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An-Nasr Vendredi #202 (Avantages et mérites du jeûne des 6 jours de Shawwal / Prière et spiritualité)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #202 (Avantages et mérites du jeûne des 6 jours de Shawwal / Prière et spiritualité)
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 19 octobre 2007
- numéro
- 202
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000336
- contenu
-
L'onque rient le secoure d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Le Jeûne de six Jours du mois de Shawwal après le jeûne obligatoire de Ramadan est une sunna recommandée mais pas une obligation. Ce Jeûne possède un mérite immense et génère une grande récompense dans la mesure où celui qui l’observe verra inscrite à son profit la récompense du Jeûne d’une année entière. D’après un hadith authentique du Prophète (saw) qui dit : « Quiconque Jeûne le Ramadan et le fait suivre par le Jeûne de six Jours de Shawwal est comme quelqu'un qui a Jeûné une année » (rapporté par Mouslim).
Dans un autre hadith, le Prophète (SAW) dit : « Allah multiplie les bienfaits par dix : 1 mois = 10 mois et 6 Jours = 60 Jours (2 mois) = 12 mois. Voilà une année complète » (rapporté par an-Nassaï et Ibn Madia). Plus simplement, on retiendra selon le hadith que « Le Jeûne du mois de Ramadan vaut 10 mois et le Jeûne des six Jours 2 mois. qui constitue une année complète ». Des jurisconsultes des écoles hanbalites et shafiites ont déclaré que le jeûne des six jours à l’issue de Ramadan vaut une année de jeûne obligatoire. Parmi les importants avantages du jeûne des six jours de Shawwal figure la compensation des lacunes du jeûne obligatoire du mois de Ramadan. En effet, le jeûneur échappe difficilement à la négligence et au péché qui pourraient avoir une incidence négative sur son jeûne. Au jour de la Résurrection, on utilisera les actions surérogatoires pour combler les lacunes constatées dans les pratiques obligatoires. À ce propos, le Prophète (psl) dit : « Ta première chose au sujet de laquelle on fera subir un règlement de compte aux gens sera la prière... Notre Maître Puissant et Majestueux dira à Ses anges - alors qu'Il en sait plus qu'eux - : "Examinez les prières de mes serviteurs pour savoir s'ils les ont faites de façon complète ou incomplète". Si elles s'avèrent complètes, elles seront enregistrées telles quelles. Si elles s'avèrent incomplètes, le Maître dira : "Regardez si mon serviteur a accompli des œuvres surérogatoires. Si tel est le cas, utilisez-les pour compléter ses œuvres obligatoires." Voilà comment les œuvres seront traitées." (Rapporté par Abou Dawoud).
Il n’est pas obligatoire d’engager le jeûne immédiatement après la fête. On peut le commencer un ou plusieurs jours après la fête. La coutume qui consiste à ne pas jeûner les trois premiers jours suivant la fête n’est fondée sur aucun texte. Mais il est vrai que si on consacre cette période pour rendre visite à la famille et recevoir des membres de la famille venant parfois de loin, comme c'est la tradition dans nos pays d'origine, il serait en effet plus pertinent de reporter ce jeûne pour éviter tout embarras.
La succession des jours n'est également pas une condition de validité du jeûne. Peu importe qu’on les observe réunis ou dispersés. Il est toutefois préférable de s’empresser à le faire conformément aux... À propos du Très Haut : « Empressez-vous à la bienfaisance. Empressez-vous à chercher le pardon de votre Maître. Et Moussa a dit : Maître, je me suis dépêché auprès de Toi pour que Tu sois satisfait. » Coran.
Les Shafiites et certains Hanbalites soutiennent la nécessité de s'empresser à accomplir ce jeûne. Mais il n’y a aucun mal à ne pas s’y empresser. Car on peut le retarder au milieu ou à la fin du mois. An-Nawawi a dit : « Nos condisciples disent qu’il est désirable de jeûner six jours de Shawwal à cause de ce hadith. Il est préférable de les jeûner successivement dès le début du mois. Mais il est permis de les répartir sur les jours du mois, voire de les retarder au-delà du mois. L'intéressé ne s’en serait pas moins conformé à la Sunna compte tenu de la généralité des termes du hadith. Ceci ne fait l'objet d'aucune divergence de vues chez nous. C’est aussi l’avis d’Ahmad et Dawoud. » Al-Madjmou Sharh al-Mouhadhdhab.
Il n'est pas obligatoire de rembourser les jours manqués de Ramadan avant d’entamer les six. Jours de Shawwal. Cependant, il est plus indiqué pour celui qui a des dettes de Ramadan de les rembourser avant d’observer les 6 jours afin de bénéficier de la récompense citée dans le hadith : « Quiconque jeûne le mois de Ramadan et le fait suivre par le jeûne de six jours de Shawwal est comme quelqu'un qui a jeûné tout le temps ».
Prière et spiritualité. Ont effectivement récolté le succès les croyants qui sont parfaitement recueillis dans leur prière » (Coran, C23 VI-2). Cet enseignement du Coran résume toute l’importance de la prière pour le musulman dans sa quête de la vie présente et future. En effet, tous les musulmans sont unanimes pour affirmer que le devenir de l'homme dans sa vie ici-bas et dans celle après la mort dépend de la qualité de sa prière. Le musulman doit donc engager une expérience de foi qui lui fait découvrir une autre saveur de la prière, qui est une source qui nous nourrit et nous élève.
An-nasr, vendredi n°202 du 19 octobre 2007....... P. 152. de notre état de conscience égotiste à un état qui nous transcende. La prière est le lieu privilégié où nous apprenons à nous connaître sous le regard compatissant de Dieu. Nous nous présentons à Lui dans la prière avec tout ce que nous sommes. Elle est le langage que Dieu nous donne pour communiquer avec Lui. En ce sens, la prière devient universelle et éternelle, traversant tous les temps, tous les continents, toutes les cultures et toutes les forces de la nature. La prière n'a pas de frontières : elle est de tous les temps et de tous les lieux.
L'âme humaine est mise à l'épreuve dans ce monde de passage et est appelée à dépasser ses pesanteurs pour qu'elle soit libre. La prière est la sève spirituelle du ressourcement. Elle donne sens à notre vie. La lumière des prières peut alors illuminer nos ténèbres, guider nos pas, guérir nos blessures et nous faire grandir dans l’amour et la connaissance de Dieu. Dans sa forme la plus dépouillée et son sens le plus raffiné, la prière est une quête de Dieu et un abandon total à Lui. Elle est l'espace où grandit et s'épanouit notre connaissance de Dieu et notre connaissance de nous-mêmes. Peu à peu, elle nous dépouille de nos mauvais caractères et nous embellit de meilleures vertus. Elle nous aide à identifier ce qui retient notre avancée spirituelle, ce qui nous éloigne de notre Créateur.
La prière est le lieu d'intimité avec Dieu, où nous sommes accueillis sans conditions et sans intermédiaires. Un mystique disait : « Si tu veux que Dieu te parle, lis le Coran, et si tu veux converser avec Lui, fais la prière. » La prière est le lieu de tous les pardons, de toutes les guérisons et de tous les espoirs, comme disait le Prophète (BSSL) : « Seigneur, me voilà debout, entre Tes mains. Je me remets à Toi et j'espère Ton pardon. »
Malheureusement, nombreux sont ceux qui ne comprennent pas cette vérité et pensent que plus ils prient, plus ils deviennent importants. Ils s’enorgueillissent de leurs prières. Mais, en réalité, nos prières doivent nous rendre plus humbles. car la vraie connaissance ne s'obtient qu'avec humilité. Prier, ce n’est pas se montrer impatient. Pour comprendre cette dimension, on doit être assidu dans l'adoration. Ce n'est qu'après des années d'expérience de foi que le bonheur est parfait et la joie est totale à l'occasion d'une prière. La voie vers Dieu comporte toujours une inversion : « De la superficialité, il faut passer à la profondeur, de l'apparence au sens, de la dispersion à la concentration, de l'égoïsme à l'altruisme, de la turbulence à la sérénité et de la multiplicité à l'unité. »
La prière est le lieu privilégié où nous reconnaissons notre pauvreté, nos faiblesses, notre besoin d'être avec Dieu. Prier, c'est se connaître, connaître ses limites et ses maladies et les chasser. Montrer à Dieu son mal, c'est déjà une façon d’exprimer sa confiance et son espoir en Lui. À travers toutes les situations de détresse que nous rencontrons et que nous exposons à Dieu dans la prière, Dieu se fait encore. plus proche de nous. Il nous guide et nous soutient à travers ses épreuves et c’est là notre réconfort et notre assurance. La détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger, tel est le fondement de cette prière du besoin. Mais la prière nous renvoie à un niveau beaucoup plus profond qu'une simple recherche de confort ou de solutions magiques à nos besoins. Dieu est Le Tout Proche qui « répond à l'invocation de celui qui l'invoque quand il l'invoque. » C2 VI86. Prier, c’est s'extirper de l'espace-temps éphémère et transiter vers le monde de la Pureté et l'éternité. « c'est refuser d'être absent solidement carré dans son individualité superficielle. » Aïcha, épouse du Prophète, rapporte : « Une nuit, je n'ai pas trouvé le Prophète (BSSL). Je me suis mise à sa recherche et voilà qu'il était en position de Rou-kou' (inclinaison) ou de Soujoud (prosternation) et il disait : • Gloire et pureté à Toi ainsi que louange. Il n'y a de divinité que Toi ». Dans une autre version : < Tout à coup Mes mains touchèrent la plante de ses pieds qui étaient dressés. R était à la mosquée et disait : « Seigneur Dieu ! Je me mets sous la protection de Ta satisfaction contre Ta colère, sous la protection de Ton pardon contre Ton châtiment et sous Ta protection contre Toi-même. Je ne saurais Te louer, ni Te remercier autant que Tu Te loues Toi-même. » Rapporté par Mouslim.
Aussi faudrait-il le rappeler, il faut être humble pour apprendre et réapprendre à prier. À cet égard, la recherche d'un environnement propice est plus qu’indispensable. Dieu dit : « Et suis le sentier de celui qui se tourne vers Moi. » (C31 V15) et dit encore : « Interroge donc qui est bien informé de Lui. » (C25 V59).
Il n’y a aucun moment de l’histoire de l'humanité où la compagnie spirituelle (Sohba), qui se manifeste par la rencontre de ces maîtres des cœurs, réalisés et autorisés, ne peut manquer. Afin de naître spirituellement, il faut avoir cette « Sohba » pour mourir à soi. La bonne volonté ne suffit pas, il faut en plus un environnement. catalyseur pour assurer cette alchimie spirituelle. C’est grâce à la vertu de cette compagnie que l'influx spirituel et les pratiques spirituelles portent leurs fruits et éveillent les cœurs des aspirants. Le Prophète (BSSL) dit : « Chacun a la même intensité de foi que son ami le plus intime. Choisissez alors vos amis avec soin ! » rapporté par Al-Boukhari et Mouslim. C’est ce qu’enseigne Ibn ‘Atâ-illah dans une de ses sagesses : « Ne prends pas pour compagnon celui dont l'état ne te stimule pas et dont les paroles ne te montrent pas Dieu. »
Le Prophète (saw) ne tarissait pas d’invocations pour demander à Dieu de l’aider à mieux L’adorer. Voici l’une de ces innombrables invocations qui peut nous aider à prospérer dans notre prière : « Mon Dieu, préserve-nous d'un cœur sans crainte, d'une âme insatiable et d'une science inutile. Ô Dieu, ne fais pas de ce monde notre plus grand souci ! Certes, rien n'est facile sauf ce que Tu auras rendu facile et Toi, si Tu le veux. Tu rends l’inaccessible facile ! » Ibrahim An-nasr vendredi n°202 du 19 Octobre 2007............................... P. 154