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An-Nasr Vendredi #011 (Assassinat de Cheikh Yassine : des conséquences imprévisibles)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #011 (Assassinat de Cheikh Yassine : des conséquences imprévisibles)
- Créateur
- Mikaïllou
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 2 avril 2004
- numéro
- 11
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000273
- contenu
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Le fondateur et chef spirituel du Hamas, Cheikh Ahmad Yassine, vous le savez, a été assassiné le lundi 22 mars à l’aube, à Gaza, à la suite d’un raid aérien de l’armée israélienne. L’attaque a été coordonnée par Ariel Sharon lui-même et lancée vers cinq heures du matin à la sortie de la mosquée de Sabra où il était allé prier. Cheikh Yassine, paraplégique, a été littéralement pulvérisé par trois roquettes tirées d’hélicoptères. Cet assassinat bouleverse la communauté internationale et en particulier le monde arabo-musulman.
Le 14 décembre 1987, au début de la première Intifada, il avait créé le Hamas. Arrêté en mai 1989 par Israël, il est condamné à la prison à vie en octobre 1991. Il sera libéré sur intervention du roi Hussein de Jordanie en 1997, après huit ans et demi de détention. Sa mort sonne aujourd'hui comme un véritable... Coup de tonnerre. En décidant la liquidation du chef du Hamas, Sharon indique clairement son refus du règlement du conflit israélo-palestinien. À quelques semaines de son déplacement aux États-Unis où il doit présenter son plan machiavélique de séparation unilatérale avec les Palestiniens, ce meurtre d'État vient provoquer une énorme émotion dans le monde arabo-musulman et au-delà. L'Union européenne s'est émue de cet attentat alors que plusieurs milliers de Palestiniens défilaient dans les rues de Gaza. Au Caire, les étudiants sont descendus dans la rue. Même le conseil du gouvernement irakien a dénoncé l'assassinat. « La guerre est désormais ouverte avec ces assassins, ces criminels, et ces terroristes », a déclaré celui qui est devenu le nouveau chef du Hamas, Abdel Aziz al-Rantissi. « Ce ne sera pas une revanche mais une guerre ouverte », a-t-il ajouté, avertissant les Israéliens qu'« ils n'auront plus de sécurité qu'en dehors de la Palestine. » Mais à l’intérieur de la Palestine, il n’y aura point de sécurité pour les sionistes et les Juifs qui souillent nos lieux saints et assassinent nos dirigeants. Par ce crime, Sharon le méprisable a voulu tuer les droits du peuple palestinien à une patrie, à ses lieux saints et au retour de ses réfugiés ; mais je dis à Sharon et aux autres dirigeants des bandes sionistes qu'ils ne réussiront pas.
Ran-tissi a dénoncé une guerre contre l’Islam en Palestine et en Irak et appelé les musulmans à se réveiller de leur sommeil et à revenir à la raison. Sharon s'abrite derrière les attentats pour refuser le dialogue avec l’autorité palestinienne, et le précieux interlocuteur (YASSINE) qui restait, écartant ainsi toute possibilité de règlement politique du conflit. Sa stratégie apparaît de plus en plus clairement : il veut durcir le conflit pour renforcer le camp des ultras afin de présenter ensuite son plan, c’est-à-dire la création de bantoustans palestiniens, confinant tout un peuple dans des enclaves et encerclé. par un mur comme la seule solution possible. Sharon veut avant toute chose affaiblir encore l’autorité palestinienne déjà asphyxiée économiquement. Au moment même où le Hamas, via sa branche politique, entendait jouer à l’apaisement en faisant savoir qu'elle allait lutter seulement pour les droits du peuple palestinien dans les limites des frontières de 1967, le premier ministre israélien a choisi de mettre l'huile sur le brasier. Ce faisant, Sharon expose le peuple israélien aux pires revanches. Même Simon Perez, leader travailliste qui ne cesse de démontrer son attachement à une voie de règlement politique du conflit, a déclaré que l'assassinat du cheikh Yassine est une erreur. Mais Sharon a en fait les coudées franches pour pratiquer cette fuite en avant en ce qu'aucune condamnation de son terrorisme d’État n’est parvenue de Washington. Au An-nasr vendredi n° 011 du 02 avril 2004 ...5 2... Prix 50 fc^ P. 2 contraire, en appelant toutes les parties à faire preuve de retenue, la Maison-Blanche (alliée inconditionnelle d’Israël), donne un blanc-seing à Sharon. Elle a d’ailleurs posé son veto au Conseil de sécurité de l’ONU contre toute résolution condamnant Israël malgré les multiples exactions contre le peuple palestinien. Rappelons que c’est encore le même Sharon (chef de la Droite israélienne) qui a déclenché la deuxième Intifada lors de sa visite ostentatoire et provocatrice le 28 septembre 2000 sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem Est. Une nouvelle Intifada qui a fait plus de 400 morts essentiellement palestiniens et plus de 10 000 blessés. Un an après la guerre déclenchée en Irak, alors qu'au Kosovo la situation se délite et que le peuple espagnol a montré par les urnes qu’il entendait se faire respecter, on pourrait attendre de la part de l’Union européenne une autre attitude face au génocide du peuple palestinien. Les déclarations ne suffisent plus. Quant à la Ligue arabe, elle brille plutôt par son incapacité, la désunion et l’incompréhension en son sein. Israël se targue d'être la seule Démocratie au Proche-Orient, mais bafoue les lois internationales avec la bénédiction des États-Unis. D’une certaine manière, ce mutisme et cette complicité laissent présager les velléités américaines de construction du grand Moyen-Orient dont le véritable but serait de placer leurs valets respectivement dans les monarchies arabes en vue de la satisfaction de leurs intérêts géostratégiques sur ces richissimes territoires.
Le conflit israélo-palestinien révèle le déséquilibre et l’inégalité d’un monde malade d’injustices et d'inégalités, et qui se veut pourtant village planétaire. Cette politique de deux poids deux mesures appliquée aux nations et citoyens de la terre finit de démontrer la misère morale et spirituelle dans laquelle vivent ceux qui ont la destinée du monde.
Le droit à l’égalité et à la justice sont pourtant reconnus clairement par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Les grandes puissances occidentales n’hésitent pas à conduire manu militari des troupes de casques bleus. Sous la houlette d’une Organisation des Nations Unies aux ordres, dans des conflits, même latents, alors que la nécessité d’une force d’interposition à Gaza n’est plus à démontrer. Yasser Arafat, Président de l’Autorité palestinienne, est confiné par force dans ce qui lui reste comme palais à Ramallah.
Si le problème de la Palestine engage la responsabilité de l’ensemble de la communauté internationale, c'est d’abord une affaire des musulmans. Pourtant, il n’est plus besoin de dire toute la passivité et même la complicité dont font preuve les États arabo-musulmans face à cette situation. Aussi, chaque musulman pris individuellement n'a-t-il pas cette relation affective avec son frère palestinien qui mène une lutte qui est aussi la sienne.
C'est simplement dramatique de croire que c’est une question qui vous est étrangère. D’ailleurs, dans le contexte qui est le nôtre, il n’est pas rare de voir des frères et des sœurs qui ne sont même pas informés de la... Situation que vivent leurs frères en Palestine. Il appartient donc à tous de se soucier de cette affaire, ne serait-ce qu’en se faisant un devoir de connaître au jour le jour les faits qui s’y passent et d'invoquer le secours de Dieu pour la cause juste. C’est déjà une avancée dans la fraternité islamique et dans la consolidation de sa foi de musulman. Chaque jour que Dieu fait, des musulmans tombent sous les balles de l'armée sioniste. Peut-on admettre que la seule humeur et l’arrogance d’un dictateur, fut-il un protégé de la première puissance mondiale, assombrissent et endeuillent de nobles créatures humaines ? Si les grandes nations dites de démocratie ont engagé une lutte sans pardon contre le terrorisme, les peuples même faibles ont aussi le droit d’avoir un territoire. C’est d’ailleurs pour cette raison que le monde entier a pleuré et condamné l’Holocauste et les pogroms. C’est donc un devoir de justice et de mémoire pour l’humanité de rendre la justice aux populations meurtries de Palestine. Mikaïllou « Dieu n’a pas de pitié pour celui qui n’a pas de pitié pour les autres. » Hadith An-Nasr, vendredi n° 11 du 02 avril 2004. Prix : 50 F. P. 4