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An-Nasr Vendredi #303 (L'histoire de la révélation du Saint Coran)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #303 (L'histoire de la révélation du Saint Coran)
- Créateur
- Ben Hamid
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 28 août 2009
- numéro
- 303
- nombre de pages
- 4
- Couverture spatiale
- Médine
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000437
- contenu
-
n° 303 du 28 août 2010 (lorsque vient le secours d’Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur) : Nous étions au mois de Ramadan de l’an 610. Le futur Prophète de l’islam, Mohamed, a pris l’habitude de s’isoler pour méditer et chercher la voie de Dieu, dans une caverne proche de la Mecque, sur le mont Hira. Plusieurs semaines passèrent. Et puis, la nuit qui précède le 27ème jour du mois, soudain, une apparition : un être de lumière. Écoutons le récit du Prophète Mohammad (saw) lui-même : « Il m’apprit qu’il était l’ange Gabriel, que Dieu l’avait envoyé pour m’annoncer qu’il m’avait choisi pour Son Message. L’ange m’apprit à faire mes ablutions, et lorsque je revins le corps purifié, il me demanda de lire. Je répondis que je ne savais pas lire. Il me prit dans ses bras pour la troisième fois et m’ayant serré encore plus fort, il me lâcha et dit : « Lis au nom de ton Seigneur qui a créé ! Qui a créé l’homme d’une adhérence. » « Je ne sais pas lire. » Il me prit dans ses bras et me serra très fort, puis me laissant ensuite de lire. Je lui dis : « Mais je ne sais pas lire. » Il me serra de nouveau et plus fort, puis me dit : « Lis ! Car ton Seigneur est le Très Généreux, Qui a enseigné à l’homme ce qu’il ignorait. » (S96V1 5). Gabriel s’en alla, laissant Mohammad (saw) en état de choc. Cet événement marqua le début de sa prophétie, alors qu’il était âgé de 40 ans. Mais il devra attendre trois longues années avant que de nouveau la révélation ne survienne, et non d’une simple inspiration d’écrivain.
Le Coran, à l’instar des autres textes sacrés reconnus (la Torah et l’Évangile, etc.), a été dicté mot à mot au Prophète Mohammad (saw), qui a restitué fidèlement le message divin à son peuple, puis à toute sa communauté. Après trois ans de silence, les révélations reprirent et s’étalèrent dans le temps sur les vingt dernières années de la vie de Mohammad (saw), dont les dix dernières à Médine. En effet, le Coran sera révélé par... Fragments, au gré des circonstances, apportant tel éclaircissement ou telle position à prendre une fois que le besoin d’être guidé se fait sentir. Les exégètes du Coran savent un ensemble homogène de 114 sourates. L’explication de ce mystère nous est donnée dans le Coran : « Nous l’avons fait descendre un Coran que Nous avons fragmenté pour que tu lises lentement aux gens. Et Nous l’avons fait descendre graduellement » (C 17 V 106). Mohammad (ps), qui ne savait ni lire ni écrire, insiste d’abord auprès de ses compagnons pour que les versets soient appris par cœur au fur et à mesure des révélations : on les récitera aux prières liturgiques. Le prophète Mohammad (ps) avait pris l’habitude, durant le mois de Ramadan, de réciter la totalité du Coran alors connu, lors de prières supplémentaires, les prières du Tarawih. Sous la surveillance de Gabriel, la mémoire de Mohammad (saw) devenait « plus féconde que le vent portant la pluie ». Et pendant le dernier Ramadan, Mohammad (saw), Gabriel lui fera réciter par deux. fois la totalité du Coran, lui signifiant ainsi doublement l’achèvement de sa mission et sa mort prochaine. La tradition d’apprendre le Coran par cœur est donc bien ancrée dans le cœur des musulmans. Mais les compagnons lettrés prennent également l’habitude de noter les versets par écrit. À partir de quelle date exactement, on ne le sait. Toujours est-il que cinq ans après la première révélation, des traces écrites existent déjà. Et de cela, on est sûr, car c’est à cette époque que le futur calife Omar, séduit par la lecture de la sourate 20, se convertit à l’islam. Cette transcription du Coran, alors qu’à cette époque, n’existe par écrit en langue arabe qu’un petit nombre de poèmes, trouve somme toute son bien-fondé dans le fait que la première révélation parle déjà de l’importance de l’écrit, de l’enseignement par le calme. Le Prophète (saw) faisait réciter ses compagnons, il dicte aux scribes les versets, faute de papier (il n’est pas encore inventé), tous les matériaux sont bons : morceaux de parchemins, cuir tanné, tablettes de bois, omoplates de chameaux, morceaux de poterie. nervures médianes des dattiers... Au fur et à mesure, les versets, comme un puzzle, s’agenceront. Le prophète Mohammad (saw) précisa l’emplacement des versets dans les sourates, et des sourates dans l’ensemble du Livre. En effet, si quelquefois, toute une sourate fut révélée d’un coup, à d’autres encore, plusieurs sourates étaient commencées simultanément et se poursuivaient avec des interruptions. Par le double contrôle oral et écrit, le prophète (saw) s’assure de la conservation de l’intégrité du texte... Ainsi, pas un iota du texte sacré ne pourra être modifié. Lorsque le Prophète Mohammad (saw) quittait ce monde, plusieurs compagnons ont eu la chance d’avoir retenu par cœur la totalité des versets. Sur le coup, personne ne s’en émeut outre mesure. La bataille de Yamama va faire prendre conscience de ce manque. Car, cinq cents d’un groupe de trois mille musulmans de la première heure et comptant parmi les plus... Grands connaisseurs du Coran, trouve la mort. Omar prend alors conscience du danger et s’en va trouver le calife Abou-Bakr. « Les compagnons de l’Envoyé de Dieu tombent à Yamama à la façon de papillons dans le feu, et je crains qu’ils fassent toujours s’ils rentraient une occasion pareille de se faire tuer, cependant qu’ils sont les porteurs du Coran. Ainsi le Coran sera perdu et oublié. Si tu ne le réunissais et le faisais écrire ?
Pendant les dernières années de sa vie, le Prophète (saw) employait de manière officielle des secrétaires, les uns pour les tâches courantes, d’autres pour la transcription de la révélation coranique. Le jeune Zaid ibn Thabit faisait partie de ce groupe. Il était même devenu le scribe principal de Mohammad (saw) et comptait parmi les personnes qui connaissaient la totalité du Coran par cœur. Tout naturellement, le calife Abou Bakr le chargera de réunir le Coran dans tout son ensemble. Mais le calife, avec le scrupule qui le caractérise, tient à ce que les précautions soient... prises : pour chaque verset, Zaid devra trouver au moins deux témoignages écrits, avant de l’inclure dans la copie définitive. Et le calife demandera aux habitants de Médine d’apporter les fragments écrits qu’ils possèdent. Sur la totalité du Coran, la Tradition nous apprend que seuls deux versets ne se trouvèrent écrits que chez une seule personne. Cette copie appelée Mushaf (feuilles réunies) sera conservée par le calife Abou Bakr et, après lui, par son successeur Omar. Pendant ce temps, l’enseignement du Coran est encouragé dans l’empire musulman, qui ne cesse de s’agrandir. Omar (ra), toujours perspicace, entrevoit le besoin d’envoyer des copies du Mushaf afin d’éviter toute sorte de déviation et d’erreurs de prononciation dans les pays non arabes. Mais il n’en aura pas le temps, et c’est le troisième calife Ousman qui s’en chargera. Il demandera à une commission présidée par le même Zaid ibn Thabit d’établir sept copies à partir du Mushaf, en autorisant la révision de l’orthographe dans. Le sens d’une plus grande lisibilité du texte, en particulier pour les arabophones. Après lecture publique de la nouvelle édition devant les savants du Coran que compte Médine, ces copies sont envoyées aux quatre coins de l’empire, avec ordre du calife de détruire tout texte ne correspondant pas aux textes officiels. En effet, certaines divergences existaient du fait d’erreurs de copies, ou encore de la prise en compte d’un commentaire comme faisant partie du texte. Et il importait que ces textes inexacts soient détruits.
Des copies envoyées par Ousman, il en reste de nos jours une, complète, que l’on peut admirer au musée Topkapi d’Istanbul, et une autre où il manque quelques feuilles à Tachkent. Et entre ces copies et les millions d’exemplaires édités de nos jours, aucune différence... ou plutôt si, une différence existe, quant à l’orthographe. En effet, à l’époque de la révélation, l’écrit venait à peine de faire son apparition. Pour les vingt-huit lettres que compte l’alphabet, seuls quinze signes différents. existaient. Ainsi le b, le t, le th, le n et y avaient presque la même façon de s’écrire et n’étaient pas différenciés par ce qu’on appelle des signes diacritiques : les points sur ou sous les lettres en arabe, les accents en français. On reconnaissait donc les lettres selon le contexte, leur emplacement dans le mot. De même, si en arabe, les voyelles longues sont représentées, les voyelles courtes et d’autres signes ne le sont exceptionnellement, quand il y a ambiguïté. Ce sont en effet les fonctions grammaticales des mots qui permettent de les deviner. Tel est encore le cas dans l’arabe écrit courant. Cette écriture ne permet donc pas à une personne arabophone de lire le texte phonétiquement. Le Coran bénéficia donc jusqu’à la deuxième moitié du siècle de l’Hégire de différentes réformes orthographiques pour être tel que nous le connaissons actuellement. Ben Hamid 121