Issue
An-Nasr Vendredi #373 (Hymne à la prière)
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Burkina Faso
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #373 (Hymne à la prière)
- Créateur
- O. M.
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 24 décembre 2010
- numéro
- 373
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000468
- contenu
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. La salat n’est pas une simple obligation religieuse comme les autres. À la limite, son importance est première, que dire qu’elle est tout autre n’est pas une exagération. En effet, de tous les rites qui nous ont été prescrits et de tous les actes qui nous ont été recommandés, aucun n’a son statut ou son importance. C’est sans contexte pourquoi, comme nous l’enseigne le hadith : « elle sera la première des choses sur laquelle, au jour de la rétribution, nous serons interrogés. » (At Tirmidhi).
Le prophète aimait à dire, hymne à la prière, qu’elle était la « colonne » de la religion, son mur porteur en quelque sorte. Que dire de plus ? Pas grand-chose. Pourtant, il me semble qu’un enseignement lié à l’institution de la prière n’est pas suffisamment mis en évidence. Nous savons tous que la prière, de tous les piliers, n’a pas été décrétée sur terre mais directement au ciel lors de... L’ascension du prophète (saw). Pour la seule fois de sa vie, ce n’est pas le message qui est venu jusqu’au messager (saw). Non, l’affaire était trop importante pour être traitée de manière habituelle. C’est pourquoi, pour cette unique occasion, en vingt-trois années de prophétie, Muhammad se déplaça. Il s’éleva pour recueillir le plus important des dons accordés à sa communauté, la prière as-salat. Révélation d’ordinaire, élévation cette fois-ci. Fait unique, lourd de sens : élévation plus que révélation. Du haut des sept cieux, son extraordinaire venue au monde traduisait l’exceptionnel attachement que lui porte le Seigneur et la place éminente qu’Il lui a attribuée en nous faisant aller la chercher directement dans l’au-delà. Le voyage et l’ascension du prophète, effectués en une nuit hors de temps, ont fait de chacun de nous les garants de la prière. Décidément, repense-y lorsque tu te lèveras tout à l’heure pour te tourner vers la qibla, de même qu’il peut y avoir des périples qu’une seule personne. Accompli au profit de tous, il est de voyages d’une nuit qu’on n’effectue pas, mais qui nous transportent pour toujours. Car c’est de voyage dont il est question. Ou, de déplacement, c’est selon. La prière m’apparaît plus comme une élévation de l’âme. Une élévation, un envol, un essor. Et c’est là qu’est le miracle : l’âme du croyant, quand il se lève et fait face à son Seigneur, participe du même périple que celui qu’entreprit notre prophète (saw) en son temps. Elle suit le même chemin, marche dans les mêmes pas. Elle aussi, s’élève. La prière véridique, de ce point de vue, n’est pas différente d’un départ. Plus qu’un départ, en fait, c’est un à Dieu. Quand tu parviens à cette station, la prière n’est alors plus une gymnastique. Elle ne peut plus l’être. Elle devient transcendance, abandon, effacement, reconnaissance de notre insuffisance, de notre faiblesse. Existence dans l’absence. Essence sans existence. Rappel de la vraie vie et du seul Vivant, parce qu’oubli de soi et du monde. On raconte qu’un homme... Parmi les pieux prédécesseurs, exhortait les gens à parvenir à cet état. Étrangement, il le faisait en leur récitant le verset coranique suivant : « Ô vous qui croyez ! Ne faites pas la salat lorsque vous êtes ivres ; attendez que vous ayez retrouvé votre lucidité. » Mais alors que les gens lui faisaient remarquer qu’aucun parmi eux ne consommait d’alcool, il leur rétorqua : « Et que pensez-vous des autres formes d’ivresse nées de votre amour de la vie d’ici-bas ? » Se prosterner, c’est donc s’élever, s’élever au-delà de tout horizon sans plus aucun ciel pour nous retenir. En soi et en dehors.
Il nous est cependant impossible d’aller plus loin dans notre discussion sans envisager la salat autrement que comme un acte d’amour. Ce n’est qu’ainsi que se dévoilera à notre vue les puits perdus qui abreuveront de sens et de valeur nos sujud poussiéreux. Vois-tu, prier revient à manifester notre amour pour Dieu, le mobile de notre élévation. De là, les takbir, les tahlil, les tasbih deviennent redondants. Tous signifient « Mon Dieu, je t’aime ». Quel pire malheur que celui d’un musulman qui s’alignerait dans le rang de ses frères sans avoir en lui l’impatience de l’amoureux, pressé de rencontrer son seigneur Allah. Je ne veux pas l’imaginer. Cultiver cet amour est tout autant une urgence qu’un devoir.
Si à l’occasion d’une de ces nombreuses rencontres qui nous bâtissent et nous fortifient, tu cherchais à savoir la raison pour laquelle ton interlocuteur prie et que celui-ci te réponde : « parce que c’est une obligation », tu devras le mettre en garde : « Tu pries certes. Formellement. Mais mon frère, et c’est plus grave, tu n’aimes pas. Sache qu’un cœur qui prie sans aimer est aussi fragile qu’une feuille sèche sur un arbre en période de vent ».
La prière, comme nous l’avons vu plus haut, au-delà d’être des gestes physiques, doit être accomplie dans la plus totale concentration et le don de soi. La prière est une rencontre avec notre seigneur. Donc, à chaque fois que nous nous levons pour la prière, nous devons être. Conscients de cette réalité. Pour terminer, mon frère, ma sœur, sachez que la prière est particulière par rapport aux autres piliers. En effet, c’est le seul pilier pour lequel le prophète s’est déplacé. Ainsi, nous devons prier par amour et non par obligation seulement, car c’est un honneur pour nous d’en avoir été gratifiés. Chacun de nous doit revoir sa relation avec Allah à travers les prières que nous accomplissons quotidiennement pour que celles-ci deviennent la prunelle de nos yeux.
Adapté par O M > 11
L’AEEMB vous convie à la cérémonie d’investiture du nouveau bureau issu du 13ème congrès ordinaire le dimanche 26 décembre 2010 à partir de 9h00 à son siège.
Fait partie de An-Nasr Vendredi #373 (Hymne à la prière)