Issue
An-Nasr Vendredi #185 (La spiritualité chez les compagnons du prophète (saw))
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #185 (La spiritualité chez les compagnons du prophète (saw))
- Créateur
- S. Issaka
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 22 juin 2007
- numéro
- 185
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000349
- contenu
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. L’évocation de la spiritualité des compagnons du prophète (saw) est une source inépuisable de leçons pour les croyants au regard des arguments suivants. Primo, le prophète Mohammad (saw) a dit : « La tradition de mes compagnons bien guidés est la mienne ». C’est dire que leur modèle doit aussi nous servir de guide ; et ce, pour la simple raison qu’ayant vécu avec le prophète, leur comportement est presque calqué sur celui de ce dernier. Secondo, le prophète (saw) a dit de ses compagnons qu’ils constituent la meilleure génération des croyants sur tous les plans et surtout dans le domaine de la spiritualité. Parce que tout simplement, ils ont été éduqués à la meilleure des écoles qu’est celle du prophète (saw). À cet effet, le saint prophète disait : « Ne dites pas du mal de mes compagnons, car je jure par Dieu, que même si l’un de vous donne... » En aumône l’équivalent de la montagne de Ohoud, il n’égalerait pas les mérites d’un seul de mes compagnons » rapporté par Al Bokhari et Muslim. Tertio, les pratiques des compagnons ou par delà leur spiritualité est celle qui doit nous inspirer le plus pour la bonne raison qu’elle a été une spiritualité exigeante et active.
Mais que recouvre cette notion de spiritualité et quel peut être son impact dans le vécu du musulman ? Au sens formel, la notion de spiritualité recouvre celle du souffle divin inné à l’être humain et opposé à sa nature matérielle. Pour le croyant, la spiritualité est la manière dont celui-ci conserve vivante sa foi par les pratiques obligatoires, tout en l’intensifiant et la renforçant par des œuvres surrérogatoires. Autrement dit, la spiritualité est l’effort intime pour lutter contre la tendance humaine et naturelle à oublier Dieu.
De cette définition, deux enseignements majeurs se dégagent. D’abord, la spiritualité est une quête perpétuelle et n’est... jamais un acquis définitif. Elle requiert d’inlassables efforts pour raviver le cœur où siège le souffle divin. Le prophète nous enseigne à ce propos : « La foi est comme une flamme qui a besoin d’être attisée ». Cela veut dire que nous devons revenir constamment à Dieu.
L’histoire d’Abou Bakr et de Hanzala (RA) est édifiante à ce sujet. En effet, le compagnon du nom de Hanzala était allé voir Abou Bakr pour lui signifier qu’il devenait hypocrite lorsqu’il n’était plus en compagnie du prophète (saw). Et Abou Bakr (RA) de répondre qu’il ressentait la même chose. Alors ils décidèrent d’aller exposer leurs inquiétudes au Messager. Lorsqu’ils finirent d’expliquer leur problème au prophète, celui-ci leur répondit : « Si vous continuez de maintenir cet état de foi, les anges descendront vous serrer la main (en guise de félicitations) dans les rangées ».
En outre, retenons que la spiritualité a plusieurs niveaux dont le supérieur est de parvenir à un état où on n’est plus soumis à l’oubli de Dieu ; c’est le stade de Ilhsan (la perfection) qui consiste à adorer Dieu comme si on Le voyait, car si on ne Le voit pas, Lui, certes, Il nous voit. La spiritualité chez les compagnons du prophète avait une double dimension. Dans un premier temps, la spiritualité des compagnons avait une grande profondeur au regard de son soubassement. En effet, pour ne percevoir qu’Allah dans toute chose, il faut arriver à vider le siège, en l’occurrence le cœur, de toutes les perceptions, de tout ce qui n’est pas Dieu. Chose qui fut une réalité émouvante chez les compagnons au regard du simple fait que le prophète (SAW) a pris treize ans pour purifier leurs cœurs en vue d’y solidifier le Tawhid dans ses dimensions ou aspects. Ainsi, l’implantation de ce Tawhid et le sens élevé de leur rappel ou souvenir constant de Dieu ne se sont pas faits uniquement par l’entremise des paroles à dire ou des choses à faire tant de fois, mais plutôt à intérioriser toutes les dimensions du Tawhid dans leur vécu quotidien. Autrement dit, il faudrait que cette Acceptation ou l’expression de la spiritualité se manifeste concrètement dans notre comportement de tous les jours. Dans un second temps, la spiritualité des compagnons était An-nasr vendredi 22 juin 2007. Activée, c’est-à-dire basée sur l’action. En effet, elle se traduisait par le devoir de témoignage qui consistait à manifester la présence divine dans les différentes sphères de la vie (domaine politique, économique, social, culturel...). Dans un souci d’éviter la spéculation, l’examen de certaines illustrations de manifestation d’ascension spirituelle de certains compagnons (surtout les Rachidounes : biens guidés) nous paraît plus que nécessaire. En effet, sur le plan du rappel ou du souvenir constant de Dieu, ces compagnons étaient tous attachés à la lecture du Coran (récitation ou méditation). Ainsi, l’histoire nous rapporte que le calife Ousmane fut assassiné pendant qu’il lisait le Coran. Abou Bakr, pendant son agonie, disait ceci à sa fille : « ...au lieu de Te lamenter, lis plutôt la parole du Très Haut ... » La lecture du Coran, faut-il le rappeler, renferme toutes les meilleures formes d’évocations (glorification) et d’invocations (imploration). Allah dit : « O gens, une exhortation vous est venue de votre seigneur, une guérison de ce qui est dans les poitrines (cœurs malades), un guide et une miséricorde pour les croyants » (Coran V57).
Le prophète (saw) affirmera que « celui qui veut se réjouir de l’amour de Dieu et de son prophète n’a qu’à lire le Coran ». Bukhari. Al Khabbàb ibn Arath a dit à un homme : « Rapproche-toi de Dieu autant que tu peux et sache que tu ne pourras te rapprocher de Lui par une chose aussi chère pour Lui que Sa parole ».
Sur le plan des batailles, la manifestation de leur spiritualité ne s’est pas limitée à leur apport physique. Ils ont également contribué financièrement. Ainsi, lors d’une bataille, Abou Bakr (RA) donna la moitié de ses biens et Uthman (RA), lui, apporta tous les moyens dont avait besoin le prophète lors de la bataille de... Tabouk. Ces actions ne sont que des symboles du désintéressement des richesses de ce bas monde et du sacrifice de ses biens pour l’agrément d’Allah. Pour ce qui est du rappel de la mort, comme donnée inévitable devant maintenir de façon constante notre rapport à Allah, Ali (RA) nous donne une illustration saillante d’une grande portée spirituelle lors de la conclusion d’un contrat de vente immobilière. Ayant été sollicité comme scribe par un de ses concitoyens pour rédiger ce contrat, il écrit ce qui suit : « un mortel a acheté d’un mortel une demeure dans la demeure de l’oubli ayant quatre facettes dont la mort, la tombe, le jour dernier, et le paradis ou l’enfer ». Cet écrit conduit son bénéficiaire à penser plutôt à son sort dans l’au-delà au lieu de se complaire dans cette vie éphémère. Cette appréhension est confortée par cette attitude empreinte de spiritualité inouïe d'Abou Bakr (RA) : « lorsque je veux faire quelque... « Je vois d’abord Dieu et si je finis de l’accomplir, je revois Dieu ». De là, il est protégé contre toutes les formes de déviations et tentations. En outre, concernant la remise en cause de leurs actions, les sahabas firent preuve d’une spiritualité jamais égalée. Ainsi, vers la fin de leur vie, les propos d'Omar et d'Abou Bakr lors d’une de leurs rencontres sont assez impressionnants : Omar ibn Khatab dit : « Si je pouvais être un poil dans la torche d’Abou Bakr », et ce dernier de rétorquer : « Si je pouvais être un rossignol sur une branche d’arbre ». Ces paroles laissent une fois de plus transparaître les personnalités de ces sahabas animées d’une crainte révérencielle de Dieu. Omar ibn Khatab disait que « si au jour du jugement dernier Allah proclame que tout le monde entre au paradis sauf une personne, je crains d’être cette personne ».
Nous pouvons retenir deux caractères essentiels de la spiritualité des sahabas. Premièrement, la spiritualité des compagnons était active et concrète. Elle jaillissait dans leurs actes quotidiens. L’implication immédiate que l’on tire de ceci est que l’attachement à la spiritualité ne saurait se mesurer à la longueur ou à la quantité de foi dont on évoque Dieu, mais plutôt s’analyse de notre aptitude à manifester la présence divine dans tout ce que nous faisons quotidiennement.
Le second enseignement est que la spiritualité des compagnons est une spiritualité de témoignage au sein de la société. Elle se distinguait d’une spiritualité de l’isolement ou d’une spiritualité visant à se détacher du monde. À cet effet, Ibn Al Djawzi dit dans son ouvrage intitulé La Brouille de Satan : « Celui qui se retire du monde (lieu de mise à l'épreuve de la foi) pour se consacrer à Dieu ne fait aucune œuvre utile. » Il poursuit en disant que « ceux qui vivent dans l’enfermement ne sont que de pseudo-ascètes ».
Le prophète Mohamed (SAW) avait informé ses compagnons que deux d’entre eux étaient déjà élus pour le paradis au regard de leur constance dans leurs pratiques spirituelles. Il s’agit en l’occurrence de Bilal dont le secret était de faire deux rakats après chaque ablution renouvelée et d’un autre compagnon dont la pratique spirituelle consistait chaque jour avant de dormir à vider son cœur de toute rancœur en pardonnant à tous ceux qui l’ont offensé dans la journée.
Ainsi, la leçon à tirer est la suivante : « à chacun sa méthode dans la discrétion des regards et pour l’obtention du seul agrément d’Allah » S. Issaka — ------5 <n-nssr vendredi n°185 du 22 juin 2007. P. 86
Fait partie de An-Nasr Vendredi #185 (La spiritualité chez les compagnons du prophète (saw))