An-Nasr Vendredi #250 (Restons fermes après le Ramadan!)

Titre

An-Nasr Vendredi #250 (Restons fermes après le Ramadan!)

Editeur

An-Nasr Vendredi

Date

12 septembre 2008

numéro

250

nombre de pages

4

Sujet

Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina

Hadith

Droits

Détenteur des droits

Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina

Langue

Français

Source

Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina

Contributeur

Frédérick Madore

Identifiant

iwac-issue-0000394

contenu

Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Dans quelques jours, le monde musulman fera ses adieux au mois de Ramadan qui est la saison spirituelle par excellence. Bienheureux est celui qui a su profiter de cette occasion bénie pour se consacrer aux bonnes œuvres qui ont été agréées par Allah ! Et combien est immense la perte de celui qui a passé ses journées entières sans même s'offrir une bonne action qu'il pourra retrouver après avoir quitté ce monde !

Cette belle période que l'on a vécue nous a rapporté des profits immenses, des enseignements et des leçons qui font naître en nous l'amour du bien et la constance qui fait que l'on s'attache à l'obéissance à Dieu. Elle procure également à l'âme la répulsion à l'égard des péchés et l'éloignement de tout ce qui enclenche la colère divine. Votre bulletin tente d'énumérer quelques leçons et exhortations que le musulman doit tirer de ce mois de jeûne. L'école de la piété

Les jours du mois de Ramadan lorsqu'ils se terminent sont une précieuse occasion qui s'offre à la vie d'une personne. Celle-ci peut se renouveler d'autres années comme elle peut ne plus avoir lieu si la personne vient à rendre l'âme avant de l'atteindre. Quoi qu'il en soit, le plus important est de tirer profit de cette période pour multiplier les bonnes œuvres et s'éloigner des péchés.

Plus important encore, elle doit nous procurer la constance dans cette voie, car la récompense des bonnes actions est d'en faire d'autres par la suite. L'individu bienveillant envers sa propre personne qui est parvenu à parachever ce mois béni doit le consacrer à l'obéissance de son Seigneur qui l'a comblé de Ses bienfaits apparents et cachés.

En effet, si l'âme prend l'habitude d'obéir à Allah durant ces jours bénis en vue d'être récompensée par Allah, et si l'âme cesse de pécher par crainte du châtiment d'Allah, alors l'avantage acquis par la personne et la leçon qu'il se doit de tirer est la constance. 123 dans l’accomplissement des bonnes œuvres et l’éloignement des péchés en sachant qu’Allah nous impose de l’adorer jusqu’au dernier souffle : « Adore Ton Seigneur jusqu’à ce que te vienne la conviction (la mort) » C15V99. « O vous les croyants ! Craignez Allah comme il doit être craint. Et ne mourrez qu’en pleine soumission » C3V102.

Après avoir goûté à la douce saveur de dévotion durant Ramadan, il ne convient pas au musulman, une fois le mois terminé, de ruiner ce plaisir en sombrant dans les péchés. Il n’est pas du comportement du musulman scrupuleux de faire ses adieux aux bonnes actions après les avoir adressées au mois du jeûne. Le Dieu du Ramadan est celui de toute l’année.

Le jeûne est un secret gardé entre le serviteur et Son Seigneur, personne en dehors d’Allah ne peut savoir vraiment si la personne jeûne ou pas. Dans un hadith authentique, Allah dit : « toutes les œuvres du fils d’Adam lui appartiennent ; chacune d’entre elles vaut dix à part le jeûne qui M’appartient et dont je me réserve la... » récompense. Il délaisse pour moi ses envies, sa boisson et sa nourriture. » Il lui est possible en effet de manger et de boire à l’insu des gens, en se cachant et en s’isolant dans une pièce. Il lui serait facile de dire une fois dehors qu’il jeûne alors qu’en fait seul Allah est au courant de sa situation. La seule raison qui l’empêche de le faire, c’est de savoir qu’Allah observe tous ses faits et gestes et qu’il se sent surveillé. Ce sentiment est tout à fait louable, mais la leçon que la personne doit en tirer est de savoir que celui qu’on craint en accomplissant bien son jeûne est celui qu’on doit également craindre en accomplissant notre prière, notre aumône, notre pèlerinage et tout ce qui est obligatoire.

Les mosquées de ramadan sont celles de toute l’année. Il est exaltant pour le cœur et réjouissant de voir les mosquées se remplir à l’occasion du ramadan, mais cela serait plus exaltant et plus réjouissant de les voir ainsi tout au long de l’année. Parmi les leçons que le musulman peut tirer du Ramadan, après avoir été le témoin de l’affluence des musulmans dans les mosquées, est de prendre la ferme résolution et l’engagement d’être parmi les fidèles assidus à la prière en commun après Ramadan pour qu’il fasse partie des sept catégories d’individus qui jouissent de l’ombre du trône d’Allah le jour où il n’y a d’ombre que celle de Dieu. Il est certifié en effet dans un hadith du Prophète qu’il y aura parmi ces catégories un homme dont le cœur est attaché aux mosquées.

Le jeûne : l’éloignement des péchés. Il incombe de s’abstenir de boire, de manger et de faire tout ce qui peut rompre le jeûne au cours du mois de Ramadan, mais concernant les péchés, il faut s’en abstenir toute sa vie durant. Le musulman s’abstient des choses licites et illicites pendant le mois de Ramadan, et il s’abstient de faire des péchés toute sa vie. Les organes comme l’œil, la langue, l’oreille, la main, le pied et le sexe doivent s’abstenir de commettre ce qui leur est interdit de faire, comme le dénote le sens étymologique du... terme « jeûne » en arabe. Ces organes sont des bienfaits qu’Allah a octroyés aux hommes, des organes dont personne ne peut se passer. Par ailleurs, Allah qui leur a octroyé Ses bienfaits, leur a ordonné en retour de les utiliser dans ce qu’il agrée et leur a interdit de les utiliser dans ce qu’il répugne.

L’une des plus grandes façons d’exprimer sa reconnaissance envers Allah qui est l’auteur de tout bienfait apparent ou caché dont peut jouir l’être humain est de les utiliser dans les limites du licite et de s’abstenir en permanence de les utiliser dans l’illicite. Les yeux ont reçu la permission de regarder ce qui est licite et ont reçu l’interdiction de regarder l’illicite. Et cela de façon constante et permanente. Il en va de même pour tous les autres organes.

Allah promet une récompense immense à celui qui le remercie pour Ses bienfaits et à celui qui n’outrepasse jamais les fonctions pour lesquelles ces organes ont été créés. En revanche, celui qui ne préserve pas ses organes et ne les utilise pas dans la limite de ce qui est permis, Allah lui promet un dur châtiment. Ses membres seront interrogés sur ce qu’il faisait sur terre et lui-même devra rendre compte sur la façon dont il les a utilisés. Allah dit à cet effet : « Et ne suis pas ce dont tu n’as aucune connaissance. L’ouïe, la vue et le cœur : surtout cela, en vérité, on sera interrogé. » C17V36 « Ce jour-là, nous scellerons leurs bouches, tandis que leurs mains nous parleront et que leurs jambes témoigneront de ce qu’ils ont accompli. » C36V65 « Et le jour où les ennemis d’Allah seront rassemblés en masse vers le feu, du premier au dernier. Arrivés à proximité, leur ouïe, leurs yeux et leurs peaux témoigneront contre eux de ce qu’ils œuvraient. Ils diront à leurs peaux : "Pourquoi avez-vous témoigné contre nous ?" Elles diront : "C’est Allah qui nous a fait parler, Lui qui fait parler toutes choses. C’est Lui qui vous crée une première fois et c’est vers Lui que vous reviendrez." » C41V19-21. Le prophète déclare à ce sujet : « Quiconque me garantit de préserver l’organe qu’il contient entre ses lèvres (langue) et entre ses jambes (sexe) je lui garantis qu’il entrera au paradis. » Bukhari. Un autre propos prophétique souligne : « l’homme en faillite dans ma communauté, est celui qui se présente le jour de la résurrection avec à son actif la prière, le jeûne et l’aumône. Cependant, il avait sur terre insulté untel, diffamé untel, mangé l’argent d’untel, versé le sang d’untel, ou frappé untel. Dès lors les uns et les autres prendront de ses bonnes œuvres. Si ces dernières s’épuisent avant qu’il ne puisse réparer tous ces préjudices, on jettera sur lui les péchés de ses victimes avant d’être jeté en enfer. » Muslim. Dans un autre hadith, le prophète affirme : « le paradis est pavé de contraintes et l’enfer est pavé de plaisirs. » Bukhari et Muslim. En d’autres termes, Allah impose à son serviteur de préserver sa langue, son sexe, son ouïe, sa vue, sa main, et ses pieds afin qu’il ne sombre pas dans l’interdit. À l’instant où le musulman prendra conscience qu’au cœur Du mois des jeûneurs, ils s’abstiennent automatiquement de certaines choses qui, en temps normal, leur sont licites, pour la seule raison qu’Allah lui a interdit cela durant le mois de Ramadan. Ce musulman devra être normalement poussé à s’abstenir d’accomplir des actes dont l’interdiction est permanente pendant toute sa vie. Ceci est la leçon à tirer. Il doit donc s’éloigner de ces actes illicites et s’en abstenir continuellement, en étant motivé par la peur de subir le châtiment d’Allah qu’il a prévu pour les désobéissants.

Le premier bienfait dont le croyant pourra jouir se situe juste au moment où il passe dans l’autre monde, comme nous l’indique le messager d’Allah. Il ressentira donc ce que tout croyant ressentira en pareille circonstance. À ses derniers instants de vie, des anges se présenteront à lui, puis ils donneront l’impression d’avoir un visage ensoleillé. Ils seront munis d’un linceul et de l’encens du paradis, avec à leur tête l’ange de la mort qui lui dira : « Oh âme pure ! » Sors pour te rendre vers un pardon et un agrément venant d’Allah. Elle sortira dès lors et suintera comme une goutte sort de l’outre, etc. Tels sont les premiers instants de jouissance qui attendent l’individu qui veille à son bonheur et qui se préserve de sombrer dans la perdition et la ruine.

C’est pour cette raison que le prophète (SAW), lorsqu’il fut interrogé par un homme sur la fin du monde, l’orienta vers une vérité qui est bien plus importante que la réponse à sa question. En effet, il lui recommanda la préparation à travers les bonnes œuvres pour être fin prêt à l’accueillir. Il lui déclara : « Et qu’est-ce que tu lui as préparé ? ». Il lui fit savoir ainsi que sur terre, il incombe à l’homme de se préparer pour sa prochaine vie.

Allah dit à cet effet : « Prenez vos provisions et certes, la meilleure est la piété. Craignez-moi donc, ô vous qui êtes doués d’intelligence. » (C2V197). Tout voyage réclame des provisions adéquates. Ainsi, les provisions du voyage vers l’au-delà sont l’application des bonnes œuvres. bonnes œuvres et le respect des limites de Dieu qui nous ont été transmises par le prophète (SAV)