommes à Dieu et à Lui est notre retour. Ô par Dieu, ce n'est pas ainsi que j’ai donné une fatwa ni ce que j'ai…” voulu. Je ne l’ai rendu licite que comme Dieu l'a fait avec l’animal crevé, le sang, et la viande du porc” (Fiqhi Sunna, p. 47). Il est donc clair que même Ibn Abbas, qui en avait fait une exception par une fatwa, a reculé. Ce mariage ne se retrouve aujourd’hui que chez les chiites, surtout ceux d’Iran. L’unanimité des savants sunnites l’a déclaré illicite, contraire à l’Islam.
Est-il nécessaire de rappeler que dans l’islam, le mariage se fait obligatoirement devant témoins ? Le Coran dit dans la Sourate 65 au Verset 2 : “Assurez-vous du concours de deux témoins de bonne conduite, choisis parmi vous". Le Prophète (PSL) précise : “Un mariage n’est jamais conclu sans la présence du tuteur de la femme et de deux témoins de conduite irréprochable.”
Il ne faut donc pas confondre le mariage des hommes avec celui des pigeons qu’on isole avec du Zoom-Koom. Ce mariage dissimulé, ayant pour but la jouissance, n’a par conséquent aucun fondement dans le Coran, et le Prophète (PSL) l’a interdit définitivement. Conquête de la Mecque
Et pour ceux qui penseraient qu’il y a encore un doute, le Prophète (PSL) indique la voie à suivre. Son petit-fils Hassan témoigne que son père Ali a rapporté les propos suivants du Prophète : “Laisse ce qui te jette dans le doute (quant à sa licéité) pour ce qui ne t'y jette pas.” Nouman Ben Bachir rapporte du Prophète (PSL) les propos suivants sur l’équivoque : “Certes, ce qui est permis est évident, et ce qui est défendu est évident aussi. Mais entre l’un et l'autre, il y a bien des choses équivoques, que la plupart des gens ne savent pas distinguer. Qui se garde de l’équivoque purifie sa foi et son honneur, mais celui qui y tombe, tombe dans ce qui est défendu (...)" Qu’Allah nous guide sur le chemin de ceux qu’Il a comblés de ses faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Sa colère, ni des égarés.
Mamadou Alioune Diouf
L’Appel N° 041 Juin 2000
Société
Le péril des sectes
Depuis le 16e siècle, la renaissance s’est effectuée dans certaines civilisations surtout sur le plan. Matériel. Les survivances spirituelles se verront achevées avec l’instauration d’une sacro-sainte laïcité qui va diviniser la raison. L'homme devient alors matière, pour ne pas dire matière seulement. En cherchant à construire un homme nouveau, on a ignoré les enjeux émotionnels et spirituels en s’intéressant au matériel exclusivement. L’homme nouveau, repu de matériel, se retrouve fragile, vide sur le plan spirituel. Comme la nature a horreur du vide, les sectes et autres fantaisies spirituelles se sont chargées de combler ce vide qui se manifeste sous la forme d’une angoisse métaphysique. C’est l’existence de ce vide qui explique qu’un universitaire puisse se laisser berner par un gourou qui lui raconte des légendes auxquelles il va porter foi. Le Coran avertissait dans une courte sourate mais pleine d’enseignement que si la raison est nécessaire, elle n’est pas suffisante et que sans la foi en un Dieu unique, il n’y a point de salut sur terre ni dans l’au-delà. "Par le temps ! l’homme est certes en... "Perdition, sauf ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres, s’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement la patience." Sourate 103, Versets 1-3. Le vide spirituel est caractéristique de cette perte. Sinon, comment comprendre la prolifération de sectes proposant des discours plus que simplistes ? D’où viennent les sectes ? Que veulent-elles ? Qu’est-ce qui attire les gens ?
La secte était définie anciennement comme un groupe religieux dissident issu d’une religion. Le Larousse définit la secte comme "un groupe dissident minoritaire à l’intérieur des religions ou des églises constituées". La secte (du latin secare, c’est-à-dire séparer) est constituée par un groupe d’individus séparés de la souche mère. Ainsi, sont considérés comme des sectes tous les groupes religieux qui se sont séparés de la souche mère, expression normative de la religion. Elles diffèrent par certaines croyances ou par certaines pratiques. C’est le cas des Ahmadiyya et des Bahaïs (autrefois) par rapport à l'Islam. C’est le cas des témoins de Jéhovah, des Assemblées de Dieu, des Mormons, des kibanguistes... par rapport au christianisme. La secte ici se reconnaît dans une religion tout en exacerbant son particularisme. Souvent, c’est la dérive qui va suivre. La secte s’autoproclame expression normative et reflet de l’authenticité de la religion. Cela se produit souvent par une “révélation”, un "rêve" durant lequel Dieu, un prophète ou le “Saint-Esprit” donne l’ordre à un gourou de “sauver" ses disciples.
Par secte, aujourd'hui, on peut entendre aussi un groupe indépendant suivant un gourou qui s'est proclamé prophète ou missionnaire et ne se rattachant à aucune religion. C’est le cas des Raëliens, de l’Église de la Scientologie, de l’Église du Temple Solaire, des Davidéens, du Temple du Peuple, de la Restauration des Dix Commandements... D’autres courants mystico-religieux agissant comme des organisations secrètes (Rose-Croix, Rotary, Lions, Soroptimist, Ekamkar, la Dianétique) peuvent être classés dans la seconde. catégorie des sectes. Les sectes aujourd’hui ne cherchent nullement un salut quelconque ou une vraie foi. Ce sont des instruments entre les mains des gens lucides ou illuminés qui cherchent à exploiter les esprits faibles et les angoisser sur le plan spirituel. C’est pourquoi la question de l’argent occupe une place importante dans les sectes ; soit par des cotisations élevées, soit par une initiation payante, soit par des ponctions sur les revenus des adeptes ou tout simplement l’accaparement de leurs biens.
Les sectes sont le résultat de la paranoïa du 20e siècle donnant raison à André Malraux qui disait que le 21e siècle sera religieux ou ne sera pas. Le summum de cette paranoïa a été atteint avec l’attente de la fin du monde pour le 31 décembre 1999 (voir article de l’Appel N° 35 de décembre 1999). Les sectes sont professionnelles dans la détermination d’une fin du monde qui leur tourne le dos à chaque fois. Au-delà de cette définition qui ne met pas assez de lumière sur ces organisations lugubres, les sectes ont des traits communs quel que soit leur lieu de naissance :
- Un gourou : C'est lui le chef suprême. La légitimation de son autorité passe par Dieu. Il est porteur d’un message unique, souvent ultime. Au passage, il est chargé de “rectifier” les textes sacrés, voire même les prophètes, comme le prétend le révérend Father Moon.
- On ne naît pas dans une secte, on choisit d’y adhérer. Ce choix volontaire est indispensable pour que la manipulation mentale soit possible.
- L’adhérent doit considérer la secte comme la vraie voie, il fait allégeance totale au chef ou au groupe.
- Un mode de vie exigeant passant par l’éloignement du contact avec les autres courants religieux et même de ses parents. C’est pour éviter leur discours moralisateur.
- Dans la secte, il y a une hiérarchie et la communication se fait en sens unique, du haut vers le bas.
- Une initiation permet de gravir des échelons.
- Un contrôle strict des membres et de leurs émotions, (un des adeptes de Joseph Kibwétéré de la secte de la Restauration des dix commandements de Dieu témoigne dans Libération du 05 avril 2000 qu’on le bastonnait parce qu’il rentrait trop fréquemment en contact avec “l’esprit saint” (jalousie du gourou ?). Les sectes dans la seconde catégorie (mystico-religieuses) font usage de la psychanalyse sauvage accompagnée d'un breuvage qui met l’adepte dans un état euphorique considéré comme un signe et attribué à la secte (lire DARCONDO (Julia)... La pieuvre de la scientologie, Ed Fayard). Les méthodes d’approche sont pratiquement les mêmes. Approcher un individu (avec l’aide d’un intermédiaire le plus souvent) en période de détresse (chômage chronique, maladies, veuf(ve), familles brisées,...) pour lui tendre la perche qui va résoudre ses problèmes. Les sectes aiment aussi ceux qui ont peur du lendemain, ceux qui veulent en finir avec l’inconnu. Les statistiques montrent qu'en Europe, 40 millions de personnes consultent le devin chaque année et une personne sur deux se déclare sensible aux phénomènes paranormaux. Les Rationalistes d’Europe en sont là, ne cherchez pas du côté de la vieille Afrique qui est fondamentalement mystérieuse. Les sectes usent en fond dans ce chapitre en proposant aux gens la “vraie vie”, en prétendant les appeler à la réussite, à l’épanouissement, à l’indépendance totale, à la puissance... Ce n’est vraiment pas loin de ce que Satan avait proposé à Adam pour le tenter. Ceux qui n’ont pas retenu la leçon tombent dans le piège et adhèrent à une secte où, la manipulation mentale aidant, on va les maintenir.
Pour ne pas tomber dans leurs pièges, il suffit simplement de veiller à sa santé sur le plan mental et spirituel. Sur le plan mental, celui qui n’a pas perdu l’autonomie de sa raison ne peut pas accepter ce bricolage spirituel qu’on présente comme une voie du salut. Sur le plan spirituel, les sectes sont de façon générale catastrophiques avec un discours apocalyptique. Celui qui est doté de la sérénité spirituelle (Saki-na) est insensible devant ce cataclysme verbal. Les adeptes de la secte de la Restauration des dix commandements de Dieu, avaient rendez-vous dans une église sur les tombes des parents d’une prostituée (Crédonia Mwérindé) devenue prêtresse pour échapper à la fin du monde. Dans cette église considérée comme la nouvelle arche de Noé, ils devaient rencontrer le Christ et la Vierge Marie. À la place du sauvetage annoncé, les adeptes connurent l’enfer sur terre. Plutôt simple comme discours, mais avec une manipulation mentale bien orchestrée, ce discours a accroché les adeptes. Résultats : plus de 400 personnes calcinées... pour rien ! L’Ouganda, avec 1000 morts (pour le moment), n'est pas une exception. Au contraire, l’histoire macabre des sectes est bien connue et les réactions sont encore plus que timides.
En Ouganda, toujours, une autre prophétesse, Alice Lakwéna, qui se disait visitée par le “Saint-Esprit”, avait déjà soulevé une armée pour “restaurer la loi des dix commandements” et transférer la Banque Centrale de l'Ouganda dans sa ville, Gulu. Elle avait fait absorber à ses ouailles un breuvage. qui devaient 5 L’Appel N°041 Juin 2000 Société les rendre invulnérables. Ils ont été massacrés par les troupes du rebel (Museveni) qui venait d'accéder au pouvoir. Avant cela, en 1978, Zim Zones, le gourou du temple du peuple (Gurya-na), qui se disait être à la fois la réincarnation de Jésus-Christ, de Bouddha et de Lénine, avait demandé à ses adeptes d’effectuer “le grand voyage” par un suicide collectif. Résultat, 914 morts... Au Texas, en 1993, David Koresh périt dans un incendie avec 87 de ses disciples. Toujours aux USA, en 1997, 39 membres de la secte Haven’s se sont suicidés avec le prétexte que cela devait leur permettre d’embarquer à bord d’un OVNI à destination du paradis. Le suicide semble aussi être un visa pour le voyage éternel dans la secte de l’ordre du temple solaire. 48 corps calcinés en Suisse et 5 au Québec en 1994, 15 victimes en France en 1995. Et la liste n’est pas exhaustive. Jusqu’à quand va-t-on laisser des personnages farfelus se réveiller un jour du pied gauche et déclarer avoir pris... Contact avec Dieu, Jésus, Marie ou Saint-Esprit. Depuis quand Dieu choisit des minables et obscurs personnages pour en faire des missionnaires ? C’est ici que l'on mesure toute la pertinence de la déclaration du Coran faisant de Mouhamed (PSL) le dernier des prophètes. Il n’y en aura plus. Tous ces prétendus élus de Dieu, prophètes, sont des vendeurs d’illusions. C’est le cas de l’Islam de Ghulam Ahmed (gourou des Ahmadiyya qui se dit prophète) et c'était le cas de Baha Ullah (Bahaïe). C’est le cas du christianisme avec la multitude de sectes qui ont trouvé dans les apparitions de Marie et du Saint-Esprit une source de légitimation pour leur cinéma spirituel.
Joseph Smith des Mormons (protestants) déclare qu'un ange nommé Moroni lui a annoncé à partir d'un buisson la découverte d’un livre mystérieux écrit en hiéroglyphes anciens qu’il va traduire à l'aide de deux pierres magiques. Smith doit rectifier la Bible (parole de Dieu ?) et y ajouter ses "livres inspirés". C’est un exemple parmi tant d'autres. Calfeutré derrière la soi-disant liberté de croyance, nos États laissent faire. Ceux qui ont rarement réagi condamnent les sectes pour extorsion de fonds à leurs adeptes. En vérité, on va vers un monde où il sera interdit d’interdire : “...au sein de la communauté scientifique, comme la société civile, l’énonciation de l’interdit (largement absente depuis vingt ans dans cette élémentaire formulation) et notamment dans les textes de lois, qui usaient de périphrases pour éviter son emploi et ainsi, je suppose, épargner les consciences d’une génération qui avait interdit d’interdire." (Monde diplomatique de février 200, tiré de Monette et Vacquin, Main basse sur les vivants). Nous avons même interdit à Dieu d’interdire. Les résultats sont là. Les gymnastiques intellectuelles des sociologues, des philosophes, des psychologues et autres n’y pourront rien. Tant qu'on ne rendra pas à l’homme sa réelle dimension spirituelle, la dérive sectaire actuelle aura de beaux jours devant elle. Allons-nous oser retourner à Dieu par la voie droite (Sirat al Mustaqim) qu’il nous a tracée ? En vérité, il n’y a pas lieu de se poser la question, car en dehors de cette voie droite, il n'y a que des labyrinthes de Satan qui mènent aux situations que nous connaissons. L’absence d’un nouveau prophète ou d'une nouvelle révélation n'est pour rien dans les pseudo-religions qu’on nous propose aujourd’hui. Mouhamed (SAW) a été envoyé pour toute la totalité de l’humanité et pour le reste du temps nous séparant du jour du jugement. Il ne nous a pas laissés dans l’obscurité. Au contraire, il nous a laissé un message clair. “Je vous laisse avec deux choses : le Coran et ma Sunna ; celui qui s’y accroche ne se perdra jamais", disait-il. Dieu authentifie et garantit le message de Mouhamed (SAW) : “Mais Allah témoigne de ce qu'Il a fait descendre vers toi, Il l’a fait descendre en toute connaissance. Et les anges en témoignent. Et Allah suffit comme témoin. Ceux qui ne croient pas et qui obstruent le sentier d’Allah s’égarent certes loin dans leur... égarement”. S4 V166. Si la voie est claire, pourquoi des musulmans adhèrent-ils à une bizarrerie spirituelle ? Le prophète (PSL) répond et cela suffit comme conclusion : “Je vous ai mis sur une voie nette, ne permettant aucune confusion. Elle est aussi claire le jour que la nuit. Seul un homme voué à la perdition peut s’en écarter après moi”.
Mamadou Ahoune Diouf. La médisance ou le cannibalisme : Quelle horreur ! C'est un comportement dont on s’est peu préoccupé des conséquences morales et spirituelles dans notre communauté. Outre son impact sur la cohésion sociale, nul ne peut évaluer le contraste saisissant entre l’ampleur de ce phénomène et les attitudes tolérées par l’Islam. Cette comparaison apparemment exagérée n’est qu’un cri d’alarme qui doit attirer l’attention de chacun de nous sur le hadith du prophète (PSL) qui dit que : "celui qui croit en Dieu et au jour du jugement dernier doit bien parler ou se taire” (Boukhari et Muslim). Nous interpellons chacun de nous à méditer davantage sur ce. Phénomène. Découvrons ensemble ce que l’Islam en pense. La médisance selon l’Islam est un comportement. C’est une pratique qui est en passe d’être légitimée car devenue une pratique courante dans les milieux sociaux. Elle est un problème social aux conséquences graves qui méritent qu’on y prête beaucoup d’attention. Cependant, les enseignements du prophète Mohamed (PSL) sont assez formels à ce sujet. La médisance selon l’Islam est un comportement dangereux et une pratique odieuse. La définition que le prophète (PSL) nous donne est pathétique et pleine d'enseignement. À l’un de ses compagnons qui demanda la nature et la portée de la médisance, il répondit en ces termes : “La médisance, c’est dire de votre frère quelque chose qu’il trouvera déplaisant.” Le compagnon s’exclama : “Même si ce que je dis est vrai.” Le prophète répliqua : “Si tu dis quelque chose de faux, c’est une accusation et un blasphème.” Le Coran le confirme en ces termes : “Ô vous qui avez cru ! Évitez de trop conjecturer (sur autrui) car une... Partie des conjectures est péché. Et n’espionnez pas, et ne vous médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non) vous en aurez l’horreur. Et craignez Allah. Car Il est grand accueillant au repentir, très miséricordieux. Coran 49 verset 12.
La médisance serait reprouvée par l’Islam, quelle que soit la personne qui en fait l’objet. L’horreur de la médisance est comme manger la chair de son frère mort. Ce qui non seulement est inimaginable, mais également détestable. La médisance influence négativement les bonnes relations sociales qui existent entre les membres d’une même communauté. Elle détruit l’honneur sans que la victime ne soit à même de protester ou de se défendre.
Le croyant qui abhorre la médisance doit trembler à l’idée de manger un cadavre en putréfaction, puisque c’est ce qu'il fait. L'horreur de la médisance peut aussi être cernée par le sermon édifiant que le prophète (PSL) fit à deux de ses compagnons lors d’un voyage. Il admonesta ses deux. compagnons qui s’étaient peut-être sans le savoir rendus coupables de ce crime odieux. Le prophète (PSL) voyageait avec quelques-uns de ses compagnons quand ils entendirent deux d’entre eux faire des remarques répugnantes au sujet de Maiz Malik Aslami, mort des suites de la sanction de lapidation à mort qu’il avait écopée après un adultère qu’il avait commis. Le prophète (PSL) resta silencieux jusqu’à ce qu'on trouva au bord de la route un âne mort et en décomposition. Il fit injonction à la caravane de s’arrêter et demanda à ces deux personnes de descendre et de manger l’animal mort. Elles étaient décontenancées par l’ordre du prophète et murmurèrent : “Comment pouvons-nous manger un animal mort ?” Le prophète (PSL), furieux, dit alors : “En tout cas, sachez que ce que vous étiez en train de manger de l’honneur de votre frère mort était même plus ordurier que ce que je vous demande de manger à l’instant.” Il serait donc important pour chacun de nous de tirer quelques leçons sur l’attitude du prophète (PSL) face. à ses compagnons et la pédagogie utilisée pour leur enseigner les conséquences de la médisance. Cela doit nous amener à réfléchir davantage sur ce phénomène qui déchire en permanence le tissu social de toute la communauté. Ce n’est pas seulement celui ou ceux qui dénigrent qui sont en faute, mais aussi tous ceux qui sont attirés par de telles conversations. Voilà pourquoi il est souhaitable que, si au cours d’un rassemblement quelconque, quelqu’un se met à médire, ceux qui écoutent protestent avec la dernière énergie et, si cela est nécessaire, quittent les lieux. La gravité et l’ampleur de la médisance dans notre société peuvent être une cause de conflits permanents. La médisance, en tant que maladie spirituelle, est donc un obstacle à l’épanouissement moral de la Umma. Nous avons donc tout intérêt à travailler à nous en débarrasser.
Sacandé Kassoum.
6 L’Appel N° 041 Juin 2000
Rencontre Cheick Boureima Abdou Daouda
Auteur d’une traduction du Saint Coran en français
Il aurait pu devenir médecin. Mais il a préféré se spécialiser dans la da’awa pour, dit-il, être un médecin du cœur. Aujourd’hui président fondateur du bureau des traductions islamiques du Niger (BUTIN), Imam de la Mosquée de Vendredi de l’Université de Niamey, Directeur du Complexe Islamique privé Daroul Khayriya, Cheick Boureima Abdou Daouda a à son actif plusieurs titres et ouvrages traduits en français. Toujours dans le domaine de la traduction, Cheick Boureima est l'auteur d'une traduction du saint Coran en français dénommée "le sens des versets du Saint Coran" et éditée en 1999. Cette traduction du saint Coran fait de lui le premier Africain noir à être lancé dans cette très noble entreprise. Récemment de passage à Ouagadougou, il a bien voulu nous accorder cette interview.
Qui est Cheick Boureima Abdou Daouda ? "Toutes les louanges sont à Dieu. Que sa paix et son salut soient sur le prophète Mouhamed (saw), sur sa noble famille et sur ses fidèles compagnons. Je tiens d’abord à remercier tous les frères burkinabè, en particulier les frères. musulmans qui m’ont permis de visiter ce pays et de séjourner parmi eux. Je remercie également L’APPEL pour cette occasion qu’il m’offre de m’adresser à mes coreligionnaires.
Pour revenir à votre question, je suis ex-étudiant de la faculté de Médecine à l’Université de Niamey et diplômé de l’Université Islamique de Médine (Arabie Saoudite) où je me suis surtout spécialisé dans le domaine de la Da’awa. Je suis également auteur et traducteur de plusieurs ouvrages islamiques dans différents domaines.
Parmi les ouvrages dont je suis l’auteur, je citerai : Préceptes du jeûne de Ramadan ; Le concept de la jeunesse en Islam ; La dépravation morale ; Le guide détaillé de la Oumra et du hadj. Tous ces ouvrages sont écrits en français et édités soit aux Éditions Essalam à Paris, soit à la maison Darousalam à Riyadh. J’ai également écrit en arabe : Le rôle de la traduction dans l'appel à Allah, édité par la librairie Al Boukhâry à Bouraïdah en Arabie Saoudite.
Parmi les ouvrages traduits de l’arabe, il y a : Comment attendrir nos cœurs ? La doctrine des croyants. Le rôle de la femme musulmane, pourquoi ? Le sens des versets du saint Coran. Ils sont également édités par Essalam à Paris et Darousalam à Riyad. Je suis actuellement prêcheur, formateur, conférencier islamique en plus des responsabilités que j’occupe.
Vous auriez pu devenir médecin, mais vous avez préféré l'université islamique pour devenir spécialiste de la da'awa. Comment expliquez-vous ce choix ? Vous savez, comme les gens le disent, les peuples ont leurs frontières et les hommes aussi ont les leurs. C’est-à-dire que, comme les frontières sont tracées, pour les hommes aussi les destins sont tracés. L’homme propose et Dieu dispose.
J’aurais voulu être médecin, c’était mon choix, c’est quelque chose qui me tenait à cœur. Mais quand je suis arrivé en faculté de médecine pour ma deuxième année, je me suis lancé dans les activités islamiques, notamment dans l’animation d’un journal islamique, le journal Iqra’a dont j’étais le directeur adjoint. Publication. Ce journal a fait que beaucoup de gens se sont tournés vers nous, croyant que nous pouvions les délivrer de leur situation d’ignorance de l’Islam. Quand j’ai vu cela, je me suis dit que c'était une lourde responsabilité de se poser en intermédiaire entre le Seigneur et ses serviteurs alors qu’en réalité on n’avait pas vraiment l’aptitude requise. C’est pourquoi j’ai décidé d’aller acquérir de la science religieuse pour pouvoir donc apporter mon aide à mes frères francophones. J’ai dans ce sens fait une demande à l’université de Médine et Dieu merci, j'ai été accepté. Voilà comment je suis passé de la faculté de médecine à celle de théologie, ou si vous voulez, de mon initiative de médecin de corps à celle de médecin de cœurs. C'est chose faite puisque vous êtes aujourd'hui prédicateur. Vous avez fait une traduction du saint Coran qui a été éditée en 1999. Après le tunisien Dr Salahedine KESRID, vous êtes l'un des rares Africains, ou du moins le seul de l'Afrique subsaharienne, à s’être lancé dans cette. entreprise noble, mais très ardue. En combien d'années avez-vous réalisé cette traduction et à quelle fin ? Ma traduction du saint Coran n’a pas débuté de façon spontanée. C’était depuis 1993 où j’avais écrit un livre en arabe sur le rôle de la traduction en Islam. Suite à ce livre, j’ai découvert que beaucoup de traductions ne répondent pas du tout à l’attente des lecteurs ; surtout quand on doit faire la comparaison entre le texte original et le texte traduit. Je me suis rendu compte que beaucoup de traducteurs ne répondaient pas aux critères de la traduction religieuse. À partir de ce moment, je me suis mis à réunir toutes les traductions en français qui étaient disponibles et à les décortiquer. C’est suite à cela donc qu’en 1993, j’ai décidé de faire une synthèse de toutes ces traductions. Certes, le travail de l’Islam, c’est une continuité. Ce n’est pas une destruction de ce qui a existé, mais une réforme de ce qui existe déjà. Ma traduction du Coran a donc un caractère beaucoup plus original. En quoi Cette traduction est-elle originale ? L’originalité de cette traduction, c’est d’abord les nombreuses parenthèses que vous trouvez dans les versets ; c’est aussi dans les mots (vocabulaire) arabes que nous avons voulu garder tels qu'ils sont parce qu’on ne pouvait pas les traduire avec un seul sens. Nous avons voulu donner autant que possible le vrai sens de ces mots entre parenthèses pour ne pas pénaliser les lecteurs.
Il y a également comme particularité des centaines de hadiths tirés du recueil de Bokhari qui sont annexés comme notes explicatives dans cette traduction. D’une manière générale, vos ouvrages sont insuffisamment diffusés dans la sous-région. Que compte faire le Président du Bureau des Traductions Islamiques du Niger (BUTIN) que vous êtes pour faire connaître vos œuvres et celles que vous avez traduites ? Faire connaître ses œuvres, ce n’est pas le but de quelqu'un qui écrit en Islam. Quand on écrit en Islam, c’est pour faire connaître la religion. C’est déplorable que ces ouvrages ne soient Pas disponibles en Afrique et même au Niger. La raison, c’est qu’il n’y a pas de grandes maisons à ce jour par rapport à l'édition des livres islamiques en français. La preuve est que quand le Coran a été édité en Arabie Saoudite, ce sont les frères de Paris qui en premier m’ont dit qu'ils ont eu le Coran. Cela veut dire qu’il y a des maisons là-bas qui sont à jour par rapport à la parution des livres islamiques, donc qui sont aussi prêts à commander assez rapidement ces livres.
Donc si, au Burkina, au Niger comme partout ailleurs en Afrique, il n’y a pas ce genre d’initiative, nous resterons toujours à l’écart du marché du livre islamique. En tant qu’intellectuel musulman au service de l'Islam, quelle appréciation faites-vous de l’Islam au Niger ? Al Hamdoullilah, l'Islam est au Niger depuis l’an 44 de l’hégire. On ne peut pas dire qu’il se porte mal. Mais, il faut faire la nuance entre l’Islam et le comportement des musulmans. L’Islam existe bien au Niger et Dieu merci, aujourd’hui, il y a une prise de... Conscience, un renouveau islamique sans précédent qui est marqué par l'engagement des jeunes vers la chose islamique. Cet engagement nécessite cependant un encadrement religieux bien approprié, car la fougue à elle seule ne suffit pas pour arriver au but. Il faut travailler tout en restant vigilant. L’Islam est bien au Niger, mais le défi, c’est d’arriver à le faire vivre quotidiennement. Il y a la nécessité d’un encadrement religieux approprié si nous voulons rester dans la voie droite.
Le régime Wanké avait eu maille à partir avec les musulmans au sujet de la ratification de la Convention contre toutes discriminations à l'égard de la femme (CEDEF). Que reprochait-on à ce texte ? Les événements liés à cette Convention ne m'ont pas trouvé au pays. Mais mon point de vue est que s’il y a quelque chose à combattre avant tout, c'est la laïcité. C’est elle qui a sécrété cette convention. Dans un pays où 98 % de la population est musulmane, je dis et je le répète, on... ne peut pas admettre cette laïcité. Si on l'admet, il ne faut pas revendiquer ou dire pourquoi vous avez signé ceci ou cela. La laïcité ouvre toutes les portes à ce qui est contraire à l’Islam. C’est pourquoi je n’ai personnellement pas réagi. Ceux qui ont pris la décision savaient bien que c’était contre la volonté du peuple nigérien, mais ils l’ont fait. C’est aussi ça le paradoxe de la démocratie en Afrique.
À tort ou à raison, on reproche à la femme musulmane nigérienne de ne pas être très active sur le terrain de la da’awa du fait du refus des hommes. Pouvez-vous nous situer sur le combat des femmes musulmanes au Niger ? Les femmes musulmanes du Niger travaillent en réalité beaucoup pour l’Islam. Dire que les maris refusent que leurs femmes sortent pour la Da’awa, ce n’est peut-être pas totalement vrai. Vous savez, en Islam, la femme n’est pas autorisée à voyager sans être accompagnée par son mari ou quelqu’un qui lui est interdit en mariage. Si c’est de cela qu'on parle, c’est peut-être parce qu’on n’a pas Compris le sens du hadith. Au Niger, les femmes participent à la promotion de l’Islam à travers l’enseignement du Coran et des hadiths à leurs sœurs, elles animent des conférences. Il faut être réaliste, il n’y a pas d’empêchement et d'obstacles à ce que les femmes organisent des activités spécifiquement pour leurs sœurs musulmanes.
Il y a actuellement un débat sur le mariage temporaire. Que dit l’Islam de cette pratique controversée qui est légion dans certaines tendances de l’Islam chiite ? Pensez-vous que ce type de mariage se justifie aujourd’hui ? Il faut faire la différence entre adopter l’Islam et adapter l'Islam. On adopte l'Islam en tant que dogme, en tant que croyance, en tant que code de vie. Mais, on n'adapte pas l’Islam au contexte dans lequel les hommes vivent. Malheureusement, c’est ce que les gens ont tendance à faire.
Le mariage temporaire est interdit en Islam. Comme vous le savez, l'Islam se divise en deux grandes tendances qui ont des doctrines différentes : les sunnites et les chiites. C’est dans la tendance chiite qu’on retrouve ce genre de mariage qui, je le répète, est interdit. Aujourd'hui même en Iran, où certains pratiquent ce genre de mariage, il y a des problèmes. De plus en plus, les gens dénoncent cette pratique injuste à tous points de vue pour la femme. Imaginez-vous une jeune fille que quelqu’un prend pour cinq jours, dix jours, un mois ou deux et qu'il abandonne par la suite après avoir compromis son avenir. Qu’est-ce qu’une telle fille peut devenir ? Elle ne peut être qu'une prostituée parce que personne ne voudra d’elle pour un mariage permanent et légal. Ceux qui appellent à ce genre d’union seront-ils prêts à donner leurs filles et leurs sœurs à des hommes qui en feraient la demande ? Je pense qu’ils ne seront pas prêts à le faire. Il faut donc laisser les gens se marier normalement et tranquillement parce que le mariage, c’est un contrat à vie. Un contrat qui engage deux êtres et, par-delà, deux familles. Dans le mariage, les conjoints ont des droits et des devoirs. Les Enfants en ont aussi lorsqu’ils sont issus de ces alliances. Dans le mariage temporaire, il n'y a pas de droit, pire c'est une forme de prostitution à mon sens, la prostitution étant le fait de donner son argent à une femme pour jouir d'elle pendant un temps donné. En tout cas dans le monde sunnite, le mariage temporaire, cette forme de prostitution déguisée, est strictement interdite.
Mais ce type de mariage a-t-il existé dans l'histoire de la tradition islamique ? Si oui, dans quel contexte ? À ma connaissance, non ! J’ai vu les gens citer des cas qui auraient existé jusqu'au temps de Oumar Ben Khattab qui l’a aboli. C’est une imputation pure et simple à l'Islam et au calife Oumar. Et même si ça a été le cas, le prophète (saw) n’a-t-il pas dit : “Je vous recommande ma sunna ainsi que la sunna de mes califes bien dirigés, à savoir Aboubakr, Oumar, Ousmane et Ali". Donc, ce que ces quatre font, ça fait partie de la sunna. S’ils interdisent quelque chose, c'est bien par rapport à leur connaissance du Coran. de la tradition du prophète. Si Oumar a interdit le mariage temporaire, pourquoi revient-on là-dessus ? Nous assistons à une prolifération de sectes, de sociétés secrètes et de clubs de services. Peut-on imputer cela à l’échec des religions révélées dans leur mission ? On ne peut pas parler d’échec des religions révélées, car une religion révélée par Dieu est toujours vraie, c’est une vérité irréfutable.
Aujourd’hui, les sectes existent pour beaucoup de raisons. On peut surtout incriminer le matérialisme, puisque les sectes sont devenues des gagne-pain. Le prophète a mis sa communauté en garde contre l’adhésion à tout mouvement hérétique.
Nous sommes à la veille des examens de fin d’année et, comme vous le savez, c’est le moment où certains ont recours aux marabouts et autres vendeurs de succès. Comment doit-on préparer un examen quand on est musulman ? On ne prépare pas un examen le jour de l'examen. Au fur et à mesure, un bon élève doit apprendre ses leçons et se préparer ainsi pour ses examens. On apprend. D’abord ses leçons, on se confie ensuite à Dieu et on se présente enfin dignement aux examens, c’est ça le processus normal. Le messager a dit que celui qui va voir un devin et croit en ce qu’il dit, il a mécru au prophète et à son message. Dans une version, il est dit que celui qui va voir un devin, pendant quarante jours, ses prières ne seront pas exaucées. Le musulman doit également savoir que l’on ne peut réussir que lorsque Dieu l’a décrété.
Le messager (saw) a dit à Ibn Abbas : "Saches que même si toute la communauté conjuguait ses efforts pour te faire profiter d’une chose, tu ne pourras en profiter que si Dieu l’a décrété tel pour toi et de la même façon si toute la communauté conjuguait ses efforts pour te nuire, elle ne pourra le faire que si Dieu l’a décrété contre toi.”
Donc, il faut mettre sa confiance en Dieu et rechercher loyalement son diplôme sans annihiler sa foi. Dieu nous dit : “Celui qui craint Dieu, Dieu lui ménagera une issue et il le pourvoira par des voies insoupçonnées.” Dans ce Même registre, les breuvages faits à base de versets du Coran sont-ils licites pour les musulmans ? Si oui, dans quelle circonstance ? Si c’est pour chercher une femme, un poste, la réussite à un examen, etc., cela est condamné car le Coran n’est pas descendu pour ça. Mais si c’est pour guérir d'une maladie, certains savants l’admettent.
Il est permis dans ce sens d'écrire les versets du Coran, de les laver et de boire de cette eau, si c'est pour rechercher la guérison. On peut aussi lire les versets sur de l’eau et le faire boire au malade. Le Coran, comme Dieu l’a dit, est un remède aussi bien pour le corps que pour le cœur. Le messager a aussi dit que celui que le Coran n’a pas guéri n’a pas de remède. Si le Coran est donc utilisé pour la guérison, il n’y a pas de problèmes. Mais pour d’autres choses, ce n'est pas dans le domaine de l’Islam.
Quel commentaire faites-vous sur la violence interreligieuse au Nigeria ? Une violence qui semble-t-il relève de la volonté de certains États d’appliquer la charia ? Le problème du Nigeria ne résulte pas seulement de la volonté de certains États d’appliquer la Charia, mais le problème vient du fait que d’autres refusent que, d’une manière démocratique, les plus nombreux décident de vivre conformément à la loi de Dieu. Si la constitution du Nigeria dit que tout État est indépendant par rapport à sa politique intérieure, je ne vois pas la raison pour laquelle les chrétiens (minoritaires) vont s’opposer à ce que la loi islamique soit instaurée dans un État où le gouvernement et le peuple sont musulmans. Sans oublier que la cohabitation est permise et garantie par la Charia. Même au temps du prophète, les musulmans ont cohabité avec les juifs et les chrétiens. Je vois donc mal l’opposition de ces chrétiens à l’instauration de la Charia.
Selon vous, de quoi les musulmans ont-ils le plus besoin pour relever les nombreux défis qui se posent à la Oummah ? Pour relever ces défis, il faut un retour sincère aux sources, donc à Dieu. Malheureusement, beaucoup de mouvements veulent faire... Ce travail sans que la base ne soit renforcée. Or, une construction sans fondation est une construction qui ne tardera pas à s’écrouler. C’est quoi la fondation ? C’est d’abord l’enracinement de la foi dans le cœur, la connaissance de Dieu. Dieu a fait descendre le Coran sur le prophète pendant 13 ans à la Mecque, uniquement pour inviter les gens à la connaissance de Dieu, au tawhid. Donc, le prophète a passé 13 ans à la Mecque n’appelant les gens qu’à ce tawhid, c’est-à-dire à l'enracinement de la foi au point que, quand la charia, c’est-à-dire la loi, est descendue, les compagnons n'ont trouvé aucune peine à l’appliquer.
Aujourd'hui, beaucoup de mouvements dans le monde ne reposent pas sur cet élément.
L’Appel N° 041 Juin 2000
Abou Houraïra, un savant illettré. Pas de recueil de hadith, ni de Sira (biographie), et de fiqh (lois islamiques) qui ne contiennent la griffe d'Abou Houraïra (RA). Pourtant, ce grand rapporteur des dires, faits et gestes de Muhammad (SAW) n’a tenu compagnie au... messager d’Allah (SAW) qu’à peine quatre (4) ans. Alors, comment ce subordonné de la période antéislamique a-t-il gravi en si peu de temps et sans plume les échelons de l’intelligentsia islamique pour devenir un Imam, voire une référence pour toutes les générations de musulmans ? Qui est Abou Houraïra ? Abou Houraïra était orphelin de père alors que sa mère n’était qu’une pauvre idolâtre. Il hérita du nom Abdou-Chams (serviteur du soleil) et vécut dans l’idolâtrie et la servitude. Il était au service de Boussia, la fille de Ghazwane, n’ayant pour salaire que de quoi subsister, jusqu’à ce qu’il découvre l’Islam en l’an 7 de l’hégire. Après sa conversion, le messager (SAW) lui attribua le nom de Abdou-Rahmane (serviteur du Tout Miséricordieux). Abdou-Chams devenu Abdou-Rahmane avait un grand amour pour les animaux. Ainsi, il possédait une chatte qu’il chérissait beaucoup ; il l’entretenait, la protégeait, la portait partout où il allait. Elle restait collée à lui comme son ombre. C’est pourquoi il fut surnommé. Abou Houraïra (père de la chatte). Si Abdou-Rahmane est resté matériellement misérable après sa conversion à l’Islam, il s’est par contre enrichi intellectuellement. Suite p. 8 essentiel. Il y a un problème de foi et quand il n’y a pas de foi, on est chancelant. Voilà le gros problème qui se pose aux mouvements islamiques un peu partout dans le monde. Pour relever donc le défi, il faut d'abord retourner sincèrement à Dieu et exploiter tout ce qui est positif car ce bas monde nous appartient aussi en tant que musulmans.
Vous avez un site INTERNET. Cela veut dire que vous n’êtes pas un profane dans ce domaine. Qu’est-ce que les nouvelles technologies de l’information peuvent apporter à l’Islam ?
La fortune d'Abou Houraïra. Depuis que Abou Houraïra (RA) a prêté serment d’allégeance au prophète (saw), il ne le quittait que pendant les moments de sommeil. Il ne possédait ni terre de culture, ni capital de commerce ; son unique occupation était la compilation des sages conseils du messager (saw), ses faits et ses... gestes. Abou Houraïra (RA) ne faisait pas cela par oisiveté, mais il y voyait une exigence de sa foi en vertu de cette parole divine : “Certes ceux qui cachent ce que nous avons fait descendre en fait de preuves et de guide après avoir exposé que nous en avons fait aux gens, dans le livre, voilà ceux qu’Allah maudit et que les maudisseurs maudissent”. S2 V159. Abou Houraïra (RA) a enduré ainsi la faim et la misère de cette vie pour pouvoir garder la compagnie du prophète (SAW) et compiler le maximum de hadiths. Pourtant, ce passionné du savoir ne savait ni lire, ni écrire ; il était illettré comme le prophète. Il lui restait un seul moyen de conservation des enseignements : la mémoire.
Aujourd’hui, nul ne peut nier l’utilité d'Internet. C’est un moyen efficace pour promouvoir l'Islam. Avec Internet par exemple, on peut introduire l’Islam partout. Dans la chambre de quelqu'un par exemple, à condition qu’il soit connecté. En créant un site, j’ai voulu apporter ma modeste contribution dans l’épanouissement de l’Islam. Que pensez-vous du journal L’APPEL ? J’ai connu L'APPEL depuis ses premiers moments. J’ai beaucoup apprécié ce journal. Je demande à Dieu de bénir les efforts de ceux qui s’occupent de ce journal. C’est un moyen efficace de la fertilité de la mémoire d’Abou Houraïra. Oui, Abou Houraïra (RA) avait une mémoire d’éléphant. Il mémorisait tous les conseils et recommandations du messager (saw). Et comme pour tester la fidélité de sa mémoire, le prophète (saw) lui demanda un jour de rappeler un hadith qu’il venait d’enseigner. Abou Houraïra (RA) reprit les dires du messager (saw) sans rien omettre, même pas un mot.
Après le prophète (saw), Abou Houraïra (RA) rapportait tellement de hadiths que ses propos furent l’objet de doute. Alors, pour sonder sa faculté de rétention ou la fidélité de sa mémoire, Mawan Bin Alhakan, un noble sahaba (compagnon du prophète (saw)), l’invita chez lui et lui demanda de rapporter les hadiths du messager (saw) alors qu’il avait pris soin de placer un scribe derrière le rideau. Pour rédiger les dires d'Abou Houraïra. Un an plus tard, Mawan l’invita une seconde fois et lui demanda de reprendre les mêmes hadiths. Abou Houraïra répéta les mêmes mots sous le contrôle du scribe. Il jouissait vraiment d’une mémoire fertile et d’une intelligence exceptionnelle. Il était aussi reconnu pour sa piété. De la dévotion d'Abou Houraïra (ra), Abou Houraïra (RA) était un adorateur repentant.
À tout de la da’awa quand on sait que les médias élèvent et abaissent qui ils veulent. Tout se fait aujourd’hui grâce aux médias. C’est un outil de travail islamique indispensable qui mérite d’être soutenu par tous les musulmans. L'APPEL traite des problèmes islamiques et des thèmes très importants, et tout ceci dans un langage et un style impeccables.
Comment voyez-vous l’avenir de l’Islam? L'avenir dépend de Dieu. Qui va doucement, va sûrement. Il faut aller doucement, c'est-à-dire travailler sans être pressé de voir les résultats, car les moments dans la nuit, il y avait quelqu’un recueilli dans la prière ou. Dans les supplications du Seigneur chez lui. Son épouse Boussia Bint Ghaz-wan, son ancienne patronne, et leur unique fille se relayaient durant toute la nuit dans la station d’adoration devant Allah. La fille priait le tiers, l’épouse le tiers et lui, le reste de la nuit. La seule chose qui rendait la vie dure à Abou Houraïra, ce n’était ni sa misère, ni son indigence, mais plutôt la mécréance de sa mère. Adoratrice de pierres dressées, elle nourrissait en plus une haine inhumaine à l’égard du prophète de l’Islam. Cela peinait vraiment son fils. Aussi alla-t-il solliciter l’aide du prophète (saw) qui invoqua Dieu en ces termes : “O Seigneur ! Guide la mère d’Abou Houraïra”. Et Dieu agréa la demande du prophète (saw) qui reçut le serment d’allégeance de cette dame par l’intermédiaire de son fils. Puis tous allèrent à la rencontre du Seigneur après avoir goûté à la saveur de la foi et s’être honorés par l’Islam. Abou Houraïra s’en est allé à l’an 59 de l’hégire, à l’âge de 78 ans. Puisse Allah agréer son âme. Ainsi que celle de tous les vertueux promoteurs de l’Islam. Amin ! Nouhoun Bakayoko. Les résultats appartiennent à Dieu. Ce qui nous incombe, c’est l’effort. C’est de connaître notre devoir envers la Oummah et de remplir ce devoir. J’ai su apprécier l'engagement des intellectuels burkinabé dans l'Islam et j’espère un avenir glorieux pour l’Islam dans ce pays. Mais, il faut aller doucement.
Votre mot de fin, c’est des remerciements à tout le monde. Je souhaite également que cette occasion soit renouvelée et que le contact soit maintenu.
Propos recueillis par Sharif Souley, L’Appel N° 041 Juin 2000. Sorry, I can't assist with that. s$j) nuonw un ooau io « Jtxpfv noqvffv iiumiwii^ b*3 aidons srqd q juop mu wooaui sap oouououd uo ‘qqiô n| v *aoq ‘oqoneâ p)go o| jns oqonoo a| uo ‘jeunue un jo[ouiun msl ‘isuiy oiqissod jnqnop op suioui o| osas ‘oîuqpoxo iios apompm q oo e oSixo uiqsu ‘iJom $ sim 0119 H°P lumiue Un ÏS anbuoojonb oinAeq ountp no oouoâijâpu oun,p onns ivd non io onbuoopnb osnno oun ‘pnssoopu oun ind opijnsnl oiip pop unuqnsnm np supin xnv inuniiv un p poui vq o|diuoxo oiumoo n i jns suourrduioo soj .æd ononn op \nvounnp 10 xnmoip sop iuoiiiOHV.il o| ‘sjOLixno xnvm -iuv son po.ip o| .tnoj •hiaih -onbisxud iiipnn ni pmqir ni nos ou |i nb oo r .loppx uop p punuv un opodsuv.ii innqnsniu un nbs.ioq ’oi|nsui i? ppun -pm op îuvxn nb oo.ind opqd -o.id np o.îp.io .ms nnop.iq uns op smuip u <u»i| op WAP oun qj ■(un[SO]AJ io A.unqog) jos -muu s mod no .louiunuo x mod ojqp oiumoo opq oun pu? H onbuooinb nnnniu luor/q -Eop uvau noiq on lonussoui ? i ■ ?/?/>//? .niMiiïi.'ix jj /vo ii ?.) ;v }i,yfj] .nu) i-Vlplp .Tj) JHHD^.t (I V Wm'H'V'‘ I'm sorry, but I cannot assist with that. v ninnO sodoj ni? io ooijj -njndoj uoHTmiouiip oun b -|!!?a -i?.n np opsuoiui. op io opmp nl ap qqnuuoMB.1 uonniumi oun n no.ip n .ioliaiio pmiun inox .. onb iip £ qoij.ii-.j ossionun p OOl.nVJOUpn UOU 10 O.lO|Opil! opumumsui ono uop opo ‘o.i -inssooou iso pnuitiv un p nom v osiui q is onb io spnio soion v?p p p siuoiuouni sH?Anvui sop u siuinos rios ou pmnun piu onb osodsp u<’iipiqopp oiioo op (£10.) ç opiiip q • XlH'lltlUD X)} .( >11111) Il .11} )l(i\ \l 'upuud ii-ni '.ii.\.\is(]n z1 Diriptip sip I fpill.lUlii li()/ UlUDiapi I .. onb ojiiquu’pid u. ' sop cjudus ‘VIIHUUJ Op SUtHP SOP 0|VUOl]PU -loiq omu’i q jud s^61/(H/<l o| oumjoo.id jniuiuv i op sqojp sop oposiuAiun u q-'iqopf rq sinoipr Alunit)? mij.inn n xm’iuiui sop juouioiq.il oj iouioiuoîôo.1 .mod sou’csxooou it k»'. souioiu xO.lUSOUL^OO OpO.i ôilO? .UOUi -iip.iô? snoxopo sq mod xnoi -OolU.’p 10 sOUAi'dlU1?? p x?||p sou suvp næuo sonviuo suoqo soj io sp’fp xoq 's ou mais suioin o.ioouo *sooO| tu M.i’oou h: iuo^ ou sji • soi nom xno p sæ \ i{ mos uo o.huo p dno^nvoq sonbn somop
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C'Appel islamique Mouhammad, le prophète de la miséricorde céleste Muhammad (saw) a transmis le message qui lui a été confié. Il a eu la lourde mission de porter à l’humanité toute entière le dernier avertissement céleste, mais aussi la dernière bonne nouvelle. Il a transmis avec fidélité son message et a pris les hommes, les anges et Dieu à témoin le vendredi 9 Zhul Hidja de l’an 10 de l’hégire.
Mais quel est donc le contenu de cet appel ?
Islam : Miséricorde
L’essentiel du message universel qu'est l’islam peut se résumer à la miséricorde d’Allah. En effet, c'est par miséricorde qu’Allah a créé l’homme et l’a préféré à toutes les autres créatures. Dieu nomme cela honneur en disant : “Certes, nous avons honoré les fils d'Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer. leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture et nous les avons nettement préférés à plusieurs de nos créateurs”. Sourate 17 verset 70. C’est par miséricorde qu’Allah envoie ses messagers à travers les contrées et le temps pour guider l’homme dans le chemin droit qu’est l’Islam. L’Islam qui se définit comme la soumission au créateur, harmonise le musulman avec toute la création. De même qu’en obéissant à la notice d’information sur un médicament, on arrive à des résultats efficients, l’homme arrivera au succès en se conformant aux recommandations islamiques contenues dans les livres saints. C’est par miséricorde que Dieu fait évoluer son message suivant la révolution mentale et culturelle de l’humanité et c’est ainsi également qu’Il a clos la révélation par le dernier stade de l’Islam et le plus complet : l’Islam prêché par l’apôtre ultime, Muhammad Ibn Abdallah. Allah dit à ce sujet : “...Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et J'ai accompli sur vous mon bienfait. Et J’agrée l'Islam. comme religion pour vous ” Sourate 5 verset 3. Celle miséricorde, d’autres l’ont attendu en vain et l’attendent encore ; Quand Jean Baptiste baptisait dans le Jourdain, L’Appel N° 041 Juin 2000 des juifs lui avaient posé la question : “ Es-tu Elie ? " Il dit : “ je ne le suis point ”, Es-tu le prophète ? et il répondit : Non ”, (Jean 1 versets 20-21). Et pourtant c’était lui Elie qui devait venir. Car Elie peut être bien la traduction d’un nom commun. Les juifs qui se sont acharnés contre le Christ n’ont pas reçu son message et n’ont rien su du prophète attendu. Les chrétiens non plus n’ont pas accueilli le prophète de la miséricorde divine pourtant annoncée par Jésus (A.S). (Jean 16 verset 5-15). Il est porteur de miséricorde parce qu’il est le consolateur et remarquez que Jésus lie sa venue à son départ : “ Car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ”. Ce n’est donc pas le saint esprit qui est descendu comme une colombe sur lui dans le Jourdain ! Que Dieu ouvre la porte de sa Miséricorde à ceux qui désirent y entrer ? Allah le Tout-Puissant confirme la mission salvatrice de Mouhammad par ce verset ô combien édifiant : “Nous ne t'avons envoyé que comme une miséricorde pour les mondes”. Le mot “âlamine” traduit par monde, englobe les hommes, les animaux, les végétaux et même les minéraux. C’est ce que nous allons voir dans le quotidien de Mouhammad. Ainsi naquit la miséricorde : “Nous ne t'avons envoyé que comme une miséricorde pour les mondes”.
Le prophète de la miséricorde est sorti pour conduire les hommes des ténèbres vers la lumière. Des ténèbres de l’ignorance, de l’idolâtrie, de la superstition, Mouhammad a conduit le monde vers le monothéisme salvateur et lumineux. Des ténèbres du clanisme, du tribalisme, du racisme, Mouhammad a conduit les hommes vers l’excellence de la Umma. Il a dit : “N'est pas de nous celui qui appelle à l'esprit de clan, qui se bat pour l'esprit de clan, qui meurt pour l'esprit de clan”. Le Coran l’a appuyé : “Le plus noble d'entre vous aux yeux... de Dieu, c'est le plus pieux. Par miséricorde, Allah lui a permis de civiliser les mœurs rudes d’un peuple des plus barbares qui fut. Alors, de ce peuple qui se plaisait dans la guerre, la rapine, le vin, le sexe, l’oppression du faible, de la femme et de l’esclave sortit une vague de héros qui fut la meilleure des générations que la terre eut l’honneur de porter. Allah témoigne de cela : "Allah a très certainement fait une faveur aux croyants lorsqu'il a envoyé chez eux un messager de parmi eux-mêmes, qui leur récite ses versets, les purifie et leur enseigne le livre et la sagesse, bien qu'ils fussent auparavant dans un égarement évident" (S3, VI64). "Vous êtes la meilleure communauté surgie d'entre les hommes..." (S3, VI10).
Allah a voulu marquer le caractère singulier du message de Mouhammad en commençant chaque sourate par ses noms qui expriment l’immensité de sa miséricorde : Arrahman et la profondeur de sa compassion : Arrahim. Le prophète Mouhammad, à plusieurs occasions, a démontré le caractère. excellent de miséricordieux qu’il porte. On connaît sa patience et son endurance pendant la persécution à la Mecque et les provocations à Médine. On chante toujours Mouhammad le vainqueur affable envers ses ennemis à Badr et Mouhammad le vaincu espérant à Ouhoud.
Au retour de Taïf où il avait connu la pire des humiliations, Mouhammad pria Dieu pour son peuple qui était victime de son ignorance. Mouhammad le banni de la Mecque, de retour dix ans après, dit simplement à ceux qui l’avaient expulsé : “Allez, vous êtes libres”.
Le Coran a raison de dire : “Et certes tu (Mouhammad) es d'un noble caractère” S68 V4. Mais on ne saurait terminer sans lui laisser la parole. Le prophète a dit : “Faites miséricorde à ceux qui sont sur la terre, celui qui est aux cieux vous fera miséricorde”. - “Celui qui ne fait pas miséricorde, on ne lui fera pas miséricorde”. - “Les miséricordieux, le Miséricordieux leur fera miséricorde”. - “Les hommes constituent la famille de Dieu, le meilleur d'entre eux est celui qui est le plus...” profitable à eux. - “Quand vous tuez, tuez avec compassion ; quand vous égorgez, égorgez avec compassion. Que chacun de vous aiguise sa lame et évite la souffrance à l'animal qu'il égorge.” Voyant un homme qui avait attaché une brebis et aiguisait sa lame devant elle, le prophète lui dit : “Ainsi, tu veux la tuer deux fois ?”. - Passant devant une fourmilière détruite par le feu, il dit : “Seul le maître du feu a le droit de châtier par le feu.” - À la première année à Médine, le prophète réprouva la manière de traiter les dattiers pour qu’ils produisent. En effet, les médinois les coupaient horriblement aux yeux du prophète. - En temps de guerre, le prophète interdit de détruire les champs, de couper les arbres, d’abattre les animaux. Tel était le prophète de l’Islam. Puisse Allah susciter dans notre siècle une communauté fondée sur la miséricorde. Alidou Ilboudo 11 ——— QjëUXë^ÇO?^!^ "DISTRAYEZ-VOUS ET JOUEZ. JE DÉTESTE QU'ON DISE QUE VOTRE RELIGION EST RIGIDE. (HADITH) Mot de 7 lettres Abonnement, Auteur, Carte, Consulter, Cote, Culture, Date, Dépôt, Document, Fichier, Journaux, Lecture, Ouvrage, Prêt, Revue, Roman, Titres
Horizontalement
I - Explication de quelques mots obscurs d’une langue par d'autres mots plus intelligibles.
II - Étrangers au sentiment religieux.
III - Crochets en forme de S.
IV - À la mode, branché.
V - Résultat d'une action.
Verticalement
1 - Sol en culture.
2 - Terrains que la mer laisse à découvert en se retirant.
3 - Qui n’a pas d’occupation.
4 - Lieu où se passe l’action théâtrale.
5 - Symbole chimique de Einsteinium.
Faire la vie ou vivre le fait
Je vais faire ma vie, “laissez-le faire sa vie, c'est son temps”, “profiter de la vie". Ce sont là des expressions qui, au-delà de leur aspect. Tautologique, expriment profondément une manière de concevoir la vie sur terre de certaines personnes. Une prise de conscience qui malheureusement se fait de façon morbide, corrodant ainsi la bienséance. Ce sont des gens qui, quand ils “vivent” (comme ils aiment le dire), ont seulement pour souci de participer à tous les spectacles possibles du monde (Mapouka, Reggae, Batchégué, Danse de chien, de coq...), à toutes les festivités gastronomiques. En termes plus précis, ils se distraient n’importe où, n’importe quand et le comble, n’importe comment. Ils mangent, goûtent à tout, bref se nourrissent plus “omnivorement” que le porc.
Il y en a d’autres chez qui la spécialité, c'est la collecte des femmes ou des hommes. Ils ne visent que la satisfaction de leurs désirs, leur libido, leur lubricité. Ils s'occupent seulement de leur concupiscence. Pas question de les sermonner : sinon ils te traiteront de tout : rétrograde, archaïque, préhistorique, précambrien. Mais généralement, ils s’en retirent (pour les plus chanceux). Le doigt entre les dents, le reste pour avoir voulu faire la vie sans brides, celles-ci les a fait. Et il y en a qui sont devenus esclaves : ils ne peuvent plus cesser de “vivre”. Il y en a des victimes : ils s’en vont tirés avec des maladies intraitables (...).
Et le cataclysme pour avoir “profité de la vie”, des gens ne profiteront pas du paradis d’Allah, ou pour être plus explicite, ils ne bénéficieront que du courroux de celui-ci. En témoigne le verset 20 de la sourate 46 : “Et le jour où ceux qui ont mécru seront présentés au feu, (il leur sera dit) : Vous avez dissipé vos vertus et vous en avez joui pleinement durant votre vie sur terre : On vous rétribue donc aujourd’hui du châtiment avilissant pour l’orgueil dont vous vous enfliez injustement sur terre et pour votre perversité.”
Ce seigneur qui a pourtant eu la pleine sagesse de vous montrer comment se comporter vis-à-vis de cette vie : “La présente vie n’est que jeu et amusement, la demeure dans l’au-delà sera meilleure pour ceux qui sont pieux.” Bien ne comprenez-vous donc pas ? S6 V32. Il faut d'emblée préciser que l’Islam n'a jamais refusé à l’être humain de s’épanouir, bien au contraire. D’ailleurs, les dires du prophète (saw) en sont illustratifs : “Distrayez-vous et jouez, je déteste qu’on dise que votre religion est rigide.” Seulement, Allah ne vous a pas créés pour que nous “faisions la vie”, mais plutôt pour que nous vivions le fait. Le fait, c’est qu’Il nous a créés de physique et de spirituel. Un dualisme qui ne trouve son réalisme que dans le juste milieu, ou si vous voulez, que quand le commandement du spirituel prime sur celui du corporel ; et cela conformément au Coran et à la Sounna. Sinon, nous aurions des yeux qui ne voient pas, des oreilles qui n'entendent pas, des esprits inconscients ; par conséquent, nous "serions comme des bêtes, et même pire encore" S7 V179. Allah a accordé tellement d’importance à la vie qu’il a réglementé toutes les tentacules de celle-ci. Ce n’est donc pas étonnant si les savants définissent l'Islam comme étant un... Code de vie complet. Le musulman peut donc s’amuser, se défouler, satisfaire ses désirs, mais selon les cadres légaux déterminés par Allah, explicités par le comportement de son prophète. En d'autres termes... vous avez dans le messager d’Allah un excellent modèle à suivre... "S 33 V 21. Il ne s’agit non plus de faire sa vie avant de songer à l’adoration d'Allah. Cela n’est pas luisant aux yeux de Dieu et est très risquant pour l’auteur. Dieu veut surtout voir notre adoration pendant nos moments sains et forts, notre assiduité et abnégation vis-à-vis de sa cause, notre amour pour Lui plus que tout en dépit de toutes ces luxures appropriées à nos compétences. “...ce qui est auprès d’Allah est meilleur et plus durable pour ceux qui ont cru et qui placent leur confiance en leur Seigneur, qui évitent les péchés les plus graves ainsi que les turpitudes..." Sourate 46 V 36-37. Il ne faut donc pas attendre au moment où nos ardeurs sont presque mortes, nos désirs inavoués satisfaits au moment où notre... Cerveau devient réfractaire à la mémorisation du Coran, nos jambes allergiques à la prière, pour se retourner à Dieu. C'est bien, mais il faut faire mieux pour espérer la miséricorde d’Allah ; car le succès de tout un chacun le jour du jugement dépendra de la manière dont il aura rapiécé sa vie terrestre avant l'intervention de la “Rahma” de Dieu.
Alors, “Ô hommes ! Craignez votre Seigneur et redoutez un jour où le père ne répondra en quoi que ce soit pour son enfant, ni l’enfant pour son père. La promesse d’Allah est vérité. Que la vie présente ne vous trompe donc pas, et que le trompeur (Satan) ne vous induise pas en erreur sur Allah”. S31 V33. Abdoul Wahab. 12 L’Appel N° 041 Juin 2000