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ASSALAM #12
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- Articles de journaux (1880 items)
- Titre
- ASSALAM #12
- Editeur
- ASSALAM
- Date
- septembre 2010
- numéro
- 12
- nombre de pages
- 8
- Sujet
- Association Culturelle des Étudiants et Élèves Musulmans du Bénin
- Amicale des Intellectuels Musulmans du Bénin
- Abdel Hafiz Ambekema
- Al-Moudassir Bétémam
- Conseil Supérieur de l'Islam au Bénin
- Chouaïb Ahmed Chitou
- Mouammar Kadhafi
- Ramadan
- Rivalités et tensions imams
- Union Islamique du Bénin
- Unité
- Islamisme
- Détenteur des droits
- Association Culturelle des Étudiants et Élèves Musulmans du Bénin
- Langue
- Français
- Source
- Frédérick Madore
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000512
- contenu
-
«ASSALAM» (PAIX ET SALUT)
Parole de la part d'un Seigneur très miséricordieux, Coran 36:58
LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION CULTURELLE DES ELEVES ET ÉTUDIANTS MUSULMANS DU BENIN
ACEEMUB, ENREGISTRÉE SOUS LE N* 92/013/MISAT/DAI/ASSOC DU 13 JUIN 1992
SIÈGE: MOSQUÉE OMAR IBN KHATTAB, ABOMEY CALAVI
N°012 SHAWAL 1431 ❖ SEPTEMBRE 2010
BENIN 200 F CFA ❖ CEDEAO 350 F CFA ❖ AUTRES PAYS 1 €
DIVERGENCES SUR LE RAMADAN
Pourquoi s'entendent-ils pour ne pas s'unir?
Pages 4-5
AID EL FITR 2010
L’Aceemub célèbre la fin du Ramadan
Page 3
LE TALENT DU MOIS: AMADOU ROUF RAIMI
«L’argent est une conséquence. L’argent ne peut être un objectif.»
Pendant que certains vouent un culte profond à la sainte Trinité «argent, compétition, rendement», il ne jure que par «partage, l’équité, l’humilité», valeurs qui lui ont été inculquées par l’éducation, passant par la rigueur et la qualité du travail avant tout. À 61 ans, la rigueur caractérielle d'Amadou Rouf Raimi ne fléchit point. Il mène une vie exemplaire, mieux une... vie de fakir. Elégant et discret, réfractaire à l’alcool et au tabac, ce Franco-béninois né à Porto-Novo en 1949, semble peu sensible au mirage de l'argent.
Pages 6-7
EDUCATION. Quels loisirs pour les vacances ? Depuis plusieurs mois, les élèves sont en vacances. Pour occuper leur temps libre, ils s'adonnent à plusieurs loisirs. Une descente effectuée dans la ville de Cotonou nous a conduit à différents lieux de distraction pour nous enquérir sur les types de jeux auxquels se livrent les enfants.
Page 3
SPIRITUALITÉ. Baissez les portables! Silence, on prie ! La pureté, l'intention, la concentration sont quelques principes fondamentaux de la prière. Mais aujourd'hui force est de constater qu'avec la révolution des télécommunications, en l'occurrence les téléphones portables, les prières sont souvent perturbées par le déclenchement tous azimuts des sonneries, une situation qui agace et contrarie les orants.
Page 9
CARNET NOIR. Abdoul Mi Anbebena: la chute d'un baobab.
Page 2
Kadhafi demande l'islamisation de l'Europe Page 11
MESSAGE
La réalisation de ce numéro d'ASSALAM n’a été possible que grâce à la bienveillante sollicitude d'El-Hadj Kabirou LATOUNDJI. Qu’Allah le récompense.
Le désert croit
Nous voilà donc devenus une communauté civilisée. Vous en doutez ? Certes, non. La communauté musulmane au Bénin a fait déjà plus de cinq siècles. Elle a connu dans ses rangs des preux et des intègres. Mais le bilan de cette communauté est mitigé. Beaucoup d’œuvres de charité, de bonté... Une communauté qui a su sans cesse conjuguer les verbes «donner, servir, se sacrifier, ... Aimer». Cependant sa visibilité est proche de l’opacité.
Il est une parole de Nietzsche que l’on cite souvent parce qu’étant d’actualité, bien qu’elle puisse sembler paradoxale. Trois mots : « Le désert croit » ; le désert dont il s’agit n’est naturellement pas celui de sable ou des pierres. C’est un désert intérieur. Le désert de l’âme humaine, de la Conscience, du cœur humain, où hélas, plus rien ne pousse, si ce n’est des herbes, mauvaises, enquiquinantes. L’histoire rattrape. Prenons garde! La grandeur d’une communauté réside dans sa capacité à s’inspirer de sa mémoire. Sans sa mémoire, elle tombe dans la décrépitude culturelle et la déchéance morale. La mémoire fondamentale sur laquelle doit se baser notre oummah est l’éducation.
Une question fondamentale se pose à notre ère. Pourquoi notre communauté patine comme une locomotive derrière les autres constituées après elle? La réponse à cette interrogation est sans appel. De tout temps, obnubilés par l’acquisition de savoir en corrélation avec l’islam, les musulmans négligeaient, dévalorisaient et rejetaient toute autre connaissance. Or, ces connaissances participent de la formation islamique par principe et par extension. Nous voilà des siècles après sans grande visibilité, sans voies baptisées de nom de musulmans, sans grande considération de ceux qui nous « dirigent ». Une communauté sans voix au chapitre. Les Latins disent: « Tarde venientibus ossa », (À ceux qui ne sont pas vigilants, il ne reste que des os).
Nous devons éviter de nous cacher derrière un chapelet de prescriptions machinales et sacraliser le savoir aux limites du halal et du haram. Aujourd’hui, notre communauté ne jouit pas encore de la plénitude de la considération qui devrait être la sienne. Nous devons donc faire face à ce «cancer», qui, de manière insidieuse, sape notre identité. Il est temps pour nous de réaliser que l’islam n’est pas une carte routière. Nous ne devons plus donner procuration à des philistins qui font des tintouins, des rififis, des ramdams au nom de la communauté. Elle est composée de femmes et d’hommes vrais. Face à notre réalité et à notre futur, nous n’avons plus le droit au bricolage dans l’éducation comme dans la formation en général. Le défi ne dépasse pas nos aptitudes mais nous devons plutôt nous inspirer des premiers musulmans. En dépit du besoin de servir la communauté et de rester pieux dans la Pratique de la religion, nous devons faire la différence entre sagesse et paresse, calme et lâcheté, silence circonstancié et les fuites calculées. Le prophète Muhammad (saw) en est un parangon. Son existence doit constituer notre idéal de vie.
Message de l’Ami de l'Aceemub
Qu’avons-nous fait du mois de Ramadan ? Nous remercions Allah pour nous avoir créés et surtout pour nous avoir donné la foi. Chères sœurs et chers frères musulmans, les jours passent, les mois s’écoulent, les années défilent avec différents événements. Tous ne doivent pas passer en laissant insensible notre foi car chaque fois nous faisons un pas de plus vers la tombe. Œuvrons donc pour garder toujours notre foi jusqu’au dernier jour.
Frères et sœurs en Islam, le temps s’est enfui et nous avons dit adieu au mois béni du Ramadan avec ses jours et nuits incomparables et inégalables à nuls autres pareils. Qu’avons-nous donc fait de ce mois pour mériter ses rétributions ? En effet, le mois de Ramadan est une école de la foi où on se ressource pour le reste de l’année et pour stimuler notre ardeur pour le reste de notre vie. Ce mois est en vérité l’école d’un changement moral, psychologique, comportemental et d’élévation spirituelle. Mais force est de constater, la négligence de la prière en groupe dès le premier jour de la fête par certains fidèles. Les « musulmans de ramadan » désertent les lieux de prière en faveur de leurs propres passions. Musulmanes et musulmans de tous âges, adorons le Seigneur à tout moment. Il est Dieu de tous les mois et de tous les instants. Nous devons l’adorer comme si nous mourions dans les instants qui suivent. Qu’Allah le Très Miséricordieux nous accorde les bienfaits de ce mois de pardon et nous guide dans le droit chemin.
Al-Moudassir Bétémam
DÉCÈS D’ARDOUL AFIS AMBEKEMA
La liste d’un baobab
La Rédaction
Le monde musulman est encore en deuil. El-Hadj Abdoul Afis Ambekema a tiré sa révérence dans la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 septembre 2010. La mort ! Alors que la communauté n’a pas fini de méditer sur la disparition d’Oumar Chitou décédé à Paris le 22 juillet 2010 à l’âge de 55 ans. C’est maintenant le tour d’Afis Ambékéma de se fondre dans le secret de l’éternité. C’était un immense torrent de bonté, de sagesse, de sacerdoce et personne ne peut l’oublier. Marié et père de 7 enfants, Afis est l’une des figures de proue de la lutte dans le sentier d’Allah. Islamologue, interprète, traducteur, diplômé en sciences linguistiques, il était précédemment fonctionnaire à l’ambassade de la Libye. Conférencier de renom, Afis fut un éducateur, un père, un confident pour nombre de musulmans.
Au nom de tous les sœurs et frères de l’Aceemub et de l’Aimb, de tous ceux qui l’ont connu et aimé, nous présentons nos sincères condoléances à la famille éplorée et ses proches, et prions Allah, le Propriétaire des grâces infinies de lui faire miséricorde. Certes, c’est d’Allah que nous venons et c’est vers Lui que nous retournerons.
Que ton âme repose en paix!
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ASSALAM N°012 SHAWAL 1431 / SEPTEMBRE 2010 srrtAtiTÉ; ETCHOUAÏB CHITOU, IMAM CENTRAL DE LA COMMUNE DE TOVIKT
« Pourquoi les musulmans, chaque année, ne s’accordent-ils pas sur la date de l’Aïd el fitr ? C’est un problème qui date de l’avènement de l’islam et la fin n’est pas pour demain. Le calendrier musulman s’est toujours fondé sur les mois lunaires qui comptent 29 ou 30 jours. Ce ne sont pas des mois figés comme dans le calendrier grégorien. Alors, en islam, l’apparition du croissant lunaire détermine la fin et le début d’un mois.
Pour régler ce problème, il ne suffit pas de fixer au préalable le début et la fin de Ramadan. Même l’Arabie Saoudite qui préétablit un calendrier sur lequel nous nous basons ici, accorde toujours une primauté à l’apparition du croissant. L’islam recommande de jeûner à la vue du croissant lunaire et dans le cas contraire de compléter d’un jour le mois courant. C’est ce qu’il importe de comprendre. C’est la Charia. Vous préférez l’apparition du croissant au calcul astrologique permis aussi par l’islam. Les calculs astrologiques ne sont pas de l’ordre de la Charia. Sur quelle base a-t-on donc commencé le jeûne cette année ? L’Union Islamique du Bénin (UIB) comme à l’accoutumée, a déterminé au préalable le début et la fin du Ramadan, ce que nous n’approuvons pas et qui constitue un point d’achoppement au niveau du conseil islamique supérieur. Mais cette année les prévisions du calendrier ont coïncidé avec l’apparition du croissant lunaire en Arabie Saoudite. Et donc par pure coïncidence, nous avons fêté ensemble. Dieu dit : « ô les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement » (S4 V59).
Mais pourquoi semblez-vous ne pas respecter l’autorité de l’UIB ? Je vous donne un exemple simple. En 2008, ils ont demandé au gouvernement de chômer le Mawlid, un jeudi. Mais pour bénéficier d’un weekend prolongé, on leur a plutôt proposé de chômer le vendredi, ce qu’ils ont accepté au mépris de la religion. Que vaut un week-end prolongé devant les principes immuables de l’islam ? C’est dire qu’il faut respecter l’autorité mais si elle vous désoriente, l’islam autorise à lui désobéir. Le prophète a dit : « il n’y a pas d’obéissance à la créature dans la désobéissance du créateur ». Êtes-vous alors un rebelle ? Jamais [avec insistance]. Au contraire nous sommes les premiers à demander l’union, le dialogue. Si les décisions sont prises de manière unilatérale et émanent du propre chef du président, souffrez qu’elles ne soient pas suivies. Par contre si elles sont conformes aux préceptes religieux, nous serons les premiers à les honorer et à les faire respecter.
L’union n’a-t-il pas un bureau qui prend les décisions de manière consensuelle ? L’union a bel et bien un bureau composé majoritairement d’imams et d’islamologues. Mais il ne suffit pas d’être un imam pour tout savoir de la religion. Et les islamologues, qui se basent sur le Coran, la sunna, les hadiths, la jurisprudence sont minoritaires. Moi, je ne suis pas membre du bureau exécutif. Je suis membre du conseil islamique. Les décisions sont prises au regard de ce que disent les imams.
Oui. Et il faut revoir l’organisation de notre communauté pour essayer de converger davantage les points de vue. Vous savez que les évaluations astrologiques sont souvent croissant lunaire exactes. Peut-on alors créer au Bénin à l’instar d’autres pays un comité de scientifiques pour travailler de concert avec les religieux afin de pallier ces divergences ?
C’est possible d’avoir ce comité qui pourra même travailler avec les conseils semblables des autres pays. Ainsi ils pourront déterminer sans ambages le début et la fin de chaque mois.
Que peut-on faire concrètement pour mettre sur pied ce comité au Bénin ?
Il faut avant tout que toutes les générations comprennent que la gestion de la communauté est une responsabilité et non un luxe, un vain honneur. Ensuite, il faut mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Quand nous allons être sérieux et nous unir nous allons faire des exploits. C’est à cause de l’égoïsme de nos leaders que nous célébrons souvent des jours différents. En effet, il y a l’orgueil et la mauvaise tradition qui consistent à mettre des incompétences au service de la communauté.
Réalisation: Fawçui AYAH & Abd-Gafar ZOHOUNGBEGBE
ASSALAM N°012 SHAWAL 1431 / SEPTEMBRE 2010
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LE TALK DU MOIS
INTERVIEW DE AMADOU R. RAIMI, PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION
« L’argent est non une finalité »
Pendant que ses pairs vouent un culte profond à la sainte Trinité « argent, compétition, rendement » il ne jure que par « le partage ». À 61 ans, la rigueur caractérielle d’Amadou Rouf Raimi ne fléchit point. Il mène une vie exemplaire, mieux une vie de fakir. Élégant et courtois, Rouf Raimi est décrit par ses proches comme un homme plutôt stable et pondéré. Il nous le confirme lors de son entretien.
Que doit-on savoir de vous, si on doit vous présenter de manière laconique ?
Je suis Amadou Rouf Raimi, Président de Deloitte France et Vice-président de Deloitte Monde. Citoyen béninois, j’ai fait mes études primaires et secondaires (Lycée Victor Ballot) au Bénin. Après l’obtention du baccalauréat en 1970 au Collège Bessieux de Libreville (Gabon), j’ai fait mes études supérieures en France. Diplômé de l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (Essec), je choisis de me spécialiser dans le secteur de l’audit et, en 1976, alors que je sortais à peine de l’Essec, j’intègre Deloitte France où je travaille depuis la fin de mes études.
Néanmoins, je me sens Béninois avant d’être Français. Je suis très connecté au Bénin puisque j’y suis de façon régulière et constante, une fois par trimestre, depuis une quinzaine d’années. Je suis marié et père de trois enfants.
En quoi consiste votre profession, celle d’expert comptable ? C’est une profession qui est au service des entreprises, des collectivités locales et même de nos jours au service de l’Etat. Une des missions de conseil que nous donnons à nos clients, c’est l’audit. C’est une méthode de travail qui permet de faire un état des lieux, une analyse critique et par finir des recommandations. On peut auditer une direction, une banque, une entreprise, un service, un ministère, un département de l’université afin de déterminer ses forces et faiblesses en rapport avec les objectifs préalablement définis et lui/elle assignés.
Cette profession, répond-elle aux valeurs qu’enjoint l’islam : l’éthique, l’équité, la justice, le détachement? S’il y a une profession qui a une règle plus stricte au monde, c’est la profession d’expert-comptable. Expliquez-nous.
À la différence de ce que nous observons dans certains pays en voie de développement, les entreprises, au sens où je l’entends, sont des entités qui appartiennent à plusieurs actionnaires. Les personnes qui investissent dans ces entreprises ne sont pas nécessairement les mêmes et c’est même rarement elles qui les dirigent. Elles délèguent donc le management à des gestionnaires. La mission de l’auditeur ou du commissaire aux comptes, c’est d’abord de s’assurer.
Amadou R. RAIMI, distingué par la Légion d'Honneur, est au faîte de l'audit mondial de façon indépendante, que les moyens mis à disposition des manageurs sont utilisés à bon escient. Et pour l’accomplir, il y a une kyrielle de règles qu’il faut honorer : l’indépendance, l’éthique, la transparence, la solidarité, une solidarité qui se partage aussi bien dans les périodes fastes que dans les périodes moroses au sein des associés dans un cabinet. Et ces règles s’étendent à la famille car ce qui vous est proscrit l’est aussi pour votre famille.
Si je fais la passerelle avec l’islam, c’est d’abord la foi en Dieu qu’il faut pour pouvoir s’adonner à ce métier avec ses exigences. S’investir dans un projet de moindre envergure et se refuser d’acheter les actions alléchantes de Microsoft, par exemple, exige quand même une petite foi pour ce que l’on fait. Et si les Béninois avaient cette foi, ils n’auraient pas placé en masse leurs ressources auprès d’ICC Services et consorts. On est donc en droit d’arguer que cette crise est représentative d’une profonde déliquescence morale. éboulement des valeurs prônées par l’islam. Au-delà de l’islam, cette crise pose le problème de l’affaissement des fondamentaux de la vie en communauté. S’organiser pour piller les autres est à l'antipode de toute morale. Le chrétien, le juif, le bouddhiste partagent avec le musulman ces valeurs. La crise d’ICC-Services, c’est du vol organisé... C’est une crise morale car ce qui a fait la fierté du Bénin d’antan dans le monde, c’était la valeur accordée au travail. Mais aujourd’hui, des gens veulent être riches en trois mois. Le matériel, l’argent, l’apparence, les paillettes, la peinture ont pris le pas sur les choses fondamentales. Or l’acquisition du mérite s’inscrit indubitablement dans la durée : le travail bien fait, conjugué au temps, produit de la valeur : c’est ça la vie !
Pensez-vous qu’il y a des facteurs liés à l’islam qui rendent moins facile l’exercice de la profession d’expert-comptable ? J’estime que ce qui pourrait heurter les sensibilités, c’est comment concilier la rémunération de l’argent. avec l’approche islamique en la matière. Je ne suis pas un spécialiste des banques islamiques mais je puis dire que les banques islamiques ne rémunèrent pas l’argent. Elles investissent dans des projets qu’elles étudient préalablement. C’est en réalité une co-entreprise. Les gains ou les pertes sont partagés. Celui qui place de l’argent est sûr de recevoir en retour des intérêts. En revanche, celui qui participe à un projet peut, au pire des cas, ne rien recevoir voire perdre son capital. It's likely different [avec un accent anglais]. C’est une approche islamisante [rires]. Moi je pense qu’il faut rémunérer l’argent mais tout dépend du niveau où on place le curseur. 50%, c’est de la folie, du banditisme ; 25% de l’absurdité... Il y a des lois du marché qu’il faut respecter.
Faut-il donc reforger sa conception de l’islam pour exercer ce métier ? Non, pas du tout. Une des particularités de l’islam et qui fait sa force c’est que les textes sont immuables versus d’autres religions. Et les banquiers, ceux qui Sont intéressés par la matière, vont trouver des solutions idoines pour rendre compatible la gestion du placement de l’argent avec les textes islamiques. Et cela se fait déjà au Royaume-Uni, en France, aux Etats-Unis. Les faits sont là : l’argent qui se trouve au Moyen-Orient, en terre musulmane, a besoin d’être fructifié par ceux qui savent bien le faire. Lorsqu’on a la volonté de faire quelque chose et que l’intelligence est là, on saura toujours trouver des solutions.
Je pense. La conception islamique de la fructification de l’argent est une conception moins mercantile. Moi, je considère que l’argent c’est une conséquence de quelque chose. Lorsque vous travaillez, vous produisez de la valeur. Et il y a quelqu’un qui va reconnaître ce travail et vous serez payés. L’argent est une conséquence. L’argent ne peut pas être un objectif. Je l’ai vécu dans tout mon parcours et je le tiens de mon éducation. L’argent est un élément.
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ASSALAM N°012 SHAWAL 1431 / SEPTEMBRE 2010
LE TALK DE MOIS «DE DELOITTE FRANCE, UN DES GRANDS CABINETS D’AUDIT INTERNATIONAUX
té mais une conséquence » tqje, V’équité, l'humilité », valeurs à lui inculquées par l’éducation, faisant passer la rigueur et la qualité du travail avant tout, ^ant et discret, réfractaire à l’alcool et au tabac, ce Franco-béninois, né à Porto-Novo en 1949, semble peu sensible au mirage de son récent retour au bercail. À travers cet entretien, au siège de Deloitte France à Ganhi, où il nous parle de lui, de l’Islam, Amadou R. RAIMI, heureux d'être une valeur et un repère pour la jeunesse béninoise d’utilité.
Ce n’est pas une fin. Éduquer un enfant n’est pas aisé. L’atmosphère en France est-elle propice à l’épanouissement du musulman ?
[D’un air sûr et convaincu] Ma réponse, c’est non parce que les leaders de ces dernières années ne sont pas des personnes de convictions. La France qui est une terre de tolérance est en train de perdre cette particularité qui faisait d’elle un pays d’accueil attrayant. De plus, c’est un pays où l’infrastructure qui pourrait faciliter la pratique de la religion musulmane est peu existante. Et moi, compte tenu de mon travail, je prie chez moi. Je vais à la mosquée pour les grandes occasions où j’estime que faire la prière en communauté apporte plus de dimension que de la faire chez soi. Le débat sur la possibilité ou non de faire la prière sur le lieu de travail demeure une polémique. Il est laissé libre cours aux entreprises de feindre d’ignorer, de tolérer ou d’interdire l’accomplissement des pratiques religieuses sur le lieu de travail. Et ce n’est pas l’islam seul qui est concerné.
Quelle est votre position sur l’interdiction du port du voile dans les lieux publics en France? C’est une absurdité totale. En Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Asie, le voile n’est pas un obstacle à la vie de quiconque. En cas de contrôle, il faut permettre qu’on voie votre visage. Cela se fait partout et ce n’est pas discriminatoire. Il y a quelques années les contrôles ne se faisaient pas de manière aussi approfondie, mais en raison de l’insécurité Grandissante, ils ont été renforcés. Et il est une obligation pour tous de se soumettre aux règles de la société où on vit. Sur cet aspect, il n’y a pas débat. Mais que l’on polémique sur la manière de s’habiller, c’est de l’intolérance. Que la jupe soit longue ou petite, que l’on porte un chapeau ou un voile, quel est le problème ? Ça gêne qui ? C’est un manque de tolérance.
Tariq Ramadan, professeur d’islamologie aux universités d’Oxford et de Rotterdam, a, en effet, soutenu que les peuples anglo-saxons sont plus ouverts et tolérants vis-à-vis de l’islam. Effectivement. Dans les pays comme l’Angleterre, les États-Unis, la tolérance, c’est vrai, est plus poussée. La plus grosse difficulté, en France, c’est la pratique de la religion notamment l’initiation des enfants à la religion musulmane. Et pour ce faire, il faut consentir un effort colossal : trouver un maître coranique disponible, convenir sur des heures compatibles avec les heures scolaires, braver les distances, l’hiver : c’est d’une complexité énorme. C’est ici au Bénin que mes enfants ont vraiment développé leur modeste connaissance de l’islam. Depuis les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center, on regarde les musulmans d’un air beaucoup plus suspicieux et tutti quanti. Quelle part de responsabilité leur incombe dans cette antipathie silencieuse? Il y a non seulement les attentats du 11 septembre 2001 mais aussi, de manière générale, les guerres, l’insécurité dans certaines régions du monde dont les étrangers, les islamistes sont les boucs émissaires. Et concevoir les choses ainsi, c’est avoir une vision un peu limitée puisque ça n’a fondamentalement pas dissipé les inquiétudes. Mais force est de constater que les endroits où ces problèmes se posent sont des endroits où vivent les musulmans : en Palestine, en Iraq, au Pakistan... Lorsqu’on est dans un pays où les gens n’ont pas peur de s’entretuer, où la vie n’a pas la même valeur que pour un autre pays, ce n’est pas illégitime que les gens se posent des questions. Ce n’est pas illégitime. que les Occidentaux posent le problème non des musulmans mais des islamistes, mais est-ce une raison pour faire l’amalgame ? Ce qui devrait intéresser beaucoup plus les musulmans, c’est le manque de solidarité entre eux. Je pense à la Palestine. Les pays arabes ne sont pas en mesure d’avoir une position commune, cohérente, l’assumer, la respecter et la faire respecter. Savez-vous comment les gens vivent en Palestine ? Est-ce cela la communauté musulmane ? Je pense que nous avons des progrès à faire.
Quels sont, selon vous, les facteurs qui, depuis un demi-siècle, nous maintiennent dans la dépendance ? C’est nous-mêmes. Il faut arrêter de croire que quelqu’un nous met dans la dépendance. Ce n’est pas vrai. Vous avez vu, Nicolas Sarkozy s’est déplacé pour aller faire la paix avec le petit Rwanda de Paul Kagamé.
Voulez-vous dire que l’Afrique manque d’hommes forts ou de conviction ? Je pense qu’on a encore une culture de colonisé. Tout simplement.
Quel doit être l’apport des intellectuels (musulmans) pour que Les choses s’améliorent ? La crise morale concerne tout le monde : les commerçants, les intellectuels, les citoyens en un mot. Et plus particulièrement, les intellectuels ont perdu leur crédibilité vis-à-vis de la population, surtout dans notre pays. À cause de la cupidité, de la recherche permanente du gain, on voit des intellectuels monter au créneau pour défendre l’indéfendable. À preuve, des gens défendent aujourd’hui ICC-Services. C’est dire qu’on est devenu des crétins. Commençons d’abord par cette refondation morale. Et les musulmans cohérents qui arrivent à être en phase avec eux-mêmes peuvent monter au capable de gouverner en étant soi-même un exemple me paraît aujourd’hui nécessaire pour sortir du désordre dans lequel nous sommes plongés. Il faut dire de bonnes paroles, lancer de bonnes idées et faire le contraire, à mon avis, ne nous amènera pas loin [rires].
Quels doivent être les repères et les défis du musulman contemporain ? Les repères, ce sont les valeurs. Les défis, c’est d’être exemplaire. Réalisation Fawaz AYAH & Abd-Gafar ZOHOUNGBO* ASSALAM N°012 SHAWAL 1431 / SEPTEMBRE 2010 Page 7
SPIRITUALITÉ
CONFLITS DANS LA DÉSIGNATION DES IMAMS
La laideur des leaders
L'acquisition du pouvoir religieux notamment l’accession au poste « d’Imam » ne cesse d’engendrer des conflits au sein de la communauté musulmane. Et pourtant la présence d’un leader s’avère indispensable pour le fonctionnement de toute organisation. En effet, l’exécution de certaines tâches comme avait à l’habitude des courses de vitesses avec prêche insistents sur l’éducation spirituelle des fidèles sème l’embrouille.
Il est certes fréquent de voir des bars et salles de concert mais il devient un divertissement licite dans notre bourgade. Le musulman se justifie en disant : "Mais ceci n'est pas de la faute de l'islam, plutôt celle de ses adeptes." Le musulman béninois préfère investir dans l'intégrité et il n'est pas rare de voir de grandes fêtes. L’accomplissement de la Salât exige le choix d’un guide, en l’occurrence l’imam dont la tâche principale est de présider les séances de prières. À ce sujet, le Saint Coran dit : « Qui répondent à l'appel de leur Seigneur, accomplissent la Salât, se consultent entre eux à propos de leurs affaires... » (S42 ; V38).
Mais aujourd’hui, le choix de l'imam fait jaser. Haine, discorde, affrontements fratricides... La désignation de l’imam offre de nos jours un spectacle de mauvais aloi qui déprécie l’image de l’islam. Satan s’invite au banquet divin pour semer la zizanie au sein des serviteurs d’Allah. Les fidèles endiablés se lancent dans une folle bataille où toutes les déviances sont permises. Et pourtant, l’islam déconseille toutes ces pratiques destructrices : « Les croyants sont des... » frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah afin qu'on vous fasse miséricorde» (S49 ; V10) nous apprend le Coran. La rudesse et la hargne de l’iniquité au milieu de laquelle se retrouvent les aspirants imams pour, mordicus, atteindre leurs objectifs, illustrent peut-être l’envergure des privilèges qui ne se limitent visiblement pas à la présidence des prières. A Savalou, le 15 Août 2010, deux imams ont prié dans une même mosquée. Triste réalité qui promeut, au détriment de la culture du détachement des choses éphémères en ce bas-monde, le trébuchement devant tout ce qui sonne, le fléchissement devant les intérêts égoïstes, la faiblesse devant les pratiques illicites et dévoile la hideur de certains de nos leaders.
La Mecque du Web, un site égyptien permet d’accomplir un pèlerinage virtuel. Plus besoin de se convertir à l’Islam pour visiter la Mecque, ville sainte interdite aux non-musulmans. Depuis plus de deux ans, le grand pèlerinage est disponible sur la toile dans des décors en 3D « fidèle à 90% de la réalité ». Cet outil d'annulation de pilote du siège futuriste du site islamonline.com, pionnier de l’islam interactif sur internet dans la banlieue du Caire. Mohamed Yehia, le jeune concepteur de ce projet décrit le Hajj virtuel comme une expérience « éducative et amusante ». « Le truc sympa sur Second Life, c'est qu'on peut voler », s’esclaffe-t-il en tournant hMecqu. Pèlerinage réel à laquelle tout musulman doit se soumettre à condition d’en avoir les moyens et qu’il ne remplit souvent qu’une fois dans sa vie. Grâce au pèlerinage virtuel, il y a moins de risques de se tromper ; des flèches repèrent les lieux, des icônes. L’expérience se veut bien sûr sérieuse. Elle vise notamment à « faire connaître l'Islam et la spiritualité du Hajj aux non-musulmans », surtout aux Occidentaux dont la vision du pèlerinage. est, selon l’Égyptien, déformée par les bousculades meurtrières qui l’endeuillent chaque année. Le programme permet aussi aux croyants de « s'entraîner avant d'y aller pour de vrai ». Le hajj est l’un des cinq piliers de l’islam, une obligation renseignent (en six langues) sur les étapes importantes ou montrent comment prier. Mohamed Yehia reconnaît un défaut : « Il y a beaucoup plus de monde dans la réalité » mais fort de son expérience, il aimerait désormais l’étendre à la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem, le troisième lieu saint après Médine.
Source internet par Amidou SAKA LAFIA
ASSALAM N°012 SHAWÂL 1431 / SEPTEMBRE 2010
CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN
La reprise des éternelles négociations
Israéliens et Palestiniens ont encore renoué le contact. Vingt mois après le gel des négociations, les frères ennemis se sont rencontrés le 2 septembre 2010 à Washington sous les bons offices du Président américain Barack Obama. Ils ont, à l’unanimité, exprimé leur volonté de reprendre les pourparlers directs dans lesquels l'Égypte, la Jordanie, l'Iran et le Quartet sont aussi impliqués. Jamal Dîne TIDJANI. Les autorités palestiniennes et israéliennes ont encore repris les discussions. Barack Obama, à quelques mois des élections de mi-mandat aux États-Unis, a convaincu les protagonistes du conflit israélo-palestinien de s’asseoir autour de la table des négociations afin de trouver dans l’intervalle d’un an une solution à cette sempiternelle crise. Hosni Moubarak, le Président égyptien, a souhaité que le respect mutuel des deux parties s’installe et garantisse la paix à tout le monde. Quant au roi Abdallah II de la Jordanie, il a fait remarquer que la paix dans le Moyen-Orient constitue un intérêt de sécurité pour le monde entier. Une paix régionale, cependant, ne pourra pas résoudre en un an un conflit qui dure depuis des décennies. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, est hostile à la suspension de la colonisation en Cisjordanie dont le délai expire le 26 septembre 2010. L’autorité palestinienne a fait savoir... qu’elle abandonnerait les négociations en cas de relance de la colonisation. De nouvelles sanctions pèsent sur Sakineh Mohamadi menacée d’exécution par lapidation. Cette citoyenne iranienne a été condamnée le 4 septembre 2010 à de nouveaux coups de fouet. La communauté chrétienne s’est dite indignée par cette nouvelle décision. Cette réaction du Vatican fait suite à l’appel lancé au pape Benoît XVI par le fils de Sakineh Mohamadi. Par la voix de son porte-parole, le Saint-Siège de l’église catholique a annoncé qu’il suivait cette affaire avec attention. Pour le père Lombardi, l’église est opposée à la peine de mort et la lapidation en est une forme brutale. Le Vatican a promis d’intervenir auprès des autorités iraniennes par la voie diplomatique et non celle publique. Accusée entre autres de complicité de meurtre, Sakineh Mohamadi va subir la peine de 99 coups de fouet.
Améliorer les relations entre Israël et Netanyahu qui gouverne avec le et 57 pays arabes. En revanche, l’État juif réclame la cessation des attentats comme préalable à la paix. Le Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu, espère avoir un compromis pour trouver la paix et non gagner la guerre. Le Président palestinien Mahmoud Abbas, à son tour, a demandé la levée de l’embargo contre Gaza et des barrages ainsi que le gel de la colonisation. Au grand dam du parti d’extrême droite de Lieberman, Netanyahu a laissé entendre qu’il n’avait pas l’intention de prolonger ce moratoire, ce qui hypothèque l’issue déjà incertaine de ces pourparlers. Les deux leaders israélien et palestinien se sont rencontrés les 14 et 15 septembre 2010 à Charm El Cheick en Égypte puis le lendemain à Jérusalem pour faire le point de ce début de négociations qui a déjà du plomb dans l’aile.
RELATIONS ITALO-LIBYENNES
Kadhafi veut islamiser l’Europe
Le dirigeant libyen Mouammar Khadafi est allé le dimanche 29 août 2010 à Rome pour une visite marquant le deuxième anniversaire de la signature du traité d’amitié italo-libyen. Ce traité a mis fin en 2008 au contentieux colonial entre les deux pays. Plusieurs sujets étaient au cœur de cette visite dont « l’islamisation de l’Europe », lancée par le guide de la révolution libyenne. Accueilli à l’aéroport de Champino par le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini, le dirigeant libyen s’est présenté en costume traditionnel brun mordoré, entouré de deux de ses amazones en tenue de combat. Après les échanges de poignées de mains et sourires pour la première photo, poing levé pour la seconde, Kadhafi s’est ensuite dirigé en limousine blanche vers l’ambassade de la Libye.
Durant ce séjour, le guide libyen a prononcé un discours sur l’islam devant 500 jeunes femmes commises par une entreprise d’hôtesses romaine pour une rétribution de 80 euros le mois. Selon Kadhafi, « l'islam doit devenir la religion du monde ». Il va loin dans sa déclaration en souhaitant l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne comme une stimulation à la réussite de cette subordination de « l’Europe à l'Islam ». Il a par ailleurs exigé 5 milliards d’euros par an à l’Union européenne pour lutter contre l’immigration clandestine. Les Européens ne sont pas arrivés à digérer ces propos et se disent exposés à la menace islamiste. Malgré ces déclarations, le séjour du guide libyen s’est bien déroulé avec l’inauguration d’une exposition de photos et d’un colloque sur les relations entre la Libye et l’Italie sans oublier la célébration des deux ans du traité d’amitié auquel ont participé 30 chevaux pur-sang et leurs cavaliers venus de Tripoli par vol spécial.
IRAK
Chose promise, promesse honorée par le président américain Barack Obama. Il avait promis en 2008 durant les campagnes électorales de retirer les militaires américains de l’Irak le plus tôt possible s’il venait à la Maison Blanche. Le 2 septembre 2010 en direct de son bureau ovale, Obama a prononcé un discours qui confirmait le retrait définitif des troupes de combat d’Irak. Ce retrait ne signifie pas l’absence des soldats américains en Irak. Au total 50 000 GI’s sont Toujours présents pour assurer la formation des militaires irakiens pour le maintien de la sécurité et de la quiétude au sein de la population locale. Ce retrait n’est pas du goût des autorités irakiennes qui souhaitent la présence de soldats américains jusqu’en 2020. Les États-Unis d’Amérique ont rejeté cette doléance, comme si au départ ils n’avaient pas promis la paix aux Irakiens.
Ces 7 ans d’invasion américaine ont fait des milliers de morts dans le rang des civils et des militaires irakiens au cours des attentats suicides et des bavures des Américains dont 4000 d’entre eux ont péri dans ce pays. Washington repart rassuré de Bagdad même si sur le plan de la sécurité rien n’est garanti avec la démocratie qui peine à devenir une réalité avec la formation d’un gouvernement.
L’une des batailles gagnées par la Maison Blanche est le pétrole qui est devenu chose acquise. La gestion des puits de pétrole par les sociétés du pays de l’Oncle Sam n’empêche pas le peuple irakien de végéter dans la misère et de mourir. des attentats et des violences récurrentes entre Chi’ites et Sunnites. Barak Obama a rendu un vibrant hommage à l’armée de son pays sans oublier de reconnaître le patriotisme de Georges Walker Bush, son prédécesseur, qui a déclenché la guerre le 20 mars 2003. Cette déclaration montre qu’en entrant à Bagdad, les USA ne cherchaient pas les fameuses armes de destruction massive mais plutôt des sources pétrolifères. Maintenant que le peuple irakien croupit dans la misère, les envahisseurs peuvent saluer la mémoire de leurs héros tombés les armes à la main.
Abdoul Latif BONI
ASSALAM N°012 SHAWAL 1431 / SEPTEMBRE 2010 Page 11
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