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An-Nasr Vendredi #309 (Pourquoi prier?)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #309 (Pourquoi prier?)
- Créateur
- Ibrahima O.
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 2 octobre 2009
- numéro
- 309
- nombre de pages
- 4
- Sujet
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000434
- contenu
-
S An-nasr Vendredi n° 309 du 02 oct. 2009. Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Voilà une question dont chaque musulman pourrait se poser. Depuis notre adhésion au projet de société d’Allah le Miséricordieux, nous célébrons la prière, donnons la zakat aux nécessiteux, jeûnons le mois de ramadan et effectuons le pèlerinage. Nous parvenons parfois à nous donner un sens à ce que nous faisons, comme parfois nous comprenons difficilement ce que nous faisons.
Pour répondre à la question pourquoi prier, nous vous proposons de lire une synthèse du professeur Mustapha Suhail Brahami sur ce point. Le terme salât, en langue arabe, désigne la prière rituelle, composée d’un certain nombre de gestes et de paroles obligatoires et d’autres recommandés. Ce terme renvoie uniquement à l’acte culturel religieux par lequel on s’adresse à Dieu par une forme bien particulière. Codifiée, faite de lectures coraniques, d’inclinaisons du buste (rukû) et de prosternations notamment. Aussi, le terme arabe (salât) a la même racine que silat, qui est le substantif du verbe wasa-la, qui veut dire joindre, mettre en relation et en rapport, relier. Telle est la fonction effective de la prière : relier l’être humain à son Créateur. En priant, nous nous trouvons face à Dieu. Prier Dieu, c’est Le reconnaître comme Créateur, Miséricordieux, pourvoyeur aux besoins des êtres vivants. C’est Lui rendre le culte qui Lui est dû d’abord par le fait qu’Il est Dieu, avant toute autre chose. Prier est avant tout une louange adressée à Dieu, reconnaissance de Ses bienfaits et remerciements. Ces trois éléments (louange, reconnaissance, remerciement) sont étroitement liés dans la prière. Ne pas remercier, c’est ne pas reconnaître, c’est être ingrat. Le Coran met en opposition le remerciement (shukur) et la mécréance (kufr), qui est une espèce d’ingratitude. On peut remercier Dieu aussi par toutes sortes. d’actions ou de paroles et parmi elles la prière, l’aumône, la bonne parole, le partage des dons de Dieu. Mais la prière forme de remerciement est d’abord par l’accomplissement des obligations qu’Il nous a prescrites. Puis par toutes les bonnes œuvres qu’Il a décrites et préconisées. Pour mériter Son amour, Son agrément. C’est ainsi que le remerciement (la reconnaissance) est au cœur de la foi, sa réalité même.
Ibn al-Qayyim place ainsi trois vecteurs de remerciement : par la langue, en reconnaissant les grâces divines en son intimité et devant les humains, puis en rendant hommage à Dieu ; puis par le cœur en recherchant la crainte de Dieu puis Son amour ; enfin par les membres en les mettant en conformité aux prescriptions divines.
Seulement, la louange est plus globale que le remerciement. On loue Dieu pour tout ce qui nous arrive, même ce qui peut paraître désagréable (la maladie, les épreuves, la tristesse). La prière (salât) est un acte de foi. Toutes les religions révélées ordonnent ou demandent. Au croyant de s’adresser à Dieu à travers l’accomplissement de la prière. Elle est tout à la fois le préliminaire, le commencement, le cœur et l’accomplissement de la foi. La prière est au centre de la foi, elle est le cœur palpitant. Elle est la voie sublime, la voie nécessaire pour s’élever dans la foi, l’entretenir et l’arroser. En effet, si l’on ne prie pas, notre foi s’assèche, ses feuilles puis ses branches tombent une à une. Il n’en restera alors plus qu’un tronc d’arbre dégarni et creux, sans vie, sans ombre, un vestige, qui ne profite ni à l’individu ni aux autres.
La prière est le moment pendant lequel le musulman renouvelle sa relation à Dieu et la reconstruit, relation mise à rude épreuve par l’éruption des demandes des instincts humains, à chaque fois canalisés et à chaque fois voulant déborder et reprendre le dessus. C’est la raison pour laquelle la prière va rythmer le temps du croyant musulman : cinq fois par jour, une fois par semaine, deux fois par mois, un mois par an, en plus des prières. surérogatoires. Elle est autant de stations quotidiennes dans lesquelles il se repose, puise ses forces et son énergie, réoriente ses efforts et son activité, réordonne à nouveau les attentes et exigences de la vie quotidienne. C’est ce qu’explique admirablement la parole prophétique (quand celui-ci disait à son muezzin Bilâl) : « Appelle à la prière afin que nous y trouvions notre apaisement. » [Abû Dâwûd] La prière sert assurément à se purifier intérieurement, à éclairer le cœur et l’emplir de générosité, de sagesse, d’humilité, d’amour de Dieu et de l’autre. La prière est le souffle, la respiration de la vie religieuse. Par elle, la vie spirituelle de l’individu vit, sans elle, elle meurt. La prière ne saurait être seulement une attitude du cœur, même s’il en est le moteur, elle est toujours accompagnée de gestes, expression de la participation du corps à cette glorification et reconnaissance du Tout-Puissant. S’adressant au Prophète Mûsâ (Moïse), Allah dit : « ... ! Adore-moi donc et accomplis la « Prière en souvenir de Moi. » (S20V14) Ce verset invite toute créature à ne pas oublier son Créateur, de Le mentionner, L’évoquer. La prière est une des plus belles façons de le faire. Oublier Dieu, c’est nécessairement tomber dans la désobéissance. Or, l’être humain a été créé d’abord pour adorer son Créateur. (S51V56). Il est important de souligner que la prière n’a pas été assignée à l’être humain en particulier, elle a été demandée de la part de toute la création dans des formes qui leur sont propres. Le Coran dit à cet effet : « Ne vois-tu pas que tous les êtres vivants, dans les cieux et sur la terre, célèbrent la gloire du Seigneur, jusqu’aux oiseaux quand ils déploient leurs ailes ? Chaque être a sa manière de Le glorifier et de Le bénir, et Dieu comprend parfaitement leurs prières. » (S24V41)
Fait partie de An-Nasr Vendredi #309 (Pourquoi prier?)