Issue
An-Nasr Vendredi #334 (Éducation de la langue et approvoisement de la volonté)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #334 (Éducation de la langue et approvoisement de la volonté)
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 26 mars 2010
- numéro
- 334
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000497
- contenu
-
Lorsque vient le secours d’Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Éduquer sa langue est l’une des choses les plus importantes qui soient en Islam. Aussi le messager dit-il : « Celui qui me garantit ce qu’il y a entre ses maxillaires et ce qu’il y a entre ses cuisses, je lui garantis le paradis. » (Abu Dawud). Il a dit également à Muadh : « Veux-tu que je t’indique le moyen d’acquérir tout le bien ? » Puis il ajouta : « Retiens ceci », en montrant sa langue. Muadh s’enquit : « Rendra-t-on compte pour les paroles que nous proférons ? » Le prophète (Saw) lui répondit : « Malheureux Muadh, les gens sont-ils précipités en enfer pour autre chose que pour ce que profèrent leurs langues ? » Ainsi, gouverner sa langue conformément aux requis de la législation divine est l’une des choses les plus importantes et des plus difficiles pour l’individu. Éducation de la langue et apprivoisement de la volonté. À l’origine, la langue ne doit être employée que dans le bien. Elle doit être bridée de tout mal, voire de toute parole futile. Le prophète (Saw) dit : « Que celui qui croit en Dieu et au jour dernier dise le bien ou qu’il se taise » (Al Bukhari). Les défauts de la langue dont le musulman doit se prémunir sont très nombreux. Al Ghazali les recensa dans son Ihya. Ceci étant, à l’origine, l’homme est censé faire usage de sa langue dans le cadre du bien, sachant que la distinction entre le bien et le mal, et entre les paroles futiles et la vérité nécessite un vaste savoir et un grand contrôle de soi.
La langue, par excellence, est l’instrument de l’expression. L’âme a de nombreux penchants et la langue est la voie la plus courte pour les exprimer. L’âme est encline à l’or-; clic verse dans les paroles plaisantes jusqu’à sombrer dans la futilité, elle est encline à rabaisser autrui, à le blesser, à le dénigrer. Tout ceci fait partie des choses dont le musulman doit s’abstenir. Il doit apprendre à retenir sa langue de ce genre de travers et cela passe par le contrôle de soi. Les prémisses du contrôle de la langue résident dans l’entraînement au silence. Alors, il s’habitue progressivement aux paroles mesurées. Celui qui n’a pas l’habitude de se taire aura du mal à mesurer ses propos avant de les parler.
Un élément du jihad, il s’agit là d’une des raisons qui firent du recours au silence un élément du jihad (effort) sur soi et l’une des nécessités du cheminement vers Dieu. Parfois, l’individu a l’occasion de dire une bonne parole, mais il peut ne pas avoir la manière de le faire avec sagesse. Par exemple, le fait de mettre les gens en garde contre la colère de Dieu est bien. Mais si cela est fait à table pendant le repas, c’est alors un manque de sagesse.
C’est pourquoi les juristes n’aiment pas que l’on évoque des sujets de cet ordre dans de telles circonstances, car cela s’oppose à la bienséance du moment. Ainsi voit-on qu’une parole bénéfique peut manquer de sagesse dans sa formulation. Notons toutefois que ce sujet est bien trop vaste et nul ne sera à sa hauteur si ce n’est. avec l’aide de Dieu. C’est pourquoi le Très-Haut dit : « Et celui qui reçoit la sagesse aura reçu un grand bien » (S2V269). Le fait de s’habituer au silence est un préambule à l’habitude d’autocritiquer ses propos avant de les proférer. Voici une deuxième sagesse faisant du silence un pilier du jihad sur soi. Il ne fait point de doute que la langue est une des principales sources de danger. Lorsque l’individu réussit à la contrôler, une bonne part de son éducation et de sa droiture est faite. Enfin, rappelons-nous du noble enseignement prophétique : « Si vos cœurs n’étaient pas absorbés par les paroles et que vous n’en raffoliez, vous entendriez ce que j’entends » (Ahmad).
L’excès dans la parole est l’un des facteurs qui contribuent à l’aveuglement du cœur. Mais quand la parole devient obligatoire, aussi le silence est-il un moyen de réforme des cœurs ? Mais de quel silence s’agit-il ? Il s’agit du silence qui fait office de remède et qui mène à la retenue de la langue. C’est un silence transitoire, qui intervient à des moments où la parole n’est ni un devoir ni une obligation. Mais lorsque la parole a le statut de devoir ou d’obligation, pour enjoindre le bien ou reprouver le mal par exemple, ou pour enseigner un devoir, le silence devient illicite. Parmi les critères qui gouvernent le silence, il y a le fait qu’il constitue un passage temporaire dans la vie de l’homme, car il est un moyen et non une fin. Il sied à une période de la vie - le temps que l’âme trouve la droiture - et non pas pour toute la vie. À la lumière de ce qui précède, nous comprenons en quoi le silence est un pilier de l’effort de réforme de soi.
Muhammad Aasif
Apprivoiser la volonté
Avez-vous déjà vainement tenté de cesser une mauvaise habitude, d’arrêter de fumer ou de commencer à prier cinq fois par jour comme tout bon musulman est censé le faire ? Pourquoi certains y arrivent-ils alors que d’autres échouent ? La plupart d’entre nous savons que nous devions y parvenir. Certains le souhaitent ardemment. D’autres ont un plan d’action, mais ne s’expliquent pas leur échec. Quel est l’ingrédient manquant ? Pour parvenir à quoi que ce soit dans ce monde, y compris aux trois choses susmentionnées, à titre d’exemples, nous devons en avoir l’intention. Si nous voulons arrêter de fumer, par exemple, nous devons choisir sans équivoque de couper tout contact avec la cigarette. En avoir l’intention ne suffit toutefois pas, car encore faut-il agir, passer de la théorie à la pratique de cette résolution. Si vous ne les concrétisez pas, vos idées ou vos intentions resteront à l’état latent. C’est la volonté qui nous pousse à faire ce qu’il faut pour réaliser nos intentions. C’est notre volonté qui nous sort du lit le matin pour nous rendre à la mosquée pour le fajr, qui nous pousse à abandonner un match de foot pour répondre à l’appel du muezzin. La force de vouloir existe en nous tous, mais à des degrés divers. C’est la vigueur de cette volonté qui nous permet de réaliser nos objectifs, qu’il s’agisse de briser une mauvaise habitude ou d’en commencer une. Bonne. Canaliser la pleine force de notre volonté nous permet de faire de grandes choses, d’avancer dans la vie. C’est cette même volonté qui est la base de tous les progrès que l’homme a pu réaliser jusqu’ici, comme voyager dans l’espace, trouver une cure pour le cancer ou atteindre le sommet du mont Everest. Mais si vous n’avez pas une grande force de volonté ? Cela signifie-t-il que nous manquerons toujours à nos résolutions du Ramadan, que nous ne ferons jamais une différence, que nous mènerons toujours une vie vide de sens ? Heureusement que non, la volonté est une faculté que l’on peut apprivoiser, modeler et renforcer.
Pour s’améliorer, ce n’est pas sorcier, il faut pratiquer, tout comme un nouveau-né doit répéter son élan pour le parfaire. Mais le vouloir fortement ne suffit pas, il faut y ajouter la foi. Changer les choses exige une grande volonté et une foi profonde. La volonté doit s’alimenter de la foi, qui alors l’oriente dans le sens de l’agrément de l’Être suprême. Chaque année, des millions de... Personnes à travers le monde, environ le cinquième de l’humanité, se prêtent à un exercice visant à renforcer leur volonté et à galvaniser leur foi. Elles ne cherchent toutefois pas à perdre du poids ou à cesser de fumer. Non, ce qui motive ces gens, c’est de devenir meilleurs devant Dieu en raffermissant leur volonté et en renforçant leur foi relativement à tous les aspects de leur vie. Cela demande toutefois beaucoup plus de discipline et de pratique que de renoncer à un luxe. Une fois l’an, tout un mois durant, ces gens mettent en veilleuse, de l’aurore au crépuscule, de nombreux besoins fondamentaux, s’abstenant de manger, de boire et d’avoir des relations sexuelles. C’est en se testant ainsi seulement qu’ils renforcent leur volonté mais également leur foi en Dieu.
IN ACTION IN RO AEEMB
Le comité exécutif organise du 25 au 29 mars le forum interuniversitaire au lycée Madina sis à Gounghin. Lisez et faites lire An-nasr. Vos suggestions sont attendues.
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