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An-Nasr Vendredi #365 (Dialogue israélo-palestinien : une succession d'échecs)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #365 (Dialogue israélo-palestinien : une succession d'échecs)
- Créateur
- Niangane
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 5 novembre 2010
- numéro
- 365
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000473
- contenu
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon.
Conflit israélo-palestinien : arrêt de la colonisation ou gage d’une paix durable
C’est désormais un secret de polichinelle, le fameux dialogue israélo-palestinien est de nouveau en panne et avec pour seul obstacle la poursuite en Cisjordanie de la construction de nouvelles implantations juives. En rappel, c’était le 25 novembre 2009 que l’Israël annonçait un moratoire sur le gel de la colonisation pour une durée de dix mois, soit jusqu’au 26 septembre 2010. Ce moratoire concernait seulement les implantations de Cisjordanie occupée, où vivent 300.000 colons israéliens, oui 300.000... Cet abandon temporaire de la colonisation constituait pour bon nombre d’entre nous une lueur d’espoir pour le peuple meurtri de la Palestine de se voir doter d’une nation et ressembler aux autres qui en jouissent. Mais c’est connaître mal l’Etat d’en... face qui semble avoir comme principe phare « occupation sur occupation » ; la preuve en est que le premier ministre himself M. Netanyahu pour marquer la fin du moratoire déclarait ceci : « Israël se dit "disposé à parvenir à un compromis agréé par toutes les parties" mais "il ne saurait y avoir zéro construction" dans les colonies.
Le rêve d’une cohabitation pacifique semble se projeter aux calendes grecques à entendre l’autorité palestinienne répondre aux déclarations de M. Netanyahu dont le président Mahmoud Abbas répond en rejetant tout compromis qui ne garantirait pas un "arrêt total" de la colonisation en ajoutant qu'il refusait toute "solution partielle". Il a même déclaré à la tribune de l'ONU qu’Israël doit “choisir entre la paix et la poursuite de la colonisation".
Mais que va-t-elle faire ? Sinon que peut-elle faire ? Cette autorité palestinienne ; si ce n’est que son peuple continuera à « avaler des couleuvres » de la part de l’Etat juif qui persiste et signe avec. intransigeance son expansionnisme. En effet, le moratoire de dix mois décrété par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, sous pression américaine, a porté sur les implantations de Cisjordanie ; ce qui n’était pas le cas pour des milliers de chantiers engagés avant le 25 novembre 2009 (date du début du gel) qui sont exclus de la politique du moratoire. De même que la construction de bâtiments publics, comme les écoles et les synagogues. Le gel ne porte pas non plus sur Jérusalem-Est, où vivent plus de 180 000 Israéliens. D’ailleurs, en mars 2010, Israël a donné son feu vert à la construction de 1 600 logements supplémentaires dans les quartiers colonisés de la ville.
Ces humiliations, ces colonies, ces négociations à ne pas finir suscitent chez beaucoup d’entre nous des interrogations dont l'une d’entre elles est : à quand le ouf de soulagement ? Bien malin saura répondre quand on sait que l’occupation ne date pas d’aujourd’hui et les négociations non plus. Mais depuis quand remonte-t-elles ces pratiques ? Les colonies
Dès la fin de la guerre israélo-arabe de juin 1967, dite "guerre des Six Jours", à l’issue de laquelle Israël conquiert Jérusalem-Est, la bande de Gaza et la Cisjordanie ; une première colonie juive "Kfar Etzion" est érigée dans le sud de Jérusalem. Dix ans plus tard, Menahem Begin place sous législation israélienne la bande de Gaza et la Cisjordanie. Il existe alors 31 colonies, fortes de 4 400 habitants, en dehors de Jérusalem-Est.
Première mesure de gel de la colonisation en 1992
Ce moratoire est décrété par le Premier ministre Yitzhak Rabin. Quatre ans plus tard, son successeur Benjamin Netanyahou (l’actuel Premier ministre d’Israël) y met un terme. Le ministre des Affaires étrangères, Ariel Sharon, encourage même les colons à "s'emparer des collines" de Cisjordanie, dans un discours d’août 1998. En mai 1999, lorsque le travailliste Ehud Barak arrive au pouvoir, près de 180 000 colons résident dans 123 implantations de Cisjordanie et de Gaza. Avec l’arrivée d'Ariel Sharon au gouvernement en Mars 2001, la colonisation en Cisjordanie est favorisée sous forme d "'avant-postes" illégaux.
Premier retrait unilatéral des colonies en 2005. En septembre 2005, Israël se retire de façon unilatérale de la bande de Gaza, y compris des 21 implantations où vivaient 8 000 colons. Quatre colonies dans le nord de la Cisjordanie sont également démantelées. Ce retrait unilatéral prouve, aux yeux des Palestiniens, que la colonisation est un problème qui peut être résolu par la volonté politique. La colonisation se poursuit cependant en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, où le maire de la ville a annoncé en 2008 la construction de près de 2 500 logements.
Les négociations : une succession d'échecs. 1991, Madrid : Pour la première fois, Israéliens et Palestiniens sont réunis à l’occasion d’une conférence de paix israélo-arabe. Ces premières négociations directes n’aboutissent pas. 1993, accords d’Oslo : Israël et l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) se reconnaissent mutuellement et signent une. déclaration de principe sur une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans. Le processus de mise en place d’un État palestinien est lancé. Les obstacles se multiplient cependant jusqu’au blocage du processus d’Oslo. Le Hamas refuse l’existence d’un État israélien. Yitzhak Rabin, le premier ministre israélien, contesté dans son propre camp, est obligé d’organiser le bouclage des territoires palestiniens.
1998, Wye Plantation : Accord intérimaire qui transfère à la partie palestinienne 13 % des territoires occupés.
2000, Camp David II : Le leader palestinien Yasser Arafat refuse les propositions israéliennes, qui n’abordent pas la question de Jérusalem ni celle des réfugiés palestiniens. Et voilà que l’échec des négociations conduira au soulèvement de la seconde Intifada.
2001, Taba : Les discussions n’aboutissent pas.
2003, Aqaba : Ariel Sharon et Mahmoud Abbas ratifient la feuille de route élaborée par le Quartette sur le Proche-Orient, qui prévoit la création d’un État palestinien avant 2005 après la. fin des violences palestiniennes et un gel de la colonisation israélienne. 2003, Genève : Des personnalités israéliennes et palestiniennes présentent et signent un plan de paix alternatif. 2007, Annapolis : Israël et l’Autorité palestinienne conviennent de tendre à un accord de paix avant fin 2008. L’opération israélienne dans la bande de Gaza annule ces efforts. 2010, c’est autour du Président américain Barack Obama, dernier venu dans cette affaire, d’initier et d’engager un dialogue direct entre les protagonistes le 2 septembre passé, dialogue que l’on sait aujourd’hui en panne. La prolongation du moratoire aurait pourtant pu servir de pierre angulaire à l’accord de paix global souhaité par le président Obama. Un vœu pieux qui s’est évanoui avec la campagne de mi-mandat où Barack Obama recherche l’appui du lobby pro-israélien ; campagne à l’issue de laquelle le parti du président a connu une défaite au profit des républicains, mais néanmoins le Sénat reste majoritairement démocrate. Mais en attendant, c’est avec une vitesse inqualifiable qu’ont reprise les constructions ; en un mois ce sont déjà quelque 600 nouveaux logements qui ont commencé à sortir de terre en Cisjordanie, dans une trentaine de colonies. Et comme l’explique la responsable du mouvement israélien, « la Paix maintenant », Hagit Ofran : « les colons travaillent lentement très vite... et ils se concentrent sur la construction de fondations... Parce qu’ils présument qu’en cas de nouveau moratoire, les mêmes paramètres seront appliqués... à savoir : si vous avez déjà posé les fondations alors vous pouvez terminer la construction...
Et pourtant, et pourtant nous le savons tous, que ces constructions sont illégales au regard des résolutions internationales ; mais que voulons-nous ? C’est quand même l’Israël non ? Tenez-vous qu’au fil des années, 500 000 colons israéliens se sont installés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, parmi quelque deux millions et demi de Palestiniens et ce n’est pas tout, cette colonisation est tellement aveugle qu'elle ignore. gravement les frontières de 1967 selon l’ONU. Elle compromet aussi les espoirs palestiniens à l’égard de Jérusalem, capitale de plus en plus hypothétique compte tenu de « toutes les colonies implantées autour de la ville ».
Et nous autres musulmans, voyons-nous maintenant le danger que court la Mosquée d’Al-Aqsa ? Quand on sait qu’elle se situe au cœur même de la ville de Jérusalem. Donc où qu’il se trouve sur cette terre, chaque musulman, s’il n’est pas infecté, il est affecté par cette situation telle un virus.
Inutile de dire que l’affinité des Musulmans avec la Palestine est historique, fondée sur les principes islamiques énoncés dans le Saint Coran et la Sunna (la tradition du prophète Mohammed).
Aussi, la montée en puissance du mouvement Hamas comme pouvoir politique lors des élections palestiniennes de 2006 a une fois de plus réaffirmé la pertinence de l’Islam en Palestine. Au stade actuel où une fois de plus la Palestine domine les questions internationales (y compris dans les sociétés civiles à À travers le monde, les Musulmans doivent redéfinir leur lien à la Palestine, lequel est basé sur les valeurs et les principes énoncés dans l’Islam. Les Musulmans doivent se tenir, main dans la main, avec les personnes de tous les horizons, non pas comme des propriétaires exclusifs de la lutte des Palestiniens, mais en étant fiers de contribuer à un mouvement mondial qui veut que la justice soit rendue, les droits appliqués et la paix réalisée pour tous. C’est l’une des solutions pour sortir « de la complicité silencieuse, de l’hypocrisie et du mépris des vies palestiniennes » dont parle Tariq Ramadan dans ses écrits sur ce sujet.
Ainsi, ce peuple a urgemment besoin de nos pensées pieuses, nos prières, nos do’as, nos actions et réactions, notre militantisme pour la justice et la paix. Afin que chacun, à son niveau, puisse faire quelque chose, agissons donc, vite et maintenant, car le temps presse.
NIANGANE
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