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An-Nasr Vendredi #360 (Omar ibn Abdel Aziz : un exemple de bonne gouvernance)
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Burkina Faso
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #360 (Omar ibn Abdel Aziz : un exemple de bonne gouvernance)
- Créateur
- B. M.
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 1 octobre 2010
- numéro
- 360
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000240
- contenu
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Omar ibn Abdel Aziz, huitième calife et considéré comme le cinquième calife bien guidé, est une éminente personnalité de l’Islam. Son histoire est assez riche et sa personnalité forgera ses qualités humaines formidables. Un philosophe anglais disait : « L’enfant est le père de l’homme » pour dire que l’éducation que tout enfant reçoit dès la base sera très déterminante et évocatrice de la grandeur des qualités de l’homme.
En ces temps où les Burkinabés s’apprêtent à élire leur Président, il semble judicieux de revisiter l’histoire d’une telle figure, exemple de bonne gouvernance. Omar, avant son califat, est né en 680 (l’an 61 du calendrier musulman). À Médine, et mort à Damas l’an 720 (an 102 de l’hégire). Son père est Abdelaziz ibn Marouen ibn al-Hakem l’omeyyade et sa mère est Um Assem Leyla, la petite-fille d’Omar ibn al-Khattab. Il vécut toute son enfance à Médine dans la famille pieuse de sa mère. Il puisa le savoir auprès des grands oulémas de la ville, ce qui sculpta son enfance dans une famille remplie de la crainte révérencielle d’Allah, d’où son caractère exceptionnel. Vous comprendrez alors pourquoi le prophète (saw) tient à ce que nous soyons très regardants dans le choix de nos futures épouses. Quiconque veut avoir des enfants vertueux doit commencer par épouser une femme vertueuse.
Dès son plus jeune âge, Umar ibn Abd Al-Azîz cherchait à s’instruire. Pour ce faire, il assistait aux séances tenues par les grands jurisconsultes et ulémas. Ses qualités pousseront le calife Al-Walid à le nommer comme gouverneur (wali). Il commença son règne sur Médine par l’appel des oulémas les plus pieux de la ville et les informa qu’ils seraient ses... conseillers auprès des gens. Comme pour dire que quiconque veut gouverner équitablement un peuple doit s’entourer des meilleurs conseillers qui soient, et y a-t-il meilleurs conseillers que les oulémas ? Omar l’avait compris. Omar était, par son action, un grand défenseur des droits de l’homme, bien avant que la déclaration des droits de l’homme et du citoyen ne voie le jour en 1789. Il faut donc prendre son exemple et affirmer avec force l’engagement de notre civilisation envers les valeurs de la liberté, de la paix et de la coexistence pacifique.
Pendant la période que passa Omar à Médine, les réclamations auprès du calife cessèrent et de nombreux émigrés venaient de l’Irak pour échapper au tyran Al-Hajjaj Ibn Youssef Athakafi. Il n’avait pas peur de défendre les bonnes causes auprès du calife. Ses attitudes lui ont valu plusieurs fois la colère du calife et même d’être emprisonné pendant trois jours. Mais il ne renonça jamais à défendre la justice. Omar était toujours prêt à risquer sa vie pour la vérité. Sa foi pour Un monde juste comme celui du temps du prophète (que la bénédiction et la paix soient sur lui) était grand, et il a accompagné cette foi par des actions pour contribuer à rétablir ce monde. Donc, à tous ses frères et sœurs qui, de nuits et de jours, se battent pour plus d’équité et de justice dans ce monde, ne point abdiquer, car ALLAH est certes avec les justes. Ne dit-Il pas dans le Coran que son secours est proche ? Donc, à l’image du calife Omar, que la prison ou la crainte des reproches des hommes ne nous affectent point.
Tel fut le gouvernorat de Omar à Médine, mais qu’en est-il de son califat ? Omar, calife des musulmans, après la mort d’Al-Walid, son frère Suleyman prend le pouvoir. Omar devient alors le vizir et le conseiller personnel du calife. Il lui suggéra de changer les mauvais gouverneurs et de rendre les biens volés par ces gouverneurs à leurs propriétaires. C’est ainsi qu’à la mort de ce dernier, et contre toute attente, et sous le conseil du savant Rajè Elkindi, il désigna dans son testament Omar. comme successeur. Ce jour-là, Omar, le prince omeyyade très riche, qui a passé toute sa jeunesse dans le luxe, va se métamorphoser. Ce jour-là, on a offert la vie à Omar, on lui a offert le pouvoir et la richesse : il devient le maître d’un empire qui s’étendait sur les quatre coins du monde, de l’Espagne au Pakistan, passant par l’Afrique du Nord, la Syrie, la Palestine, la péninsule Arabique et l’Iran. Mais ce jour-là, Omar décida de refuser le luxe, décida de vivre comme un mystique, un moine, tout en restant un homme d’action qui agit pour le bien de ses sujets et qui passe tout son temps à résoudre leurs tracas.
Il commença alors par rendre à la caisse de l’empire tout l’argent qu’il possédait, tous ses vêtements de luxe, tous les bijoux de sa femme. Il quitta le palais royal pour habiter dans une petite chambre comme celle où vivaient les pauvres et les veuves de son empire. Qu’il suffise de vous rappeler une conversation qu’il a eue avec sa femme. En effet, Faati-mah bint ’Abdil Malik, son épouse, possédait. un bijou que son père lui avait fait fabriquer, d’un style jusque-là inconnu. Alors ‘Umar bin 'Abdil ‘Aziz lui dit : « Tu as le choix, soit tu mets ce bijou dans le bayt ul maal (trésorerie des Musulmans), soit tu me donnes la permission de te divorcer, car je n’aime pas que moi-même, toi et ceci puissent être dans la même maison. » Suite à cela, elle dit : « Je te préfère plutôt à cette chose même si sa valeur avait été multipliée plusieurs fois. » Alors il ordonna que le bijou soit pris et donné au bayt ul maal des Musulmans.
‘Umar luttait farouchement contre la corruption, il destitua ainsi tous les gouverneurs injustes et déposséda toute la famille royale des biens qu’elle avait acquis injustement. À ce propos, on rapporte ce qui suit de lui : ‘Umar bin ‘Abdil ‘Aziz désirait une fois une pomme, alors un homme de sa famille lui envoya une pomme en cadeau et celui qui l’apporta dit : « Comme son arôme est bon et excellent. » Il répondit ensuite : « Ramène-la, Ô jeune homme » (il s’adresse à celui qui lui a apporté la pomme). Pomme), transmets à ton maître mon Salam, et dis-lui : « Votre cadeau nous a touchés là où vous auriez aimé. » Alors je dis : « Ô Amir ul M’u-minin ! Il (l’envoyeur) est le fils de votre oncle et un homme de votre famille, et vous êtes au courant que le Messager d’Allah (sallallahou alayhi wa sallam) mangeait les cadeaux qui lui étaient donnés. »
Il dit alors : « Qu'Allah te fasse miséricorde, certes, pour lui un cadeau était réellement un cadeau, mais pour nous aujourd’hui, il est devenu un moyen de corruption. De nos jours, c’est par la femme et à travers des cadeaux empoisonnés qu’on arrive à corrompre nos dirigeants, alors que chaque citoyen se contente d’un salaire qui lui est licitement redevable et exempt de tous reproches. »
C’est ainsi que pendant son règne, il put établir la justice. Il ordonna la construction d’autoberges gratuites tout le long des routes. Il ordonna à ses gouverneurs de subvenir aux besoins des pauvres, et ceci en donnant à chaque personne un salaire qui lui permettrait de vivre. Dignement. Il construit des centres de soin. Pendant ces deux années de règne, les riches de l’empire ne pouvaient plus trouver de pauvres pour leur donner l’aumône (Zakat). Une telle justice sociale était possible dans cet empire très riche qui s’étendait sur les quatre continents. Il fallait juste un Omar, un homme qui pense aux plus démunis, à ces gens qui peuvent tant donner s’ils ont la chance d’être aidés. Et c’est à nous aujourd’hui d’agir pour le bien de notre société en prenant son exemple.
Un jour, raconte sa femme Fatima, je suis rentrée dans la chambre du calife. Alors, je l’ai vu en train de pleurer. Je lui ai demandé ce qui n’allait pas. Il répondit alors : « Fatima, j’ai eu la responsabilité de gouverner le peuple du prophète Mohamed (saw). J’ai songé alors au pauvre affamé, au malade perdu, à celui qui ne possède rien, à celui qui est injustement traité, à l’étranger, au prisonnier, au pauvre qui possède une grande famille. Je me suis rappelé que Dieu me questionnera sur toutes ces choses. » individus et que celui qui défendrait leurs intérêts était le prophète (saw). J’ai eu peur que je n’aurai aucun argument devant lui, je suis devenu triste et j’ai pleuré. Il nous faudra certainement des livres et des livres pour conter la vie de cette auguste personne tellement elle est riche d’enseignements.
Pour finir, retenons qu’Omar était un homme pieux, vertueux qui refusa les délices de la vie et qui s’est consacré à agir pour le bien de l’humanité. Je pense qu’il faudrait sortir de la profondeur de notre âme les qualités qu’incarnait Ibn Abdelaziz : l'humilité, le sens de la justice, l’amour des pauvres, mais aussi la volonté de changement. Un homme seul a pu bouleverser sa société et réinstaurer les valeurs de la justice.
Cet homme a construit pendant son règne un État où l’individu est une valeur sûre, qui a tous ses droits : le droit de vivre dignement et d’exprimer ses opinions sans peur. Un État sans corruption, où le savoir est clé de la réussite. Si Chacun de nous apprend à être Omar. On pourra changer la face de nos sociétés pour le bien de l’humanité entière. Telle était la grandeur d’Omar ibn Abdelaziz.
Adapté par B. M.
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