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An-Nasr Vendredi #055 (Islam et mode)
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Burkina Faso
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #055 (Islam et mode)
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 21 janvier 2005
- numéro
- 55
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000323
- contenu
-
L'onque vint la secour d'Allah ainsi que la Tictor, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. L’évolution des mœurs sociales a conduit de nos jours à de profondes modifications de nos valeurs. C’est une rupture d’avec le passé qui traduit les changements sociaux que connaissent nos sociétés depuis leurs origines.
Le phénomène de la mode est une conséquence majeure de cette rupture ; les habitudes alimentaires, vestimentaires, comportementales, sexuelles et relationnelles ont changé. C'est pourquoi certains, se disant être à la mode, jugent les autres de non civilisés, de ne pas être à la page et vivant en marge de leur temps et de leurs réalités. Être à la mode est donc considéré pour beaucoup comme le fait de savoir vivre.
Malheureusement, ce savoir-vivre a ouvert la porte à un ensemble de vices contre lesquels des hommes et des religions s’élèvent. Que pense l’islam de la mode ? Comment les musulmans doivent-ils comprendre et vivre le phénomène de la mode ? Telles sont les questions. Questions auxquelles An-nasr Vendredi se propose d'examiner dans ce présent numéro. Qu'est-ce que la mode ? Selon le dictionnaire universel, la mode peut se comprendre comme étant un usage peu durable, ou une manière collective d’agir et de penser, propre à une époque et à une société donnée. Telle que définie, la mode est un phénomène fluctuant et relatif. Elle est liée au temps et à l’espace. En d’autres termes, autant d’époques et de sociétés, autant de modes. La mode au Burkina Faso serait donc, en principe, différente de la mode aux États-Unis ou au Canada. De même, la mode ne peut pas aujourd’hui être identique à celle vécue par les générations antérieures au Burkina Faso ou ailleurs. En somme, la mode est une dynamique sociale qui touche, en fonction du temps et du lieu, les différentes composantes d’une société. Les musulmans étant un élément important de ces sociétés, ils vivent de manière directe ou indirecte le phénomène de la mode. Mais avant de clarifier la position de l'islam sur ce fait, il importe d’abord de donner la définition du concept islam lui-même, qui permet le plus souvent de comprendre les comportements du musulman ou de la musulmane. Qu'est-ce que l’islam ? L'islam se définit comme un mode de vie, une civilisation qui, au-delà du culte, réglemente tous les aspects de la vie du musulman : sa naissance (et même avant), son décès (et même après), ses activités sociales, économiques, administratives, sa nourriture, sa boisson, ses relations, ses joies, ses peines, etc. Tous ces actes sont guidés par un ensemble de règles à valeur juridique variée, dans un intérêt social et communautaire. Unanimement, les savants musulmans font la distinction entre les règles impératives ou obligatoires, semi-obligatoires, facultatives, recommandées, répréhensibles. Ainsi définies, les règles établies par le Coran et la Sunna doivent être les seules références du musulman quant à sa conduite dans la société. Et en la matière « il n’appartient... pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu'Allah et Son messager ont décidé d’une chose, d’avoir encore le choix dans leur façon d'agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager s’est égaré, certes, d'un égarement évident. » S33V36. De manière évidente donc, ces quelques lignes tracent déjà les rapports du musulman ou de la musulmane avec la mode.
Mais avant, intéressons-nous au contenu de cette expression : « être à la mode ». Que renferme l'expression « être à la mode » ? Les contours de la mode sont difficiles à délimiter. En effet, la mode étant une façon de vivre, donc relative, son contenu ne peut être homogène. Elle se manifeste de différentes façons.
Par exemple, pour le cas du Burkina Faso, on dira d'un garçon qu’il est à la mode lorsqu’il est épris d’un sentiment d'émulation pour les attitudes perverses des jeunes de son âge, comme aller régulièrement dans les boîtes de nuit ou changer, à tout bout de champ, de copine. Être à la mode, c'est aussi se comporter comme l’autre sexe. Exemple : se tresser ou porter des boucles d’oreilles pour les hommes ; se raser la tête pour les filles. La mode se manifeste surtout dans l'habillement : les minijupes, les vêtements moulants et transparents, les tresses très chères, etc. Mais dans ces conditions, il n'y a pas seulement que l’extérieur qui est touché par la mode. L’esprit de l’individu est aussi fortement marqué par ces attitudes apparentes. En effet, de nombreux jeunes raisonnent et agissent désormais selon une certaine mode. Ils véhiculent ainsi des idées et des comportements pervers et suicidaires pour eux, et par ricochet, pour la société.
Ainsi, au nombre de ces attitudes immorales qui sont à la mode, on peut relever le fait que la majorité des jeunes pensent qu’il est impossible de se marier avant de s’être essayés à l’acte sexuel, ou qu’il est impossible de rester fidèle à son époux ou à son épouse, pour les grandes personnes. Dans beaucoup de milieux, l’acte sexuel est devenu banal et n’a pas de limites à tel enseigne que la virginité est perçue comme une attitude rétrograde ; et au lieu d’être une vertu, elle est considérée plutôt comme un vice. Toute chose qui est contraire aux principes d'éthique et de morale enseignés par le Coran et la Sunna.
La mode constitue-t-elle un danger ? La définition de la mode qui a été faite précédemment laisse entrevoir de nombreuses conséquences pour la société dans la mesure où elle transforme les mentalités, modifie les comportements et peut de ce fait, détruire les bases sociales. De nombreuses personnes s’accrochent à la mode quel que soit le prix et le sacrifice à consentir. Évidemment, cela conduit à des désastres sociaux : des dépenses immenses et démesurées sont engagées pour satisfaire des enfants ou des maîtresses qui veulent être à la mode, et cela grâce aux détournements des deniers publics. Ainsi, vouloir être à la mode à tout prix cultive des attitudes que l’islam condamne fermement : l’ostentation, l'orgueil, l'obsession. Le mépris, l'opulence, le gaspillage, etc. La mode est d'autant plus dangereuse qu'elle détruit certaines vertus cardinales qui sont le fondement de la vie en société. Son caractère apparemment éphémère met de nombreux décideurs, parents et éducateurs dans une situation de « laisser-aller » qui a pourtant des conséquences désastreuses et imprévisibles. Les mauvais comportements sont érigés en règles de conduite : par exemple, la fornication, la corruption, l'infidélité dans les couples, les habits extravagants... À cette allure, être à la mode reviendrait à perdre toute vertu ou toute morale. Dans ce cas, la position de l'islam en tant que religion qui encourage la vertu et cherche l’harmonie de la société ne peut que condamner de telles attitudes. Que pense l'islam de la mode ? La position de l’islam sur la question de la mode est perçue sous deux angles. Premièrement, tout ce qui, dans la mode, ne contredit pas les règles impératives du Coran et de la sunna, est autorisé. Janvier 2005 229 Prix 50 fc^ P. 5 (en principe) au musulman. Ainsi, l'habillement du (ou de la) musulman(e) peut être à la mode mais sans être ni transparent, ni moulant, ni indécent. Par ailleurs, (le ou la) jeune musulman(e) peut être à la mode sans émettre des idées ou opinions antagonistes aux préceptes de la religion.
Deuxièmement, l'islam prohibe tout élément, idée, effet de la mode qui met en cause ses règles morales. De façon concrète, les règles islamiques en matière d’habillement, de boissons, de relations hommes et femmes, ont un caractère obligatoire. De ce fait, elles doivent être respectées même quand on est à la mode. La mode ne doit jamais être un prétexte pour désobéir à Allah et à son prophète.
Ainsi, un musulman (homme) ne peut porter des boucles d’oreilles ou se tresser. « Malheur aux efféminés parmi les hommes », a dit le prophète. La mode en elle-même n’est pas interdite. C’est le contenu qu'on lui donne qui peut être problématique. Si donc être à la mode, c’est être propre, coquet, Présentable, l’islam n’est pas contre. Bien au contraire. Par exemple, l'islam n’interdit pas de porter de beaux vêtements, même si c’est une veste, une cravate, une chemise, des souliers. Les boubous, les babouches, les bonnets ne sont pas caractéristiques de la foi islamique. Un individu sera jugé de bon musulman, non pas par rapport à son accoutrement, mais par rapport à ses pratiques : « ...le plus noble d'entre vous auprès de Dieu est celui qui le plus craint... », a précisé Allah. S49V13.
L’hostilité de l’islam par rapport à la mode peut s’expliquer et se justifier surtout par rapport au caractère obsessionnel de cette dernière. Au regard de ce constat, il est nécessaire de rappeler que l’islam n'est pas catégoriquement contre ou pour la mode. Seulement, il recommande d’appréhender la mode avec beaucoup de mesure et de retenue pour être conforme au Saint Coran et à la sunna. En d’autres termes, il faut islamiser la mode. D’ailleurs, l’islam est une religion complète avec ses propres modes. ANAS ------------------------------ INFORMATION
Le comité exécutif de l'AEEMB informe l'ensemble des musulmans qu'il organise une émission sur la radio Canal Arc en Ciel tous les jeudis de 21 h à 21 h 30.
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USEZ et FAITES LIRE AN-NASR VENDREDI
An-Nasr vendredi n° 55 du 21 Janvier 2005
Prix 50 fcd
P. 4
Fait partie de An-Nasr Vendredi #055 (Islam et mode)