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An-Nasr Vendredi #009 (Que devient le monde arabo-musulman? / L'impératif devoir d'agir)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #009 (Que devient le monde arabo-musulman? / L'impératif devoir d'agir)
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 19 mars 2004
- numéro
- 9
- nombre de pages
- 4
- Sujet
- Tariq Ramadan
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Pauvreté
- Civilisation occidentale
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000269
- contenu
-
An H Ven QxUUAUXUXUU nas n° 009 du 19 mars 2004. Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon.
Le passé glorieux. Hier, locomotive et phare du Moyen Âge, ces nomades du désert ont apporté une grande contribution à l’édifice universel, un parfum dans la civilisation. Et cela se comprend aisément, ils venaient de sortir de l’école de Muhammad (SAW) le cœur plein de foi. De la vie tribale, ils allaient conquérir un vaste empire autour de la Méditerranée s’étendant du Golfe à l’océan Atlantique. Dans l’ignorance qu’ils végétaient, ils allaient passer maîtres de la science, de la philosophie et de la médecine tandis que toute l’Europe baignait dans le noir de l’ignorance, en témoigne Cordoue, Andalousie, Séville, Bagdad, Avicenne. L’algèbre, dira-t-on, est d’origine arabe.
La chute. Et puis c’est la chute libre ; chute d’où il ne retournera plus jamais jusqu’à nos jours malgré quelques démagogies. Que devient le monde arabo-musulman ? fanfaronnades. En effet, après ces années de gloire, les califes arabes assis à l’ombre de leurs valeureux et pieux prédécesseurs vont porter à l’instar des monarques actuels leur attention aux plaisirs de ce bas monde. Conséquence : la débâcle à Grenade en 1492 qui marqua le summum de la réconquista (IX au XV siècle). De vaines alternatives / Démagogie-hypocrisie. Hypocrisie, égoïsme, balkanisation, Mustapha Kemal finira de donner le coup de gong à la fierté arabo-musulmane en 1924 lorsqu’il fera de la première d’Orient, la dernière de l’Occident et pire encore il sera malheureusement suivi plus tard par Hassan II qui se proclamera commandeur des croyants et gardien des lieux saints (on ne sait trop par qui sauf lui-même). En effet, Maroc et Turquie, au lieu de crier et d’animer leur union, s’échinera à pleurnicher à la porte de la communauté européenne. Ils feignent d’oublier qu’ils n’y sont pas les bienvenus. Par ailleurs, les années des indépendances ont laissé croire qu’il y avait un espoir quelque part. En effet, la plupart des dirigeants arabes ont libéré leur terre grâce au cri de Allahou akbar. Une fois libérés, ils conduiront leur navire, qui dans l’arabité, qui dans le communisme, oubliant la mise en garde du calife Omar : « Avant l’islam, les Arabes n’étaient rien, si vous l’abandonnez, vous retournerez à votre état d’hier ». Le comprennent-ils vraiment ? Naguère interlocuteurs du rendez-vous du donné et du recevoir de la civilisation, ils seront désormais réduits à de simples spectateurs de l’histoire. Leur seule satisfaction ne reste que dans la gloire du passé : communauté de Médine ; calife Ibn Abd Aziz ; Salahou-din Ayubi. C’était une époque, celle de la foi, de l’islam, pas de l’arabité.
Questions actuelles : Palestine - Irak. Depuis la création de l’État d’Israël en 1947, on a pu voir à plein jour l’incohérence arabe. À ce sujet, Félix H. BOIGNY a laissé entendre : « les Arabes se sont entendus sur une seule chose, c’est de ne jamais... » s’entendre ». Incrusté au cœur de l’océan arabe, Israël, soutenu par l’Occident, à longueur de journée humilie, tue, massacre les frères arabes, chacun apeuré par on ne sait quoi. Face à l’épreuve israélienne, on croyait que le monde arabe allait enfin se souder pour faire face à la conquête progressive et insidieuse de leur terre, mais malheureusement, cette fois encore, dans l’orgueil arabe, ils seront battus à plate couture tour à tour en 1948, en 1967, et en 1973, permettant ainsi à Israël d’étendre son territoire.
En 1967, Nasser, démagogue, a pris le discours pour l’agir ; son aviation fut clouée au sol, et il perdit même le Sinaï de 1967 à 1982. Les trahisons. Un front uni arabe allait se constituer pour demander à Israël d’évacuer les territoires occupés, mais ce front ne tiendra pas longtemps. Bourguiba allait publiquement retourner la veste et Hussein, un autre « gardien » des lieux saints, allait secrètement opérer avec les sionistes contre ses frères pour un lopin de terre : « la Jordanie ». D’autres Trahisons verront le jour avec la Mauritanie, le Maroc et tout dernièrement la Turquie. Le ridicule sera atteint en novembre 1977 lorsque, gonflé à bloc par une presse occidentale, Sadate allait franchir le comble en effectuant le voyage de la honte à Jérusalem. Que dire de l’OCI : l’organisation de la conférence islamique, née de la tentative de destruction de la mosquée d’Al Aqsa, qui s’était fixé pour objectif la libération de la Palestine avec pour siège Jérusalem. Comme il n’y a jamais un sans deux, l’OCI, lors de son 6ème sommet à Dakar, va biffer de ces textes la libération de la Palestine. On a constaté son silence éloquent dans la guerre du Kosovo et même celle qui est menée contre le peuple afghan et irakien, d’où d’ailleurs son appréciation par Alioun Diouf : « Organisation Célèbre pour son Incapacité », sauf pour organiser des sommets à travers la planète. Peut-on conclure sans faire un tour en Irak ? Non, après avoir massacré. Son peuple, ses voisins, le 4ème Reich qui se faisait passer pour héritier de Nabuchodonosor Salahadin, a fait rêver malgré eux beaucoup de peuples opprimés, surtout arabo-musulmans, comme symbole du dernier héros. Ce Reich qui pourtant ne découvre son âme de musulman que dans la difficulté. Dans l’aisance, c’est la BAAS et l’arabité, sa course donc finit le 13-12-03 dans un trou à Tikrit, docile comme un agneau. Pouah !
Santo : « La diversité des opinions juridiques existe en islam et la vraie fraternité se mesure à l’acceptation des différences et non dans l’imposition d’une uniformisation. » Tariq RAMADAN
L’impératif devoir d’agir... « Mais, les grands maux sociaux vont grandissant dans notre cité : la pauvreté sévit, le VIH/SIDA ravage, la morale et les mœurs agonisent, même la foi n’est plus un repère dans certains milieux. Mais que font les musulmans reconnus par la noble parole de Dieu comme la meilleure communauté ? C’est la grande question gênante, d’autant plus que les hommes de Dieu eux-mêmes tombent le... Plus souvent dans un conformisme complaisant, légitimant ainsi les pires actes qui déroutent la société. Le musulman se doit de toujours garder à l’esprit deux réalités qui ont été énoncées de façon très explicite dans bon nombre de versets coraniques et de hadiths :
- Dans cette vie présente, celui qui fréquente ceux qui font le mal doit s’attendre à ce qu’il soit également emporté par le châtiment divin, s’il arrive que celui-ci s’abatte un jour sur les pervers, et ce, quel que soit son degré de foi ou l’importance de sa certitude personnelle. Allah dit dans le Coran : « Et craignez une calamité qui n'affligera pas exclusivement les injustes d’entre vous. Et sachez qu’Allah est dur en punition. » (C8V25) Ibn Omar (RA) rapporte : lorsque Allah envoie le châtiment sur un peuple, celui-ci touche tout ce qui s'y trouve. Puis ils seront ressuscités suivant leur intention. (Boukhari)
- De ce fait, il s’avère dangereux de vivre indifférent dans un... milieu où domine le mal et la perversion. L'imam Malick disait : « Quitte la terre où est fait le mal ouvertement et n'y reste pas. » Et même si le musulman est contraint d’y rester, il est de son devoir d’agir pour atténuer le mal et y répandre le bien. Autrement, la passivité dans un tel contexte peut être fatale, en y attirant le châtiment d’Allah comme le précise un certain nombre de hadiths dont le suivant : le prophète (saw) dit : « lorsque les gens voient quelqu'un qui est injuste et ne l’empêchent pas (de commettre ses exactions), peu s'en faut qu'Allah ne les englobe tous par un châtiment venant de Sa part. » (Tirmidhi)
Ajoutons à cela la parabole bien connue des gens montés dans le bateau, rapportée par Nou’am Ibn Ba-chîr (RA) : Si ceux du pont supérieur n'empêchent pas ceux d’en dessous - qui doivent sans cesse monter prendre l’eau dont ils ont besoin sur le pont - de percer la coque du bateau car pensent-ils, c’est là un moyen bien plus rapide pour en avoir, ils périront tous... Ce qui Effectivement, cela ne contredit en aucun cas le principe de la responsabilité individuelle, énoncé en plusieurs endroits dans le Coran, qui s’exprime par exemple que : « personne ne portera le fardeau d’autrui » (C6V166), que « toute âme est l’otage de ce qu'elle a acquis » et que « elle sera récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu’elle aura fait » (C2V286).
Il appartient au musulman, dont le devoir est d’ordonner le bien et d’empêcher le mal, soit par les actes d’abord, puis par la parole, enfin dans le cœur si on ne peut vraiment rien d’autre, d’agir. S’il ne le fait pas, il sera également fautif à un certain degré. Dans ce cas, si les uns sont châtiés pour leurs péchés, les autres le seront pour leur silence, qui est assimilé à une approbation et une appréciation du mal qui est commis.
Les musulmans devront s’interroger davantage sur ce qui se passe autour d’eux et souvent même dans leur propre famille, au su et vu de tous.
Mikaillou KERE
Lisez et faites lire An Nasr, vendredi n’OO9 du 19 mars. 2004 46 Prix 50 f cf P. 4