Issue
An-Nasr Vendredi #053 (La mort du prophète Muhammad (SAW))
- Hierarchies
-
Burkina Faso
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #053 (La mort du prophète Muhammad (SAW))
- Créateur
- Ahmad
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 14 janvier 2004
- numéro
- 53
- nombre de pages
- 4
- Couverture spatiale
- Médine
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000326
- contenu
-
n° O55 du ^n- 2004 ZSZZŒESEE
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Toute âme goûtera à la mort. Telle est l’injonction coranique qui rend compte de la destinée de l’homme et de tout être vivant. Muhammad (SAW), comme les autres hommes avant lui, n’a pas failli à cette règle. Ce grand prophète, digne de confiance, dont on dit qu'il pourrait (s’il vivait encore) trouver les solutions aux maux qui ébranlent le monde contemporain, devait quitter ce monde à l’âge de soixante-trois (63) ans après avoir réalisé ce que personne dans l’histoire de l’humanité n’a réalisé. En effet, en moins d’un quart de siècle, plus précisément en l’espace de 23 ans, soit de 609 environ à 632 de l’ère chrétienne, il a fait un miracle jamais égalé. Muhammad a transformé une société recroquevillée sur elle-même, sans véritable ouverture sur l’extérieur, une société handicapée par la nature, une société. Segmentaire et de surcroît, déchirée par des conflits internes, en un brillant foyer de civilisation, doté d’une organisation politique et socio-économique originale. Cet état de faits était purement synonyme de l’érection du nouvel État au sommet de l’humanité. Toute chose imprévisible quelques années avant.
Nous vous proposons ici comment cet homme a vécu les derniers moments de sa vie afin d’y tirer des leçons pour vous et votre postérité. Avant sa maladie, Muhammad savait qu’il ne lui restait plus assez de temps à vivre. Dès lors, il entreprend un travail de préparation psychologique de ses compagnons à travers des paroles souvent codées et certains actes.
Ainsi, au mois de Ramadan de l’an 10 de l’hégire, il fit une retraite pendant 20 jours alors qu’à l'accoutumée, il ne faisait que 10 jours. Lors du pèlerinage d'adieu, il dit au début de son discours : « O hommes, écoutez-moi bien car je ne sais pas si vous me reverrez l'année prochaine. » en ce même lieu... » Certaines sources rapportent qu’à partir de cet instant, certains compagnons ont compris que c’était son dernier pèlerinage. Au début du mois de Saffar de l’an 11 de l'hégire, le prophète (saw) se rendit à Ouhoud et fit une prière de recueillement pour le repos de l'âme des martyrs en signe d'adieu.
Un jour au milieu de la nuit, le prophète se rendit à Al Bakia (le cimetière de Médine) en compagnie de son affranchi, Abou Mouweyhiba. Une fois sur place, il dit : « Que le salut soit sur vous, habitants de ces tombes, réjouissez-vous de votre situation car de terribles épreuves attendent les vivants. Elles arrivent galopantes, sombres comme les ténèbres de la nuit, se succédant, la dernière pire que la précédente.
Puis, se tournant vers son affranchi, il dit : les clés des trésors de ce monde m’ont été proposées tout en y jouissant de l'éternité pour être ensuite au paradis. Il m'a été donné de choisir entre cela et la rencontre immédiate de mon Seigneur avec le paradis. Que mes parents te... Servent de rançon, dit Abou Mouweyhiba, prend les trésors de l’éternité puis le paradis ! Non, Abou Mouweyhiba, j’ai préféré aller à Dieu et au paradis ». Il demanda ensuite le pardon pour les morts de Bakia et rentra chez lui. Mais avant, il fit une annonce en ces termes : « Nous allons bientôt vous rejoindre. »
Dès la dixième année de l'hégire, lors du pèlerinage d’adieu, le prophète était souffrant à la Mecque et se plaignait de sa santé. Il continuait à se plaindre lorsqu'il est revenu à Médine. L'année suivante, c’est-à-dire l’an 11 de l’hégire, le 29ème jour du mois de Saffar, le Prophète eut des maux de tête accompagnés d’une forte chaleur dont on voyait les effets au-dessus du bandeau qu'il portait à la tête. Cinq (05) jours avant son décès, un mercredi, le prophète (saw) eut de la fièvre dans tout le corps. Les maux de tête s'accentuèrent et alors, évanoui, il dit : « Versez sur moi sept (7) récipients d'eau puisée dans différents puits, avant que je n'aille vers les gens leur faire une recommandation. Cela fut fait à son dessein. Ensuite, il s'est rendu à la mosquée où il tient un discours dans lequel il recommande de chasser les polythéistes de la péninsule arabique, met en garde contre le fait de prendre sa tombe pour idole. Ensuite, il permit à toute personne désireuse de se venger de lui pour les éventuelles injustices qu'il leur aurait fait subir, de le faire. Il recommande aussi la bienveillance à l'endroit des ansars et le pardon pour leurs mauvaises actions.
Il ajouta : « Allah avait choisi un serviteur entre deux choses : lui faire obtenir tout ce dont il avait besoin dans la vie et le faire profiter de ce qu’il y a auprès de lui. Le serviteur préféra la deuxième proposition ». Selon certaines sources, à ces mots, Abou Bakr fondit en larmes à la grande surprise de l'assemblée et dit : « Nous te rachetons en offrant à la fois nos pères et nos mères. » Abou Bakr avait compris que ce serviteur était Muhammad. Il avait compris que le prophète. parlait de sa mort prochaine. Le prophète (saw) ajouta par la suite : « L'homme le plus généreux à mon égard dans sa compagnie et dans ses biens est Abou Bakr. Si je devais choisir un ami autre que mon Seigneur, c’est lui que je choisirai comme ami... » Quatre jours avant son décès, le prophète dirigeait toujours les prières malgré son mal. En ce moment, il ordonna qu'on lui apporte de l’omoplate et de l'encrier pour qu’il écrive un document qui ne les permettrait pas de s’égarer après lui. L’assemblée se mit en désaccord et se disputa. Certains compagnons comme Omar estimaient qu'il parlait sous l'effet de la douleur et que le Coran, le livre d’Allah, suffisait. D’autres, par contre, épousèrent les dires du prophète qui, par la suite, demanda à l’assemblée de se disperser. Ce jour-là, il dirigea la prière de maghrib et, à icha, il fut incapable de se rendre à la mosquée, ce malgré de maintes tentatives. Il ordonna alors qu'Abou Bakr dirigeât la prière. Le jour précédent sa mort, c'est-à-dire le dimanche 11 Rabi... Al Awwal, le prophète affranchit ses esclaves, fit une aumône de six ou sept dinars et donna ses armes aux musulmans. L’état de sa santé s’était un peu amélioré. Le jour de son décès, le lundi 12, le prophète admira ses fidèles lors de la prière de Fadjr alors dirigée par Abou Bakr. Il sourit et lâcha le voile de séparation. Il ne devait pas vivre jusqu’à la prière prochaine. Il fit venir Hassan et Houssein, leur donna des baisers et recommanda le bien à leur égard. Il rassembla ses femmes auxquelles il fit des exhortations et des rappels. Sa douleur s’intensifia, mêlée aux effets du poison qu’il avait absorbé à Haybar. À ce propos, il dit : « Aïcha, je ne cesse de sentir l'effet du mets que j’ai consommé à Haybar. Je sens à présent mon artère aorte se rompre à cause de ce poison. » Dans son agonie, le prophète témoigna de l’unicité de Dieu. Ses dernières paroles selon Cheick Safi Ar-Rahman Almoubarak Fawri furent : « Avec ceux à qui tu as... » accordé tes faveurs parmi les prophètes, les véridiques, les martyrs et les vertueux, Seigneur pardonne-moi, sois clément avec moi. Fais-moi rejoindre l'éternel ! Seigneur l'éternel. » Il répéta trois fois les mêmes paroles puis sa main s’inclina et rejoignit le créateur un lundi 12 Rabi al-awal en l’an 11 de l'hégire pendant qu'il avait 63 ans et 4 mois.
Ainsi, cette créature noble de Dieu a quitté ce monde en faisant preuve de sa fidélité à son Seigneur même dans la douleur. De ce petit épisode de sa vie, nous avons plein de leçons dont l'amour de Dieu et la justice. En effet, le prophète (saw) eut le choix entre le trésor de ce bas monde, l'éternité et le paradis. Il y a là un parfait exemple de l'amour de notre créateur qui, en réalité, a auprès de lui tout ce dont nous avons besoin et même ce que nous ne pouvons imaginer.
La deuxième grande leçon est la justice, la crainte d’Allah et l’humanisme. Muhammad (saw), en tant que chef d'État, envoyé de Dieu, le meilleur de tous les hommes, s’est ramené au plus. Bas niveau allant jusqu’à exposer son corps aux plus démunis de la communauté d’alors afin que celui qui est animé d'un désir de vengeance sur lui pour des éventuelles injustices qu'il leur a causées, puisse le faire. Et ce, afin qu'il soit purifié de ses erreurs et qu'il puisse se présenter devant son Seigneur sans objection. C'est là un degré supérieur de justice, un degré dont une petite partie seulement suffirait à résoudre nombre de problèmes contemporains. C'est là un exemple parfait de crainte du Seigneur, crainte qui s'exprime même envers les plus faibles.
Au vu de tout ceci, nous disons sans nulle doute que pour peu que nous ayons l’amour de Dieu, de la justice et de la crainte d'Allah, nous surpasserions nombre de problèmes en vue d’une vie.
INFORMATION
L’AEEMB porte à la connaissance de tous ses fidèles lecteurs que les abonnements au niveau de sa bibliothèque débuteront le 14 janvier 2005 et l’accès aux documents est prévu le 25 janvier 2005.
Le PACA An-nasr vendredi n° 053 du 14 janvier 2004. 222 Prix 50 fcfa P. 4
Fait partie de An-Nasr Vendredi #053 (La mort du prophète Muhammad (SAW))