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An-Nasr Vendredi #150 (Râbi'ah : elle voulait vivre dans un univers plein de la douce proximité du Créateur!)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #150 (Râbi'ah : elle voulait vivre dans un univers plein de la douce proximité du Créateur!)
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 10 février 2006
- numéro
- 150
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000289
- contenu
-
Lire la biographie de la Noble Dame Râbi'ah Al-'Adawiyyah, c'est être ballotté entre les flots de lumière, les effluves de couleurs et l’odeur des parfums spirituels. Les événements extérieurs de sa vie sont relativement peu nombreux... Mais les événements intérieurs, propres à son âme céleste, sont innombrables. La raison humaine ne peut concevoir les degrés de l'amour qu’a gravis cette femme, dans la recherche effrénée de Celui qu’elle aime...
Naissance de Râbi’ah et contexte social de l’époque. Râbi’ah vit le jour à une époque caractérisée par l’emprise de l’apparat. Les Musulmans avaient alors conquis la plus grande partie du monde connu. Les richesses s’amassaient chez eux en provenance du monde entier. La distance spatio-temporelle qui les séparait de l’époque du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et du temps du Califat Bien-Guidé s’effritait grandissant. Le faste et l’amour de la matière s’étalaient. installés chez eux. Bref, le moment était venu pour qu’une voix nouvelle retentît de l’appel authentique et éternel, l’Appel de Dieu... Râbi'ah Al-Adawiyyah naquit vers l’an 100 de l’Hégire, soit vers 719 de l’ère chrétienne, à Bassora (Iraq). Son père, qu'elle partageait avec trois sœurs, était un homme indigent mais dévoué à Dieu. Celui-ci mourut alors que la petite Râbi'ah avait moins de dix ans. Quelques mois plus tard, ce fut sa mère qui fut rappelée auprès de son Seigneur. Les quatre sœurs se retrouvèrent seules, démunies, sans personne pour les aider à surmonter la misère, la faim et la gêne. Elles se quittèrent alors, chacune résolue à se trouver son chemin...
Bassora souffrait à cette époque d’une épidémie qui l’avait envahie, et à laquelle succéda une période de disette. Les brigands et les bandits de grand chemin se firent de plus en plus nombreux. L’un d’eux s’empara un jour de Râbi'ah et la vendit pour six dirhams à un très dur commerçant. Parcours de Ràbi'ah Al-'Adawiyyah
Ce dernier chargeait Ràbi'ah de tâches que sa capacité ne pouvait supporter, elle, la fillette qui n’avait pas encore atteint l’âge de la maturité. Néanmoins, la nuit, elle se retirait, seule dans sa chambre, pour s’en remettre des souffrances de la journée. Son repos, elle ne le trouvait ni dans la nourriture ni dans le sommeil. Son repos, elle le trouvait dans la prière et la supplication de Dieu. Elle faisait partie des gens sur lesquels s’appliquent le verset : « Mais Dieu vous a fait aimer la foi et l’a embellie dans vos cœurs et vous a fait détester la mécréance, la perversité et la désobéissance. Ceux-là sont les bien dirigés. » (sourate 49 intitulée les Appartements, Al-Hujurât, verset 7)
Quelle était cette force qui attirait ainsi cette petite fille vers l’adoration du Créateur des cieux et de la terre ? Peut-être était-ce l’influence spirituelle de son père lorsqu’elle était encore plus jeune. Quoiqu’il en soit, la cause primaire de cette dévotion demeure la nature. de sa personnalité, la nature du rôle pour lequel le Ciel l’avait élue, la nature de la mission qu’elle allait devoir accomplir à Bassora à cette époque, puis dans tout le monde musulman par la suite. Une nuit, son maître se réveilla de son sommeil, il entendit la prière et les supplications de Râbi'ah, et il observa discrètement, derrière la porte, ce qu’elle faisait. Fa-An-nasr vendredi n° 150 du 27 octobre ...... Prix 50 f cfâ p-160 id Ad-Din Al-'Attâr, le biographe de Râbi'ah, écrit : « R aperçut Râbi'ah prosternée, en train de prier et de dire : Ô Dieu ! Toi Seul sais à quel point mon cœur désire T’obéir. La prunelle de mes yeux est à Ton service. Si j’avais quelque pouvoir sur moi-même, je n’aurais cessé une seule seconde de M’adresser à Toi. Mais Tu m’as abandonnée à la merci de cette créature violente. » Au cours de ses invocations et de sa prière, le maître aperçut au-dessus d’elle une lampe planant entre ciel et terre. Sa lumière emplissait toute la pièce. Lorsqu’il vit cette lueur étrange, il fut saisi de pour et il demeura là, pensif, jusqu’au lever du jour. C'est alors qu’il appela Râbi'ah : « Râbi'ah ! Tu es libre ! Si tu le désires, tu peux rester parmi nous et nous serons tous à ton service. Et si tu le désires, tu peux partir où tu veux. » Elle lui fit ses adieux et partit. Les mosquées étaient devenues sa demeure. L’univers auquel elle aspirait à vivre était un univers à la fois de créatures mais plein de la douce Proximité du Créateur. Son cœur se purifia de la matière éphémère de ce bas-monde, il se purifia des passions, des instincts, de la peur et de l’espoir. Son cœur n’était plus empli que de la satisfaction qu’elle affichait vis-à-vis de Dieu, et de l’envie de vouloir atteindre le Céleste Agrément divin. Elle refusa tous les prétendants qui demandèrent sa main. Elle n’avait pas de place à offrir dans son cœur voué exclusivement à Dieu. Et elle n’avait pas le temps non plus de se consacrer à un autre amour que l’Amour de Dieu. L’Encyclopédie des sciences islamiques précise : « Après avoir recouvré la... » Liberté, Râbi'ah s’établit dans le désert, après quoi elle se rendit à Bassora où elle rassembla autour d’elle un grand nombre d’aspirants à la voie spirituelle et de compagnons qui s’acheminaient jusque chez elle pour assister à ses enseignements et à ses invocations et pour écouter ses paroles. Parmi les plus illustres de ses disciples, on peut citer Màlik Ibn Dinar, l’ascète Rabâh Al-Qaysî, le spécialiste du Hadith Sujyàn Ath-Thawn et le soufi Shafiq Al-Balkhî.
Vendredi 15 du 27 octobre 2006 Prix 50 f c6 P. 161 Retour à Dieu Râbi'ah retrouva son Seigneur à l’âge de quatre-vingts ans. Toute sa vie durant, elle passa ses nuits et ses jours emportée dans la méditation de Dieu, recherchant avec ferveur Son Amour. Elle l’implorait sans lever ses yeux au Ciel, par crainte respectueuse de sa part. L’Encyclopédie des sciences islamiques dit à son sujet : « Râbi'ah se distingua des soufis qui l’avaient précédée, en ce sens que ces derniers n’étaient que des ascètes et des dévots. Quant à elle, elle fut une... véritable soufie, animée par un amour intense et débordant. Elle fut par ailleurs la première soufie à proclamer l’Amour absolu, l’amour qui n’est entravé par aucune passion autre que l’Amour de Dieu. Elle fut enfin la première soufie à poser l’Amour comme source d’inspiration et d’illumination.
Fausses conceptions au sujet de Râbi'ah Al-'Adawiyyah
Chez de nombreuses gens, l’image gardée à l’esprit au sujet de Râbi'ah est celle d’une beauté qui se vautre dans une vie de débauche et de luxure et qui, voyant que sa jeunesse allait dépérissant, se tourna vers l’adoration et l’obéissance de Dieu. Cette image est fausse et complètement déformée. Elle a été colportée par des livres tels que Râbi'ah Al-Adawiyyah, martyre de l’Amour divin du Docteur Abd Ar-Rahmàn Badawî, ou par des pièces de théâtre telles celle du poète égyptien Tâhir Abû Fâshâ, La Martyre de l’Amour divin, ou encore par l’œuvre cinématographique retraçant la vie de Râbi'ah et dont les rôles principaux sont revenus à. Nabîlah 'Ubayd et Farid Shawqi. Toutes ces œuvres ont gravé dans les esprits cette image erronée de Râbi'ah. Si les nécessités de la littérature, de l’art, du théâtre ou le besoin de satisfaire le public justifient ce que nous avons fait de Râbi'ah, alors que toutes ces justifications aillent au diable. Nous ne voulons garder que la véritable image, innocente, pure et lumineuse de Râbi'ah Al-Adawiyyah. An-Nasr, vendredi n°150 du 27 octobre 2006, Prix 50 fcfa, p. 16.
Fait partie de An-Nasr Vendredi #150 (Râbi'ah : elle voulait vivre dans un univers plein de la douce proximité du Créateur!)